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sur 17424 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un recueil de poèmes splendide, j'ai du mal a me décider à élire mes préférés, tous étant magnifiques.

Je me souviens encore de cet oral de Bac ou pour attendre avant l'instant décisif, j'avais emporté ce recueil...
Je le feuilletais au hasard, avant de m'arrêter sur l'un ou l'autre... et j'ai lu celui de l'horloge... même si sa portée est bien plus vaste qu'un simple examen, il m'avait particulièrement marquée en cet instant,...

Bref ces poèmes sont tous des pures délices, qui malgré les ans écoulés ont toujours le don de nous toucher ou nous surprendre.

A découvrir absolument.
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« Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille »
Ces vers, appris en cours de français dans mes années juvéniles, je les connais par coeur depuis une bonne cinquantaine d'années, au point de me réciter le sonnet dans son intégralité, particulièrement dans certaines circonstances : par exemple en attendant sur un brancard dans un couloir d'hôpital, avant de passer sur le billard (ça ne vous est jamais arrivé, vous ? Non, pas de passer sur le billard, mais de vous réciter des poèmes pour tromper l'attente ?)
Et puis dans les « Fleurs du Mal » il y a du choix : beaucoup de poèmes sont passés à la postérité : « L'Albatros », « L'Homme et la mer », « La Beauté », « Harmonie du soir », « le Beau navire », « L'Invitation au voyage », « La Musique », « Chant d'automne », etc. J'en passe et des meilleurs…
Curieusement, en 1857, Baudelaire et Flaubert passaient tous les deux devant la 6ème chambre correctionnelle, accusés par le même procureur, Ernest Pinard, pour « outrage à la morale publique » et « offense à la morale religieuse ». Flaubert, (pour « Mme Bovary »), fut acquitté, Baudelaire pour « Les Fleurs du Mal » fut condamné et se vit retirer 6 pièces du recueil (elles seront réintégrées en 1949, quand le jugement sera cassé). A posteriori, les deux écrivains paraissent avoir été condamné non pas au nom d'une morale quelconque (qui en avait vu bien d'autres) mais pour avoir pratiqué dans leur oeuvre un réalisme excessif. Ce procès, loin de faire reculer ce réalisme, lui donne des ailes : Flaubert et Baudelaire continueront à écrire dans cette voie, et de plus feront des émules : après Flaubert viendront Zola et Maupassant ; après Baudelaire viendront Verlaine et Rimbaud…
Dire que Les Fleurs du Mal sont une oeuvre personnelle et intimiste de leur auteur est un euphémisme : Baudelaire met « son coeur à nu » dans ces poèmes où il décrit son spleen (mélancolie désabusée) et son idéal (souvent battu en brèche), les femmes qu'il a aimées (et même celles qu'il n'a pas pu aimer, cf « A une passante ») ses sensations devant des paysages (« L'Homme et la mer »), des scènes de la vie courante (« Chant d'automne ») ou des manifestations artistiques (« Mes phares », « La Musique »). Baudelaire fait passer dans ses poèmes un double message : celui de l'homme, avec ses sentiments, ses désirs (y compris les plus charnels), ses envies et ses rejets, son ennui, sa peur de la mort, son angoisse devant le temps qui passe, et sa fuite dans les paradis artificiels que sont le vin et l'opium (il reviendra vers ceux-ci dans un recueil de 1860) ; et celui du poète, attentif à trouver des correspondances entre le matériel et le spirituel, entre le corps et l'âme, entre la réalité et le rêve (fût-il éveillé), attentif également à mettre en place une autre poésie, faite de hardiesses dans la métrique, d'audaces de composition, de fluidité, et de totale adéquation entre la pensée et l'écrit. Héritier de Nerval et d'Hugo (et de Gautier à qui sont dédiées ‘Les Fleurs du Mal), il est également le précurseur de Verlaine et Rimbaud, et derrière eux Apollinaire et plus loin encore Aragon et Eluard.
« Les Fleurs du Mal » sont comme « Alcools » d'Apollinaire, ou « le Fou d'Elsa » d'Aragon. C'est un tout. On peut bien sûr isoler des poèmes et les étudier séparément, mais il y a un fil qui les relie les uns aux autres, et qui en fait un ensemble homogène. C'est comme ces toiles qu'on voit mieux en prenant du recul, en ayant une vue d'ensemble. Eh, mais c'est de l'impressionnisme, ça, non ? Tiens justement, Baudelaire a été un des premiers à saluer des peintres comme Manet et Whistler. Etonnant, non ?
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Les fleurs du MalBaudelaire.
L'un de mes premiers livres de poésies, qui m'est « tombé sous la main » lors d'un passage à la Bibliothèque Communale.
Je devais avoir 18-20 ans.
Le choc. le beau et le laid, la souffrance et le plaisir s'entremêlant.
Cela m'a donné envie d'écrire…envie qui ne m'a jamais plus quittée.
Aujourd'hui, j'ai recherché (et trouvé sur le web) les poèmes qui, à l'époque, avaient été interdits de parution (outrage à la morale, à la religion).
Je vais prendre le temps de les déguster…

Chanté par Léo Ferré : les métamorphoses du Vampire :
https://www.youtube.com/watch?v=3LY2y-x92CA
Un site qui propose des lectures de poèmes (dont les femmes damnées).
https://www.youtube.com/watch?v=3LY2y-x92CA

Et l'excellente analyse sur wikipédia (avec indication des poèmes interdits) :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Fleurs_du_mal#Fleurs_du_Mal_(12_po%C3%A8mes)
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Romantiques, mélancoliques, ode à la beauté, combat entre le mal et le bien... Les Fleurs du Mal sont une vision complète de l'Homme dans sa société, de ses sentiments, de ses psychoses... le vocabulaire est riche, le vécu est présent et actuel, la structure des poèmes invite à les relire encore et encore. Beaudelaire n'est ni à la mode ni démodé, juste un style poétique et des thèmes qui peuvent nous accompagner à différents moments de la vie. A découvrir absolument, même en partie seulement, même si l'on n'a pas une grande sensibilité à la poésie, Les Fleurs du Mal devraient vous faire changer d'avis !
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Lu au lycée parce que je le devais, j'ai vraiment accroché à certains des textes. J'ai particulièrement aimé les textes sombres qui parlent d'horreurs - physiques, artistiques ou psychologiques- de manières magnifiques. Et qui vont chercher à dépeindre des tableaux horrifiques de la banalité.

Pas mal d'autres m'ont laissé totalement froide mais pour moi la qualité d'un recueil se mesure surtout par la qualité de ce que l'on a apprécié.
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Des vers merveilleux, des idées splendides, une construction de génie. Les Fleurs du Mal est LE recueil poétique à lire de toute urgence. Surtout dans notre époque laide, fade et bête. Baudelaire a écrit ses poèmes sous le Second Empire : essor du capitalisme cohabitant avec la misère, transformations urbaines, ou d'autres choses hideuses comme "Progrès" ou "Utile". Dans son déclin magnifique d'éternel insatisfait, Baudelaire a su révolutionner l'art poétique, très profondément. Espérons que ce recueil extraordinaire reste encore longtemps dans les esprits actuels, car l'Enfer de Baudelaire, c'est aussi le nôtre !
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« Les fleurs du mal » de Charles Baudelaire me rappellent ma jeunesse et mes élans poétiques.
Il faut dire que les poèmes de Baudelaire raisonnent comme une danse de mots : « Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. »…
Pourtant ce recueil de poèmes en plusieurs sections (Spleen et Idéal, Tableaux parisiens, le Vin, Fleurs du Mal, Révolte, La Mort) n'évoque pas que l'amour.

Si Baudelaire fait chavirer les coeurs c'est parce qu'il sait rendre le poème universel à partir de sentiments profonds. Son écriture lyrique métamorphose son expérience personnelle et nous donne à entendre de très belles rimes et assonances.

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Une introduction de Paul Valéry et vingt dessins de Charles Baudelaire suffisent à rendre précieux ce huitième volume de la collection "Prose et vers", publié chez Payot, en 1926. L'académicien constate et essaie d'expliquer la popularité croissante du recueil, à la fois produit du romantisme et en réaction contre le laisser-aller romantique. Il y voit la source de deux courants majeurs de la poésie française, Verlaine et Rimbaud pour la sensibilité, d'une part, Mallarmé pour les recherches formelles, d'autre part. Sous le charme, quoique sans indulgence, il identifie les emprunts (aux poèmes d'Edgar Poe, par exemple) comme les insuffisances (cinq ou six vers du sonnet Recueillement seraient "d'une incontestable faiblesse"...) tout en reconnaissant, tout de même, que le génie baudelairien transcende les uns aussi bien que les autres. Tressant de nécessaires couronnes, l'introduction de Valéry contient une poétique lumineuse . Au seuil de l'oeuvre, elle participe de ce dialogue qu'il convient d'entretenir avec elle afin de mieux l'apprécier encore.
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Dans la collection "Les écrivains du bac" qui se distingue par une présentation très soignée et de belles illustrations; L'ouvrage permet de construire un travail scolaire autour d'un des plus grands recueils de la poésie française . Il comprend un rappel des conditions de création ,des éléments biographiques, des éléments thématiques (Dictionnaire baudelairien) , une fiche de lecture,l'analyse de 5 poèmes , des aperçus sur le reste de l'oeuvre et des pistes pour agencer des groupements . En plus bibliographie et sujets de devoirs.
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"Viens sur mon coeur, âme cruelle et sourde,
Tigre adoré, monstre aux airs indolents ;
Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants
Dans l'épaisseur de ta crinière lourde ;

Dans tes jupons remplis de ton parfum
Ensevelir ma tête endolorie,
Et respirer, comme une fleur flétrie,
Le doux relent de mon amour défunt.

Je veux dormir ! dormir plutôt que vivre !
Dans un sommeil aussi doux que la mort,
J'étalerai mes baisers sans remord
Sur ton beau corps poli comme le cuivre.

Pour engloutir mes sanglots apaisés
Rien ne me vaut l'abîme de ta couche ;
L'oubli puissant habite sur ta bouche,
Et le Léthé coule dans tes baisers.

A mon destin, désormais mon délice,
J'obéirai comme un prédestiné ;
Martyr docile, innocent condamné,
Dont la ferveur attise le supplice,

Je sucerai, pour noyer ma rancoeur,
Le népenthès et la bonne ciguë
Aux bouts charmants de cette gorge aiguë
Qui n'a jamais emprisonné de coeur."

Cette plongée dans "le Léthé " me ramène à cette remarque sur Ganymède que je semble être le seul à émettre. Ganymède n'était pas le premier venu, il était prince de Troie. Et il se retrouve à servir à boire aux résidants de l'Olympe... Attention, pas de méprise, je n'ai rien contre les serveurs, n'habitant pas à Paris. J'en connais des tas, fort sympathiques, qui ne font pas la gueule au client en lui réclamant 12 euros en échange d'un café dégueulasse servi dans une tasse à la propreté suspecte dont le tiers du contenu a déjà été renversé sur le plateau! Mais entre prince terrestre et serveur céleste... Je pense qu'il y a là un dilemme à la Achilles.

Quel rapport avec "Les Fleurs du Mal"? Aucun si ce n'est qu'elles aussi comportent une étrangeté qui semble échapper à tous. Car enfin, quelle ineptie que cet "Homme libre, toujours tu chériras la mer"! S'il y a bien un endroit où la liberté est inconcevable, c'est la mer! Que l'on soit seul sur son voilier ou membre de l'équipage d'un porte-avions, c'est à une kyrielle de règles et à une discipline de fer qu'il faut se plier si l'on veut survivre dans ce milieu hostile. le moindre écart, un seul instant passé à bayer aux corneilles, ou en l'occurrence aux albatros, peuvent conduire à la fortune de mer, l'incendie à bord, le chavirement, la noyade.

Devoir servir les dieux à jamais, sacrifier sa vie sur l'autel de la gloire ou céder au chant des sirènes, je ne vois guère de liberté dans tout cela.
Mais Baudelaire reste sublime. Et c'est l'essentiel.
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