« Un kilomètre à pied, ça use, ça use, un kilomètre à pied, ça use les souliers ! »
Bon, considérant déjà qu'il y a 1600 kilomètres jusqu'à Compostelle et qu'avec un peu de chance, Caro abandonnera son projet fou sans expérience de marche à pied.
Caro, c'est Caroline, la mère de Robin ! Mais Robin et ses frères et soeurs Margaux et Olivier, l'appelle volontiers affectivement Caro.
La maison résonnait autrefois de la légende de Caro et Steph- oui, Steph, Stéphane, le père!-, la bonne époque de l'amour toujours, indestructible et éternel, jusqu'à ce que les enfants aient des enfants.
C'était sans compter sur la professeur d'anglais, pas Caro, Magali !
Ah oui, Robin pourrait ajouter pour la parfaite compréhension de la situation que Caro est professeur d'anglais également et la pauvre enfant avait eu le sentiment d'avoir fait entrer le loup dans la bergerie.
Bref. L'histoire, c'est qu'un jour d'anniversaire, il y a trois ans, Steph a laissé Caro pour Magali, comme ça.
Pour ces vacances d'été-ci, Robin fut le sacrifié pour suivre Caro sur les chemins de Compostelle au lieu d'aller comme à chaque fois en Bretagne, avec ces cousins.
Il a fallu la convaincre la mère que marcher des jours, des heures avec sa mère, c'était beaucoup plus « fun ».
Caro n'est pas croyante mais un élément nouveau l'avait motivé à adopter le bâton et les chaussures de marche.
Mère et fils sur les chemins de Compostelle, attrapant ou rattrapant l'un et l'autre l'amour et des ampoules.
Et bien, oui, Steph est loin devant et il a besoin de faire une pause sur sa récente séparation avec Magali. Une aubaine pour Caro.
Et concernant Robin, les aventures de parcours ne le préparait pas à sa rencontre avec Fanette.
Belle comme le jour, à faire des kilomètres et des kilomètres à pied...
: «
Buen Camino » est un roman au sujet plutôt rare, sur le plaisir de la marche, seul, à deux ou en famille.
Nous découvrons ce loisir très endurant de l'ordre du tourisme sportif, rendez-vous bucolique qui se programme aussi simplement qu'un voyage au bord de mer avec petits et grands.
Des paysages défilent, des odeurs se portent, les pauses aux gîtes sont l'occasion de rencontrer des voyageurs pétris du même plaisir du grand espace à pied et même parfois c'est les embrassades de se retrouver à deux ou trois étapes plus loin comme de vieux camarades autour d'un bon repas ou d'une piscine de club. La vie devient belle pour Robin, 14 ans, qui sacrifie ses vacances à soutenir sa mère dans son entreprise de la reconquête de son couple et finalement trouve une amoureuse sur le chemin. C'en est touchant et amusant, les frères et soeurs se tenant régulièrement au courant par téléphone des avancées du projet afin de connaître le point d'arrêt du père un peu « perdu », amoureusement parlant, vers Saint-Jacques. Caro n'est toutefois pas dupe, une maman sait tout et rapidement elle se trouve dans la confidence et quoi de meilleurs alliés que ces enfants.
Un récit sur le ton du carnet de bord, Robin rapportant toutes ses étapes, décrivant les paysages, les personnes croisées, les différents repas insolites ou les épisodes tendinites ou ampoules douloureuses.
Pas à pas, Saint-Jacques de Compostelle et les ados mettent les bouchées doubles pour le happy end , quitte à se que Margaux et « Olive » s'en mêlent les examens les sollicitant moins.
Simple, frais, très accessible, cela plairait beaucoup aux jeunes amateurs de randonnées, à ceux qui auront eu déjà l'expérience de ce pèlerinage ou aux autres pour la double intrigue amoureuse.
Comme le diraient les Vetetistes, «
Buen Camino » jeunes lecteurs au fil de cette aventure.