Lors d'une visite en librairie, ce livre a retenu mon attention; je n'en connaissais pas l'auteur mais l'envie de me replonger dans les rues de la Havane m'a convaincue de l'acheter.
L'histoire est celle d'un cinéaste qui se rend à Cuba et y rencontre Chaytan, un Iranien en exil, qui lui fait découvrir les nuits cubaines – et plus particulièrement les jineteras (cavaleuses) qui vendent leurs corps dans les boîtes de nuit et sur les trottoirs.
Assez étonnant: lors de ma visite du pays en avril 2017, je n'ai vu aucune trace de cette prostitution à outrance – contrairement à d'autres pays visités à travers le monde. Bon, nous y étions en famille et je ne peux absolument pas compter sur mon mari pour relever un tel commerce (même dans le quartier de la gare de Luxembourg-Ville, il est persuadé que ces femmes attendent le bus…). Bref, après des recherches sur le net, il semble que la prostitution est un réel fléau sur cette île – chose assez « logique » étant donné le niveau de pauvreté des habitants qui, malheureusement, ne semble aucunement s'améliorer, la fin du communisme et la levée de l'embargo américain n'ayant absolument en rien modifié leur quotidien.
Pour en revenir au livre de
Salim Bachi, il est donc question du temps qui passe, d'hommes d'un âge certain attirés par les corps tout en courbes des jolies et jeunes cubaines mais également de l'exil de ces deux frères iraniens – qui, au lieu de se chercher un eldorado aux USA, se retrouvent coincés sur cette magnifique mais oh combien pauvre île -, ainsi que de la relation compliquée liant Chaytan à sa femme Laura.
L'atmosphère cubaine y est parfaitement rendue; au fil des pages, je pouvais sentir les rayons du soleil sur ma peau et visualisais le Malecón, el Capitolio, la Habana Vieja… un vrai dépaysement en ces temps de Covid / de confinement / de restrictions de voyages.
Personnellement, j'ai trouvé l'écriture de
Salim Bachi assez déroutante; certains passages font preuve d'une écriture assez simple alors que d'autres se révèlent bien plus intellectuels et/ou philosophiques donnant, au tout, un manque de cohérence, une sensation de récit décousu.
Par contre, la fin du roman est magistrale.
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