Ayant apprécié le précédent roman des auteurs (
Sherlock Holmes et le mystère des bonnes de Poitiers), j'ai décidé de sortir le volume suivant, afin de retrouver le duo Holmes/Watson qui m'avait enchanté.
Déjà, un grain de sable a grippé la machine bien huilée du tome précédent : Watson ! Mais qu'est-ce que les auteurs ont fait de ce personnage important ?
On passe d'un médecin posé à un type ridicule, qui ne sert pas à grand-chose dans cette enquête, si ce n'est regarder dans le décolleté des femmes, faire des siestes et se faire rabrouer par sa compagne, une suffragette un peu hystérique.
Mamma mia, le pauvre Watson ! À ce tarif-là, les auteurs auraient pu le laisser à Londres, au lieu de le transformer en une espèce de caricature qui n'apporte rien au récit, même pas de légèreté, puisqu'il est dans le registre qui frôle lourdement le burlesque. Juste un faire-valoir auquel les lecteurs ne peuvent s'identifier, comme c'est le cas dans les nouvelles de
Conan Doyle.
Holmes, de son côté, reste égal à lui-même et il est plus proche du Holmes du canon holmésien. Mais bizarrement, il m'a semblé un cran en dessous de celui que j'ai connu dans le mystère des bonnes de Poitiers. Effet d'optique ?
Dans ce pastiche holmésien, si vous êtes allergique aux descriptions des décors (paysages, habitations,…) et aux petits faits de société qui se déroulent dans l'époque (moeurs, bals,…), vous risquez de faire une poussée de boutons, parce que les auteurs ont mis le paquet sur l'authenticité de leur roman : vous aurez l'impression d'être à Royan en 1911.
L'irruption de Lupin dans le sac d'embrouille que paraissent être les petites affaires que Holmes doit démêler (dont une qui est croquante) pourrait faire croire à de la chantilly inutile, mais non, il aura son rôle à jouer et son importance aussi. Lupin m'a semblé être assez conforme à l'original, bien que je le connaisse moins que Holmes.
Si le début du polar est un peu lent, que les descriptions prennent de la place, que les personnages principaux et secondaires prennent le temps de vivre leurs vacances et de participer à la vie royannaise, après, le rythme s'accélère et cela devient plus intéressant, les petites enquêtes prenant, à ce moment-là, une importance insoupçonnée.
Le final n'a pas lieu dans un salon cosy, ni dans une pièce où le détective a réuni tous les protagonistes… Non, pas de final à la Hercule Poirot, mais vu leurs péripéties, ce final à quelques airs d'Indiana Jones (le fouet en moins, bien entendu), mâtiné d'un vieux James Bond (sans les gonzesses sexy en maillot de bain rikiki).
Pas une mauvaise lecture, mais je lui ai préféré le tome précédent (attention aux spoliers si vous lisez celui-ci avant les bonnes de Poitiers, les auteurs sont un peu trop bavards et donnent le nom de la personne responsable des meurtres), qui était plus à l'image de Holmes, puisque sans espionnage, complots et autres.
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