J'ai pris une claque. Une belle claque avec ce livre. J'aurais pu dire de ce roman qu'il était drôle, surtout au début. L'histoire d'un homme qui se retrouve face à une femme qui lui plait. Ils sont dans le compartiment d'un train. Elle est là, face à lui, riche de son sac à main de luxe, bien coiffée, bien maquillée, bien habillée. Lui, il pense à elle, à entamer la discussion. Puis j'aurais pu dire de ce roman que c'était un petit bijou car les remarques que se faisait cet homme étaient agréables à lire, drôles. Et arrive le moment où l'on comprend qui est l'homme. On comprend aussi que l'ange du titre du livre n'est pas cette femme. On sent que l'on commence à basculer vers autre chose avec l'arrivée du contrôleur du train. Puis avec la réaction de cette belle femme, belle jusqu'au bout des ongles....
J'ai adoré ce roman, vraiment.
J'en redemande.
Je voudrais vous obliger à le lire :-)
IL est court et se lit très vite.
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Un conseil : ne pas lire la 4ème de couverture. Je ne l'ai lue qu'après avoir refermé le livre et m'en félicite. Cela donne trop d'indices. J'ai même du mal à comprendre pourquoi ils ont mis ce texte en 4ème de couverture.
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Une histoire sombre bien que poétique; mais je l'ai trouvée longue à se mettre en place. Au début, on ne sait pas qui est qui, de quoi ça parle. Est-ce qu'on est dans une fiction, dans du surnaturel, il y a plein de digressions et du coup on ne sait pas si ce qui est révélé est une image poétique ou si ça démontre un pan de l'histoire. A nous de faire le tri. Il faudrait presque le relire une fois qu'on a tous les éléments en main. de plus je l'ai lu dans le cadre d'une opération visant un public jeune ( collège ) et j'ai trouvé des passages non adaptés pour cet âge.
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Deux inconnus dans un train dont un braqueur en cavale accompagné de son "ange"… L'histoire défile et happe le lecteur dans une atmosphère envoutante.
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Nos regards se croisèrent, comme deux autos sur l'autoroute. (...)
Nos regards se croisèrent par dessus les livres.
Ce n'était plus l'autoroute, cette fois. Au moment du croisement, ils ont ralenti à peine, comme quand on veut voir s'il n'y aurait pas quelqu'un qu'on connaît dans la voiture d'en face, sur une route de campagne déserte, au petit matin, quand la brume se dissipe et qu'on a dormi chez des amis qu'on aime, sous un édredon de plumes, dans une chambre qui sent un peu l'hiver, et puis non, alors on accélère. (...)
... et nos regards se sont croisés. Ou plutôt, son regard a croisé le mien, qui était posé sur elle depuis un moment déjà, un peu perdu, un peu en balade. Elle l'a compris et elle a souri, sans doute.
Ce croisement-là n'était pas un croisement rapide. A bicyclette, un soir d'été, avec des hirondelles qui volent plutôt bas.(...)
Une ride naquit au coin de ses yeux. Nos regards se croisèrent encore. Ils hésitèrent un instant, puis se soutinrent franchement, et son sourire glissa plus loin vers les tropiques.
Mystérieusement, elle dégagea alors, pour la première fois, quelque chose de réellement sympathique. Comme un marron tripoté assez longtemps pour devenir un peu tiède. Un marron tout neuf, ramassé dans la cour de récré au mois de septembre, et qu'on garde toujours au fond d'une poche, celle d'un short trop juste parce qu'on a déjà tellement grandi depuis le printemps où on l'avait acheté avec sa mère sur un étal du marché de la place Cabrol ou au Prisunic de la rue Cayrade. Alors à ce moment, ce marron-là, qu'on a caressé de ses doigts assez longtemps pour qu'il tiédisse, devient vraiment sympathique. Comme cette fille, maintenant-mais sans le moindre tripotage, évidemment.
Elle ne sait plus. ELle est perdue. Lui non plus ne comprend pas ce qu'elle est en train de faire. Mais les doigts savent. Ses doigts à elle viennent se coller à ceux de l'homme. Puis elle lui ouvre sa main, la lui offre. Il l'enserre, trop fort. Elle répond de même. ça dure. ils se regardent. Ils se tiennent la main.
Ca s'est mis à tourner comme dans les tableaux de Van Gogh, enfin, ceux qui tournent, mais ces tourbillons-là n'étaient pas écorchés, ils ne portaient aucune promesse terrible, juste d'avoir les idées qui dérapent, une valse musette où l'accordéon accroche un peu sur une fausse note à la fin des couplets, et c'est justement elle, cette note un peu fausse qui fait gonfler le bonheur dans la poitrine, on ne sait pas pourquoi, un bonheur formidable, comme s'il avait déjà sa nostalgie à l'intérieur de lui-même, la joue contre une épaule, tout est flou tout autour, et ça tourne, ça tourne, presque envie de pleurer, à chaque fois, vers la fin du couplet, quand la fausse note arrive et on sait qu'elle va encore nous écorcher le coeur, chaque fois davantage et qu'à la fin de la musique on s'embrassera, pendant mille ans peut-être, et qu'il vaudrait mille fois mieux que le monde s'arrête pile à cette seconde, bien sûr, mais non, il continue le monde, alors après, on passe à autre chose, autre chose de moins bien, toujours, et c'est tellement dommage.