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EAN : 9782913039780
192 pages
Le Bélial' (25/01/2016)
3.9/5   10 notes
Résumé :
Sommaire
NOUVELLES
Pour une nuit de Pierre PELOT
Les Yeux de l'arc-en-ciel de Greg EGAN
L'Amidéal de Pierre PELOT
RUBRIQUES ET MAGAZINE
Objectif Runes : les bouquins, critiques & dossiers
Le coin des revues par Thomas Day
Paroles de Libraire : la Dimension Fantastique, par Erwann Perchoc
AU TRAVERS DU PRISME : PIERRE PELOT
Cinquante ans d'écriture : Pierre Pelot, par Claude Ecken
Être ou ne... >Voir plus
Que lire après Bifrost, n°81Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Trouvant cette mention du magazine Bifrost sur Babelio, je me suis souvenu y avoir consacré sur feu mon site une chronique que je vous livre, amis babéliens : attention, c'est un brin chauvin car le Vosgien en moi a refait surface.
"Vosgiens mes frères, êtes-vous suffisamment au fait des tribulations littéraires de notre conteur majeur, celui qui, mieux que quiconque, a exprimé l'âme de notre terroir. Bon, rassure-toi Pierrot, je m'arrête-là. Je ne m'aviserai pas de te cataloguer dans le registre réducteur des écrivains régionalistes. Les Vosges oui, mais tellement d'autres horizons. Car si les Vosges profondes furent pour Pelot un terrain de chasse qu'il a parcouru avec gourmandise, il est d'abord un écrivain du « Grand Dehors » (comme dirait Michel le Bris) et s'en est allé chevaucher des westerns, s'est envolé vers d'autres mondes, a enclenché la machine à remonter le temps jusqu'à investir le paléolithique. Il a réussi aussi la gageure de mêler Vosges et horizons lointains comme dans « L'Ombre des voyageuses » où Esdeline « rouge bête »à la tignasse rousse abandonne ses chèvres et sa vallée de la Haute-Moselle, traverse l'Atlantique et vit mille aventures en Louisiane. Ce roman plein de verve qui emprunte au patois vosgien et au langage du XVIIIe siècle est un de mes préférés.
PELOT (Grosdemange en patois vosgien) Pierre, un demi-siècle d'une carrière étonnante et détonante pour ce boulimique de la plume, voilà qui méritait bien un hommage vibrant. C'est la revue BIFROST qui s'y est collé. Et qui était la plus à même de mener à bien cette mission puisqu'elle s'enorgueillit d'être la revue des Mondes imaginaires. Pile les contrées qu'hante notre homme des Hauts depuis des lustres.
Comme le dit à merveille Claude Ecken, le responsable du dossier, Pelot est un de ces auteurs « qui vous saisissent tripes et boyaux d'une grosse patte solide pour ne vous lâcher qu'éreinté, qu'effaré, éveillant en vous des échos oubliés, voire ignorés ». Bien vu mon pote, on ne saurait mieux dire. La fiction made in Pelot c'est ça : du vivant, du survitaminé, du sincère, du qui vous remue au fin fond de vous-même.
Et puis il y a le souffle et la puissance, cette capacité à tenir la distance tout du long d'histoires charpentées et menées tambour battant. Enfin on ne saurait oublier cette capacité à nourrir des personnages riches en humanité, complexes, souvent déchirés, à les installer dans des contrées sauvages dont ils épousent les singularités et les mystères au point d'en devenir des sortes d'ambassadeurs."
Nota Bene 1.
Outre portrait, entretien et bibliographie, Bifrost propose deux textes du maestro vosgien : « Pour une nuit », récit halluciné qui est un voyage en psychiatrie et date de 1987 et une nouvelle « L'Amidéal », publiée en 1978 dans la revue Fiction.
Nota Bene 2.
Quand on parle d'auteur éclectique, il suffit d'éplucher sa bibliographie pour s'en convaincre. Les catégories retenues sont au nombre de 9 : Science-fiction, fantastique et horreur, romans noirs, westerns, préhistoire, romans littéraires, scénarios de BD, essais, romans Jeunesse.
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Livraison de janvier 2016 de la revue Bifrost avec un dossier autour de Pierre Pelot

Pour une nuit, de Pierre Pelot : un récit autour de la maladie mentale, la réalité et l'utopie. Ce texte, bien écrit, poétique et rempli de colère, m'a fait penser aux textes de certaines chansons de Léo Ferré dernière époque tel le chien, Et basta !, Words words words…
Les yeux de l'arc-en-ciel, de Greg Egan : Un enfant doté d'implants oculaires décide de les hacker afin de distinguer tout le spectre des couleurs. Texte autour de la différence et de la vision du monde. Réjouissant.
L'amidéal, de Pierre Pelot : Un écrivain en panne d'inspiration, légèrement dépressif, voit débarquer un quidam qui se dit être son ami. Une nouvelle sur l'écriture, la société et l'amitié.

Suit le fameux Cahier critique sur l'actualité du genre SF. Afin de pouvoir prévoir ses futurs achats. Indispensable pour ne pas jeter de l'argent par les fenêtres.

Suit un large dossier sur Pierre Pelot.
En premier un essai bio/biblio-graphique par Claude Ecken. Nous y découvrons un Pierre Pelot prolixe dans la création (50 ans de métier, environ 200 romans à son actif !), épris de liberté et fuyant l'hypocrisie, contre le système et pour les exclus, désespéré.
Il a écrit dans tous les genres, de la littérature jeunesse à blanche, de la science-fiction au policier, au roman autobiographique… Il a été adapté plusieurs fois à la télévision/cinéma (L'été en pente douce, c'est lui).
Une interview, de Claude Ecken. Trop courte, mais dans laquelle transparait ce qui a été dit dans l'essai. Et montre un homme assez bourru et simple.
Quelques jalons bibliographiques par Philippe Boulier de l'époque (années 70) où Pierre Pelot s'appelait Pierre Suragne, principalement aux éditions le fleuve noir, ainsi que quelques pages sur les romans noirs par Laurent Leleu, pour finir par une sélection de quelques oeuvres phares.
Cent vingt pages consacrées à un auteur dont je ne connaissais que le nom et qui m'a donné envie de lire quelques un de ses romans, notamment Delirium Circus, Foetus-Party et La Ville où les morts dansent toute leur vie.

Un scientifiction de Frédéric Landragin autour des « problèmes de traduction, et la façon dont la SF traite les dits problèmes » et de l'analyse comparative entre traduction automatique et humaine. Interressant.

Ce numéro se termine par les fameux Infodéfonce & Vracanews autour de l'actualité SF
Un bon numéro, avec un petit bémol pour les nouvelles.
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Dans Pour une nuit de Pierre Pelot, le monde en toute objectivité n'existe pas. L'utopiste est atteint de maladie, l'idéaliste est un fou. le monde est en dehors de nous, n'est pas la somme des perceptions et des conceptions personnelles. Ce récit solipsiste est une constatation sur la nature de la réalité, les limitations ontologiques de l'ipséité, la solitude de l'être centripète jamais en phase avec la réalité et cerné par l'illusion de l'inductivisme.
Dans Les Yeux de l'arc-en-ciel de Greg Egan, un garçon membre d'une famille dans laquelle la cécité est génétiquement inscrite connecte ses rétines artificielles à une application mobile pour modifier sa vision en l'améliorant. C'est le journal d'un cyborg dans la confrontation entre sa conscience et l'avancée technologique qui est censée le rapprocher de la perception de la réalité objective inatteignable, une chronique qui raconte l'assimilation par la société de cette évolution de l'individu.
Dans L'Amidéal de Pierre Pelot, Gabin Toldo est un écrivain en panne d'inspiration, en proie au doute depuis que Janice s'est éloignée de lui. Un soir pluvieux, un inconnu se présente à son domicile pour l'aider. A travers cette crise existentielle, c'est l'évolution de la société humaine qui est visée, vers un avènement de la solitude, du doute et de la méfiance, de l'aliénation, de l'étouffement et du rêve par procuration.

Dans Cinquante ans d'écriture de Claude Ecken, la biographie de Pierre Pelot montre un enfant imaginatif des Vosges passionné par le cinéma, qui dévore les livres au milieu d'un monde ouvrier. Il s'intéresse à la peinture, réalise plusieurs bandes dessinées mais il raconte mieux les histoires qu'il ne les dessine. A la base de ses velléités d'écriture se trouve le western, la nature et la liberté, pour ensuite s'épanouir dans la science fiction avec une société fracturée menée par un pouvoir politique et religieux de mensonges et de conservatisme violent. Les héros de ses histoires cherchent une anarchie éclairée, utopie impossible qui se heurte à un système pourvoyeur de paranoïa et de renoncement devant la fatalité jusqu'à la folie et la mort, mais c'est bien l'homme qui se trouve dans ses récits.
Dans Être ou ne pas être un géant, Claude Ecken s'entretient avec Pierre Pelot qui insiste sur les difficultés de la condition d'écrivain et montre qu'il est toujours resté à la frontière de la science fiction.
Dans Les années Suragne de Philippe Boulier, cette étude bibliographique montre que la production sous pseudonyme chez Fleuve Noir de Pierre Pelot installe ses thèmes de prédilection dans des genres littéraires divers, une exploration aux résultats plus ou moins concluants mais dans lesquels apparait un grand talent.
Dans Histoires dangereuses : le roman noir de Pierre Pelot de Laurent Leleu, bien que toutes ses histoires soient pétries de noirceur il a aussi officié sans l'ajout d'un contexte de science fiction ou de fantastique pur, les personnages ignobles en déshérence lui servent de support dans une nature rude et une folie sinistre.
Dans C'est ainsi que les hommes lisent, des critiques parues dans Bifrost sont réunies pour former une somme aux points de vue divers.

Dans Pourrons-nous reconstruire la tour de Babel de Frédéric Landragin, la transparence d'un dispositif de traduction universelle automatique escamote le charme exotique du particularisme des langages et donne l'illusion de l'existence d'une langue unique. le traducteur est un objet convoqué comme une commodité déduite du genre science fiction, une sorte de compromission, un raccourci qui n'a pas lieu d'être. Donner un sens au message traduit instantanément ne peut pas se faire en se coupant du contexte d'une culture, et sa faisabilité scientifique semble improbable. Transformer un vocable en données brutes coupe le signal dans son authenticité. L'alliance de la statistique avec la linguistique ne permet pas de rendre la richesse de la communication, de la littérature ou de la poésie, montrant la supériorité du cerveau humain sur la technologie envisageable.
Ce numéro renferme trois nouvelles de grande qualité et surtout un dossier bien fourni sur un immense auteur qui marque de façon indélébile.
Lien : https://lesbouquinsdyvescalv..
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Bifrost. Un excellent magasine et encore plus quand il y a un focus sur un auteur Français que j'apprécie particulièrement à savoir Pierre Pelot.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
mmobile, souriant, je sais que je n’aurai plus peur, un soir, moi aussi. Pour une nuit.
Je suis malade. Souffrant. Mais sur la voie de la guérison.

Disent-ils.
Car ils savent, ils savent que je suis (j’ai été) malade, et qu’à présent l’orage s’éloigne. Ils me l’ont affirmé, répété, craché/juré — auraient-ils pu réellement cracher, ils l’auraient fait.
II m’arrive de penser qu’ils sont de bonne foi et convaincus de ce qu’ils avancent. Cela devrait (m’assurent-ils) me réjouir.
Tout comme ils sont persuadés avoir fait pour moi un maximum. Ils ont sué sang et eau. Oui, oui, ils se sont très probablement donnés au maximum, investis avec la meilleure bonne foi,
si je puis dire. Ils ont leur conscience pour eux.
Curieuse expression.
Ils ont leur conscience pour eux.
Et peut-être est-ce vrai.
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Folie.
Ce mot, le seul que je connaisse, possède peut-être au creux de ses ombres un sens, une certaine forme de schéma visant l'acquisition d'un équilibre, aussi, lorsqu'il est accepté et reconnu comme acteur principal de notre pauvre vieux théâtre, au fond duquel, quelque part, nous nous épuisons à prétendre jouer un rôle. La raison serait-elle à mettre en équivalence avec l'intention de jouer le rôle principal? Sans connaître les répliques, sans avoir lu le texte. Ignorant tout de l'histoire...

Pierre Pelot - Pour une nuit
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C’est inhumain, écrire. Il n’y a rien de mieux. Ne pas écrire c’est juste rester humain. Exister à peine. Il n’y a pas de quoi pavoiser. Cela dit, j’ai dû tenter de répondre à ça dans des bouquins, en me creusant la tête un peu, pour « toucher à l’impossible rêve ».

Entretien Pierre Pelot
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