C'est l'histoire du groupe scolaire
Denis Diderot (il porte bien son nom !), sorte de petite communauté où l'on vit le plus souvent entre instituteurs, dans des logements de fonction.
Évidemment, nous somme en 1975, année du premier choc pétrolier qui va mettre fin à une période relativement sereine. Mai 68 est passé par là, il est donc temps de bousculer un peu les vieilles méthodes d'enseignement : au garde à vous ou presque devant l'instituteur (le directeur est parfait en mini dictateur, plus ou moins réac !), avec châtiments corporels à la clé, les élèves encaissent, les parents ne disent rien…
Mai 68 cela signifie réformes : fini l'école des filles d'un côté, l'école des garçons de l'autre, on tente d'introduire la mixité (au compte-gouttes vu que le directeur s'y oppose fermement), on envisage de mettre l'élève en avant de le faire participer au lieu de lui faire entrer de gré ou de force les matières dans le crâne de façon passive…
Pour remuer ce « vieux monde », on va envoyer un instituteur (un espion ?) qui est enthousiaste et met en place les « nouvelles méthodes » ce qui va entraîner des réactions en chaîne…
On assiste aux relations pas toujours nettes des instituteurs entre eux, les suspicions, la médisance, on a même l'institutrice commère, concierge qui espionne tout le monde derrière sa fenêtre et répand des méchancetés, (distille son venin serait mieux adapté).
L'auteur nous raconte au passage les histoires des gamins entre eux, se lançant des défis plus ou moins dangereux, copains une année, s'ignorant l'année suivante au gré aussi des relations entre instituteurs (trices).
Il évoque aussi le statut des femmes, les soi-disant instituteurs féministes qui considèrent que les tâches ménagères incombent uniquement à leurs femmes et ne lèvent pas le petit doigt à la maison. Et aussi, le côté soupçonneux vis-à-vis des pièces rapportées : les conjointes notamment qui n'appartiennent pas au corps enseignant.
On a évidemment une histoire d'amour au milieu pour ajouter piment autant que douceur au sujet.
Je ne dévoile rien de
la grande escapade dans le train pour Paris, pour ne pas divulgâcher.
J'aime beaucoup
Jean-Philippe Blondel que j'ai découvert avec «
Un hiver à Paris » qui m'a beaucoup plu. Depuis je le suis car son style me plaît. J'ai adoré ce roman, car c'est mon époque, en 1968, j'entrais en fac, et j'avais vécu « les évènements » de près, donc l'école des filles et l'école des garçons qui se touchaient en fait, et ensuite le lycée de filles bien-sûr. Donc, j'ai connu la mixité sur les bancs de la Fac. Autre époque…
Je me souviens de tout le remue-méninge qui avait suivi…
La manière dont l'auteur évoque le milieu scolaire, les relations entre collègues et le fait de cohabiter tout le temps avec les logements de fonction est drôle. Ce roman se lit d'une traite, et le ton est beaucoup plus léger que dans «
La mise à nu » par exemple.
Petite précision, je ne suis pas enseignante, donc mon avis est purement personnel.
Jean-Philippe Blondel nous livre une scène fabuleuse : la femme de ménage qui pète un plomb, et se promène à poils dans tout le bâtiment des logements de fonction, en faisant un trip érotique fixé sur le directeur : hilarant !
Un auteur qui ne me déçoit pas.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Buchet Chastel qui m'ont permis de lire ce roman, dont je me procurerai sûrement la version papier
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