En parallèle à son émission télé
Stéphane Bern propose des ouvrages regroupant de mini-biographies, qui permettent de réviser ses connaissances sur les personnages traités, ici pêlemêle Ramsès II, Héloïse et Abélard, ou
Albert Londres par exemple... Pas vraiment de « secrets » à découvrir, mais un balayage de l'histoire, parfois agitée, de rois comme Charles VII ou Louis XII (dont l'action est revue positivement par Bern), de proches du pouvoir comme Colbert ou Vauban, d'écrivains comme
Chateaubriand ou
Voltaire, ou d'artistes comme Berlioz ou Auguste Renoir...
Quelques-uns de ces portraits se détachent toutefois.
Gabrielle de Polignac, fidèle amie de
Marie-Antoinette, a involontairement contribué à la mauvaise réputation de la reine : on a trop glosé sur leurs relations et cela est venu s'ajouter au passif de l' « Autrichienne » pour le peuple parisien.
Rosa Parks est, elle, devenue le symbole d'une situation : la ségrégation raciale dans le sud des Etats-Unis, encore en vigueur en 1955 quand elle refusa de céder sa place à un blanc dans un bus de la municipalité de Montgomery. Un événement déclencheur pour l'abolition des lois raciales. Ces quelques pages de l'auteur rappellent à quel point il a pu être possible dans une grande démocratie au XXéme siècle de reléguer une part de la population dans des toilettes séparées ou les empêcher d'accéder aux bus scolaires...
Jules Ferry est un personnage plus ambigu qu'il n'y paraît. Une partie de la classe politique n'en retient que son engagement pour l'école pour tous, une école laïque et républicaine. Son activisme pour le développement colonial de la France est lui passé à la trappe de l'histoire.
Toussaint Louverture est un personnage qui est resté dans les
mémoires comme un émancipateur : le chef d'une révolte d'esclaves et d'affranchis qui a permis (un peu plus tard…) a Haïti, un État très majoritairement peuplé de noirs, d'obtenir son indépendance face à la France de Napoléon. Certes, mais c'est oublier que le même homme, bien des années plus tôt, lorsqu'il avait été affranchi était le maître d'une plantation utilisant des esclaves. Lorsque, en raison de ses qualités militaires, il a pris la tête de la révolte en cours il s'est auto-proclamé chef du nouvel État, pas de discussion ou de démocratie.
Il y a donc dans ce neuvième ouvrage de cette série du bon, et pas mal de déjà-vu. Un point négatif à signaler : la piètre qualité des illustrations, la plupart sont des dessins médiocre
s, commentés avec une police de caractère digne d'un ouvrage pour enfants.
PS : en ces temps d'arrivée au pouvoir du nouveau roi britannique Charles III, Bern commence son livre avec le portrait du prince de Galles, lorsqu'il attendait son heure...