J'ai toujours aimé les destinées hors normes, celles qui sont réelles mais qui ont l'air de sortir de l'esprit du romancier le plus imaginatif. Que ce soient les stars glamour du Hollywood de l'âge d'or aux destins tragiques ou les figures historiques dont l'histoire connait plus de rebondissements que le plus mouvementé des blockbusters. La réalité est souvent plus incroyable que la fiction. Et qui mieux que Jean Laffite pour illustrer ce propos ?! Cet homme a eu un destin extraordinaire et cette figure historique me fascine au plus haut point. Malgré le caractère formidablement romanesque de sa destinée, il a finalement peu été utilisé dans la fiction, en France en tout cas. Je le regrette vraiment mais il faut bien le dire les auteurs français se sont peu emparés de cette personnalité historique. J'avais lu et adoré « la désirade » de Deniau et me voici maintenant à lire cette fausse autobiographie intitulée « Moi Laffite, dernier des flibustiers » de Georges Blond. Ce fut une lecture en demi-teinte.
Pour faire simple et direct, « la désirade » de Deniau est largement bien meilleur que ce « Moi Laffite ». de par son écriture et de par la narration. le bouquin de Deniau était vraiment romanesque, faisant la part belle à l'aventure, au romantisme et aux grandes émotions, le tout avec un formidable souffle qui emportait l'enthousiasme. le roman de Blond ne joue vraiment pas dans cette catégorie. Je l'ai trouvé très factuel, s'attachant plus aux événements en eux-mêmes et à leur déroulé qu'à leur impact émotionnel. On se retrouve donc à suivre les démêlés juridiques de Laffite alors qu'on aurait voulu être plongé dans les actes de piraterie du bonhomme. La différence de tonalité entre les romans de Deniau et de Blond est d'autant plus criante qu'ils choisissent finalement la même façon de présenter le personnage. Dans les deux romans, Laffite est humanisé au maximum et son rôle dans l'esclavage minimisé (alors que dans la réalité le personnage est plus trouble), de la même façon les deux romans choisissent de donner crédit à la légende selon laquelle Laffite, dans un dernier acte de non-conformisme bravache, aurait financé la publication du « Manifeste du Parti communiste ». J'ai donc été assez déçue de ce manque de souffle du roman de Blond par rapport à celui de Deniau. Mais reste tout de même la figure de Laffite qui me fait tout pardonner tant c'est un personnage bigger than life, capable de dépasser le cadre étriqué que lui laisse un auteur, fascinant, enthousiasmant par son parcours même si celui-ci n'est pas sublimé par un écrivain. Laffite sera toujours Laffite, aventurier, flibustier, libérateur de la Nouvelle-Orléans, rebelle…
Si vous ne connaissez pas Jean Laffite et que vous voulez le découvrir sous l'angle de la fiction, je vous conseille plutôt de lire « la désirade » de Deniau, formidable roman d'aventure. Mais si vous connaissez déjà et aimez cette formidable figure historique, pourquoi pas lire ce roman, pas désagréable mais pas enthousiasmant. Mais Laffite est toujours Laffite. Même dans un roman moyen, cet homme est extraordinaire.
Commenter  J’apprécie         230
Une lecture mitigée, le style est à l'ancienne, pas très souple et lourdement descriptif.
Nous ne sommes jamais vraiment porté par la vie du personnage de Laffite puisque tout est raconté d'un oeil froid, comme extérieur. Un comble puisque le roman démarre comme le journal d'une vie, l'auteur se plaçant à la place de Laffite pour raconter.
Ce qui devrait être des moments puissants tombent à l'eau, les batailles navales sont décrites par un ancien marin, avec d'abondant détails techniques sans trop d'intérêt.
D'un point de vue historique le roman fait avec la bibliographie de l'époque. Il semblerait qu'un certain nombre de faits racontés dans le livre n'ait en réalité jamais eu lieu.
Commenter  J’apprécie         10
Baratariens, voilà assez longtemps que les revendeurs et receleurs de La Nouvele-Orléans nous exploitent. Nous ne sommes pas des esclaves.
Encore des acclamations. La phrase que j'ai dite ensuite a été accueillie avec plus de réserve.
- Nous devons vendre nos marchandises nous même.