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EAN : 9782882508089
368 pages
Noir sur blanc (05/01/2023)
3.31/5   21 notes
Résumé :
Jeune artiste irlandaise d'une vingtaine d'années, Frankie est entourée par une famille aimante et des amis aussi fidèles qu'anticonformistes. Mais elle ne réussit pas à percer, doute de son propre talent, et a beaucoup de mal à faire face à la vie urbaine - à la vie en général. Pour soigner son mal-être, elle fuit alors Dublin et son animation et part se réfugier dans la vieille maison décrépite de sa grand-mère, récemment décédée, au pied d'une éolienne gigantesqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'art et la beauté du monde peuvent-ils nous sauver?
A 25 ans, Frankie vient de terminer des études d'art à Dublin. Revenue en catastrophe chez ses parents, elle demande à sa mère de pouvoir occuper la maison de sa grand-mère décédée deux ans plus tôt et pas encore vendue.
Car Frankie va mal : incapable de s'adapter aux diktats de la société, elle en vient même à douter de sa vocation artistique. Seule dans cette maison en pleine campagne, elle traîne, observe et associe ses pensées et ses réflexions à des installations et des performances d'artistes.
Sara Baume livre ici une mosaïque magistrale de fiction, de journal intime et de nature writing.
Un superbe roman en forme d'errance mélancolique et artistique qui interroge notre capacité à trouver du sens à notre présence au monde.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un·e artiste n'est pas une personne ordinaire.
Elle doit avoir quelques névroses bien appuyées pour créer, sinon c'est une vie ordinaire qui génère des personnes ordinaires avec un regard ordinaire.
Pour Frankie, l'art est partout, obsessionnellement, jusque dans son quotidien et la nature dans laquelle elle vit.
C'est un regard particulier et déconstruit sur son environnement.
Frankie fait partie des artistes conceptuels pour lesquels l'art n'est pas la production d'oeuvres, mais une réflexion sur soi et la société.
Frankie est une artiste en devenir.
La difficulté est d'accepter sa différence, de se savoir en dehors du système social en cours et l'assumer.
Sara Baum décrit avec justesse le parcours de Frankie, jeune femme insociable sans être rebelle à la société.
Débarrassé de l'intellectualisme d'usage dans l'art contemporain, Ligne de fuite est bien dans la vie, avec les doutes, les peurs et la dérision de Frankie. Un roman prégnant tout en sensibilité.
À noter aussi la traduction remarquable de France Camus Pichon qui a réussi à me faire complètement oublier la langue d'origine du roman.
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Frankie, jeune femme de 25 ans vient de terminer ses études d'art. Pour fuir la vie trépidante de la ville, elle s'installe dans la maison de sa grand-mère récemment décédée, située sur une colline en pleine nature. Entre les souvenirs de son enfance, la réflexion sur sa place à venir et à tenir dans une société dont les codes ne lui correspondent plus, de plus en plus murée dans sa solitude, tout naturellement elle trace son propre chemin méditatif aidée en cela par les richesses de la nature, sans cesse reliée à l'art.

Riche de références artistique, le roman de Sara Baume est en lui-même un objet d'incitation à la réflexion sur les thèmes qui accompagnent forcément les différentes étapes de la vie. Cependant, malgré une écriture légère, l'élégance de la mise en scène d'une nature salvatrice, difficile pour moi de ne pas être submergée par le vaste sentiment de mélancolie très fort dans cet ouvrage.

Lien : https://mireille.brochotnean..
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critiques presse (1)
LeMonde
06 février 2023
Frankie, une étudiante en art qu’épuise Dublin, se ressource au spectacle de la nature. Ce roman de l’écrivaine irlandaise est une bouffée d’air pur.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Car je ne parlais pas correctement. Je baragouinais, laissant les mots se bousculer, prononçant de travers ceux qui commençaient par un f ou un s. Ce n'était pas un trouble langagier ; tout simplement, je m'en moquais. Ma mère, ma soeur et ma grand-mère comprenaient parfaitement mon charabia, et peu m'importait que les autres n'y arrivent pas ; je ne souhaitais communiquer avec personne d'autre.
Mais ma mère savait qu'à l'école, je ne m'en tirerais pas à si bon compte. Dans son cahier, elle avait d'une main experte écrit et illustré une série d'histoires. Il y avait les Fées des Fleurs prénommées Stacy, Sammy, Philly et Fanny, elles vivaient toutes dans la Forêt des Fées, se nourrissaient de Fraises et de Sucre, et ainsi de suite. Assise à la table de la cuisine avec le cahier de ma mère ouvert devant moi, je lisais lentement chaque ligne à voix haute en articulant bien. Je prononçais chaque mot sans faire d'erreur. Puis, sitôt descendue de ma chaise, je me remettrais à baragouiner comme je l'avais toujours fait.
(page 142)
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Chaque fois que j'enfilais une paire de chaussettes, il fallait que ce soit sur l'envers et avec le talon formant une bosse sur le coup de pied, et si le talon se mettait à sa place au fil de la journée, cela voulait dire que ma grand-mère se retrouverait avec un calcul rénal.
Parce que la plupart des malheurs que j'anticipais était bizarrement précis.
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Aujourd'hui, dans le journal, la photo de plusieurs membres d'une tribu amazonienne. Cliché pris d'un avion volant à basse altitude. Des hommes nus à l'exception des peintures sur leur visage, brandissant leurs lances le plus haut possible, pour tenter d'attaquer le plus grand et le plus effrayant animal ailé qu'ils aient jamais rencontré, jamais imaginé. - Selon la légende, ils appartiendraient à la dernière tribu "coupée du monde".
Quelle chose incroyable qu'il y en ait encore, me dis-je. Des gens comme eux. Tout là-bas.
Et presque aussitôt, j'oublie.
(page 11)
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Le monde a tout faux. Il m'a fallu vingt-cinq ans pour m'en apercevoir, et maintenant je ne crois pas pouvoir le supporter plus longtemps. Le monde a tout faux, et moi je suis trop fragile pour le réparer, trop égocentrique.
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Petite, je croyais que tout le monde passait son enfance à la campagne et choisissait ensuite, ou pas, d'abandonner ses racines rurales ; je croyais qu'en ville, il n'y avait personne de moins de dix-huit ans.
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