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EAN : 9782756104027
280 pages
Léo Scheer (15/09/2012)
4/5   1 notes
Résumé :
« Memento mori », murmurait-on aux généraux romains pendant leur triomphe. « Rappelle-toi que tu peux mourir », voudrait-on chuchoter à l'oreille du capitalisme, à la fois triomphant et menacé, du début du XXIe siècle. La crise de 2008 est le symptôme d'une mutation maléfique du capitalisme depuis la chute du communisme, qui entraîne irrésistiblement vers le gouffre de l'inégalité, de la stagnation et du chômage l'ensemble des sociétés occidentales. La cupidité est ... >Voir plus
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Qui imaginerait qu'Henri de Bodinat, qui présente un cursus sans faille : HEC, ENA, dirigeant de Sony France…puisse être frappé de mélenchonnite aiguë ?

Car de Bodinat a beau présenter un profil type de capitaliste forcené, son discours est plutôt iconoclaste.
En apparence.
Il faut préciser que ce que dénonce l'auteur dans cet ouvrage très clair et bien agencé, ce n'est pas tant le système, que ses dérives qu'il appelle le "capitalisme régressif" et qu'il appelle à réformer.
En attendant, il pose son diagnostic.
Jugez-en avec l'évocation des 7 plaies du capitalisme.

- La cupidité
L'hyper-capitalisme que nous connaissons, n'est pas selon lui, une avancée définitive, mais bien une régression. Cette "mutation maléfique du capitalisme" éclatante depuis la crise de 2008, se caractérise par la seule obsession financière qui pervertit le mécanisme de pensée en privilégiant outrageusement le court terme et les rémunérations des dirigeants. Ainsi, les entreprises sacrifient trop facilement les emplois au profit d'un gain parfois minime, de rentabilité.
Pourtant, selon de Bodinat, l'abandon d'une vision à courte vue ne serait pas incompatible avec la rentabilité. Il donne ainsi l'exemple d'Apple qui construit patiemment ses produits, jusqu'à atteindre la perfection, tout en les rendant rentables (je ne suis pas sur que cet exemple soit le mieux choisi).

- le virus de la rente
Les sociétés rentières (non soumises à la concurrence) pratiquent en fait, un prélèvement sur l'économie qui augmente les coûts, diminue le pouvoir d'achat des ménages et la rentabilité des autres entreprises.
L'ultralibéralisme, contrairement à ce que l'on croit, ne prônerait pas la concurrence, mais il appuierait la rente.

- L'infection du lobbying et la peste de la surpromesse
Les grandes entreprises jouent parfois contre l'intérêt général (nombreux exemples en matière de santé ou d'environnement).
Car pour atteindre des "sur-profits", ces entreprises utilisent des "sur-promesses" : là encore, les aliments ou les médicaments dont on exagère les vertus ou les pouvoirs (les "alicaments” ) ou dont on gomme les effets nocifs (L'industrie du tabac, celle des pesticides).
Il dénonce également le lobbying des banques sur l'économie : leur collusion avec le pouvoir, la sauvegarde de leurs intérêts (but de la sauvegarde de l'Euro). Étonnant de Bodinat : quand il s'attaque aux dépenses publiques on s'attend à retomber dans les argumentations classiques et les attaques contre l'omniprésence de l'Etat providence…Mais non, il évoque les laboratoires pharmaceutiques, les usines d'armement et les subventions agricoles !

- le cancer des externalités
C'est l'absence de prise en compte des conséquences négatives des externalités d'entreprises : par exemple, l'intervention publique pour dépolluer un site noyé sous le lisier ou les aides déséquilibrées aux banques avec la socialisation des seules pertes.

-L'anémie de la mondialisation
la mondialisation a coûté cher en termes d'emplois à l'Europe et l'a laissée démunie avec sa monnaie face à des chinois disposant de réserves colossales. Cette Chine qui est par ailleurs, en passe de gagner la guerre internationale de la monnaie.

- La septicémie de la finance
En analysant la situation à travers le prisme des financiers, des banquiers centraux et des ministres des Finances, on oublie les problèmes de l'économie réelle. En protégeant les banques et les financiers des conséquences de la crise, on encouragerait leur rôle parasitaire. On donne de l'argent aux grecs, pour sauver ses créanciers.

-La calcification du système
Le système s'autodétruit : la croissance s'affaiblit, le pouvoir d'achat diminue et nos systèmes sociaux courent le risque de voler en éclats. Et de Bodinat salue même la création d'une taxation symbolique de 75 % des revenus !
Paradoxe : les seuls qui ont compris le système sont les Chinois et ils l'exploitent à leur bénéfice.

On le voit, ce livre n'est donc pas un manifeste de l'ultra gauche. Son slogan est plutôt : back to the roots ! Revenons en à un capitalisme sain.
On pourrait sans doute discuter certains constats en poussant plus loin le raisonnement (notamment sur la crise financière), mais cet ouvrage n'en reste pas moins très revigorant.
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