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EAN : 9782072771644
160 pages
Gallimard (09/07/2020)
2.75/5   10 notes
Résumé :
Un cinéaste en manque d'inspiration se rend à la Havane pour y tourner un film. Artiste subversif, amoureux des bas-fonds, il y rencontre Chaytan, un Iranien réfugié politique qui tient un restaurant et vit une relation passionnelle avec une Cubaine, Laura. Ce dernier connaît tous les coins mal famés de l'île et lui servira de guide infernal le temps de son séjour. Devant la caméra du cinéaste défilent nuit après nuit, de La Havane à Cienfuegos, des prostituées et l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Réalisateur délaissé par sa femme, le narrateur est parti quelques semaines à Cuba pour y tourner un documentaire.

A la Havane où le cinéaste se rend pour filmer le grand théâtre du monde qui l'entoure, il fait la rencontre d'un certain Chaytan, un Iranien en exil, coureur de jupons et ami fidèle.

Transcendant les désillusions et les anciennes rancoeurs, notre cinéaste va s'affranchir de sa désespérance et renaître au désir et à la vie

Récit de voyage divisé en sept étapes linéaires, "La peau des nuits cubaines » de Salim Bachi traite de l'exil et du voyage de façon philosophique, presque métaphysique.

Le romancier Salim Bachi, après son récit Dieu, Allah, moi et les autres, ou un Un jeune homme en colère aime les voyages et il aime nous les faire partager

Il le fait joliment à travers ce livre, paru en mai 2021, un an après sa sortie initiale retardée pour cause de confinement, qui semble être autant un récit fictionnalisé sur un pays Cuba qu'il décrit avec volupté et sincérité.
Court et efficace, cette déambulation sur une remise en question dans un monde superficiel que rien ne semble ébranler, entremêle joliment mythes d'Ulysse et de Faust en exacerbant la vie.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Salim Bachi est une sorte d'Ulysse avec Ithaque pour écriture (ou inversement). Dans ce nouveau roman à la fumée de Havane, le narrateur est un réalisateur français mais venant de Cyrtha, dans la continuité du mythe du premier roman de l'écrivain : le chien d'Ulysse avec toute l'interculturalité, l'errance, la réalité désespérante et le contraste saisissant des descriptions des ténèbres de l'existence dans un foisonnement verbal. S'ajoute pour ce nouvel opus, un chant goethien proche de celui des sirènes, la rencontre d'un diable de la Havane avec un Faust parisien. Lever de rideau le moteur tourne.

A La Havane où le cinéaste se rend pour filmer le grand théâtre des gens qui passent, il rencontre Chaytan, un Iranien en exil, qui lui fera visiter les quartiers les plus mal famés de la capitale cubaine. Chaytan, personnage énigmatique, coureur de jupons, loyal en amitié, généreux et passablement colérique. Sa énième conjointe est tout aussi énigmatique et le couple est en désunion totale, avec quelques rebonds de temps à autre. Alcool et prostitution seront les cases récurrentes de ce Monopoly urbain et cubain mais avec un regard indescriptible sur une ville et un état enfouis dans des ombres douloureuses et où chaque citoyen semble agir comme une marionnette ne sachant qui manipule réellement les fils.

A l'instar du narrateur j'ai pris goût à ces déambulations, à cette conception de l'art dans la multitude du monde, à cette recherche du concept de la vérité dérangeante ; l'exil des êtres n'est pas que dans les esprits et les corps, il est dans l'action et l'inaction, l'ordre et le désordre, les ambitions et les désillusions, le socle et la dérive, les tentations et les perditions.

Comment ne pas comparer ce livre à un long-métrage ! Plutôt en noir et blanc façon Franck Capra ou encore et surtout, Stanley Kubrick tant on a l'impression de suivre les images d'un cinéaste plus que pessimiste sur la nature humaine. Pourtant ce livre n'est en rien déprimant tant la saveur des mots adoucit la rudesse de l'asphalte et met des couleurs sur la noirceur de l'ambiance des ruelles. La fin du roman est à la fois surprenante et prévisible et ajoute une plus-value à l'ensemble, un baisser de rideau sans théâtralité mais avec ô combien de références, contemporaines et antiques. Sans oublier, encore et toujours la mythologie. Sur tous les versants du monde et les flots perpétuels.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Lors d'une visite en librairie, ce livre a retenu mon attention; je n'en connaissais pas l'auteur mais l'envie de me replonger dans les rues de la Havane m'a convaincue de l'acheter.
L'histoire est celle d'un cinéaste qui se rend à Cuba et y rencontre Chaytan, un Iranien en exil, qui lui fait découvrir les nuits cubaines – et plus particulièrement les jineteras (cavaleuses) qui vendent leurs corps dans les boîtes de nuit et sur les trottoirs.
Assez étonnant: lors de ma visite du pays en avril 2017, je n'ai vu aucune trace de cette prostitution à outrance – contrairement à d'autres pays visités à travers le monde. Bon, nous y étions en famille et je ne peux absolument pas compter sur mon mari pour relever un tel commerce (même dans le quartier de la gare de Luxembourg-Ville, il est persuadé que ces femmes attendent le bus…). Bref, après des recherches sur le net, il semble que la prostitution est un réel fléau sur cette île – chose assez « logique » étant donné le niveau de pauvreté des habitants qui, malheureusement, ne semble aucunement s'améliorer, la fin du communisme et la levée de l'embargo américain n'ayant absolument en rien modifié leur quotidien.
Pour en revenir au livre de Salim Bachi, il est donc question du temps qui passe, d'hommes d'un âge certain attirés par les corps tout en courbes des jolies et jeunes cubaines mais également de l'exil de ces deux frères iraniens – qui, au lieu de se chercher un eldorado aux USA, se retrouvent coincés sur cette magnifique mais oh combien pauvre île -, ainsi que de la relation compliquée liant Chaytan à sa femme Laura.
L'atmosphère cubaine y est parfaitement rendue; au fil des pages, je pouvais sentir les rayons du soleil sur ma peau et visualisais le Malecón, el Capitolio, la Habana Vieja… un vrai dépaysement en ces temps de Covid / de confinement / de restrictions de voyages.
Personnellement, j'ai trouvé l'écriture de Salim Bachi assez déroutante; certains passages font preuve d'une écriture assez simple alors que d'autres se révèlent bien plus intellectuels et/ou philosophiques donnant, au tout, un manque de cohérence, une sensation de récit décousu.
Par contre, la fin du roman est magistrale.
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Je me réjouissais de lire ce livre. Cuba, la musique, la chaleur etc…Ce récit me fait voir La Havane, sale, triste, misérable ! Un photographe qui sort la nuit et qui rencontre des femmes (des putes), ce n'est pas moi qui le dis ! Il a un ami qui a des problèmes de couple et lui raconte finalement la peau des nuits cubaines. C'est bien écrit, mais on ne sort pas très joyeux de cette lecture. HS
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je ne rends sans doute pas justice à cette cité marine dont je suis l'amant passager, ne montre pas ses qualités terribles, inhumaines, entêtantes comme un songe concocté dans la marmite de cet Atlantique redoutable où tant de navires se sont abîmés au cours des temps, où reposent des siècles de servitudes, esclavages sombres, négrières sordides qui ont engrossé l'île de cette humanité violente. La Havane porte les stigmates d'une histoire sanglante qui la rend magnétique au plus haut point.
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Je dérive donc entre le continent de ma naissance et ce nouveau monde qui s'offre à moi dans son étrangeté, au point de m'abandonner, navire corsaire sans mâture, vaisseau fantôme voguant sur des souvenirs absents.
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Chaleur, pauvreté, je retrouve un sol qui s'était dérobé après vingt années passées dans une ville couvant en son sein les pires turpitudes sous le masque des convenances bourgeoises.
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