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Albin Michel (01/01/1935)
2.83/5   3 notes
Résumé :
C'est l’histoire de Jean dont le père s’est suicidé, ruiné par sa maitresse Adlonne.

Jean se retrouve propriétaire du château de la Boissière qui se retrouvait être la propriété de la maîtresse de son père.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce roman, paru en 1935, n'apporte pas grand-chose à l'oeuvre de Pierre Benoit : il s'agit d'un énième avatar de la belle et mystérieuse jeune femme (dont le prénom commence par A) qui séduit des jeunes gens crédules (des moins jeunes aussi) pour les mener à leur ruine, et parfois même plus loin. Nous en parlerons donc, mais cette chronique nous donnera aussi l'occasion d'évoquer un aspect peu connu de notre auteur : l'homme de cinéma : le succès littéraire aidant, nombre de ses romans ont été portés à l'écran (surtout « l'Atlantide » – 7 adaptations, et « Koenigsmark » - 4 adaptations) et Pierre Benoit lui-même a signé les dialogues et le dialogues de plusieurs films : « la Chatelaine du Liban » (Jean Epstein – 1934, « Boissière » (Fernand Rivers – 1937). Ses plus grands titres de noblesse dans ce domaine reviennent au « Colonel Chabert » (René le Hénaff – 1943) ou il signe l'adaptation (d'après Balzac, bien sûr) et les dialogues, et « Vautrin » (Pierre Billon – 1944), où il signe également l'adaptation et les dialogues, toujours d'après Balzac.
Sur le plateau de « La Châtelaine du Liban », il croise l'actrice principale Elise Fournier, connue sous le nom de scène de Spinnely, entame avec elle une liaison qui durera plusieurs années. le rôle d'Adlonne dans « Boissière » a été écrit spécifiquement pour elle (dans le roman, d'abord, en 1935, puis dans le film, en 1937).
« Boissière » est le nom d'un château dont le propriétaire M. de Barois s'est suicidé après avoir été séduit et poussé à la ruine par une aventurière nommée Adlonne. le narrateur, qui vient juste d'être élu à l'Académie Française (comme l'auteur) refait connaissance avec Jean le Barois, le fils du feu châtelain, qu'il avait eu sous ses ordres en 1914. D'abord réticent devant cette femme qui est à l'origine du suicide de son père, ne tarde pas à tomber sous son charme vénéneux : secrets de famille, non-dits, passé mystérieux, tous les ingrédients sont présents pour un roman d'atmosphère comme sait si bien les concocter Pierre Benoit.
C'est donc un livre qui parle de destin, de fatalité (le terme « femme fatale » prend ici tout son sens) et des tourments de l'humanité (au sens large). C'est aussi un livre qui parle de la guerre et des Allemands, même s'il n'évoque pas directement la guerre des tranchées. A ce propos, il est peut-être utile de rappeler la position de Pierre Benoit à cette époque : fidèle disciple de Maurras et de Barrès (deux maîtres qu'il adule), il les suit dans leur nationalisme combattant, mais a des réticences sur certains points importants : la guerre et l'Allemagne. Traumatisé par la guerre de 14, Pierre Benoit en est revenu farouchement pacifiste. de la même façon, il était germanophile avant la guerre, et n'a jamais pu s'en démettre, même au plus fort de la guerre : de là une certaine friction avec ses amis de l'Action Française. de là aussi cette ambiguïté qu'on peut trouver dans ses romans, entre un colonialisme accepté, mais teinté d'humanisme, un patriotisme réel, mais tempéré d'humanisme, un refus de montrer (comme d'autres écrivains à l'époque) les Allemands comme des monstres sanguinaires… Notons aussi que Pierre Benoit s'est élevé, à l'époque de Vichy contre les mesures antisémites dictées (ou pas d'ailleurs) par l'occupant.
« Boissière » n'est pas en soi un livre indispensable, sauf si vous êtes un aficionado de Pierre Benoit. Mais son intérêt romanesque est comme d'habitude de grande qualité, et le style toujours impeccable. On ne perd jamais son temps à lire Pierre Benoit.

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Dès que j’avais été en âge de réfléchir, je n’avais pu faire autrement que de constater sa légèreté, le vide incroyable de son esprit. Ce n’est pas une expérience gaie pour un enfant qui ne demanderait qu’à s’incliner devant son père. Voulant avoir l’air de surveiller mes études, il arrivait souvent au mien de me poser à table des questions. Son éternelle vanité le poussait à chercher, ici aussi, des occasions de briller, de faire parade de ses connaissances. Je me taisais. Je l’observais. Jamais je n’ai relevé une des erreurs qu’il ne manquait pas alors de commettre. J’éprouvais au contraire un triste plaisir à le voir s’y enfoncer.
« Qui est-ce qui a fait attacher Brunehaut à la queue d’un cheval indompté ?... Frédégonde, voyons, à ton âge je savais cela depuis longtemps. »
Et voilà ! C’était pour tout à peu près pareil. Quelles petitesses et quel enfantillage, de la part d’un être qui n’était, par tant d’autres côtés, que séduction ! Que d’élégance en lui, de générosité, de souriante désinvolture ! Rien que la négligence avec laquelle il mettait ou retirait ses gants, que n’aurais-je pas donné pour être assuré de de parvenir un jour à l’atteindre ! C’est trop commode d’acheter des livres, et de s’assimiler ce qu’il y a dedans. Mon père, lui, savait d’instinct tout ce qu’ils sont incapables d’apprendre. A cause de ce charme, bien des choses doivent lui être pardonnées. Et enfin, vois-tu, il en est une qui compte à mes yeux plus que toutes les autres. Sur tous ceux qui lui ont jeté la pierre après avoir vécu à ses crochets, il a eu cette supériorité qui doit emporter l’oubli de toutes les faiblesses et de toutes les fautes : il a aimé.
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Vidéo de Pierre Benoit
Pierre Benoit, un auteur majeur à redecouvrir .Voir l'émission : http://www.web-tv-culture.com/pierre-benoit-un-auteur-majeur-a-redecouvrir-375.htmlDe 1918 à 1962, il fut un auteur incontournable et a vendu des millions de livres dans le monde entier. Mais qui se souvient de Pierre Benoît ?50 ans après sa mort, dans sa maison des Landes, redécouvrez l?auteur de «L?Atlantide » et « Koenigsmark ».
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