Un·e artiste n'est pas une personne ordinaire.
Elle doit avoir quelques névroses bien appuyées pour créer, sinon c'est une vie ordinaire qui génère des personnes ordinaires avec un regard ordinaire.
Pour Frankie, l'art est partout, obsessionnellement, jusque dans son quotidien et la nature dans laquelle elle vit.
C'est un regard particulier et déconstruit sur son environnement.
Frankie fait partie des artistes conceptuels pour lesquels l'art n'est pas la production d'oeuvres, mais une réflexion sur soi et la société.
Frankie est une artiste en devenir.
La difficulté est d'accepter sa différence, de se savoir en dehors du système social en cours et l'assumer.
Sara Baum décrit avec justesse le parcours de Frankie, jeune femme insociable sans être rebelle à la société.
Débarrassé de l'intellectualisme d'usage dans l'art contemporain,
Ligne de fuite est bien dans la vie, avec les doutes, les peurs et la dérision de Frankie. Un roman prégnant tout en sensibilité.
À noter aussi la traduction remarquable de
France Camus Pichon qui a réussi à me faire complètement oublier la langue d'origine du roman.