L'Empire des étoiles, tome 1 : L'empire perdu

Alexis Aubenque est un auteur que j'avais déjà lu avec "Tout le monde te haïra", roman policier dans lequel son talent avait déjà été démontré. Ma grande surprise a été de découvrir cette même facilité à nous immerger dans un tout autre genre : la science-fiction.

"L'Empire des étoiles" est une saga de neuf volumes. Dans ce premier épisodes "L'Empire perdu", l'auteur introduit les différents personnages, décors, intrigues... sans tomber dans les défauts liés au premier d'une saga : longueurs, descriptions trop riches qu'on s'y perd, personnages en surnombre. Au contraire, l'auteur a su doser les détails pour ne pas empiéter sur l'histoire et l'action. Les hommes comme les femmes sont certainement de futurs héros encore anonymes qui feront peut-être partie d'une même équipe.

Dans un empire galactique, la fille de l'empereur doit se marier à un homme d'une famille mineure. C'est inacceptable pour les Familles Majeures. Dans ce contexte, les acteurs prennent place, nous font découvrir leur univers et les manigances pour déjouer la décision de l'empereur. On se laisse porter dans leur quotidien où le peuple n'a pas accès aux hautes technologies ou aux livres...Contrairement aux seigneurs.

D'amazones aux contrebandiers, de seigneurs aux esclaves, Alexis Aubenque maîtrise l'intrigue et l'action avec talent. Il honore de sa plume dans cette aventure de science-fiction aux influences de "Dune".

Cette lecture a été très plaisante et une véritable surprise au vu des critiques que j'ai pu lire avant. J'ai été agréablement touchée par la facilité avec laquelle je me suis laissée prendre au jeu des acteurs, par leurs émotions, leurs contrariétés, leurs rêves...
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L'histoire se passe dans un empire galactique dirigé par un empereur issu d'une des 5 familles majeures et ce depuis des siècles. L'empereur décide de marier sa fille unique à un fils d'une des maisons mineures, pour des raisons politiques, ce qui pourrait provoquer le courroux des 5 et une guerre ou un effondrement total de l'empire.
Dans ce premier épisode d'une série qui compte 9 tomes, on fait connaissance de certains protagonistes et toute l'histoire semble déjà bouclée; Les intrigues trop simplistes sont vite posées et trop vite révélées.

Dans ce roman, on voit clairement les emprunts de l'auteur à l'univers de DUNE (par contre on cherche encore ou se trouve le seigneur des anneaux), mais hélas sans la qualité qu'à pu lui apporter HERBERT.
L'auteur a du mal à faire vivre son univers sans doute à cause d'un cruel manque de descriptions (du au format imposé fleuve noir de 250 pages).
Par ailleurs, l'utilisation de noms et termes trop « contemporains » et un vocabulaire parfois inadapté nuit à la crédibilité de cet univers (Théodore, valentin et Marlowe,vivent à chicago ou Washington, portent des jeans, boivent du whisky on the rocks et prennent un fiacre et ont des pensées polissonnes ou coquines) (Aubenque avait déjà ce travers dans son premier roman : la chute des mondes).
Ah, oui, la technologie semble proscrite, on se bat à l'épée et l'arbalète dans les châteaux, mais ils ont quand même des vaisseaux spatiaux très rapides. Donc le jean et le fiacre sont cohérents avec l'univers proposé mais si chez certains autres auteurs, cette façon de faire passe très bien, ici curieusement, pas du tout.

Bref, un univers anémique, peu crédible, des personnages trop peu développés et/ou peu crédibles (voir les amazones et les contrebandiers), des intrigues et des scènes beaucoup trop vite expédiées,

MAIS malgré tout cela, un style très fluide, pas de migraine à la lecture, une histoire finalement intéressante qui se laisse lire et un premier tome qui m'a donné envie de lire le second : le réveil des titans.
Allez comprendre...

Si les intentions de l'auteur (des personnages très divers, du machiavélisme) sont les bonnes, on voit aussi les trop nombreux clichés du space opéra ; c'est le risque quand on se frotte à un genre dans lequel on trouve les plus grands de la SF. Autre écueil : on voit très vite que la série est faite pour s'étirer sur de nombreux tomes. Alexis Aubenque a donc tendance à étaler son scénario et créer des longueurs un peu ennuyeuses.
Il y a tout de même quelques points positifs : les personnages (tout de même parfois caricaturaux quand j'y repense), une écriture assez imagée et efficace.