Clap de fin pour la saga I'll. le résumé du tome nous révélait l'élément qui allait faire basculer tout l'univers de nos héros, mais j'avoue que je ne me souvenais pas de ce côté un peu « cruel » de cette conclusion. On y retrouve le même esprit que dans Letter Bee, et j'avoue que même si
Hiroyuki Asada met beaucoup d'espoir dans ses histoires, il a aussi le don de finir ses mangas de façon un peu douloureuse. Alors oui, je n'ai pas trop apprécié certains éléments de ce dernier tome, mais il n'est pas la fin pour nos héros. J'aime à croire que ce que j'espérais voir se produira dans le futur des garçons et c'est aussi ce qui est chouette avec des fins ouvertes. Les auteurs nous permettent d'imaginer ce qu'il nous plait avec le matériel qu'ils nous ont laissé.
Le début du tome avait une ambiance douce-amère avec le départ de Kanemoto et de Yamazaki. Mais Haru, Tachibana et Hitonari étaient là pour poursuivre l'héritage laissé par leurs sempai. Les voir jouer ensemble, et se préparer à aller au plus haut niveau était plutôt chouette après cette défaite. Surtout que l'on assiste à des scènes plutôt mignonnes et drôles entre Akane et Hiiragi.
Et puis l'accident arrive. Brutal et cruel. Voir le futur de Tachibana fauché comme ça alors qu'un avenir brillant s'ouvrait à lui… C'était douloureux à voir.
Hiroyuki Asada traite d'ailleurs très bien le sujet. On voit ses amis souffrir à différents niveaux, et surtout notre héros devoir faire des choix. Son accident lui coûtera peut-être sa jambe, et donc son avenir en tant que joueur de basket. C'est un processus illustré avec pudeur. On voit progressivement Akane passer par différentes phases. le déni, la dépression, la colère. Hitonari n'est pas en reste. Il se referme sur lui-même et se comporte de façon parfois détestable. Les deux garçons ont vu leurs rêves voler en éclats.
Mais Asada senseï n'est pas aussi cruel qu'il n'en à l'air. Je n'ai pas aimé son choix de séparer nos deux héros, mais le geste d'Hitonari est une des plus grandes preuves d'amitié que l'on puisse voir. Se sacrifier, en quelque sorte, pour permet à l'autre de poursuivre son destin. Alors oui, on ne les verra pas jouer ensemble, on ne verra plus cette alchimie sur le terrain entre ses deux petits prodiges, mais comme je le disais au début de ma chronique, ils ne sont encore qu'au lycée. Alors, je m'imagine ces deux andouilles grandir, continuer leur passion et finir par ses retrouver dans la même équipe pour faire mordre la poussière à leurs adversaires, et voir leur amitié grandir avec eux. C'est comme ça que je vois la « fin » de I'll. Je ne peux pas m'imaginer la bande séparée.
La conclusion de I'll n'est pas ce que j'avais espéré, mais en même temps, elle est sûrement plus réaliste comme cela. Il n'en reste pas moins que j'ai adoré cette relecture. le style graphique d'Asada senseï est vraiment superbe, sa gestion de la gestuelle lors des matchs était plus que crédible et donnait l'impression d'y être, la psychologie des personnages est travaillée, et l'histoire nous montre l'évolution de deux gamins perdus qui finissent par retrouver leur amour du basket. Une rencontre hors du commun, et pourtant si simple aussi. Je sais qu'il est encore possible de trouver la série en occasion, et encore une fois, j'espère qu'elle ressortira à l'occasion de son anniversaire au Japon, parce que oui, c'est un manga qui vaut qu'on s'intéresse à lui.