Ce livre est la preuve qu’il ne faut jamais juger un livre d'après sa couverture. Ici, par exemple, on est en droit d'imaginer qu’il s’agit d’un tueur à gages ultra efficace mais qui se remet en question, et de là découlerait une histoire le menant à faire, peut-être, un autre choix de vie. Il n’en est rien. Il s’agit bien d’un tueur à gages certes, mais celui-ci n’a pas juste le « blues », il est totalement déprimé ! Et la nullité du bouquin commence dès le début. Des pages et des pages interminables sur des matchs de baseball quand il doit sillonner l’Amérique pour suivre un joueur de baseball vieillissant qu’il doit liquider et durant quatre mois, c’est baseball à chaque repas. Ensuite, il se passionne pour les courses de chevaux car c’est en lien avec une autre personne qu’il doit tuer alors on a droit à tout ce qu’il faut savoir sur les courses de chevaux et les paris. Plus tard, ce sera sur les chiens, puis sur la bourse… Idem pour ses timbres qu’il collectionne… ah ses fameux timbres! Des pages et des pages interminables sur ses timbres ! « Achetez-vous des timbres ! » dit son amie Dot’.
Dot’ est sa seule amie et c’est la seule chose qu’on sait d’elle. Oui, l’auteur ne s’embarrasse pas de descriptions inutiles, nous risquons d’avoir une image trop précise du personnage secondaire (et du personnage principal aussi d'ailleurs, pas le moindre indice sur à quoi il ressemble). Du coup, on subodore, à la lecture des dialogues, que Dot' est une dame d’un âge certain, peu cultivée et surtout à l’humour plus que douteux, je dirai même qu’elle a un humour de m***e et elle est vraiment chiante, plus d’une fois j’ai eu envie qu’il l’a tue pour la faire taire. C’est par elle que passent les contrats et l’argent. Et là, on est en plein cœur de l'« l’histoire » : il a besoin de beaucoup d’argent pour peaufiner sa belle collection de timbres, alors il attend les contrats, il se rend chez son amie Dot’ qui lui propose du travail, ils en discutent autour d’un thé glacé, télé allumée, mais sans le son, ensuite il prend le train puis un avion, il loue une voiture chez Hertz sous un faux nom, il file la « cible », il met en place un stratège pour le tuer, il tue, il va à l’hôtel, mange un morceau, prend une douche, regarde la télé, puis l’éteint, puis la rallume, il fait deux pas puis va se coucher… ensuite il retourne à New York en attendant que son amie Dot’ lui trouve un autre contrat car dans l’intervalle, il aura dépensé tout son argent pour ses timbres. Et ainsi de suite.
C’est ça le livre, tout le long. L’auteur répète le même train-train du tueur et tout ceci est d’un ennui ! Je m’attendais à un polard haletant, que nenni et juste au moment où on sent que quelque chose va enfin se passer, par exemple donner des détails sur la manière dont il s’y prend pour tuer une personne (histoire de faire un peu peur), il arrête son chapitre là et il passe au suivant en enchaînant sur une énième conversation avec sa Dot’ sans qu’on sache s’il a tué le gars ou non et si oui, comment. On l’apprendra plus tard quand il le raconte de manière lapidaire à son amie Dot’.
Le prétexte du bouquin c’est la solitude du tueur car oui, ce n’est pas facile de se faire des amis quand on est tueur (tu m’étonnes) et il n’a personne à qui parler. On apprend que ce gars a le charisme d’une huitre et est chaleureux comme une brise venue du pôle Nord. Quand au style même de l’auteur, il est d’une pauvreté affligeante : sujet + verbe + complément. Pas de jolies tournures, pas de magie, pas d’âme. En bref, il n’y a rien à sauver dans ce livre, vraiment rien du tout. Il est loupé et j’ai perdu un temps précieux à le lire et maintenant je m’arrête là, car je ne veux pas en perdre plus.
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Etre tueur à gage est un travail comme un autre qui se fait correctement, sans militantisme ni implication, mais avec sérieux et efficacité. A partir de ce concept le livre est un petit bijou d'humour. Dialogues au cordeau, rythmé. Un régal.
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Distrayant, sans prétention, un bonbon acidulé, une récréation pour les esprits surmenés...
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Cercle polar : quand les héros s'incrustent. .Cercle polar : quand les héros s'incrustent. Allez savoir pourquoi ! Il arrive parfois q'un héros s'impose à un auteur, jusqu'à ne plus le quitter, jusqu'à vieillir ensemble. le phénomène n'est pas nouveau. Philip Marlowe et Raymond Chandler, Agatha Christie et Hercule Poirot, Arthur Conan Doyle et Sherlock Holmes sont des couples mythiques. Et le phénomène se poursuit, plus encore peut-être depuis le succès des séries télévisées. Fred Vargas et son commissaire Adamsberg, Michael Connelly et Harry Bosch finiront pas fêter leurs noces d'or pour le plus grand bonheur de leurs lecteurs. Car le plaisir est grand, en ouvrant chaque nouvel épisode de leurs aventures, de prendre des nouvelles de ces amis de papier comme on s'inquiète de la santé de nos proches. Matt Scudder va-t- il replonger dans l'alcool, se demandait-on à chaque épisode de la série de Lawrence Block. Ces héros que l'on dit récurrents sont plus nombreux que jamais, en voici trois que vous ne connaissez peut-être pas encore... « le Joker » de John Burdett (Presses de la Cité) « Une affaire d'hommes » de Todd Robinson (Gallmeister) « Aux vents mauvais » de Elena Piacentini (Au-delà du raisonnable)
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