Avant, dans
la Vallée des Moulins, vivaient des gens comme vous et moi... Mais un jour, les Machines Parfaites sont arrivées. Et à partir de ce moment-là, pour vivre quelque chose de parfait, il ne suffisait plus que d'appuyer sur un bouton ! le village oublia jusqu'aux vieux moulins et au vent qui les faisait tourner... les habitants du village oublièrent jusqu'à rêver, tout simplement... Tous... sauf Anna, la couturière qui aspirait toujours à broder de la dentelle de mer, des boutons d'étoiles, des manteaux de nuages...
Devra-t-elle, elle aussi, se résoudre, devenir l'objet des machines et abandonner ses rêves ? Mais qui est-donc cet Homme Oiseau qu'elle rencontre une nuit ?
Mon avis : Quel bien joli nom que cette Vallée des Moulins… un nom qui donne envie d'y vivre, un nom plein de poésie… Malheureusement, la présence des Machines Parfaites qui permettent d'accéder à tout si l'on accepte d'en être complètement dépendant me gène beaucoup et m'enlève toute envie de rêver m'y établir… peut-être parce qu'elles font de ce pays un pays qu'il me semble connaître, un pays que je touche du doigt tous les jours, un pays qui me désole… Pas vous ? Je ne peux m'empêcher de m'identifier à Anna, cette petite couturière aux cheveux flamboyants qui ne veut pas renoncer aux rêves… Une histoire qui ressemble à un conte philosophique empreint de poésie et qui nous démontre qu'en oubliant nos rêves, nous n'oeuvrons plus pour leur donner forme, alors qu'il faudrait peu de chose pour y parvenir : un peu de volonté, suivie de patience. Quand j'ai trouvé cet album dans la pile des livres qui m'ont été attribués au hasard pour mon prochain comité lecture, j'ai été subjuguée par l'illustration de la première de couverture : toute entourée par les boules aériennes des pissenlits, Anna et sa longue chevelure rousse, emportée par le vent, ne nous laisse plus la lâcher. On retrouve d'ailleurs cette couleur ardente pour le pantalon de l'Homme-Oiseau qui, lui aussi, refuse d'appuyer sur des boutons ou de se brancher à des machines, aussi parfaites soient-elles, pour réaliser ses voeux. Les illustrations, magistrales, sont sur double page. Elles accompagnent très bien le récit, aussi bien quand elles représentent le monde uniforme et aseptisé qu'ont fait naître les Machines Parfaites – et où les touches d'orange vif rappellent l'espoir d'un changement nécessaire – que quand elles redonnent sa place à la rêverie…
Tout cela réuni nous offre une bien jolie leçon de vie...
Mais au fait, dites-moi, qu'avez-vous donc fait de vos rêves ?
Public : à partir de six – sept ans.
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Noelia Blanco, vous pouvez suivre cette adresse :
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Valeria Docampo, vous pouvez suivre cette adresse :
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