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EAN : 9782818059968
P.O.L. (04/01/2024)
4.53/5   15 notes
Résumé :
Il y a des livres qu'on lit aux enfants pour les endormir.
Il y a ce livre que j'écris pour faire mourir ma mère en paix.

Face au silence de sa mère sur les traumatismes de son enfance, l'auteure invente les personnages d'une fiction qui lui sert d'exutoire.
Composé de Sylvette, personnage principal fictif, Armand, son père monstrueux et Simone, la mère complice et passive, le récit retrace une histoire de famille sombre aux conséquenc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un roman et un récit juxtaposés. C'est ainsi que Marielle Hubert caractérise son livre dans dans la vidéo que l'on trouve sous son nom sur Babelio.
Le récit c'est celui de la maladie et de la proximité de la mort de la mère, Sylvette. C'est le moment d'exposer le parcours de la mère et de la fille et le trou noir qui leur a mangé l'existence. Il faut tâcher de savoir et de comprendre. Mais comme il ne faut rien dire, beaucoup de choses restent dans l'ombre. Alors pour approcher de la vérité, il faut inventer. C'est le côté roman. Mais un roman qui dit vrai.
Car cette quête est relatée avec beaucoup de probité, en traquant tous les faux semblants, tous les donneurs de leçons qui ne savent rien, toute cette bouillie sociale.
Il faut retrouver la mère, cette fausse adulte qui a toujours cinq ans. Et chercher cet amour paradoxal, si grand et difficile, perdu, retrouvé, perdu à nouveau. Car Sylvette est incapable de se laisser aimer. C'est un roman qui exprime la complexité irréductible de l'amour.
Je ne sais pas si c'est beau. J'ai trouvé ce roman profond et intelligent, même s'il frôle parfois le psychologisme. L'écriture a des formules tranchantes qui soulignent la recherche de vérité, le souci de la justesse. Et une proximité se crée avec l'auteure narratrice.
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Un texte magnifique, stupéfiant, bouleversant, Ici Marielle , la narratrice, est au chevet de sa mère Sylvette, atteinte d'un cancer, et qui ne veut pas mourir., depuis des jours, des mois le temps s'accumulent Je souhaite sa mort qu'elle refuse de libérer. Un texte fort, puissant Il ne faut rien dire remonte une histoire familiale « J'ai arrêté d'aimer Sylvette quand j'ai compris que mon amour pour elle était immédiatement redistribué à toute une cohorte de fantômes qui ne la quittait jamais. » Elle va revenir à l'âge des 5 ans de sa mère pour essayer de sortir de ce trou noir, de faire sortir tous ces fantomes. « Les survivants sont des monstres : la douleur chez eux est convertie en métal vivant. » Ou encore : « Personne ne survit impunément. Les victimes ne peuvent pas s'empêcher de s'essuyer sur les autres. » On ressent chez elle une douleur immense, un cri tout au long des pages. Marielle veut faire sortir la Vérité en écrivant ce livre elle veut tout dire pour tenter de se reconstruire. Un grand coup de coeur pour ce livre, que je vous recommande vivement
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Je viens de terminer Il ne faut rien dire de Marielle Hubert et je ressens le besoin de venir en parler immédiatement - mais mes pensées ne sont pas vraiment cohérentes, j'ai toujours beaucoup de mal à évoquer des lectures aussi marquantes.
Pendant l'écriture de ce livre la mère de Marielle est en train de mourir et l'autrice revient sur son rapport à elle, sur tout l'amour qu'elle lui portait enfant et qui a fini par la dévorer de l'intérieur. À travers l'invention (mais l'invention n'est jamais un mensonge), Marielle Hubert remonte le temps, va à la rencontre de sa mere quand elle avait 3, 4, 5 ans. Elle essaye de faire du sens, elle tourne autour des fantômes de sa mère, elle veut retrouver de l'affection pour la fillette qu'elle était, puisqu'elle ne parvient plus à aimer celle qui est désormais une vieille femme, désormais mourante.
J'ai trouve ce récit extrêmement frappant de justesse, et tout en parlant de son expérience personnelle, l'autrice traite de sujets qui me sont chers, de sujets dont je sais qu'il est extrêmement difficile de parler, encore plus d'écrire.
Bref : un livre sur la transmission. Sur les non-dits. Sur les rapports passionnels et destructeurs d'une mère à sa fille.
Une claque.
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Il est des livres qui ne peuvent se résumer tant ils sont denses d'amour et d'émotions, Il ne faut rien dire, le deuxième roman de Marielle Hubert chez POL en fait partie.
Entre fiction, récit et témoignage, l'autrice au style à la fois percutant et poétique joue avec les ressorts du secret familial et du lien mère-fille. Celui de Sylvette et de sa fille ne s'inverse pas au cours du temps qui passe, il est fondateur de cette relation intense. Sylvette mère-enfant ou enfant-mère est la survivante d'un enfer qui ne peut s'énoncer, la narratrice en est à la fois le témoin et la prisonnière : indispensable et impuissante.
Sylvette est malade d'un cancer multi-métastasé en phase terminale, elle n'a plus que quelques semaines à vivre mais refuse de mourir, elle survivra plusieurs années forçant l'admiration de tous mais douchant les espoirs libérateurs de ses proches. Elle meurt 1 semaine après que ce livre soit achevé comme une conclusion à cette longue attente laissant l'imagination faire parler les fantômes d'une vie baignée dans la folie.
Un livre bouleversant qui reste dans la tête, le corps et le coeur !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
« Je n’étais pas née quand les fantômes de Sylvette étaient jeunes et vivants. Je connais ce temps-là par les sempiternelles photos et par les récits qu’elle m’en a faits. Il y a un trou en moi : ce sont eux. Ce vide-là me ramène souvent au bord de la mort, tout ce que j’arrive à vivre est ce que le trou n’a pas avalé. C’est peu. »
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Nous ne sommes pas les seules, beaucoup font cela, se mettre à disposition d'une histoire et prendre en notes ce que cette histoire souhaite nous dire, même si nous n'y étions pas. Les historiens en font le métier et je me demande s'ils éprouvent la même difficulté, la même gêne au moment de placer leur récit, je me demande si leur fameuse obsession à faire parler les sources, à administrer des preuves, ce n'est finalement pas le réconfort qu'ils ont trouvé pour endormir ce sentiment de malaise au moment de raconter ce dont ils ne sont pas sûrs.
Je suis tellement fatiguée d'inventer la vérité.
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Bien entendu, à remuer toute la journée les objets qui nous fabriquaient depuis si longtemps un décor quotidien, Sylvette ne fait aucun vide, au contraire, elle peuple l’air de bruit, de déplacements et de rancœur, tout un bazar angoissant qu’elle contemple ravie le soir venu. « J’ai bien avancé dans mon petit rangement. » Bien plus tard, quand j’aurai fui loin d’elle, elle me téléphonera des monologues de petits rangements pendant des années, qui seront rejoints par des listes de nettoyages. (...) Et puis un jour, ce sera le cancer et les (...) listes de repas mangés ou non.

Je sais par ces heures d’écoute de listes que celles-ci sont faites pour oublier tout ce qui n’y figure pas, c’est une incantation d’oubli. (...) Je crois qu’il faut beaucoup se méfier des êtres qui listent leur vie, l’ombre du gouffre est plus dense chez eux que chez les autres.
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Je ne peux pas parler du trou noir directement. Je n'y vois rien. Me restent le vertige et la nausée. Tout ce que je perçois de l'histoire de Sylvette et de ses parents est le silence qui persiste et frappe quiconque s'approcherait trop près des détails.
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Je mène une guerre contre l'armée de réserve immense des faux adultes qui s'émeuvent automatiquement des histoires d'amour mal ficelées.
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