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EAN : 9782226486363
224 pages
Albin Michel (23/08/2023)
3.65/5   247 notes
Résumé :
Pour réparer l'injustice, a-t-on le droit à l'imposture ?

Jeune, intelligente, Nadia a toutes les compétences pour réussir. Il ne lui manque qu'un diplôme pour en attester et lui ouvrir les portes d'un avenir meilleur. Conquête pour certains, droit inné pour d'autres, ce sésame agit ici comme le révélateur d'un vaste mensonge érigé en système. Guillaume, prof de banlieue désabusé, va lui en offrir les clés. Mais si le mérite se monnaie au même titre q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (80) Voir plus Ajouter une critique
3,65

sur 247 notes
Guillaume est prof d'histoire dans un lycée où il avoue avoir depuis longtemps renoncé à transmettre son savoir. Pour jouter à la morosité ambiante, sa compagne le quitte : un bon profil de loser ! Décidé à se refaire une jeunesse, il se rend dans une salle de sport où il fait la connaissance d'une jeune femme attirante. Leurs premiers échanges sont prometteurs d'autant que malgré un job basique, Nadia semble particulièrement cultivée. Elle a fait quelques années de fac, mais s'est arrêtée faute de pouvoir financer une formation plus poussée.

Quelle mouche pique Guillaume lorsqu'il envisage de falsifier le diplôme de son frère pour fabriquer un parcours ad hoc dans le but permettre à Nadia de prétendre à un métier plus rémunérateur ?

Récit humoristique mais sans concession : l'auteur pointe du doigt les aberrations du système éducatif qui mène tout droit au chômage ou à des emplois précaires et sans intérêt après avoir fait miroiter des lendemains qui chantent.

Il y aborde également le thème des transfuges de classe et épingle même un homme politique connu .

La morale de l'histoire mérite le détour.


Un premier roman réjouissant par sa lucidité et son ton ironique !


223 pages Albin Michel 223 Août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Amaury BARTHET. le diplôme

Guillaume a trente deux ans. Il est professeur d'histoire-géographie dans un lycée de Bobigny où il enseigne depuis huit ans déjà. Il vit en couple avec Cécile depuis douze années et il réside à Paris... Nous sommes en 2017. son couple bat de l'aile. Dans un club de sports, il rencontre Nadia, une jeune femme vendeuse chez Zara, rue de Rivoli. Il rompt avec sa compagne, Cécile et va entamer une relation amoureuse avec Nadia ; cette jeune femme resplendit de joie de vivre. Elle est très ambitieuse. Guillaume a une idée de génie : lui procurer un diplôme de l'enseignement supérieur... Ainsi, Nadia pourra prétendre à un très bon emploi, bénéficier de bons émolûements, faire la fierté de son compagnon. Mais comment entrer en possession d'un tel sésame ?

Non je ne vous dévoilerai pas tous les aléas de cette rocambolesque histoire. Amaury BARTHET,
avec humour, rage construit un scénario invraisemblable. Il égratigne un peu notre société en décadence. Mais il en profite pour asséner de nombreuses vérités sur notre culture. Certains d'entre nous possèdent de nombreux diplômes et ne sont pas pour autant en mesure d'assumer les missions qui leurs sont dévolues. D'autres ont le sens des affaires et complètement démunis de ces précieux sésames font de fort belles carrières assumant sans complexes leurs charges. Doit-on juger une personne à ces titres obtenus en bachotant ? S'agit-il vraiment d'une imposture ? Cela dénote une certaine appréhension, un doute, une incapacité de s'affirmer. Dans le cas présenté par Amaury, la jeune femme fait face avec beaucoup de sang froid, de volonté, et réussit parfaitement à prendre la place dévolue à ce poste présentant de fortes responsabilités. Elle affronte sans aucun complexe ses adversaires. Elle est très à l'aise dans ce milieu qui, à l'origine ne lui été pas destiné. En effet, ne possédant pas le précieux sésame, elle n'aurait jamais dû occuper un tel poste ! Je la félicite pour cette belle ascension. Pourquoi, l'obliger à démissionner, à avouer la supercherie à laquelle elle a dû se livre pour prétendre à ce poste de responsable. Elle réussit à s'intégrer de façon brillante, à duper toutes les instances en place… elle est fort brillante. Pourquoi ne pas la laisser évoluer. Elle réussit et n'hésite pas à engloutir une masse fort importante de données pour pallier à ce manque de culture qu'elle n'a pu s'offrir en temps et en heure ? Combien d'hommes, de femmes sont prêts pour faire le même chemin, même nantis des précieux sésames ? Une personne ne possédant pas un seul diplôme ouvrant les portes a occupé la direction d'un établissement public. Réussite totale : bonne gestion, aucune dette, satisfaction totale des employés… Découvrant cette usurpation, elle a été virée manu militari. le successeur possédant des diplômes aux noms prestigieux (ayant fréquenté les bonnes écoles) a été mis à la tête de cet établissement public, oui, en France… Et six mois plus tard, faillite…. Que doit-on penser donc de notre système scolaire : un diplôme gratifiant ou la débrouillardise, la formation sur le tas. La fréquentation de grandes écoles et la délivrance de diplômes sont-elles un gage de réussite professionnelle ? A mon humble avis, la réponse est négative !

Merci Amaury de nous offrir ce beau portrait d'une femme volontaire, détentrice de self-contrôle, à toutes épreuves et qui parvient à séduire un auditoire tout en maîtrisant son sujet. j'ai passé un très bon moment de lecture en compagnie de Nadia et de son compagnon Guillaume. Une bonne intrigue pour un premier roman. de plus elle tombe à pic avec l'actualité. Des hommes, des femmes sans aucun « grand diplôme » ont bien réussi leur vie professionnelle. Je ne me hasarderai pas à vous livrer bon nombres de récipiendaires ; mais j'ai mémoire que Philippe BOUVARD, entre d'autres grandes notoriotés fait partie de ce cercle fermé. Il a eu une vie de journaliste hors pair bien qu'il n'ait pas fait d'études supérieures et sans posséder son baccalauréat ! Il est vrai que lorsqu'il était jeune la perspective des 99, 99 % de bacheliers n'était pas d'actualité … Et je constate depuis des décennies que le niveau d'études est en baisse. Alors pourquoi s'opposer à la réussite d'un être possédant d'autres qualités, une empathie, une élocution facile, en un mot, une personne qui se forme sur le tas… Si cette personne donne toute satisfaction, tant à sa hiérarchie qu'aux actionnaires de l'entité qu'il représente, il est donc tout à fait légitime qu'il occupe ce poste à responsabilité. Inutile de lui reprocher ce syndrome d'usurpation ! J'ai ri et pleuré en lisant ce premier roman d'Amaury. de l'humour, des sarcasmes, du cynisme mais combien de vérités tues nous sont révélées à mi-mots, mêlant politique, exploitation et même surexploitation des jeunes employés, passe-droit et rôle des relations humaines souvent entachées par des privautés sexuelles !. Et toutes ces magouilles internes existant au sein de multinationales qui ne présentent que peu d'intérêts mais qui assurent de fort bons dividendes à leurs actionnaires. Je recommande cet ouvrage, que je vais, pour ma part faire circuler dans mon entourage.. Bonne journée et bonne lecture à tous.
(06/08/2023).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Salutations, chers amis lecteurs,
Il m'est arrivé dernièrement une série d'échecs littéraires et un ralentissement de lecture au profit de belles promenades ensoleillées. Cependant, j'ai finalement ouvert "Le diplôme" d'Amaury Barthet (paru chez Albin Michel) et le charme a instantanément opéré. Pour un premier roman, c'était une entreprise audacieuse, mais je salue cet auteur pour son livre impressionnant !

Le scénario est simple. Guillaume, professeur de géographie-histoire au secondaire, vient de se faire quitter par sa petite amie et se retrouve seul dans son minuscule appartement à Paris. Lors d'une sortie à la salle de sport, il rencontre Nadia qui lui explique comment utiliser les équipements sportifs. Saisissant l'opportunité, Guillaume décide de tenter sa chance avec cette charmante demoiselle. Qui ne risque rien n'a rien... Nadia accepte spontanément la proposition de Guillaume qui lui inspire confiance. C'est alors que Guillaume découvre en Nadia plus qu'une belle femme; son intelligence et sa culture générale l'émerveillent tandis que cette dernière gagne juste assez pour survivre dans un Zara parisien. Une idée germe alors dans l'esprit de Guillaume : pourquoi ne pas donner une véritable opportunité à cette femme unique en son genre qui mériterait un travail à la hauteur de ses compétences intellectuelles ? Pourquoi ne pas lui fabriquer un faux diplôme ? le duo se lance donc dans une aventure frauduleuse susceptible de bouleverser leurs vies.

Parallèlement à l'ascension fulgurante de Nadia, nous découvrons sous un autre jour ce Guillaume qui semblait si affable, s'embarquant dans une liaison adultère avec une escort-girl et redécouvrant ainsi les plaisirs sensuels. À partir de là, j'avoue avoir ressenti du mépris pour Guillaume qui ne semble pas saisir pleinement les opportunités offertes par sa nouvelle vie aux côtés de Nadia. Son métier d'enseignant passe au second plan et il m'a semblé que toutes ses journées étaient consacrées aux plaisirs charnels plutôt qu'à son travail. Qu'en est-il réellement ?

Malgré ce déplaisir causé par le personnage principal, j'ai dévoré ce livre en un rien de temps. J'ai aimé suivre ces deux protagonistes aux prises avec des dilemmes existentiels ; j'ai apprécié l'écriture d'Amaury ponctuée d'humour et parsemée d'idées philosophiques et sociologiques variées ; j'ai été captivée par cette question posée par l'auteur : est-ce que le succès en vie dépend essentiellement du diplôme ? Faut-il obligatoirement être diplômé pour être respecté ? Ce débat stimulant est ouvert et j'ai savouré toutes les interrogations soulevées dans ce premier roman original.

Malgré mes réserves mentionnées précédemment, ce livre aurait presque été mon coup de coeur du moment! Une lecture superbe avec un style narratif à suivre absolument. Bravo Amaury ! En plus d'être particulièrement séduisant , vos talents littéraires sont indiscutables.
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Où se situe la pointe de votre compas moral, pour reprendre une expression anglaise ?
"Le diplôme" vous poussera à y réfléchir.

La tromperie est-elle justifiée si elle compense un défaut du système en place ?
Se sentir lésé est-il suffisant pour recourir au mensonge ?
Que signifie et qu'implique la réussite dans notre société ?

Ce sont toutes ces questions qui nous taraudent alors que l'on suit Guillaume, professeur d'histoire-géographie, exerçant à Bobigny.
Issu d'un milieu petit bourgeois et cultivé, il espérait faire une différence dans ce lycée de banlieue, où le système éducatif ne permet pas aux élèves de s'affranchir de leurs origines sociale et géographique.

Mais Guillaume est désabusé, et subit son existence professionnelle comme conjugale. Il méprise autant qu'il envie la confortable vie menée par son frère Henri et sa compagne, Eva.

Alors quand il rencontre Nadia, fille d'immigrés brillante mais contrainte à un emploi subalterne faute de diplôme, il y voit une chance de réparer une injustice sociale.
Il va lui fabriquer un diplôme sur-mesure en photoshoppant celui de son frère, sorti d'HEC.

Histoire prometteuse dans laquelle je dois l'avouer, j'ai mis du temps à me plonger, tant j'étais occupée à détester Guillaume.

Si on peut le croire bien intentionné au début, on déchante très rapidement.
Il s'imagine chevalier blanc alors que tout dans ses actions et ses dires évoque un mépris de classe intériorisé, un besoin trés paternaliste de jouer au sauveur.
Et parce qu'il n'a pas su s'épanouir dans sa propre vie, il porte un regard accusateur et acerbe sur la société et ses proches.
Tout chez lui est une question de revanche. Et au nom de la justice sociale, il ira trop loin.

Les 100 dernières pages m'ont soufflé. Avec un rythme de récit qui s'accélère, on est complètement emporté par les évènements et on se fracasse contre les rochers.
Rien de mieux pour terminer un roman.
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L'école permet-elle d'assurer l'égalité des chances ?

Vaste question mais après quelques années à travailler pour l'éducation nationale, Guillaume est totalement désabusé et déprimé. Il en est persuadé, le milieu social est déterminant sur la réussite.
Alors quand il rencontre Nadia, une jeune femme brillante qui vient d'un milieu modeste, il va décider de lui fournir le seul élément qui lui manque et qui freine son ascension sociale : un diplôme prestigieux.

Si je me suis très vite attachée à Nadia, j'ai trouvé le personnage de Guillaume insupportable mais je pense que c'était une volonté de l'auteur.

J'ai dévoré ce livre qui met en exergue des questions essentielles de notre société.
La plume est dynamique, la tension monte au fil des pages et le lecteur est embarqué dans cette imposture.
A travers ce récit percutant, c'est tout le système éducatif qui est remis en question.
Mais les failles du systèmes justifient-elles de recourir au mensonge ?

Nadia et Guillaume vont-ils en sortir indemnes ?

Un roman qui va rester longtemps gravé dans ma mémoire, j'en suis certaine !

À découvrir absolument !
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critiques presse (4)
LeMonde
15 décembre 2023
Flirtant avec le pamphlet, cette fable sociale à suspense égratigne les illusions de la méritocratie, l’entre-soi des grandes écoles, et interroge la valeur de chacun sur le marché du travail.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesEchos
15 septembre 2023
Un premier roman en forme d'auscultation potache du modèle méritocratique français. Bien ficelé, « Le Diplôme » se lit comme l'exposé d'un élève brillant encore un peu trop « dans les clous ».
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeFigaro
07 septembre 2023
Entre la comédie de caractères et la satire sociale aux accents houellebecquiens, l’écrivain narre avec virtuosité la destinée d’un Rastignac au féminin.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeJournaldeQuebec
01 septembre 2023
À n’en pas douter, l’un des bons titres de la rentrée.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
L'immense majorité des connaissances théoriques acquises à l'université s'oublient après quelques années, parfois même après quelques mois ; en fait elles disparaissent tout simplement du néocortex et du lobe temporal si elles ne sont pas sollicitées régulièrement. Dans ces conditions, les études supérieures ne servent à peu près à rien, si ce n'est à développer un esprit vaguement critique, d'un niveau suffisant pour suivre un débat animé par Cyril Hanouna. La plupart des métiers s'apprennent sur le tas, chacun pouvait en faire l'expérience. Eva elle-même avait très peu pratiqué le droit des affaires avant son arrivée chez Naval Group et s'était débrouillée pour en apprendre les ficelles sur le terrain. Un peu de bon sens et d'intelligence sociale avaient ensuite suffi à lui faire gravir les échelons.
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Écoute, ce que je te propose c’est de vivre la vie que tu aurais pu avoir si tu avais été mieux conseillée. Il ne s’agit pas de tricher, mais simplement de corriger la mauvaise décision que tu as prise dans ta jeunesse, de renouer avec la vie meilleure qui aurait dû être la tienne.
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Le coup de grâce intervient après Mai 1968 lorsque, sous la pression des mouvements étudiants, le gouvernement renonce définitivement à instaurer une sélection à l'entrée en fac. Ouverte à tous, et donc aux médiocres, l'université devient le ventre mou de l'enseignement supérieur, le service public gratuit que l'on aime défendre mais dans lequel on n'a pas envie que ses enfants se retrouvent.
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Dans ces conditions, les études supérieures ne servent à peu près à rien, si ce n’est à développer un esprit vaguement critique d’un niveau suffisant pour suivre un débat animé par Cyril Hanouna.
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Du reste, les conversations de ce collègue proche de la retraite se révélaient parfois supportables, il était l'un des rares profs à ne pas se plaindre constamment des élèves, de leurs parents vindicatifs, ou de l'absence de soutien de l'Éducation nationale.
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Videos de Amaury Barthet (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amaury Barthet
Dans son premier roman, "Le diplôme", Amaury Barthet explore avec humour le thème de la reproduction sociale, tout en renversant les codes du succès grâce à ses personnages et une mécanique narrative savamment huilée. Pour en savoir plus: https://www.albin-michel.fr/le-diplome-9782226486363
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