Ce court roman de 149 pages amène le lecteur à 3 siècles dans l'avenir. L'auteur nous donne quelques détails sur cette société (forme de communication, nourriture, mode…) sans en dire trop. Chacun peut se faire sa propre image et c'est agréable.
Je suppose que certains ont été étonnés de lire dans l'accroche qu'un journaliste avait été appelé sur la scène de crime…En effet, dans ce futur, une loi a été votée en 2290. Une loi de transparence. Chaque fois qu'il y a une scène de crime ,la police est obligée d'appeler un journaliste (un flasheur) qui ensuite va publier un article ,non sans avoir enregistré cette scène de crime pour que le lecteur puisse s'y promener virtuellement. Pour que le public puisse voir en toute transparence la même chose que la police et qu'il ne puisse pas accuser le gouvernement de cacher des preuves. Des affaires ont été résolues grâce à ce système…
Stan Ward est un de ces flasheurs qui a réussi quelques années auparavant à résoudre un cas sur lequel la police stagnait. Et c'est dans cette optique que Will Barley, un policier fait appel à Stan, journaliste reconnu.
Mais Stan ne croit guère à la culpabilité de ces droïdes d'une « marque privée ».Ils sont plus efficaces que ceux de Neurocorp, société gouvernementale.
Le personnage de Stan est celui qui est le mieux décrit, parce qu'il est au centre du roman. Curieux, fouineur, très attentif aux détails, il est fort possible qu'il arrive à résoudre cette affaire. A ses risques et périls…
Les autres protagonistes sont brièvement présentés, et Will Barney est celui qu'on connait le mieux après Stan. Brièvement mais suffisamment cependant pour que le lecteur se fasse une idée.
Points forts : - L'histoire est bien menée, malgré le petit nombre de pages du roman. Et la fin est très bonne.
- le style est agréable à lire.
Les points plus faibles seraient quelques coquilles qui subsistent, sans pour autant gêner la lecture, et le vocabulaire parfois un peu trop familier.
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La lecture de cet article avait été éprouvante, la façon dont ses mains s’étaient mises à trembler en témoignait. Elle ne se penchait jamais sur les affaires criminelles, le sang la rebutait plus que tout, alors pourquoi avait-elle lu ce crime épouvantable ?
La curiosité. Une curiosité malsaine, pensa-t-elle. C’est ce titre. Un titre qui vous attrape comme une toile d’araignée. Le temps de comprendre qu’on est pris au piège et on se retrouve entre les sales pattes velues de ce qui nous rebute le plus. Je me suis fait avoir.
Se lever du bon pied, est-ce vraiment important ? Que l’on pose l’arpion droit ou le gauche en premier, qu’on ait le sourire à l’endroit ou à l’envers au saut du lit, dans tous les cas, la vie continue. Beaucoup de personnes oublient de remercier ce moment privilégié, celui de se réveiller et de passer de l’horizontal au vertical. Elles se plaignent des difficultés du réveil, de la pénibilité d’un début de journée… Il serait bon de leur rappeler qu’un jour ou l’autre, elles tomberont dans un sommeil éternel.
Certains jeunes fantasmaient même sur des droïdes au point qu’une rubrique technoporno émergeait sur les HoloPapers. Coucher avec un robot, c’était pour bientôt, et Stan ne pouvait pas s’empêcher de se dire que ça lui rayerait la queue. Il n’était pas question qu’une machine remplace la chaleur d’entre deux cuisses dans sa vie. Déjà qu’il n’eût pas éprouvé de véritable sentiment d’amour, ou d’amitié, depuis des années, alors s’il devait aussi perdre l’attirance sexuelle vouée à son espèce, il finirait aussi vide d’humanité que ces boites de conserve.
Ce lundi matin, assis devant la table de sa cuisine, le journaliste fut heureux de constater que le compteur de son journal avait quadruplé en un jour. TheWorld avait partagé son nouvel article : Elle se tache. Son droïde disjoncte et la pousse dans sa machine à laver.
Comment avait-il pu croire que la police ne faisait pas correctement son travail ? Après tout, ils étaient formés pendant des années pour enquêter sur des affaires comme celle-ci. Guth Roycar avait raison, Stan n’était qu’un journaliste – il n’avait pas l’expérience d’un détective. Finalement, peut-être que l’affaire Meririd n’avait été qu’un coup de chance dû à l’incompétence d’un agent…
Ou peut-être que non, peut-être que j’ai raison, résonna-t-il.
Stan se remémora toutes les nombreuses erreurs judiciaires qu’il avait déjà traitées dans son journal et en conclut que la police n’était pas si infaillible que ça. Quoi que pût en dire ce vieux Roycar, un journaliste pouvait surpasser n’importe quel détective car, dans son métier, on était si curieux que le souci du détail était devenu une seconde nature.
La plus grande injustice d’un crime se situe dans son souvenir. Alors qu’on oubliera le nom des nombreuses victimes enterrées dans le fond d’un jardin, 20 ans plus tard, on se souviendra encore du prénom de celui qui tenait la pelle.
Quand on est journaliste, on apprend à sortir les mouchoirs de sorte que les lecteurs s’identifient aux victimes, mais on a aussi tout intérêt à mettre le criminel sur le bûcher afin que chacun y jette son allumette. L’éducation, la société, la morale, et ces différents facteurs empêchent les gens d’exprimer certaines choses. S’intéresser à des affaires criminelles, c’est aussi se défouler de sa propre violence, l’extérioriser – soit par la recherche d’informations, soit par le jugement.
Vidéo de Valentin Auwercx