AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782709663281
200 pages
J.-C. Lattès (30/10/2019)
3.58/5   20 notes
Résumé :
Paul a trente ans. Il termine ses études, enchaîne les petits boulots, cherche un appartement avec sa copine. Il entre dans l’âge adulte à reculons : il boit, fume trop, travaille peu ou mal, sort la nuit, marche pendant des heures, se perd. Il aimerait habiter Paris, mais c’est à Saint-Denis qu’il trouve un appartement. Certains lui ont dit que c’était la ville la plus dangereuse de France, d’autres la cité des rois. Mais c’est une autre ville qu’il découvre. Il r... >Voir plus
Que lire après Paris-Saint-DenisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 20 notes
5
2 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
"Au fond, je peux faire n'importe quoi, aller me balader dans les pires cités de Saint-Denis, avoir un compte en banque en déficit permanent, je reste un riche chez les pauvres, un petit-bourgeois chez les prolos. "(p. 65)

Une lecture très rapide, assez décevante,désappointante...même si c'est un premier roman....Quelques flashs réussis pour mettre en valeur et dire les charmes d'une ville décriée: Saint-Denis, où notre jeune "bobo" a décidé de déménager, avec sa compagne, après des mois de recherches infructueuses dans la capitale...et diverses banlieues...!

"Les immeubles sont vieux et insalubres. Beaucoup d'hommes traînent dehors, en groupe. J'entends depuis toujours que les Noirs et les Arabes ne peuvent s'encadrer, que les Blancs détestent tout le monde et que c'est réciproque, mais ça n'a pas l'air d'être le cas ici, même si c'est vrai qu'on voit plutôt les Noirs avec les Noirs, les Arabes avec les Arabes, les Blancs avec les Blancs. (...) C'était étrange, au début, d'être le seul Blanc. Après quelques semaines, ça ne m'a plus rien fait. (p. 10)

On ne peut dénier à l'auteur une certaine franchise et autodérision à son encontre, qui par ses lignes fait l'éloge de la mixité sociale, et fait front contre des exclusions, des préjugés et des images toutes faites, négatives de certains lieux...que nous avons bien ancré dans nos têtes !!!
Commenter  J’apprécie          350
Paul, le narrateur, musicien, comédien et étudiant en philosophie, sans beaucoup de succès, vit avec Carine, mais surtout grâce à ses revenus de juriste.

Ce couple cohabite dans un minuscule studio de Montrouge, où le confort spartiate, et les brûlures de la tuyauterie de la douche, les poussent à rechercher un appartement plus grand. Paul a grandi dans les beaux quartiers, alors il aspire à retrouver ses habitudes de bobo parisien… Commence alors le parcours du combattant et après plusieurs mois de recherches, où le couple comprend que leurs revenus, ne leur permettront même pas une studette sur Paris, ils se retrouvent à Saint-Denis… .

Avec Paris-Saint-Denis, Paul Besson dépeint son arrivée dans une ville bien mal connue, décriée, avec une diversité ethnique importante.

Paul au gré de ses rencontres va étudier les habitants, on a parfois l'impression qu'il joue à l'anthropologue et porte un regard bienveillant sur une partie de la population qui est souvent montrée du doigt. Les chapitres s'alternent entre ses descriptions sur sa recherche d'appartement, sa comparaison entre Paris et Saint-Denis. Avec un constat bien réel sur la paupérisation de la population et le poids du loyer dans les charges du foyer. Enfin, je dirais qu'ici la charge repose quasiment sur la compagne de Paul, qui se laisse vivre… Il fume, boit, erre dans les rues de Saint-Denis… J'ai souvent pensé au bobo parisien qui vient s'encanailler en Seine-Saint-Denis… Je dois dire, que même si l'auteur a cherché à montrer la générosité des dionysiens, il le fait avec beaucoup trop de clichés…

Connaissant très bien cette ville, je ne suis pas certaine que si Paul avait été une femme, cela aurait donné le même rendu. Les descriptions et les rues où il nous entraîne sont bien faites, mais ne sont que le reflet de ce que lui, en tant qu'homme, a ressenti.

En tant, que femme, mon avis est bien différent ! Je n'ai jamais pu arpenter les rues, sans sentir les regards des hommes, sans vivre ce que l'on appel, le harcèlement de rue, avec les sifflements, les commentaires sexistes, les interpellations…

De plus, j'ai trouvé que certains passages sonnaient faux et étaient bourrés de clichés ! Ah la satanée générosité de l'épicier, qui ne le connait pas et lui dit qu'il pourra lui ramener la monnaie manquante, plus tard… Où la virtuosité du coiffeur, qui manie les ciseaux depuis son plus jeune âge et le fait comme un chef d'orchestre… Et les fameux dealers qui sont tellement gentils et bienveillants avec lui, puisqu'ils lui recommandent de ne pas commencer cette merde…

Paul, le bourgeois de père en fils, va finir par adopter cette nouvelle vie » je suis devenu libre, Saint-Denis est devenu ma ville ». J'espère en tout cas qu'il aura ouvert les yeux sur certains aspects de cette ville. Pour avoir un regard humain, il ne faut rien oblitérer, le bon comme le mauvais. Oui, il y a de l'humanité dans cette ville, qui serait la plus dangereuse de France, il y a des hommes et des femmes qui essaient de s'en sortir et de vivre, dans une pauvreté bien réelle. L'insalubrité n'a fait que creuser le faussé que les politiques ont laissé se construire. le centre-ville a été « oublié » au profit du stade de France et au détriment d'une population qui n'a fait que tenter de survivre. Comment demander à une population de faire du beau sur du dégueulasse… Car certaines rues sont totalement à l'abandon…

Même si je ne suis pas d'accord avec la direction prise par l'auteur, je ne peux que louer son désir de montrer une ville avec des personnages bienveillants. Il a voulu casser l'image sulfureuse de Saint-Denis… En lui donnant une image de douceur… Mais le monde des bisousnours n'existe pas…

Commenter  J’apprécie          240
Je remercie les éditions J.C. Lattès pour l'envoi en avant première de ce roman via Netgalley.

A l'Aube de ses 30 ans, Paul vit avec son amie Carine dans un 18 mètres carrés au Sud de Paris, à Montrouge.
Il est désormais grand temps pour eux de déménager de ce cagibi devenu irrespirable et de commencer une vrai vie.
Leur rêve absolu est d'habiter Paris intra-muros. Mais le rêve est à mille lieux de la réalité financière du monde immobilier parisien.
Après moultes recherches infructueuses, ils échouent au Nord de Paris, à Saint-Denis, le 93, département dont la réputation n'est malheureusement plus à faire.
C'est donc avec beaucoup de méfiance et d'appréhension qu'ils emménagent dans cette banlieue parisienne.

Paul est l'opposé de Carine, elle a un emploi stable, sait ce qu'elle veut dans la vie et est très forte, lui vit une vie de bohème, il poursuit des études en philosophie sans grand enthousiasme car son rêve est d'être artiste.
Il boit et fume beaucoup, et cette personnalité de dilletante va l'amener à arpenter les rues de sa ville et d'en découvrir toutes les subtilités, si bien qu'il en viendra à dire à propos du sentiment d'insécurité à Saint-Denis,
"Le sentiment d'inquiétude s'est estompé quand la vie quotidienne s'est installée".

C'est un petit livre très agréable à lire, le journal intime de la vie de Paul à Saint-Denis. On y découvre la diversité ethnique du 93, les us et coutumes, on pourrait l'apparenter à une revue anthropologique tant Paul au gré de ses rencontres va étudier les habitants sous leurs traits physiques et culturels.
Lui, le bourgeois de souche va finir par adopter cette nouvelle vie " je suis devenu libre, Saint-Denis est devenu ma ville".

C'est une histoire très humaine, avec un personnage principal bienveillant, un voyage qui casse le mythe disgracieux de la banlieue et lui donne une image colorée, parfumée, remplie de douceur.
Commenter  J’apprécie          204
Paul est à un tournant important dans sa vie , pour la première fois , il envisage de prendre un appartement avec sa compagne .
Au début , ils cohabitent dans un minuscule appartement dans les beaux quartiers de Paris , puis ils se mettent à la recherche d'un lieu plus grand pour y vivre ensemble .
Commence alors le parcours du combattant car n'habite pas à Paris qui veut .
Finalement après maintes et maintes recherches , le couple se retrouve à Saint Denis pour des raisons financières .
Contre toute attente , Paul s'y plait beaucoup , il nous raconte son Paris Saint Denis , son quartier au métissage réussi , celui où des personnes à l'air patibulaires vont l'étonner , sont souriantes contre toute attente .
Un petit livre très bien écrit qui donne un autre éclairage à ce quartier de Paris si mal connu .
Portrait d'un presque trentenaire aujourd'hui qui assume sans honte son statut d'artiste bohème , il voit le monde qui l'entoure avec son regard un peu différent , bienveillant .
Il y a dans ce livre une certaine grâce , un supplément d'âme qui en fait une lecture très agréable.
Commenter  J’apprécie          222
Paul, bientôt la trentaine. Il habite avec sa compagne Carine dans un petit studio, à l'étroit. Il faut dire que Paul se sent à l'étroit aussi dans son quotidien. Il n'arrive pas à finir ses études de philosophie, il vivote à l'aide de plusieurs travails temporaires, et il est profondément désenchanté. Heureusement, Carine semble plus stable. le couple va finalement décider de déménager. Alors que Paul aimerait trouver un studio à Paris, c'est sans trop y croire ou même s'y attendre, que c'est finalement à Saint-Denis qu'il va trouver son bonheur.

L'auteur nous offre une véritable peinture sociale d'un quartier passé sous le crible. Certes, il peut sembler que les clichés font légion, et pourtant, le tout semble dépeint avec beaucoup de justesse. La diversité ethnique sera mise en exergue. Si Paul commence par nous dire qu'il paraît que Saint-Denis est l'un des quartiers les plus dangereux, il n'en est finalement rien.

Paul fera des rencontres intéressantes et enrichissantes, et portera ainsi un oeil bienveillant sur ce microcosme dans lequel il évoluera. J'ai beaucoup aimé ce personnage toujours un peu borderline et pourtant, avec une volonté de fer pour s'en sortir et aspirer au meilleur.

La plume est très dynamique. le tout est relaté à la première personne, puisque c'est Paul qui va nous faire part de son parcours pour trouver un appartement, ce qui n'a pas été chose aisée. le lecteur devient complice tacite de Paul, son confident littéraire en quelque sorte. Les chapitres sont très courts mais denses.

L'auteur dissèque la vie d'un quartier, toujours avec un oeil bienveillant et beaucoup de respect, et ceci au travers du regard d'un personnage principal borderline, mais attachant au possible. Une très belle découverte.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
Commenter  J’apprécie          192

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Sociologie des pigeons

(...) Quand ils ont chaud, ils vont à l'ombre, quand ils ont froid, ils vont au soleil. Ils ne marchent pas sur les pieds et ne s'enfuient pas facilement à l'approche d'un humain. Ils sont à l'image du quartier : beaux, riches et en bonne santé. leur vie est douce et sans vague. Ce sont des pigeons bourgeois.
Les choses sont différentes pour les pigeons de Saint-Denis. La vie semble plus dure pour eux. Pour commencer, ils sont vraiment très nombreux. La concurrence est rude. Ils doivent se battre plus bravement pour récolter de la nourriture. (p. 100)
Commenter  J’apprécie          130
Les immeubles sont vieux et insalubres. Beaucoup d'hommes traînent dehors, en groupe. J'entends depuis toujours que les Noirs et les Arabes ne peuvent s'encadrer, que les Blancs détestent tout le monde et que c'est réciproque, mais ça n'a pas l'air d'être le cas ici, même si c'est vrai qu'on voit plutôt les Noirs avec les Noirs, les Arabes avec les Arabes, les Blancs avec les Blancs. (...) C'était étrange, au début, d'être le seul Blanc. Après quelques semaines, ça ne m'a plus rien fait. (p. 10)
Commenter  J’apprécie          100
Il y a souvent une ligne bien nette entre l’ivresse salutaire et le verre de trop , qui va m’envoyer valdinguer dans les rues à une heure du matin . Mais j’aime ça . J’aime marcher ivre dans les rues le soir .J’aime la lumière jaune - orange des lampadaires , la caresse du froid sur mes joues et les amitiés éphémères que la nuit forme .
Commenter  J’apprécie          30
Mais la beauté réside partout. Sa forme peut changer, pas son essence. La beauté de Saint-Denis n'est pas celle du sixième arrondissement de Paris, mais elle existe, c'est évident. (p 44)
Commenter  J’apprécie          50
Au fond, je peux faire n'importe quoi, aller me balader dans les pires cités de Saint-Denis, avoir un compte en banque en déficit permanent, je reste un riche chez les pauvres, un petit-bourgeois chez les prolos. (p. 65)
Commenter  J’apprécie          40

autres livres classés : autobiographieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Lecteurs (28) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..