AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 7205 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Commençons par le livre en général, il a été écrit en 1943, en pleine seconde guerre mondiale, et l'intrigue décrit la vie dans une centaine d'année. René Barjavel y décrit un monde postapocalyptique dystopique dans lequel la fin de l'humanité décline faute de trop miser sur le progrès scientifique. En effet dans ce monde, dans ce Paris avec des villes hautes à cause de la désertification des campagnes, et de la migration de la population vers les grandes villes. Plus rien ne subsiste en dehors des villes hormis quelques zones réfractaires aux changements, ce sont ces zones qui auront de l'importances plus tard.
Pour vous décrire le monde dans lequel l'auteur nous emmène, tout est fait en plactec et créé par de l'électricité, de la viande créée en laboratoire, aux vêtements, aux voitures, tout est technologie. Même les défunts subsistent dans des pièces de la maison dans des caissons sous vides au pans transparents pour toujours exercer leurs regards moralisateurs sur les descendants. On touche un peu sensible de la condition de la femme, et du racisme, qui reste très ancrée dans l'époque à laquelle le roman a été écrit. Les femmes restent des poules pondeuses bonnes qu'à tenir la maison et même si le mari décède, il exerce toujours son pouvoir avec son doigt réprobateur placé dans son box sous vide.

Chapitres courts mais avec une densité d'informations au début pour exposer le monde, je ne me suis pas perdu dans les nombreux détails et nouveauté de ce monde car l'auteur à su viser juste à plusieurs reprises. Ce qui ne pers pas le lecteur sous des néologismes habituels de la SF futuriste. Je le trouve aussi plus accessible que 1984 de George Orwell, même si les thèmes principaux les séparent, la vision du futur proche les rassemblent. Je le trouve aussi plus accessible pour une public jeunesse.

Quant à l'intrigue, elle a le mérite d'être sans trop d'incohérences voir quasiment pas. La survie des personnages, livrés à eux-mêmes qui tente de rejoindre le Sud après la grande panne qui plonge le monde dans le chaos. le monde apocalyptique n'est pas si éloigné de la réalité d'aujourd'hui et c'est assez amusant à constater. On a déjà de la viande crée en laboratoire mais si elle n'est pas encore commercialisée, on est de plus en plus dépendant et accro aux nouvelles technologies. L'auteur a un regard pessimiste sur les nouvelles technologies et leurs utilisations mais c'est aussi ce qu'est intéressant dans ce récit, comprendre comment notre passé voyait notre présent.
L'angle de l'anticipation est un peu exagéré mais il permet de prendre conscience que notre mode de vie est voué à l'échec. A trop miser sur des énergies fossiles ou polluantes, c'est toute notre civilisation qui est en danger d'extinction. René Barjavel est un peu extrême aussi dans son retour à la nature, crucial pour la survie de nos personnages. Je ne parle pas trop d'eux car selon moi ils sont au second plan, c'est tombé sur François, Blanche, Jérôme comme ça aurait pu tomber sur Pierre, Paul ou Jacques, attention, je ne dis pas qu'ils ne sont pas travaillés, simplement que l'auteur permet au lecteur d'être dans le roman s'il le souhaite ou de garder ses distances. le coeur du roman est l'effondrement d'après ce que j'ai compris, c'est décisif pour tout le reste du livre.

En bref, un roman saisissant par sa justesse d'exécution, par sa vision d'un futur très proche qui nous guette à force de trop abusé sur différents thèmes comme l'écologie avec la viande en labo, les fruits et légumes accessibles toutes l'année et bourrés de pesticides, on ruine notre Terre à vouloir la rendre trop productive. Beaucoup d'humanité dans les personnages même s'ils sont plutôt rétrogrades mais je mets ça sur l'époque à laquelle il a été écrit.
Ca reste une roman d'exception, un coup de coeur personnel que j'ai plaisir à vous partager.
Commenter  J’apprécie          130
Je savais à peine ce dont parlait cet ouvrage avant de l'emprunter ; j'en avais juste plusieurs fois entendu parler, et ce de manière positive. de plus, je n'avais auparavant jamais ouvert de livre de science-fiction (ou d'anticipation, selon certains). Eh bien je n'ai pas été déçu : au-delà de la relative clairvoyance de l'auteur sur l'évolution de la technologie et la propension de l'Homme à de moins en moins se servir de ses mains, j'ai été frappé par la course contre-la-montre menée par François Deschamps et ses compagnons d'infortune, qui m'a tenu en haleine du début à la fin.
Alors, certes, la fin ne plaira pas à tout le monde ; je ne dirai pas que je suis tout à fait d'accord avec la vision de l'auteur, et la conclusion m'a presque déçu, mais je reste néanmoins sur ma position : j'ai passé un moment très agréable en lisant ce livre.
Commenter  J’apprécie          130
Dans un monde futuriste et ultra dépendant à la technologie, où plus rien n'est naturel (la viande est produite en usine, comme la "viande végane" actuelle) où même marcher 100m est inconcevable pour les gens, une panne électrique globale a lieu.
Au progrès, et à la modernité clinquante succèdent le chaos, la désolation et la mort.
Dans ce paysage, digne des séries de zombies, un petit groupe guidé par un ancien marginal devenu sauveur quitte Paris en flamme pour le Sud et pour fonder une nouvelle micro-société.
J'ai adoré ce livre pour :
- ses descriptions du Paris ultra moderne de 2052 qui sont fort plausibles. Barjavel a écrit ce livre en 1943 à une époque où il était encore prévu de moderniser le centre de Paris une fois la guerre terminée, projet abandonné seulement grâce à Malraux.
- il est amusant de voir quelles inventions ont eu lieu et quelles n'était pas prévisibles : Barjavel parle des téléphones à écran mais n'avait pas prévu le portable.
- la dynamique de repli vers des sociétés "primitives", vivant en communautés fermées lors d'effondrements sociétaux paraît juste.
Cela rappelle aussi ce qui se passe en ce moment avec la covid, le réchauffement climatique et ce qui nous attend éventuellement.

Et si nous ne savons rien faire de nos mains, comment nous en sortir ? Quid de la dépendance à la technique ?

Seul bémol est que Barjavel n'avait pas prévu le MLF et les personnages féminins tiennent plus de la petite chose fragile et paniquée que de la personne adulte et indépendante.

A lire absolument.
Commenter  J’apprécie          120
Ravage est devenu, et restera, un grand classique de la SF, au côté de 1984 ou le meilleur des mondes.

Il est, sans conteste, le premier grand livre de SF française, écrit pendant la Seconde Guerre mondiale (1943).

Un livre porteur de tant d'idées nouvelles qui, aujourd'hui, restent parfaitement d'actualité (le rapport de l'homme au progrès et à la Terre...)... Et de tant d'images évocatrices :

Lire la suite de la critique sur le site le Tourne page
Lien : http://www.letournepage.com/..
Commenter  J’apprécie          121
Avec ce livre l'on comprend les prémisses de la science-fiction en France.
René Barjavel nous montre ici un roman d'anticipation montrant la France quelques siècles plus tard avec une hyperspécialisation de tout ce qui nous entoure dans tous les domaines et une accélération des choses.
Jusqu'au jour où tout s'arrête et que le seul moyen de survivre est de fuir vers les espaces où il reste encore de la verdure.
Un roman qui oscille donc entre anticipation, post-apocalyptique et restructuration sociale.
Une structuration du récit SF que l'on retrouve encore souvent actuellement... et que j'apprécie beaucoup. La qualité de l'écriture et du périple raconté fait tout pour que j'apprécie grandement cette oeuvre.
Commenter  J’apprécie          120
2052, la France vit à l'ère du progrès technique et de la haute technologie. On peut désormais rejoindre l'autre bout du monde en quelques heures, et le quotidien est rempli de nouveaux gadgets.
François et Blanche, amis d'enfance, vivent à Paris, loin de leur région natale qui rejette cette forme de progrès. Les habitants étant habitués au travail à la main de leurs terres.
Blanche tend à devenir célèbre et François à être ingénieur, lorsqu'un événement incongru fait chavirer le pays. L'électricité ne fonctionne plus! Leur monde s'écroule alors, comment survivre sans électricité ? Comment se débrouiller seul, sans que les prouesses du progrès n'interviennent ?
Barjavel émet ici une réelle critique de ce qui deviendra notre société de consommation actuelle.
Si l'électricité venait à manquer, si le progrès technique et les nouvelles technologies disparaissent , en même tant que le gouvernement, suivront nous les lois de la jungle? C'est, à mon sens, la question prépondérante du livre. Il est également question des OGM qui naîtront finalement en 1970. Tout comme la « viande in vitro » dont on parle actuellement !
Visionnaire, Barjavel ?
Par ailleurs, le livre étant écrit en 1943, il n'est pas question que progrès technique aille de pair avec progrès pour la condition de la Femme. Blanche n'étant ni plus ni moins qu'un personnage naïf, avide de paillettes et d'argent, et qui a pour but unique celui d'enfanter.
La dernière partie du roman est, selon moi, une critique de l'Homme. Elle nous questionne sur notre capacité finalement à évoluer, ne faisons-nous pas inlassablement les mêmes erreurs? L'Histoire ne se répète-t-elle pas?
Bien que l'auteur ait une vision manichéenne du progrès, il nous permet de nous questionner, aujourd'hui en 2019 sur notre mode de vie et de consommation, sur ce que nous faisons subir à la Terre qui nous accueille.
Commenter  J’apprécie          110
Outre ses qualités indéniables, ce livre est un bon exemple de la science fiction française d'avant-guerre, profondément différente de la SF américaine et de mouvance américaine, à laquelle se rattache d'ailleurs la SF française contemporaine, qui a peu été influencée par les précurseurs autochtones.
Barjavel se rattache pleinement à cette tradition ancienne, et ne s'est jamais vraiment adapté à la nouvelle SF, ainsi qu'en témoignent les dates de ses meilleurs ouvrages, Ravage justement et le voyageur imprudent.
Ceux que cette SF intéresse peuvent se référer à "Panorama de la science fiction" de Jacques van Herp, qui porte en grande partie sur la SF française d'avant-guerre. Ce livre, dont la dernière publication chez Marabout, date des années 60. On peut assez facilement se le procurer d'occasion, grâce soit rendue à Internet, qui épargne les recherches fastidieuses et souvent vaines chez les bouquinistes. Ml
Ravage justement est un post-apocalyptique. Il doit à sa date un caractère désuet, une naïveté, qui lui confèrent un certain charme, malgré son arrière-plan idéologique.
Sa thématique principale est le retour à la terre, idée fort à la mode (autant que de nos jours, où elle prend des formes quelque peu différentes). Et l'apocalypse n'est guère que le prétexte de ce retour.
Ce thème du retour à la terre fait évidemment partie du corpus idéologique de la Révolution Nationale vichyste, mais ce n'est pas elle qui l'a inventé. Voir à ce sujet par exemple les romans antérieure de Giono, Regain et Angèle, et les films homonymes de Pagnol qui en ont été tiré.
Pour autant, Ravage incarne une partie de la mentalité de son époque, et on sait que Barjavel avait des inclinaisons qui lui ont valu quelques ennuis ultérieurs
Ce livre est souvent mal compris ; il présente en effet un schéma classique : société développée/cataclysme /rennaissance d'une société moins développée,
Et certains pensent que la société initiale est une utopie, détruite par une catastrophe. Or pour Barjavel, la société initiale n'est pas du tout une utopie, c'est le contraire ; et la catastrophe va permettre la naissance d'une société meilleure, plus proche de la nature.
Outre que ce schéma correspond comme il est dit plus haut au fantasme de retour à la terre de la Révolution Nationale, il a une incarnation beaucoup plus récente. La fin de la civilisation industrielle est en effet le but non pas de tous les écologistes, mais de ceux qui adhèrent à la Deep Ecology et à la Théorie Gaîa, Comme chez Barjavel, ce but peut être atteint par la disparition ou la réduction drastique de l' énergie nécessaire pour le maintien de cette civilisation ; c'est le résultat auquel parviendrait l'abandon total de l'énergie nucléaire et des combustibles fossiles. Dés lors la vie ne serait plus possible que dans des communautés réduites, avec un bas niveau technologique, pouvant se contenter des énergies renouvelables. La transition ne se ferait pas sans énormément de casse, avec une réduction drastique de la population mondiale que le nouveau modèle ne permettait pas de nourrir.
Je sais que mes conjectures peuvent apparaître comme un fantasme réactionnaire. Il n'en reste pas moins que les positions d'un certain nombre d'organisations à but écologique ne sont pas claires.
Il est frappant de constater que le schéma " utopique" de Barjavel se base sur la disparition de l'énergie,
Pour éviter toute ambiguïté, je considère qu'il s'agit d'une simple coïncidence et non de la preuve d'un complot séculaire. Je ne crois pas non plus à un complot des décroissants, qui se réuniront dans un restaurant végan (comme les "maîtres de l'état profond" se réunissent selon certains dans une pizzeria de Brooklyn selon certains…) pour méditer leurs projets. Il s'agit pour le moment d'un courant de pensée informel, prenant à des sources diverses dont les tenants n'ont pas nécessairement de connexions entre eux et ne pensent pas tous la même chose. Cependant ils partagent plus ou moins la même vision du monde, et oeuvrent plus ou moins dans le même sens.. Désolé, je déborde un peu. Je cherchais juste à éviter une étiquette de complotiste.
Commenter  J’apprécie          100
J'ai lu ce livre à de nombreuses reprises quand j'avais une vingtaine d'années. C'est un livre qui donne à réfléchir sur la place que nous laissons dans notre vie à la technologie et ce nous pourrions devenir sans elle. Un très bon livre, facile à lire que je conseille vivement.
Commenter  J’apprécie          100
Tout commence bien durant les premières pages, on se dit que ça va être un roman classique et puis d'un coup, PAF!! Explosion d'horreurs!
René Barjavel dans ce RAVAGE n'y va pas avec le dos de la cuillère, le monde part en flamme, le peuple s'entretue et lorsqu'il ne décime pas pour rien, il finit carbonisé, écrasé, j'en passe et des meilleurs!!
Je suis épaté par la maîtrise du texte par l'auteur qui aura su ne pas sombrer dans l'abjecte pour cette ouvrage de 1943, un dosage parfait mettant en avant le délire humain, sa bêtise aveugle mais aussi son courage et sa témérité…
Et ce semblant de réalité qui pourrait, un jour ou l'autre, nous péter à la gueule, Barjavel visionnaire? Pourquoi pas!?
J'ai adoré ce livre, transpirant une réalité effrayante, d'un futurisme à l'écho historique.
Un livre à lire si on veut s'ouvrir un peu plus les yeux sur l'horrible état actuel de notre habitat et notre façon d'y vivre.
Commenter  J’apprécie          90
Quand je pense que j'avais étudié ce livre en cours de français il y a tout juste 30 ans puisque j'étais en classe de troisième ! (à l'époque j'avais adoré et lu la "nuit des temps" dans la foulée...♥)
Il faudra que je le relise afin de voir comment il a vieilli... Notre monde a pas mal changé en 30 ans mais pas de la façon apocalyptique du bouquin même si je ne me souviens pas de toute l'histoire. La science fiction de l'époque, friande en moyens de transports et catastrophes, avait tendance à ignorer nos "nouvelles technologies" : portables et internet...
Commenter  J’apprécie          95




Lecteurs (23698) Voir plus



Quiz Voir plus

Ravage

En quelle année fut publié ce roman de Barjavel?

1932
1943
1954
1965

16 questions
1003 lecteurs ont répondu
Thème : Ravage de René BarjavelCréer un quiz sur ce livre

{* *}