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EAN : 9782290378328
224 pages
J'ai lu (17/05/2023)
3.66/5   35 notes
Résumé :
" Avec mon sac, j'ai l'impression d'être une énorme tortue. [...] Une tortue oui, mais quelle tortue ! Une tortue qui a parcouru des centaines de kilomètres seule dans les bois, qui a croisé ours et orignaux, qui a lutté contre la canicule, le vent, la pluie, qui a supporté un Français de l'Ontario casse-bonbons, qui a réalisé une petite cascade plutôt réussie à la descente du mont Pointu, qui a bouffé du gruau tous les matins, et même du gruau froid dégueulasse à l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Je viens de passer quelques jours en compagnie de Katia Astatieff, à parcourir une partie du SIA, le sentier des Appalaches côté canadien. 400 kilomètres en un peu plus de en 3 semaines. le récit promettait d'être passionnant et dépaysant. Malheureusement, j'ai été plutôt déçue.

Tout d'abord, la randonnée ne commence véritablement qu'à la moitié du livre, l'auteure s'attardant sur les préparatifs et les premiers jours pour rejoindre le sentier à proprement parler. Même si ce sont des points intéressants, ils prennent beaucoup de place par rapport à la randonnée en elle-même. de plus, l'auteure rapporte de nombreuses anecdotes historiques sur les lieux traversés, mais décrit assez peu les paysages, la faune et la flore qui l'entourent. On est loin de l'immersion dans la nature attendue. Encore plus frustrant, il n'y a quasiment aucune information sur l'ours, animal pourtant maintes fois évoqué. Cela m'a donné l'impression d'en faire un fil rouge pour maintenir le lecteur en haleine (notre randonneuse va-t-elle le rencontrer ?) dans un récit au final assez creux. Même le titre est trompeur : dans le récit, je n'ai pas vraiment eu le sentiment que Katia Astatieff avait une véritable admiration pour cet animal. Elle dit d'ailleurs "(...) j'adore les ours, mais de loin, de très loin. Ou en photo. Ou en peluche." Enfin, l'auteure s'attarde essentiellement sur les difficultés de cette randonnée, et de manière très répétitive : chaleur, poids du sac, insectes, potentiels tueurs en série qui rôdent... C'est important de montrer que tout n'est pas merveilleux dans une telle aventure. Mais cela m'a donné l'impression qu'elle n'en avait pas retiré grand chose de positif.

J'ai moi-même fait plusieurs treks. Même si je sais qu'il ne se passe pas toujours des choses surprenantes à raconter et que tout n'est pas simple, je pense qu'il y avait un potentiel pour en faire un récit plus captivant. Malgré tout, je salue le courage et la persévérance de Katia Astatieff, d'autant plus qu'elle a entrepris cette aventure seule.

Je remercie Babelio et les éditions J'ai lu pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse critique.
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Acheté  un peu par hasard, beaucoup pour travailler sur le thème du voyage en privilégiant le voyage au féminin, ce récit de Katia Astafieff a dépassé mes espérances par sa fluidité d'écriture, son humour, son attention aux autres et à la nature et surtout sa volonté de ne pas se poser en héroïne.
La narratrice ne nous cache rien de ses échecs, de ses limites physiques et surtout détaille bien les problèmes spécifiques qui se posent aux femmes en matière de préparation logistique: quid du soutien-gorge , comment résoudre le problème des règles en conciliant efficacité et légèreté car il faut veiller à ne pas trop se charger. Et la voilà partie sur le sentier international des Appalaches en plein été...
Un récit qui détonne agréablement  comparé à ceux de certains de ses confrères masculins...
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Et bien elle l'a vu ! Armée de son courage et de son sac à dos géant, Katia Astafieff part randonner sur le Sentier International des Appalaches (SIA) au Canada, et elle le fait seule sur 500 kilomètres. Son expérience de la randonnée en solo lui permet de se lancer dans cette aventure, mais elle s'apercevra vite que ce n'est pas si facile. L'organisation lui pose problème, mais elle s'en sort pas mal en choisissant du matériel high tech et en prévoyant des points de ravitaillement dans les zones où il n'y a pas de village.

Elle défend le voyage en solitaire car, dit-elle, "voyager seule est le meilleur moyen de ne pas le rester". C'est tout à fait exact, et on est beaucoup plus ouvert lorsqu'on est seul loin de chez soi, et les gens vont venir spontanément nous parler. La limite de cette théorie c'est justement des endroits comme le sentier des Appalaches où il n'y a à peu près personne. Par contre on remarque que tous les contacts avec les Québécois sont vraiment sympathiques, tous se prennent d'admiration pour cette petite femme qui se lance ainsi à l'aventure.
J'ai bien aimé également sa théorie sur les photos "à quoi bon vouloir tout photographier : un tel moment est insaisissable. Il est, c'est tout. Il restera gravé dans ma mémoire". Où que l'on aille aujourd'hui, on voit des tas de gens qui arrivent en regardant à travers leur objectif et en se demandant quel est le meilleur angle pour la prise de vue. Ils oublient juste de regarder, de profiter de l'instant présent. "Prendre une photo, c'est prévoir de se souvenir du passé dans un futur prochain" dit Julien Blanc-Gras dans un de ses livres. Katia elle, profite pleinement de sa rencontre avec les animaux et en gardera le souvenir toute sa vie. Elle ne pourra pas le montrer aux autres, mais fallait-il qu'elle sacrifie l'instant magique de la rencontre pour rapporter une image où l'on voit une boule noire dans un coin ? Non, bien sûr.

Par contre son récit comporte des attitudes contradictoires : elle déclare "On ne craint pas grand-chose, seule dans les bois", ce qui parait exact, mais aussi "La nuit noire est terriblement noire. Mon coeur s'emballe, j'ai du mal à respirer". Et oui, même s'il n'y a pas (ou peu) de risque, c'est impressionnant d'être livré à soi-même à quelques heures de marche de tout être humain. Elle répète souvent sa crainte d'un accident sans personne pour lui prêter secours. Bizarre pour une bourlingueuse qui a parcouru seule le vaste monde, et un peu lassant à la lecture.
Bizarre également de découvrir qu'elle n'était pas préparée à ce qui l'attendait. le SIA est une série de montées abruptes et de descentes qui le sont tout autant, où elle marche à 2 kms/heure en moyenne, elle aurait quand même dû le savoir avant de partir non ?
En résumé elle était bien organisée et mal préparée, mais elle a réussi à boucler son périple, souvent au courage.
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Katia Astafieff, marcheuse aguerrie, décide de se lancer dans le sentier des Appalaches, côté canadien, le SIA. Elle veut découvrir la fameuse wilderness, se retrouver seule au coeur de la forêt, et si possible rencontrer l'ours noir qui vit dans ces contrées.

Ce qui caractérise ce récit de voyage, c'est l'humour de l'autrice. Dès les préparatifs on s'amuse devant ses essais de sac, de chaussures et même de culotte et de soutien-gorge. Elle essaie de ne rien laisser au hasard, dans la partie la plus profonde du sentier elle va être complètement isolée plusieurs jours, sans autres ressources que celles qu'elle portent sur son dos.

Prévoir les vivres, les points de ravitaillement, les étapes, elle croit avoir une bonne idée de ce qui l'attend. La suite lui prouvera qu'elle n'est pas aussi bien préparée qu'elle le pense.

Dès le premier jour elle galère, elle avance à deux à l'heure, sous une canicule imprévue. Elle fera 8 kilomètres au lieu des 25 programmés. La suite sera à l'avenant, avec toujours cette lenteur due au terrain qui monte, qui descend, sous une chaleur accablante dès le matin.

Ce qui rend le périple sympathique c'est le naturel de la narratrice, elle ne cache pas le moins du monde ses failles et ses peurs. Les premières nuits sont affreuses, elle a peur de tout, elle imagine l'ours l'attaquer, un tueur en série lui faire la peau, elle entend des bruits suspects etc ... Ses journées sont un calvaire, elle doit s'arrêter toutes les deux minutes pour poser son sac, bref, elle est loin de son rêve initial.

Et puis jour après jour, elle avance, sous l'oeil incrédule des quelques personnes qu'elle croise et qui ne peuvent pas croire qu'elle s'est lancée toute seule dans un telle aventure. 500 kilomètres tout de même, en un mois. Elle fera des rencontres plus ou moins agréables.

On souffre pour elle dans certains passages en se demandant pourquoi elle s'inflige une telle épreuve et de telles frayeurs. Mais peu à peu son état d'esprit change, elle a de grands moments d'émerveillement devant la splendeur des paysages traversés et la beauté de la nature. Elle surmonte même une effrayante chute qui aurait pu lui coûter cher.

Rencontrera-t'elle l'ours ? Ça je ne vous le dirai pas.

Une aventure au féminin, dépaysante et sans esbrouffe
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Randonneuse aguerrie, Katia Astafieff prend pour résolution un premier janvier de partir pour une longue promenade dans les bois. 

Cette fois-ci elle veut connaître le frisson de la "wilderness" sans pour autant prendre le risque de se perdre au milieu de la forêt. 

Le Sentier International des Appalaches (SIA) au Cananda semble cocher toutes les cases : balisé mais peu emprunté, climat et dénivelé adaptés à cette "petite, blonde et aventureuse" jeune femme qui voyage en solitaire. Et qui sait peut-être croisera-t-elle un ursidé?

Six mois plus tard, elle se retrouve donc dans la péninsule de la Gaspésie, à l'extrême Est du Canada pour un périple de 500 kilomètres soit trois semaines de marche! 

Un récit de voyage au ton léger et plein d' humour, sans prétention littéraire. Katia Astafieff marche car "le bonheur est dans les bois". Pas de longues descriptions de paysages dans la veine du "nature-writing", pas de grandes envolées lyriques sur la condition humaine. Ce n'est pas le but! 

Une grande place est accordée à la préparation d'une telle randonnée. Préparation physique bien sûr, mais surtout  logistique, notamment en ce qui concerne le sac à dos car "chaque objet transporté est mûrement pensé." Un sac à dos qui pèsera lourd, cinquante kilos, sur ses épaules.

J'ai aimé le côté pragmatique de ce récit, je note l'astuce pour prendre des livres en randonnée sans que cela ne rajoute trop de poids! 

J'ai également apprécié les explications sur la toponymie des lieux qui m'ont fait voyager sur cette portion du SIA, de Forillon à Amqui. 

 " le coeur battant, le souffle court, je choisis d'avancer. Ce doit être l'un des plus beaux moments du parcours. le plus incertain, le plus chancelant. Une légère oscillation, un pas de l'autre côté, et c'est un saut dans l'inconnu, dans le grand dehors.  Seule au sommet de cette montagne, seule sur terre devant une succession infinie de dômes verts. Je me sens si fragile. Si petite.  Une goutte d'eau, une petit caillou, une fougère, un insecte. Une chose minuscule et invisble, impuissante dans le grand tout qui m'entoure."


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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le coeur battant, le souffle court, je choisis d'avancer. Ce doit être l'un des plus beaux moments du parcours. Le plus incertain, le plus chancelant. Une légère oscillation, un pas de l'autre côté, et c'est un saut dans l'inconnu, dans le grand dehors. Seule au sommet de cette montagne, seule sur terre devant une succession infinie de dômes verts. Je me sens si fragile. Si petite. Une goutte d'eau, un petit caillou, une fougère, un insecte. Une chose minuscule et invisible, impuissante dans le grand tout qui m'entoure.
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On ne craint pas grand-chose, seule dans les bois. Pas d’accidents de la route. Pas de voisins qui postillonnent et vous jettent des bactéries et des virus au visage. Pas de gens qui vous regardent de haut. Personne qui vous demande des comptes. Pas de rendement attendu à la fin de la journée. Bon, c’est vrai qu’il y a les ours, les orages et le risque de chute, mais est-ce plus dangereux que notre quotidien, où l’on nous assaille d’informations, d’injonctions, de contradictions ? Ne se met-on pas plus en danger en se conformant à une vie ordinaire, au risque de la voir passer sans que rien n’arrive ?
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Je ne me suis jamais senti aussi humaine et pleine vie  que dans ce cosmos sylvestre. J'y ressens la palpitation du monde. J'imagine les  flux de sève dans les arbres, les racines exploratrices du sol, les usines à chlorophylle des feuillages.
 Mais je sens aussi mes limites à écouter, sentir, comprendre tout ce qui m'entoure.
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Le monde sauvage existe. Au milieu d’incroyables fougères qui m’arrivent aux épaules, de conifères tortueux et de solides bouleaux blancs, je me fonds en lui et je m’abandonne. Je randonne, je sue, je me donne. Je suis dans la forêt. La forêt est en moi.
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Je ne croise personne dans les bois, comme je n’ai rencontré personne hier, et rares seront les personnes aperçues sur le chemin.
D’habitude, voyager seule est le meilleur moyen de ne pas le rester. C’est un peu différent ici.
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