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sur 281 notes
Jean-Philippe Blondel, né à Troyes en 1964, est un écrivain français. Tout en enseignant l'anglais dans un lycée près de Troyes depuis les années 1990, il mène en parallèle une carrière d'écrivain, en littérature générale comme en jeunesse. Son oeuvre est conséquente et La Grande escapade, roman de 2019 vient d'être réédité en poche.
Une petite ville de province au milieu des années 1970. Plusieurs familles d'instituteurs, de la maternelle au CM2, habitent des logements de fonction dans l'école Denis-Diderot. Les gamins, les parents, hommes et femmes, un microcosme représentatif d'une époque en plein chamboulement…
Encore un excellent roman de Jean-Philippe Blondel, écrivain que je connais peu mais qui m'enchante à chaque fois que j'ouvre un de ses ouvrages. La grande qualité de cet auteur – à mes yeux – c'est de nous parler de choses sérieuses sur un ton très amusant. Ici, il est principalement question de la place de la femme dans la société à cette époque charnière de notre histoire.
La situation de départ, un vivarium (l'école) où des personnages des deux sexes et leur progéniture vont réagir à l'air du temps sous l'oeil acéré de l'écrivain. Les enseignants sont socialistes comme il se doit, prônant des idées libérales à l'extérieur mais beaucoup moins chez eux ; leurs épouses sont les femmes typiques d'alors, soumises à leur père et maintenant à leur mari, elles s'occupent des tâches ménagères et des gamins. Mais le vent du changement s'est infiltré entre les murs de l'établissement scolaire et ces épouses modèles qui gardaient cachés leurs espoirs et envies vont commencer à s'émanciper.
La culture pop envahit les vies, les anglicismes agacent, la musique moderne que fredonnent les gamins ou la radio exaspère certains, les carcans se desserrent, la mixité fait son entrée dans les classes des écoles. Les gamins font des bêtises de gamins, des épouses se mettent à regarder les collègues de leur maris avec des idées leur mettant le rose aux joues, d'autres s'en indignent. L'une d'elles, rêvant secrètement depuis toujours d'être styliste se voit proposer un poste qui chamboulera sa vie familiale si elle l'accepte.
Et les hommes ? Ils assistent impuissants à cette évolution généralisée. Maladroits, coincés dans leur formatage hérité des générations précédentes, pas complètement réfractaires aux nouvelles idées mais incapables de les accepter immédiatement, ils paraissent un peu minables face à ces femmes en passe de s'émanciper, dans ce monde en pleine mutation. Et parmi les gosses, le petit Philippe Goubert pourrait fort bien être un avatar de Jean-Philippe Blondel puisqu'il déclare « Philippe Goubert ne perd pas une miette des récits. Il devine qu'un jour, il faudra les retranscrire. »
Le fond est donc sérieux, la forme elle, est très amusante, même parfois carrément loufoque (la longue scène épique où la femme de service espagnole hurle à poil à travers les couloirs !), ou bien encore tendre et émouvante lors de l'escapade foirée à Paris entre deux amants potentiels. Un très bon roman.
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Un roman très frais, plein d'humour tellement bien écrit! J'étais en primaire à la fin des années 70 j'ai donc plongé avec délice dans l'ambiance de ce microcosme scolaire rigide post soixante huitard pas encore libéré, qui a du mal avec la nouveauté, ce qui n'est pas français. La première partie nous fait entrer dans le petit monde de quelques élèves de cette école avant de glisser dans celui des adultes, et leurs petites histoires.
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Blondel et moi c'est une longue et belle histoire. Il y a 10 ans, je lis le baby-sitter, et je tombe sous le charme de ce style, simple et efficace! J'enchaine avec G221, (un de mes préférés), puis 6H41, et à chaque sortie un nouveau plaisir, comme des retrouvailles avec un ami cher. Parfois émue (Et rester vivant), parfois bousculée (inoubliable Un hiver à Paris), quelque fois troublée (La mise à nue).

D'ordinaire, un Blondel, c'est aussitôt acheté, aussitôt dévoré ! Or, étrangement, La grande escapade, est dans ma pile à lire depuis quelques mois, il m'attend. Il attend le weekend parfait. Ce fut celui du 1er mai !

Ce dernier roman de Blondel sort des sentiers battus. D'abord par son propos, son cadre et son époque. Nous voila plongés au coeur des années 70 dans une école de province. On y rencontre des institutrices un peu old school (qu'on imagine volontiers avec des robes fleuries et des gilets sur les épaules) et des maitres qui aiment que les choses marchent à la baguette. Tous vivent en vase clos, autour de l'école, occupant les logements de fonction. Sur le terrain vague au bord de la voie ferrée, lieu de prédilection de la bande de gamins, chacun son rôle, chacun sa place. le chef, son second, le bricoleur, le sensible... On grandit avec l'entrée au collège, on découvre la liberté avec un enseignant aux méthodes innovantes, on se forge une personnalité. Quant aux adultes, enseignants et conjoints, tout ce petit monde s'inspecte, se jalouse, se charme aussi.
Au total, c'est une bien jolie fenêtre sur une époque que nous offre Blondel: celle des premières classes mixtes avec toutes les réticences qui vont avec, l'époque d'une douce (et lente!) libération de la femme, de la fin du patriarcat. Et comme toujours beaucoup de tendresse et une analyse fine de la société et des rapports humains.
A lire, évidemment.
Lien : https://popcornoreillechien...
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C'est étrange, la vie. Elle est d'une force incroyable, mais son fil peut pourtant se rompre brutalement, sans crier gare. Elle nous invite ainsi à être tout à la fois audacieux et prudent. de même, on peut choisir de rester scrupuleusement sur ses rails... ou au contraire d'emprunter une petite bifurcation qui, peut-être, changera définitivement le cours de notre existence...

Jean-Philippe Blondel peint volontiers ces vies ordinaires, qui ressemblent aux nôtres et qu'un événement vient perturber. Cette fois, on est dans une école de province, à l'aube des années 70. Et que la communauté des enseignants le veuille ou non, le changement, elle y est confrontée. Mai 68 est passé par là et la jeune génération des instituteurs n'entend pas du tout exercer son métier de la même manière que ses aînés.
L'arrivée de Charles Florimont, adepte de la philosophie Freyssinet va venir mettre un bon coup de pied dans la fourmilière du groupe scolaire Denis Diderot. Ce n'est pourtant pas qu'il soit si avant-gardiste, dans le fond. Mais il en faut peu pour perturber l'ordre soigneusement établi de ce petit monde...

A l'image du jeune Philippe, élève de CM2, qui se trouve au début du roman suspendu à plusieurs mètres au-dessus du sol, sous les yeux désespérément affolés de sa mère à la suite d'un jeu stupide, certains voudront sauter dans le vide quand d'autres s'agripperont désespérément aux barreaux de leurs habitudes.
Les enfants, quant à eux, au moment d'entrer au collège, vivront au plus intime de leur être cette période de mutation, ce premier pas déjà vers la vie d'adulte, quand tout est encore possible...

Sur un mode oscillant entre celui du vaudeville et celui de la chronique, Jean-Philippe Blondel signe un récit doux-amer qui fait largement sourire, parfois rire, mais peut aussi serrer le coeur. Parce que la vie c'est ce mélange d'émotions, de gravité et de dérision.

Lien : https://delphine-olympe.blog..
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1975, un village dans les environs de Paris. le groupe scolaire Denis-Diderot met à disposition des logements de fonction pour les instituteurs et institutrices et leurs familles. Les enfants jouent entre eux, se battent, construisent des cabanes, tandis que les adultes, enseignants ou non, se fréquentent plus ou moins intimement. 1975, c'est l'époque du changement, instauré quelques années plus tôt par Mai 68 : les femmes commencent à prendre leur indépendance, d'ailleurs certaines deviennent même directrices d'école, de maternelle certes, mais tout de même ; l'IVG est légalisée, la gauche menace la droite au pouvoir, et Célestin Freinet met en oeuvre une nouvelle pédagogie. le vent du changement souffle dans la communauté scolaire...

Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… Ce récit ressuscite l'époque où la télé, même en noir et blanc, n'équipait pas encore tous les foyers, où la femme restait, malgré ce vent de liberté qui se levait, encore soumise à son mari et chargée de la bonne tenue de la maisonnée ; cette époque où les instituteurs n'hésitaient pas à tirer les oreilles ou taper sur les doigts, n'en déplaise à Freinet dont la pédagogie commençait tout juste à se répandre dans les journées de formation pour les instituteurs ; cette époque où les enfants, à l'aube de leur entrée en sixième, construisaient des cabanes à côté de la voie de chemin de fer et s'affrontaient à coups de défis plus ou moins dangereux. On le lit comme on feuillèterait un album photo aux polaroïds un peu délavés, et on se prend de sympathie pour les personnages doucement hors normes qu'il présente – mention spéciale à Reine Esposito, femme de ménage à l'école, qui fait une crise de folie dans une scène proprement hilarante qui est, à mon sens, l'un des meilleurs passages du livre. Jean-Philippe Blondel joue de la nostalgie tendre comme pas deux, non sans humour, et cette plongée dans les années Giscard est un formidable rappel de nos vertes années d'enfance.
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Alléchée par les avis positifs autour de ce roman, je me suis jetée dans la lecture avec gourmandise. Hélas ! J'ai très vite été déçue.

Jean-Philippe Blondel nous plonge dans le milieu enseignant des années post soixante-huitarde.
Le héros, c'est l'auteur lui-même sous les traits de Philippe Goubert, un enfant de 10 ans Dans ce roman aux accents autobiographiques

Le récit démarre sur des chapeaux de roue. Dès la première page, on frôle le drame avec le petit Philippe suspendu entre terre et ciel après une course poursuite le long des corniches du groupe scolaire. Tandis que sa bande de copains, tous fils d'enseignant, regarde, impuissante, le malheureux suspendu dans le vide, les pompiers interviennent et tout se termine bien.

Les aventures de ce gosse maladroit, empoté mais fin observateur, sont le prétexte d'une analyse drôle et critique de la société, et plus particulièrement du milieu enseignant vivant en vase clos dans des logements de fonction. Ce lieu confiné favorise la surveillance, ce dont ne se prive pas Geneviève Coudrier qui subodore une liaison extra conjugale entre Florimont, instituteur révolutionnaire, adepte de la méthode Freinet, et Michèle Goubert qui s'ennuie dans son couple.
Au travers de ces portraits d'enseignants, certains plutôt caricaturaux comme le directeur autoritaire et coléreux, on découvre les rapports élèves-enseignants, les relations de couple à une époque où la femme devait penser comme son mari et être bonne cuisinière et parfaite ménagère. Les enfants, quant à eux, prennent gifles et fessées.
Il y a une scène épique lorsque la dame de service, Reine Esposito, pique une crise de démence et hurle son amour pour le directeur, Gérard Lorrain, tout en se déshabillant entièrement. J'ai détesté cette scène, trop longue et racoleuse, où la pauvre femme, nue comme un ver et hystérique, crie » Lorrain, je t'aime, je te veux, Lorrain prends-moi tout entière »

J'ai aimé la nostalgie qui émane de ce récit, mais regretté que l'émotion soit trop souvent étouffée sous un humour parfois lourd et des situations qui frisent le grotesque.
Dans le dernier chapitre, Philippe Goubert a grandi, il évoque son enfance avec ce sentiment qu'il faudra l'écrire. C'est un passage émouvant, sincère et j'aurais aimé que tout le roman soit à l'aune de ce passage.
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Je me précipite toujours sur les romans de Jean-Philippe Blondel qui a l'art de créer des histoires dans lesquelles on se glisse avec plaisir. J'ai trouvé que dans celui ci, le cadre est formidable. L'histoire de l'année 1975 vu depuis les yeux des habitants d'une école maternelle et primaire. Ici vivent des enfants et des enseignants dont les conjoints peuvent avoir d'autres métiers. Mai 68 est passé par la et de nouveaux instits apportent des méthodes d'enseignement qui peuvent perturber les anciens (qui ont juste la quarantaine pourtant). Les droits de femmes ne sont pas si avancés qu'on pourrait se l'imaginer. Par contre, il m'a manqué quelques personnages principaux.On passe de l'histoire de la bande d'enfants avec des portraits très intéressants autour de qui prends l'autorité dans un groupe et comment ça peut changer à l'histoire des adultes avec beaucoup de personnages également qui ne sont pas forcément très fouillés faute de temps. J'ai l'impression qu'il y a de quoi faire plusieurs livres dans celui la. Et j'aimerai beaucoup retrouver certains personnages dans les prochains romans de Jean-Philippe Blondel. En fait j'ai beaucoup aimé mais j'ai retiré l'étoile et demi parce que c'est comme si il me manquait un morceau.

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"La Grande Escapade" raconte la vie d'un groupe d'instituteurs et de leurs familles dans les années 1975. Jean-Philippe Blondel nous plonge dans leur communauté que rien ne semble en premier lieu ébranlée. Soudés, dès qu'un événement dramatique se profile, une délégation se met en place en soutien. Cependant différents petits changements vont finalement complètement bouleversés ces familles.
A travers les yeux des différents protagonistes, on suit les hauts et les bas de la communauté.
Un très bon roman à déguster.
#LaGrandeEscapade #NetGalleyFrance
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Le roman se passe dans un groupe scolaire public, dans lequel travaillent et vivent les familles des instituteurs ou des institutrices. Nous sommes en 1975, quelques années après 1968, époque de changements profonds enclenchés par une révolution avortée, mais dont les traces restent profondes. Les femmes commencent à s'émanciper un peu, la mixité arrive dans les cours d'écoles, mais la vie reste quand même assez simple dans le microcosme, que ce soit entre les enfants eux-mêmes ou entre les parents. On suit donc les évènements successifs de toutes ces familles, les Goubert, les Lorrain, les Coudrier, et les Florimont. C'est parfois très drôles tant la description des personnages est bien menée, parfois jubilatoire tant certains d'entre eux sont des caricatures, mais c'est aussi une belle étude de moeurs. La grande escapade consiste en un voyage à Paris de 4 personnages, dont les relations vont se compliquer à souhaits.:
Ca se lit très facilement et avec grand plaisir.
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Au milieu des années soixante-dix, un léger vent de liberté souffle sur le groupe scolaire Denis-Diderot. Sur le temps d'une année scolaire, des amitiés enfantines se défont, des relations entre adultes se forment, des inimitiés deviennent plus marquantes. Il faut dire qu'il y a là quelques caractères bien trempés ! le microcosme du groupe scolaire et des logements de fonction est habilement décrit par l'auteur, avec des personnages qui échappent à la caricature et des situations qui ne manquent pas d'ironie. La tribu des enfants d'enseignants est aussi bien portraiturée que celle des parents. J'ai été un peu étonnée que le focus passe du groupe des enfants au groupe des adultes de façon assez définitive, mais ce choix n'est pas inintéressant. Philippe Blondel demeure comme toujours agréable à lire, avec dans ce roman beaucoup plus d'ironie que dans les précédents qui étaient passés entre mes mains. Je serai curieuse de la suite, à l'occasion.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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