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EAN : 9782100849789
200 pages
Dunod (30/08/2023)
4.5/5   39 notes
Résumé :
Le télescope spatial James-Webb est la mission spatiale la plus chère et la plus complexe jamais conçue par l'humanité. Son ambition est à la hauteur de cette démesure puisqu'il nous a révélé, depuis son lancement en 2021, les images parmi les plus précises et les plus lointaines de l'Univers.

Spécialiste de la nébuleuse d'Orion, Olivier Ber,é a mené l'un des tous premiers programmes scientifiques avec ce télescope : l'observation de cette splendide p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Journal de recherche.

Olivier Berné a mené l'un des tous premiers programmes scientifiques avec le télescope James Webb. Ce livre narre cette aventure, de la candidature aux premiers résultats.

Tout ce qui se rattache à l'astronomie m'intéresse. Ainsi lorsque Babelio m'a proposé de recevoir ce livre et de rencontrer l'auteur, j'ai sauté sur l'occasion. Ce document retrace au jour le jour les démarches de l'équipe d'Olivier Berné.

La narration permet de découvrir les coulisses de la recherche universitaire. Comment tel projet va être sélectionné, quel est le processus de publication d'un article, pourquoi les chercheurs doivent faire des publications...

L'auteur en profite également pour aborder plusieurs sujets connexes. Notamment la place des femmes dans la recherche qui est minime. Il semblerait que les chercheuses s'autocensurent, quant elles ne sont font tout simplement pas voler leurs travaux. Lors de la rencontre Olivier Berné a parlé de l' "effet Mathilda", en citant l'exemple de Jocelyn Bell qui a découvert les pulsar (étoile émettant des signaux), mais c'est son directeur de thèse, Anthony Hewish, qui a reçu le prix Nobel de physique.

Olivier Berné alerte également sur la montée du scepticisme face à la science. Les théories du complot et les pseudo-sciences contribuent à saper la confiance dans la science fondamentale. Il appartient de rester vigilant face à cette nouvelle forme d'obscurantisme.

Bref, cet ouvrage réussit parfaitement son objectif: vulgariser la recherche scientifique tout en alertant sur ses failles.

RENCONTRE BABELIO DU 27 SEPTEMBRE 2023
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DESTINATION ORION
Livre reçu en préparation d'une rencontre Babelio Zoom avec l'auteur

Ce livre est remarquable par bien des aspects.
Il rend compte d'une expérience scientifique de grande envergure qui fait avancer la connaissance de l'univers, en déplaçant toujours plus loin les questions car on ne peut aborder ce domaine de l'astrophysique sans être confronté à l'énigme de l'origine qui subsistera quelles que soient les avancées de la science.
Les données scientifiques sont exposées de manière très « pédagogique », dans un langage clair mais toujours rigoureux. Et avec une conscience aiguë que les questions abordées sont « vertigineuses » et que ce que l'on tenait pour acquis scientifiquement peut se révéler erroné à la suite de nouvelles recherches (p.145)
Le récit est aussi plein de suspense, car même si on sait que le voyage a abouti, Olivier Berné nous fait partager les longues étapes, les moments de doute, les inquiétudes extrêmes et … les joies.
Pas de doute, il vaut mieux être humble et solide pour travailler dans un tel domaine.
Et, last but not least, le récit de ce « voyage à bord du télescope JWST » est aussi une source d'information sur la manière dont s'organise la recherche et une réflexion sur la manière dont la science est « prise » dans un monde qui influe sur ses orientations, ses moyens et parfois les dévoient.
L'acronyme JWST est utilisé pour ne pas écrire en clair le nom de James Webb, plus politique que scientifique et contesté pour des « purges visant la communauté LGBT au sein de l'agence pendant les années du maccarthysme et parce que cela peut se développer en « Just Wonderful Space Telescope ». (p.16)
« La science est un milieu étrange où se côtoient d'immenses collaborations et une compétition effrénée » (p.19)
L'équipe constituée a choisi de collaborer avec les chercheurs anglo-saxons qui avaient de leur côté fait à peu près le même chemin. Un choix qui, en refusant la compétition, est en accord avec l'objectif premier de la science :
« Un principe relativement consensuel est que l'objectif premier de la science est la constitution, la préservation et la transmission de nouveaux savoirs. Ce principe est partagé par une immense majorité de scientifiques et c'est cette ambition commune, notamment, qui permet le succès de projets collectifs collaboratifs aussi ambitieux qu'une mission comme le JWST. Mais cette entreprise n'est pas exempte de compétition entre les États, les équipes scientifiques ou les individus. » (p.29)
L'auteur dénonce une tendance actuelle qui, au contraire, fait de la connaissance un « bien qu'il faut posséder et sur lequel il faut capitaliser ». (p.30) Ce qui entraîne une distribution de l'argent aux « équipes gagnantes ». Comme si on pouvait évaluer la créativité scientifique.
Cela entraîne précipitation dans la publication des résultats, moindre qualité des travaux…
La collaboration rendue nécessaire en raison de l'ampleur des projets et de leurs coûts implique nécessairement une organisation hors pair, mais qui est aussi hyper hiérarchisée, ce qui peut invisibiliser des personnes qui ont eu un rôle décisif. Et les personnes qui sont invisibilisées sont, on ne s'en étonnera pas, les femmes et les jeunes.
Le récit relate plusieurs retards dans le déroulement des étapes du projet. Certes, ils n'étaient pas faciles à vivre, mais l'auteur les rattache à « une approche de l'aventure spatiale qui malheureusement n'est plus souvent de mise : celle de la précaution maximale, de la sécurité totale et de la volonté de s'assurer que tout va fonctionner quoiqu'il en coûte. Une approche traditionnelle valorisant la robustesse qui a laissé place ces dernières années à une vision plus mercantile du spatial dans laquelle les coûts de fabrication et la fiabilité des satellites sont réduits au maximum et leur nombre multiplié. » Ce qui crée des déchets orbitaux, qui peuvent aussi menacer d'autres satellites.
Loin de considérer l'espace comme une poubelle, les scientifiques sont soucieux de l'environnement et un organisme 1point5.org étudie l'empreinte carbone de la recherche, et en particulier de la recherche spatiale pour tenter de la limiter.
Destination Orion est donc le récit d'une recherche spatiale rigoureuse, correspondant à ce qu'est une approche véritablement scientifique et coopérative.
L'aventure est passionnante, tout comme la lecture du récit, complété par deux cahiers photos, qui malgré leur petit format, offrent des images qui font à la fois penser et rêver. La passion et la patience de ces chercheuses et chercheurs est immense. Dans une société où beaucoup veulent aller vite, c'est une belle leçon de persévérance, de ténacité et de pensée au sens plein du terme.
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Il y a deux ans Ariane 5 a envoyé dans l'espace le télescope spatial James Webb. Celui-ci s'est mis en orbite à 1,5 million de kilomètres de la Terre. Il fonctionnera pendant 5 ans et répercutera ses images de l'Univers auprès de 50 programmes sélectionnés.
Parmi ceux-ci le projet d' Olivier Berné, directeur de recherche au CNRS et astrophysicien.
Le projet d'Olivier Berné est de pouvoir photographier la nébuleuse d'Orion située dans la Constellation du même nom.
La nébuleuse d'Orion est une pouponnière de jeunes étoiles.
En 160 pages, divisées en court chapitre , Olivier Berné va écrire un véritable thriller spatial.
Thriller car nous allons suivre la mise en place du programme avec les aléas des relations avec la Nasa. le programme d'Olivier Berné sera -t -il retenu ?
Thriller sur la construction du télescope et sur son envoi en orbite.
Thriller sur la réussite ou non de l'envoi des premières images. Qu'en sera t il ? Que verra Olivier Berné et son équipe de la nébuleuse d'Orion.
C'est captivant et magique de bout en bout.
A ce polar, Olivier Berné ajoute des réflexions salvatrices sur la science , le rôle de l'Etat, le rôle de la Nasa et les risques que comporte notre économie libérale. La science doit rester aux chercheurs et ne peut être aux mains des décideurs.
Ces jours ci il a été révélé qu'Elon Musk est intervenu avec son système Starlink dans la guerre en Ukraine. Tout comme ces trains de satellites en basse orbite qui polluent l'atmosphère et transforme l'excellence et la qualité en quantité et finances. A méditer
Je remercie Babelio et Dunod pour l'envoi du livre . j'aurai le privilège de participer par Zoom à une rencontre avec l'auteur.
Lien : http://auxventsdesmots.fr
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Avant de commencer cette critique, je tiens à remercier Babelio et les éditions Dunod de m'avoir sélectionnée pour rencontrer l'auteur de ce magnifique ouvrage (dans une semaine tout pile !!).
C'est toute novice, sans aucune notion en astronomie, que je me suis lancée dans un voyage à travers l'espace et le temps, en compagnie d'Olivier Berné, à bord d'un télescope nommé en l'honneur du second administrateur de la NASA : James Webb.
L'objectif ? Une étude de la nébuleuse d'Orion, dans laquelle se forme des étoiles et même des systèmes planétaires semblables à la Terre !
Le livre, prenant la forme d'un journal de bord, permet vraiment se projeter au sein de l'équipe d'observation d'Orion. le choix de ce format rend la science beaucoup plus accessible que les écrits purement théoriques et est d'une grande fluidité, rendant la lecture et l'apprentissage très plaisant. Il donne aussi à la recherche et au savoir une dimension humaine : finalement même en sachant que le télescope était arrivé à destination, je partageais les angoisses qu'avaient l'auteur et son équipe au moment du décollage de la machine à plus de 10 milliards de dollars (oui, oui rien que ça).
Cependant, pour les moins scientifiques d'entre nous, rassurez-vous, il y a un glossaire à la fin de l'ouvrage qui regroupe les termes techniques de base. Je vous conseille de les lire avant de vous lancer dans l'expérience pour ne pas vous couper dans la lecture.
Je m'attendais à un livre purement scientifique et quelle ne fut pas ma surprise en constant un grand nombre de thématiques abordées. le point fort du roman, c'est d'avoir su intégrer à l'étude d'Orion (qui reste notre fil principal), un rapport du monde de la science sous un angle environnemental, social et économique, en se questionnant ponctuellement sur la reconnaissance du travail de recherches des femmes ou les enjeux environnementaux des télescopes aux endroits de la terre les plus reculés, pour vous donner un exemple.
Le livre illustre avec justesse un univers scientifique au coeur contradictoire, entre compétition et travail d'équipe, qui doit évoluer dans un monde de plus en plus mondialisé, mais dans lequel l'accès aux connaissances est inégal. J'ai particulièrement aimé l'un des derniers chapitres traitant de la liberté de la science. On parle souvent de liberté d'expression, mais rappelons-nous qu'elle est étroitement liée à la liberté scientifique, qui fait face à l'obscurantisme, et dont la logique et les mystères nous permettent d'exercer notre esprit critique en questionnant le monde.
D'un point de vue plus pragmatique, si ce livre fait bien fonctionner nos cerveaux, il n'en est pas moins un bel objet à contempler. Deux petits feuillets d'images accompagnent le texte, certaines photographies l'illustre et d'autres sont simplement là pour notre plus grand plaisir. La beauté des clichés et leur qualité est époustouflante.
De quoi en apprendre plus sur la naissance des étoiles tout en s'émerveillant d'avoir des réponses accompagnées d'illustrations remplies de grâce et de mystères.
Notez qu'il faut cependant manipuler avec précaution les feuillets de photographie au risque de laisser des traces de doigts sur les pages (mais ne paniquez pas si c'est le cas car les marges vous empêcheront de poser les mains sur l'image en tourant les pages).
En bref, une magnifique découverte, je vous conseille de vous lancer dans la littérature scientifique avec cet ouvrage, vous ne serez pas déçu ! Cependant les lecteurs plus aguerris dans la discipline (et même les plus curieux des novices) ne doivent pas se sentir à l'écart car ils pourront poursuivre les investigations grâce à une foison d'articles, d'ouvrages et d'enquêtes qui sont mentionnés et recensés au fil des chapitres.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Livre composé de 52 courts chapitres alternant entre journal daté et explications scientifiques.
On suit, de janvier 2014 à mai 2023, l'aventure du Télescope Spatial James Webb (JWST), de son origine jusqu'aux superbes images et découvertes prometteuses, et plus particulièrement le projet portant sur la nébuleuse d'Orion, passion d'Olivier Berné et de son équipe.
C'est un récit assez rythmé et plutôt accessible du point de vue scientifique. Oliver Berné arrive à nous expliquer simplement les choses.
Il nous dévoile les grands moments de l'histoire du télescope, l'envers du projet (embûches, réussites, doutes...) , l'engagement de son équipe, des chercheurs qui l'entourent (astrophysiciens, spectroscopistes, cosmobiologistes, etc...) , le travail nécessaire qui se mesure en années et son aboutissement.
Et bien sûr, on a droit à quelques splendides photos (qui mériteraient un plus grand format, mais ne boudons pas notre plaisir).
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ces nombreux retards qui ont généré tant de moqueries sont, il ne faut pas l'oublier, le résultat d'une approche de l’aventure spatiale qui malheureusement n’est plus souvent de mise : celle de la précaution maximale, de la sécurité totale et de la volonté de s’assurer que tout va fonctionner quoiqu’il en coûte. Une approche traditionnelle valorisant la robustesse qui a laissé place ces dernières années à une vision plus mercantile du spatial dans laquelle les coûts de fabrication et la fiabilité des satellites sont réduits au maximum et leur nombre multiplié.(p.36)
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« Un principe relativement consensuel est que l’objectif premier de la science est la constitution, la préservation et la transmission de nouveaux savoirs. Ce principe est partagé par une immense majorité de scientifiques et c’est cette ambition commune, notamment, qui permet le succès de projets collectifs collaboratifs aussi ambitieux qu’une mission comme le JWST. Mais cette entreprise n’est pas exempte de compétition entre les États, les équipes scientifiques ou les individus. » (p.29)
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Pour beaucoup d'entre nous, regarder le ciel procure une incroyable sensation de liberté. Nous sommes navigateurs : les télescopes sont des embarcations, l'Univers est un océan à explorer.
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En astronomie, nous ne voyons pas les objets tels qu'ils sont, mais tels qu'ils étaient dans le passé.
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Ces images sont souvent en grande partie incomprises, mais cela n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est la partie que l'on comprendra, même infime, et ce sentiment qu'elles peuvent susciter: l'idée que nous appartenons à un Univers vaste et mystérieux. Cette émotion n'a rien de scientifique, mais il ne faut pas oublier que ce qui nous pousse à faire de la science vient plus du coeur que de la raison.
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