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Le titre du dernier roman de Jean-Philippe Blondel, Un hiver à Paris, pourrait laisser croire qu'il invite son lecteur à se balader dans Paris pour découvrir des rues, des quartiers avec une ambiance hivernale particulière …ou peut-être est ce ma lecture récente de Modiano qui m'a influencé.

En réalité, il est peu question de Paris et l'intrigue aurait pu se passer dans n'importe quelle grande ville du moment qu'elle accueille une prépa hypokhâgne, cette antichambre d'une future élite. Quand j'étais en terminale, comme j'étais plutôt douée en français et en philo, en conseil de classe, on avait suggéré cette voie comme début d'études. J'avais freiné des quatre fers, pressentant que je n'avais pas le tempérament assez compétitif et le caractère bien trop sensible, pour ne pas sortir démolie après quelques mois, entourée de têtes (à claques ? ). Je crois aussi que j'imaginais ces prépas remplies d'élèves travaillant comme des dingues et passant à côté de tous les plaisirs de la vie étudiante et que j'avais envie d'autre chose. Je ne sais pas quelle est la réalité à ce sujet mais à chaque fois que dans un roman, les classes préparatoires sont évoquées, il en ressort la même ambiance, la même idée d'un corps professoral dur et prêt à humilier ceux à qui ils enseignent (pourquoi ? les endurcir ? par frustration personnelle ? )…et peut-être tous les ans, des jeunes hommes et des jeunes filles qui craquent parce qu'ils ne s'attendaient pas à dégringoler aussi bas, parce qu'ils ne se sentent soudain plus à la hauteur ou parce qu'ils étaient encore trop jeunes pour prendre autant de claques.

Est-ce la classe préparatoire qui est responsable de la mort de Mathieu, un élève qui, un jour, enjambe la balustrade d'une salle de cours et saute par dessus bord ? C'est une des questions que se pose Victor (le narrateur ) parmi tant d'autres : aurait-il pu le sauver ? y avait -il des signes avant coureur ? pourquoi personne ne s'est jamais révolté contre ce prof qui traite les jeunes gens de fieffés idiots et prend un malin plaisir, semble-t-il, à les mettre plus bas que terre ? En tous cas, ce drame est un moyen détourné pour l'auteur de régler ses comptes avec un système froid, des administratifs qui ne veulent surtout pas faire de vagues, des élèves cyniques qui rejettent ceux qui n'ont pas les codes parisiens.

Et si cet hiver à Paris c'était le froid, la solitude dans laquelle vit le narrateur ? Pourtant suite au drame, et parce qu'il fumait parfois avec Mathieu, Victor devient soudain plus intéressant, moins transparent. On daigne lui adresser la parole, le proviseur le convoque, le père du jeune homme s'accroche à lui comme s'il cherchait un fils de substitution.

Même si j'ai retrouvé avec plaisir la musique mélancolique propre à l'auteur ,j'ai bien moins aimé Un hiver à Paris que 6h41, ou que Et rester vivant probablement parce que j'ai trouvé le personnage de Victor évanescent, peu touchant et que je n'attendais pas la suite de l'histoire avec impatience.
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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1984. Victor est en prépa littéraire à Paris. Il travaille, n'a pas d'ami, n'appartient pas à la même classe sociale que les autres élèves. Il fait la connaissance de Mathieu, qui, lui, saute par la fenêtre et se tue. Ce moment va chavirer la vie de Victor. le père de Mathieu va le contacter et vouloir faire revivre son fils par leurs conversations.
On suit la vie de Victor, ses pensées, ses choix, ses doutes, ses faiblesses. On voit comment un événement aussi tragique soit-il ne change rien et change tout en même temps. On perçoit la puissance des rites sociaux.
J.P. Blondel nous entraîne comme à chaque fois dans les méandres d'une vie avec délicatesse, intelligence et sensibilité.
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Un hiver à Paris - Jean-Philippe Blondel – Buchet -Chastel ( 272 pages – 15€)

Un titre et une couverture modianesques, avec ce ciel plombé sur les toits de Paris.

Nombreux sont les écrivains qui reçoivent des lettres de leurs lecteurs, cultivent même ces échanges à l'instar d'Amélie Nothomb.
Mais la lettre, signée Patrick Lestaing, que Victor, double de l'auteur, trouve à son retour de vacances n'est pas anodine. le choc qu'elle provoque sur le narrateur, à la vue du nom de l'expéditeur, au point d'en interrompre la lecture nous interpelle.
Un nom qui glace le destinataire, un nom qui résiste au temps. Lettre dictée par l'émotion, lettre liée à un drame. Jean-Philippe Blondel a l'art de capter notre attention, de créer le suspense. Comment a-t-il connu cet homme ?
Voici Victor revisitant ses années d'étudiant à Paris dont 1984 l'année de ses dix-neuf ans, marquée par une image indélébile: « deux filets rouges entre ses chaussures blanches ».

Avec la distance, le narrateur fustige ces écoles préparatoires où l'émulation « tourne à la compétition » et transforment les étudiants en robots à ingurgiter, leur laissant peu de vie sociale. Un « combat perpétuel ». Forte pression.
Trente ans plus tard, les choses ont-elles changé ?

Jean-Philippe Blondel brosse un portrait au scalpel, au vitriol même, du professeur Clauzet, sadique, aux « réparties blessantes », bête noire des plus fragiles. Tout l'opposé de Mme Sauge, charismatique, qui a dû susciter au narrateur sa vocation de professeur d'anglais. Il développe une réflexion autour de la difficulté de s'intégrer pour ceux qui viennent de leurs provinces, d'où cette solitude pernicieuse. Il aborde aussi cette période de l'adolescence où certains , indéterminés, se cherchent, papillonnant de filles en garçons ainsi que de la difficulté de faire son coming out pour Paul. Et si Mathieu avait été aussi la victime de cette intolérance, de cette exclusion, d'où son repli sur lui-même ? Et Paul, avait-il une attirance pour Victor ?

A travers Pierre et Paul, le narrateur met en exergue ces amis providentiels, ceux qui savent comprendre le démuni, le fracassé, le cabossé, lui offrant l'hospitalité, « une sortie de secours », une bouée, afin de prévenir un geste de désespoir. Lui, l'invisible, le transparent, « l'électron libre » devient populaire, visible et même un confident pour le père et la mère « déboussolée ». Sans compter Mme Sauge qui n'hésite pas à lui donner ses coordonnées, lors d'une parenthèse silencieuse, qu'il fige dans « la focale de sa mémoire ».
Au coeur du roman, l'absent. Jean-Philippe Blondel nous montre comment un père et l'ami, pétri de culpabilité pour être arrivé trop tard, hanté par la scène, peuvent se reconstruire. Faire des listes s'avère une échappatoire. Sa trinité ? Écrire, enseigner et voyager. N' y-a-t-il pas là la source d'une autre vocation ? On est également témoin de la naissance d'une amitié étrange, ignorant le fossé de l'âge. Une lumière pointe, les rires éclatent. Patrick et Victor s'apprivoisent , telle une famille recomposée, se ressourcent dans leur communion avec l'océan. Pour la mère, c'est marcher en forêt.
Le roman prend un tour choral, les parents cherchant à en apprendre le plus possible.

Les aficionados retrouveront des constantes qui caractérisent les romans de l'auteur. Ce ton lancinant, doublé d'auto dérision. Cette musique , la sienne, et celle des chansons qui irriguent son imaginaire. Ce style, car il sait traduire son traumatisme (cette image qui l'habite, le cri), son obsession, donner du poids aux mots, les marteler, les répéter ces mots, au point de nous les imprimer. Ses oxymores : « La vie s'emballait au ralenti ». Des mots récurrents : vie, en vie, vivre, autour desquels gravite le récit. Ce goût pour la vie rappelle « Et rester vivant ». Sa géographie triangulaire, naviguant entre Paris, cette ville natale non nommée, et les Landes.

Ses relations se répartissent aussi en trios : celui formé par Patrick, Paul et Armelle, celui qui réunit Victor à Paul et Mathieu. Jean-Philippe Blondel, à travers ses protagonistes, poursuit son exploration des relations parents/enfants , soulève la responsabilité de choisir d'être parent et montre combien le manque d'amour parental , un divorce peuvent engendrer les frustrations, ce mal-être, et conduire au pire, par accumulation. Il souligne la complexité des sentiments chez les ados, souvent dans les atermoiements. Il déplore le manque de tolérance vis à vis des homosexuels et plaide pour qu' ils soient aimés pour ce qu'ils sont.

Ce roman, à la veine autobiographique, est nourri de références à la littérature anglo-saxonne : Orwell, les romancières anglaises, Emily Brontë, aux peintres anglais : Turner dont les ciels font écho à ce brouillard dans lequel Victor est soudain plongé.
L'écriture, qui au départ était « son trésor intime », est devenue pour Jean-Philippe Blondel, l' échappatoire, l'exutoire, « sa planche de survie », un acte de résistance à l'oubli et à la perte, ses mots tissant « un filet au-dessus du gouffre ». Puis une vocation, une ambition, celle de tromper « l'insomnie des autres ».

Jean-Philippe Blondel signe un roman émouvant, teinté d'humour, sur la différence, le manque de dialogue, le désert affectif, l'absence, mâtiné des paroles de sagesse de Patrick. Il offre à Mathieu « un mausolée » de papier, un sarcophage de mots. Et au final, la résilience des protagonistes prouvent que : « Nous sommes beaucoup plus résistants que nous ne le croyons » et que tout peut renaître, une autre vie.
En filigrane, une voix nous murmure , comme une injonction, cette phrase de Louis Chedid : « On ne dit jamais assez aux gens que l' on aime qu'on les aime ».
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J'ai découvert cet auteur au hasard de mes emprunts à la bibliothèque et j'ai dévoré ce premier ouvrage ( pour moi ) . Un thème dur ( le suicide ) mais abordé avec une très grande finesse. le tout dans un Français très soigné comme on ne le voit plus beaucoup dans la littérature contemporaine. un régal..
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J'ai découvert Jean-Philippe Blondel en 2012 je pense et depuis, il ne m'a jamais déçu. Cela fait deux ans que je me jette sur ses nouvelles parutions en chaque début d'année.

Franchement, je ne sais pas pourquoi, Je l'ai lu d'une traite, sans pouvoir m'arrêter, tellement j'étais passionnée. Tellement, qu'après une longue hésitation, j'ai décidé d'en faire un coup de coeur. Plus pour la forme que le fond je pense. J'adore vraiment la manière dont Jean-Philippe Blondel écrit.
Je ne saurais même pas dire pourquoi : c'est une ambiance, une atmosphère qu'il arrive à créer à chaque fois, mi-amère, mi-douce, toujours très réaliste, avec la notion du temps qui passe souvent trop vite.

C'est donc mon premier coup de coeur de l'année 2015!

[Attention, je dévoile l'événement qui va bouleverser la vie de Victor!]



—————————————-

Une très belle lecture, un coup de coeur, que j'ai beaucoup adoré! Blondel est vraiment devenu un auteur que je suis de très près maintenant, je ne peux que vous le conseiller vivement!
Lien : https://writeifyouplease.wor..
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Je t'écris pour te dire que je ne passerai pas l'hiver à Paris, que le billet de depart pour cette histoire ne m'a pas emportée comme l'avait fait 6H41.
Je n'ai pas la mélancolie suffisamment triste pour apprécier ce type de roman, que j'abandonne après en avoir lu la moitié.
L'écriture est toujours aussi fluide et agréable, mais le thème à la Olivier Adam ne me touche décidément pas. Si vous appréciez les romans d'Adam, alors foncez !
Je passe mon tour !
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« J'avais l'impression d'être le narrateur d'un de ces romans nostalgiques et étranges que je lisais parfois, pendant les vacances, qui parlent d'un Paris disparu et à la recherche d'un père fantomatique »
Nostalgie, étrange, Paris, fantôme, disparu, père… des mots qui reviendront à plusieurs reprises sous la plume de l'auteur.
Court roman de formation pendant 2 années de prépas littéraires. Victor, bon élève d'un lycée de province intègre khâgne puis hypokhâgne dans un grand lycée parisien. Après une année studieuse mais terne et solitaire, un drame, au cours de l'hiver, vient entacher la seconde année. Son premier et seul ami, Matthieu, mal à l'aise lui aussi, sort et se précipite dans le vide en plein cours.
Ce choc consterne la communauté avant d'être assez vite relégué au second plan. Victor est placé en position de témoin privilégié auprès des enseignants et des khâgneux suffisants. le narrateur retiendra les relations naissantes avec le père de Mathieu, en recherche désespérée de compréhension, avec Paul, un lycéen brillant ayant découvert la faille de Victor… Attirant les confidences Victor distille avec parcimonie les informations et conserve par-devers lui ses émotions fortes restant en retrait.
Double décalage géographique et social, décalage avec son milieu d'origine modeste et provincial sur lequel Victor pose un regard plutôt dur et sans complaisance et ces prépas réservées à une élite fermée. Décalage également entre la lucidité plusieurs fois revendiquée, l'absence d'illusions et paradoxalement les hésitations, les comportements erratiques. Semblant déterminé et indépendant il oscille constamment, il reçoit une invitation du père de Mathieu et la refuse d'emblée puis se ravise, l'accepte mais s'enfuit soudainement ; il poursuit des études exigeantes mais finit par sécher les cours et ne plus rendre tous ses devoirs... Il est entré dans une période trouble de remise en question et d'incertitudes. Il ne sent plus à sa place ; Il sait que son bien-être futur ne passera pas par Normale Sup.
Malgré sa brièveté ce roman aborde de nombreux thèmes : le déclassement social, l'absence de communication dans la famille, la reproduction des élites entre elles, la cruauté inadmissible de l'enseignement qui voue aux gémonies de bons élèves dans les prépas, l'ambivalence des personnages, le thème de l'homosexualité même juste effleuré. le style fluide, sans aspérités, relatant sobrement des faits et des angoisses sous-jacentes est percutant. Il colle délicieusement au cheminement tourmenté et sincère de Victor.

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La Feuille Volante n° 1401– Octobre 2019.
Un hiver à Paris - Jean-Philippe Blondel- Buchet-Chastel.

C'est l'histoire d'un malentendu. Victor, un garçon de province issu d'une famille d'un milieu populaire, vient à Paris pour ses études en classe préparatoire et découvre la solitude. Il se rapproche de Matthieu, un autre provincial avec qui il n'a que des conversations aussi épisodiques qu'anodines. A la suite de l'humiliation d'un professeur, il se suicide et Victor, qui passait à tort pour son ami, se trouve soudain entouré par les autres étudiants et même par certains professeurs, sa vie change, un peu comme s'il endossait différents costumes, comme s'il se construisait lui-même ou se découvrait. Ça lui donne une popularité ainsi qu'une vie sociale à laquelle il n'était pas habitué. Cette attitude assez inattendue est sans doute de nature à leur permettre de compenser celle que Victor n'avait pas eu du vivant de Matthieu et qu'il représente maintenant. Elle l'est en effet parce que, généralement, en de telles circonstances, on cherche souvent à éviter les proches du défunt. Victor et le père de Matthieu finiront par se rencontrer, tissant ainsi une relation artificielle entre eux, une sorte de fausse parenté face à une lourde épreuve.
Étonnant ce roman, pris un peu par hasard sur les rayonnages de la bibliothèque, à cause du seul nom de son auteur découvert récemment et dont le talent me plaît bien. Au-delà de l'histoire ce qui m'interpelle, c'est le peu de vie de Matthieu que l'auteur nous confie et surtout les circonstances de sa mort. Il nous rappelle que nous vivons chacun de nos jours sans penser à la mort pourtant inéluctable, que la vie est fragile, qu'on nous la présente souvent comme quelque chose passionnante et de solide, mais qui n'est en réalité qu'un équilibre instable qui ne dure que par hasard, par chance, par la destiné, selon sa propre croyance, et qui peut être brisée à tout moment. Nous vivons en société et ceux qui nous entourent, et parfois même les plus intimes, se croient autorisés à briser cette équation à plusieurs inconnues pour le plaisir, pour se prouver qu'ils existent et qu'ils ont du pouvoir... C'est ainsi devenu une sorte de règle dans ce jeu de massacre dont on voit assez mal le véritable intérêt. Nous ne sommes que les pâles usufruitiers de notre vie et il nous est possible d'en briser le court en partant avec notre secret, laissant ceux qui restent dans la culpabilité, les questions ou les certitudes. Étonnant aussi ce roman par la pertinence des remarques sur le deuil, sur la façon de le vivre, de l'apprivoiser, sur cette manière de devoir mener sa vie dans la compétition permanente, dans la façon de jouer un rôle qui ne nous correspond pas mais que nous jouons quand même, comme une règle imposée qu'on finit par accepter et même par imposer aux autres. Je l'ai apprécié comme un miroir de cette espèce humaine à laquelle nous appartenons tous et l'image qu'il nous renvoie n'est guère flatteuse et ne sera jamais rachetée ni par les abbés Pierre ni les Charles de Foucault.
D'ordinaire, quand un roman me plaît, j'en suis passionnément l'histoire, il m'arrive même de le commenter plus ou moins longuement. Je me dis alors que je suis entré dans l'univers de ce livre, que je l'ai aimé. Ici c'est différent, j'ai été happé dès les première lignes et plus je tournais les pages plus l'intensité de ma lecture grandissait, au point d'être étonné moi-même de la vitesse avec laquelle j'avançais. On dit ce que l'on veut du travail de l'écrivain, entre la fiction et l'autobiographie qui nourrit son oeuvre et où parfois il trouve lui-même des réponses à ses propres questions restées en suspens. Sans rien connaître de l'auteur, j'ai eu le sentiment que Blondel devait porter en lui quelque chose d'intimement lié à ses mots (et à ses maux) et que, peut-être, l'écriture a joué pour lui un rôle d'exorcisme. Il y a beaucoup d'allusions aux futurs romans à écrire et ce n'est pas, cette fois-ci m'a-t-il semblé, un simple effet de style. Je n'oublie pas qu'il est non seulement le spectateur privilégié de sa propre vie et en nourrit son oeuvre mais qu'il est aussi enseignant et que ses élèves doivent constituer un terrain d'observations exceptionnelles pour lui.
©Hervé Gautier.http:// hervegautier.e-monsite.com


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Belle écriture, limpide et soignée, de M. Blondel que je découvre.

Après bien des années, ce retour en eaux troubles de la mémoire implique analyse existentielle, gravitant autour de la violence de l'événement qui a bousculé le chemin de vie du narrateur.

L'auteur est touchant de lucidité. le texte est sobre, exemplaire.
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Imaginez-vous !!!!!! vous revenez de vacances, vous reprenez votre activité professionnelle dès le lendemain, (vous êtes professeur d'anglais.). Et vous découvrez ,dans votre courrier une lettre de quelqu'un de qui vous n'avez plus de nouvelles depuis 30 ans. Évidement, beaucoup de souvenirs remontent à la surface. L'idée de départ m'a séduit, et je me suis replongé dans ma propre vie estudiantine, et rien que pour cette raison là, ce roman vaut le détour. Je ne connaissais pas l'auteur Jean Philippe Blondel.Et je dois avouer que j'ai lu ce livre d'une traite


Nous nous retrouvons dans le passé de Victor.Tout commence en 1984, le jeune étudiant a quitté sa province pour se retrouver à Paris où il ressent une immense solitude , il avait même, parfois la sensation d'être transparent. Au lycée d'L année d'hypokhâgne avait été dure. Durant son enfance Victor n 'avait pas été « nourri » de culture , dont il ne connaissait pas les codes. Les autres élèves avaient fréquenté les opéras, les théâtres, les bibliothèques. Les réparties blessantes des professeurs crucifiaient les victimes encore adolescentes et souvent fragiles et les poussaient parfois au suicide, ne supportant pas les propos outranciers et sadiques et les commentaires assassins de certains enseignants sur les copies.

Même si on replonge avec plaisir dans les années80, l'auteur nous dépeint le monde cruel des classes préparatoires, où l'esprit de compétition règne en maître très souvent accentué par les professeurs. Chaque étudiant doit savoir mettre sa vie sociale et ou amoureuse entre parenthèses pour ne se concentrer que sur la préparation du Concours, la notion d'amitié n'existe pas dans ce milieu, c'est chacun pour sa « pomme ». Victor est l'exemple type des élèves déboussolés. On ressent une douleur intense qui semble s'atténuer au fur et à mesure que l'on avance dans la lecture de cette oeuvre grâce à une écriture délicate, profondément et humaine.

L'auteur a su faire la belle à la notion d'amitié à travers ce lien amical ambigu, entre le père de l'élève Mathieu qui s'est donné la mort et Victor qui souffre d'un manque affectif de la part de ses parents .(Beaucoup , comme lui ne peuvent pas se confier à leurs parents car ils n'imaginent pas le moins du monde, ce qui se trame dans ces grandes écoles.) D'autres encore, comme Mathieu se donnent la mort.Ce sentiment d'affection, ce témoignage d'affection s'avère être une reconstruction donc nécessaire . Cette bienveillance mutuelle est . indispensable pour la reconstruction psychologique des deux protagonistes.

Ce livre aborde un autre thème délicat celui de la perte d'un être cher avec des mots choisis.Nous sommes en face d'un texte émouvant; bouleversant.Un récit où la douceur du souvenir domine sur la douleur de l'absence. BRAVO

Lien : http://www.babelio.com/monpr..
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