Mon ami Pierrot

Après « Lettres perdues », mêlant humour irrévérencieux et tragédie, Jim Bishop nous offre une nouvelle bande-dessinée tout aussi atypique et surprenante. Ne vous fiez pas aux teintes roses et mauves de la couverture de « Mon ami Pierrot », ni à l'impression fleur bleue qui s'en dégage au premier regard. Observez plutôt les larmes et les flammes, ainsi que cette inscription sur le plat verso : « Je l'aimais vraiment… J'aurais voulu que les choses se passent autrement. » le préambule de l'auteur est aussi instructif : « On m'a mal appris ce qu'était l'amour, c'est pour ça que j'ai fait cette bande-dessinée. »

Le monde de « Mon ami Pierrot » emprunte beaucoup aux univers de Hayao Miyazaki. On y retrouve des costumes tantôt fin XIXe, tantôt médiévaux, un mélange de spiritualité et de magie, la proximité de la nature et de ses éléments. L'histoire est celle d'une jeune fille de bonne famille, Cléa de Ignis, qui se voit destinée bien malgré elle à épouser le fils héritier d'une famille noble, Berthier de l'Eau. Mais le coeur de Cléa s'incline davantage vers ce jeune magicien rencontré dans la rue et qui porte le nom de Pierrot. Facétieux et plein de charme, ce dernier l'incite à embrasser la liberté. Alors Cléa suit Pierrot jusque dans sa demeure au coeur de la forêt, où vit aussi un étrange hibou à tête de chat nommé Schrödinger (la référence n'est pas innocente). Berthier, qui croit sa promise enlevée, décide de partir en chasse pour retrouver Cléa et son honneur.

Derrière cette trame classique voire universelle des amants maudits et des amours contrariées, se cache une réflexion autour de l'attachement sincère ou destructeur, du conflit entre bien-pensance religieuse et paganisme, et de la manière dont accomplir sa vie sans se laisser pervertir par le regard ou les attentes de l'autre. Ambitieux programme donc, mais on se plaît à suivre ces trois personnages qui se révèleront tour à tour sous des visages surprenants. le trait de Jim Bishop est désormais bien reconnaissable et il faut souligner l'attention particulière apportée à la mise en couleurs, dominantes bleues et mauves, orange et vertes, mélange d'eau et de feu.

J'avais beaucoup aimé la bande dessinée précédente de Jim Bishop. "Lettres perdues" avait déclenché chez moi une vague d'émotions.
Pour ce dernier opus, il reprend son style imaginaire mais pour le tourner vers le côté magique. Ce nouvel univers tend encore plus vers les films de Murakami.
Le dessin, les couleurs, tout est au rendez-vous. Seulement dans cette aventure, la magie (pourtant omniprésente) a un peu moins fonctionné sur moi. J'ai passé un bon moment dans ce monde fictif sans vraiment être embarqué par les évènements.
Contrairement au précédent, les personnages sont moins sympathiques et la fin moins poétique.
Ceci étant dit, "Mon ami Pierrot" reste une belle lecture, qui va vous faire voyager dans l'esprit plein d'imagination de Jim Bishop, et pour ça, il vaut le détour!

J'ai reçu ce livre grâce à la masse critique graphique. Grâce à Babelio et les éditions Glénat, j'ai découvert à nouveau un très beau livre.

Mon ami Pierrot de Jim Bishop est une très belle bande dessinée, avec de superbes couleurs, des pages agréables à toucher à la finition glacées.
Quant au contenu, je dois avouer que je ne m'y attendais absolument pas. L'histoire n'est pas aussi sympathique que les couleurs le laissent penser. Beaucoup de noirceur et de douleur tout au long des pages.
Le personnage de Pierrot, magicien ou sorcier révèle au fil des pages toute la corruption de son âme. Quant à Cléa, jeune femme de la noblesse, qui tombe amoureuse de Pierrot, de jeune pimbêche au début de l'histoire, elle s'affirme petit à petit, mais j'ai eu du mal à accrocher à son caractère.
Le personnage le plus intéressant est de mon point vue, le malheureux prétendant de Cléa, Berthier, abandonné comme une pauvre chaussette par sa promise et qui, malgré tout, part la sauver.

Le roman graphique n'est pas ma lecture de prédilection mais j'ai vraiment pris du plaisir à le lire, et ce en grande partie grâce à la qualité des dessins et l'abondance de couleurs vives.

Dans cette histoire nous suivons Cléa, une noble qui souhaite vivre librement, aimer passionnément et danser, encore et encore. Mais sa mère ne l'entend pas de cette oreille : elle refuse catégoriquement que sa fille devienne une artiste qui mendie dans la rue. de plus, cette dernière est promise au fils du comte de l'eau, qui n'est pas n'importe qui - et tant pis si elle ne ressent rien pour lui.

Et puis un jour, la jeune femme fait la rencontre de Pierrot, un étrange saltimbanque doté de pouvoirs fantastiques prêt à lui offrir la vie qu'elle a toujours voulu avoir. Séduite par son sourire, ses beaux yeux et quelques fleurs, elle va tout abandonner et le suivre jusqu'à son antre, au coeur d'une forêt. Elle va ainsi découvrir un monde coloré où se côtoient des créatures improbables, des sorcières, des fantômes et des fées. Mais la passion intense va prendre une tournure dramatique, le rêve va virer au cauchemar, et Cléa va se retrouver prise au piège dans une relation toxique.

Mon ami Pierrot est une merveilleuse surprise, un feu d'artifice de couleurs et de douleur. Il est question de magie, de mystère, de confiance, de jalousie, d'égo, de mensonges, de reproches, de trahison, d'illusions, d'amour fou et impossible, de déception, d'orgueil, de regrets ; mais la condition féminine, l'envie d'aventure, les choix de vie, l'emprise et l'influence sont également abordés. Jim Bishop nous présente ici une oeuvre onirique et poétique capable de nous mettre des étoiles plein les yeux, et en même temps, un monde sombre où le danger rôde.

En conclusion, une lecture hypnotisante que j'ai lue d'une traite tellement je l'ai adorée. Et pour celles et ceux que ce détail pourrait intéresser, j'y ai noté une touche à la Miyazaki (le château ambulant).

J'arrive actuellement au 3 quart de ma lecture
Mon premier sentiment face à cette lecture fut un grand Wahou. La palette de couleur vive utilisée par l'illustrateur nous en met plein les yeux. Tout attire notre regard.
Deuxième point important face à ma première impression : les premières lignes, les premières bulles, les premiers mots lus. Quelle magie et sagesse dans une seule et même phrase : « Les mots frappent comme ils guérissent. »
« Ils sont les formules magiques de notre quotidien »


Les points positifs sont donc : illustration à couper le souffle. Chaque détail nous transporte et donne un côté irréel. La manière dont les couleurs sont utilisées et le graphisme portent un sens encore plus irréel. Peu de mots pour aussi grande signification et sagesse

Point négatif : Cléa est un personnage assez froid. Je n'ai développé d'attache particulier avec elle alors qu'elle est point central de cette histoire.

Cependant, elle évolue. Elle prend de l'aplomb et l'on découvre un éventail d'émotions et une certaine force de caractères. Notre ami Pierrot évolue mais sous réserve de certaines révélations versus Spoiler je ne peux en dire plus.

Mon sentiment global face à cette lecture est plus que satisfaisant. J'ai l'impression que c'était pile le bon moment pour le lire.

Je rejoins donc une grande partie des lecteurs ayant donné leur avis instabook, booknode ou encore babelio concernant, une surprise positive pour une belle lecture.