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EAN : 9782874896538
112 pages
Weyrich (04/10/2021)
4/5   1 notes
Résumé :
«Il ne faut pas que Bodange tombe dans l’oubli. Faites-nous une brochure. Et nous élèverons là un monument qui perpétuera le sacrifice du Commandant Bricart et de sa poignée de Braves ». Le 10 mai, 17 Chasseurs ardennais perdent la vie en défendant le point d’appui de Bodange contre l’invasion allemande. Sollicité par ses commarades, le Commandant René Autphenne a pris la plume pour rendre hommages aux hommes tombés. Outre ses propres souvenirs, il y a joint l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Qui était René Autphenne ? René Autphenne était un instituteur. Que diable vient-il donc faire dans cette histoire ? Un passionné ? Non ! Un témoin ? Oui ! Mais pas n'importe lequel ! le Lieutenant Autphenne était officier de réserve auprès de la 5e Compagnie du 2e Bataillon du 1er Régiment de Chasseurs ardennais appartenant à la 1ère Division de Chasseurs ardennais, unité d'élite et très mobile, pour l'époque.

Le 10 mai 1940, les Chasseurs ardennais sont presque les seuls militaires de l'armée belge à tenir les Ardennes face aux Allemands qui arrivent essentiellement en provenance du Grand-Duché du Luxembourg qu'ils n'ont eu aucune peine à traverser.
Quelle est leur mission ? Résister à outrance ? Pas du tout ! Leur mission consiste à gagner du temps pour que la Belgique puisse se préparer à résister à l'avance allemande. Ils doivent résister sur la frontière, rendre impraticables les voies de communication en faisant allègrement sauter les points de passages obligés et les ponts, en abattant des arbres pour obstruer les routes... Une fois ces missions remplies, ils doivent se replier en bon ordre pour se placer en réserve. Et pour aller vite, ils se déplacent à vélo, y compris les officiers jusqu'au rang de capitaine-commandant.

Normalement, une division d'infanterie tient un secteur de front de dix à quinze kilomètres. Or, la division de Chasseurs ardennais doit tenir un front de 85 kilomètres ! Normalement, une division allemande comprend autour de 17000 hommes, celle des Chasseurs ardennais en comptait à peine, théoriquement, 9146 hommes (certains étaient en permission, et donc, cet effectif était moindre).

Avec un front d'une telle longueur, impossible de disposer d'une ligne continue. Les soldats constituent donc des points d'appui. Certains passages sont également minés.

Bodange se trouve sur la route de 1ère Panzerdivision. Que vont pouvoir faire la soixantaine de Chasseurs ardennais à Bodange sans la moindre arme lourde et ne disposant d'aucun appui ?

Critique :

Les éditions Weyrich nous proposent ici une réédition d'un ouvrage devenu culte parmi les collectionneurs avertis qui se l'arrachent à prix d'or : « Les Chasseurs ardennais à Bodange », écrit dans l'immédiat après-guerre par le lieutenant de réserve René Autphenne, l'un des protagonistes de ce combat totalement asymétrique.
Très heureusement, Weyrich ne se contente pas de republier le témoignage du lieutenant Autphenne ! L'éditeur va plus loin en confiant à l'historien Hugues Wenkin le soin de commenter, à la lumière de toutes les sources accessibles aujourd'hui, les événements rapportés par Autphenne. Monsieur Wenkin est probablement un des plus grands connaisseurs de tout ce qui s'est passé dans les Ardennes durant la Seconde Guerre mondiale. Il a été fouiller dans des archives accessibles au public depuis parfois fort peu de temps pour apporter un éclairage au témoignage exceptionnel du lieutenant Autphenne.
L'ouvrage contient de très belles photos d'époque. Il est imprimé sur un excellent papier satiné très agréable au toucher et se termine par un parcours randonnée agrémenté de photos pour permettre à ceux qui le souhaiteraient de se rendre sur les lieux de ce combat où les Chasseurs ardennais ont écrit une des plus belles pages de gloire de leur histoire.
J'ose espérer que cette collection 1940 nous offrira encore d'aussi beaux et bons ouvrages car il y a encore beaucoup à raconter sur les Chasseurs ardennais qui vont se battre jusqu'à la capitulation de l'armée belge… Et sur d'autres faits de ce qu'en Belgique on appelle « la Campagne des Dix-huit Jours ».

Attention, ceci n'est pas un roman et ne se lit pas comme tel. C'est un compte-rendu très militaire, notamment avec les abréviations en usage à l'époque. Les commentaires de monsieur Wenkin aident à y voir clair.
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