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Remarquable discours d'Andréï Makine qui évoque son profond attachement à la langue française mais s'interroge sur le sentiment de trahison à ses origines, à son essence propre, qui peut naitre chez un auteur étranger adoptant notre langue pour écrire. Sentiment qui a visiblement habité Assia Djebar dans le fauteuil de laquelle il s'installe, mais dont il semble avoir été préservé car la Grande Catherine de Russie "a laissé aux Russes un trésor inestimable : le privilège de parler français sans se sentir traitre à la patrie et la possibilité de communiquer en russe sans passer pour un patoisant borné, un inculte, un plouc." Et Makine de s'interroger finalement " Une sensibilité littéraire. Serait-elle la véritable clef qui permette de deviner le secret de la francité ?". Une réponse de Dominique Fernandez non moins remarquable qui dit son émerveillement pour la beauté de la langue française maniée par Makine et se demande comment cette langue, parlée à plus de six mille kilomètre de sa ville natale, a pu le rejoindre et l'envouter au point de le décider à en acquérir une maîtrise qui nous remplit de stupeur et d'admiration. + Lire la suite |
Entré comme lecteur aux éditions du Seuil en 1977, Olivier Bétourné y devient éditeur avant de rejoindre la maison Fayard en 1993, puis Albin Michel en 2006. de retour au Seuil en 2010, il en assure la présidence, redressant avec ferveur une maison en crise.
Il perpétue aujourd'hui cette mémoire, témoin et acteur de la vie des maisons, des idées, des auteurs. Chroniqueur de sa propre carrière, et au-delà, de son époque, il conserve "environ 100 000 documents", autant de comptes rendu de lecture, de débats, d'évènements éditoriaux. C'est donc avec une précision d'archiviste qu'Olivier Bétourné, historien de formation, nous livre le récit de quarante ans d'édition dans ses mémoires "La vie comme un livre (mémoires d'un éditeur engagé)".