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Le Labyrinthe magique tome 5 sur 6
EAN : 9782916749242
269 pages
Les Fondeurs de Briques (27/05/2011)
4.5/5   2 notes
Résumé :
L’action se déroule à Madrid entre le 5 et le 13 mars 1939. Après la chute de la Catalogne en février 1939 et la fuite du gouvernement Negrín en France, la guerre est pratiquement perdue.
Madrid continue de résister avec héroïsme. Le président Azaña part à son tour pour la France et ne remettra plus les pieds en Espagne.
Pour les communistes, c’est la résistance à outrance. Les républicains se déchirent, c’est la guerre dans la guerre. La junte détruit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Derriere le palais royal madrilène, le Palacio de Oriente, une grande denivelation due a la riviere Manzanares mene au Campo del Moro, le Champ du Maure, aujourd'hui un jardin, un grand espace vert qui aide la ville a respirer. le nom est historico-legendaire: c'est la que campa l'emir almoravide Ali Ben Youssouf quand il tenta de reprendre Madrid aux Chretiens en 1109. Sans succes.


Pour Max Aub ce nom symbolise le siege de Madrid par les troupes franquistes de 1936 a 1939. La aussi sans succes pour Aub, vu que la ville n'a pas ete prise en fin de compte par la force des armes, mais s'est offerte suite a ce qu'Aub considere comme une trahison. Et peut-etre aussi parce qu'il considere Franco comme un nouvel envahisseur maure (Franco avait amene du Maroc ses tristement celebres troupes maures, tristement celebres pour leur cruaute). Dans le cinquieme volume de son Labyrinthe Magique, intitule donc Campo del Moro, il se concentre en une semaine de Mars 1939, juste avant la reddition de la ville.


Jusqu'ici c'est le plus amer des volumes du Labyrinthe Magique (je n'ai pas encore lu le sixieme et dernier). Desesperance, amertume, rancoeur, fiel, sont dans toutes les pages et se sont infiltres en moi. Je peux dire que j'ai passé un mauvais moment , un moment tres fort, avec ce livre enrage. Et je ne me suis pas demande s'il est juste et exact historiquement; ca n'a aucune importance. le ressenti des madrilenes pendant cette semaine tragique, tel que rapporte par Aub, prend aux tripes.


Comme dans les autres volumes, une multitude de personnages parcourent les pages. Certains d'entre eux historiques, d'autres romanesques. Nous y rencontrons le president Negrin, depasse par les evenements, avant de fuir en France. le colonel Casado et le socialiste Julian Besteiro, auteurs du coup d'etat de mars 1939, qui pensaient pouvoir negocier une reddition honorable avec Franco (j'ai l'impression que ces deux-la, Aub ne les juge pas, il les hait tout court). Mais aussi des personnages qui etaient deja apparus dans les precedents volumes, comme le jeune Vicente Dalmases qu'on avait rencontre dans Campo abierto (le deuxieme volume), les docteurs Riquelme et Templado qui peuplaient Campo de sangre (le troisieme). Entre beaucoup d'autres.


Amer, Aub decrit les luttes intestines provoquees par le coup d'etat de Casado: putschistes, communistes et anarchistes s'entretuant a l'interieur de Madrid tandis que les franquistes a l'exterieur souriaient d'aise. Il ecrit: "On peut trahir une cause, une femme – ou un homme – pet-on trahir une ville?". Et plus loin: "Tous traitres: les republicains, les anarchistes, les socialistes; il va sans dire: les fascistes, les conservateurs, les liberaux; traitres tous, traitre le monde. Si le monde est traitre personne ne l'est. … Traitres par couardise, par negligence, par ce qu'imbeciles, par ce qu'aveugles, par ce que sourds, par ce que silencieux. Traitres par desesperance, indifference, satiete, convenience; par vilenie, par humilite – par humilite? – Si." La trahison, avec un grand T, est pour moi une des grandes protagonistes de ce volume. Face a cette trahison generalisee, il fait dire a un des personnages: "J'ai soixante neuf ans et je suis malade. le mieux serait qu'on me fusille! Au moins je serais un drapeau pour le jour de demain."


Le livre finit encore une fois en apotheose: un obus qui tombe sur un cortege funebre acheve le peu de vivants qui accompagnent. Une ultime blessee ne voit que le ciel: "Notre pere qui etes aux cieux… Je crois en Dieu tout-puissant, createur du Ciel et de la Terre. Je crois en Jseus-Christ, son unique fils, qui fut crucifie, mort et enterre, descendu aux enfers, ressucite au troisieme jour et monte au Ciel; il est assis a la droite de Dieu Pere Tout-puissant; de la il viendra juger les vivants et les morts…" Dieu viendra peut-etre juger. Aub, l'incroyant, juge sans attendre. du moins il a trop attendu déjà, vu que ce livre a ete publie en 1962. Et il force le lecteur a juger lui aussi. Amerement. le coeur serre.


Un livre tres dur. Un des meilleurs de cette serie.
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