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Robert Pépin (Traducteur)
EAN : 9782369145042
848 pages
Libretto (18/10/2018)
4.29/5   374 notes
Résumé :
Le XVIIIe siècle expire, dans les convulsions que l'on sait. Tandis que Paris se fatigue de la guillotine, que Londres continue à se saouler au gin, l'explorateur écossais Mungo Park découvre le royaume de Ségou, en Afrique, où la folie humaine s'exprime encore avec une simplicité biblique. De retour au pays, il redécouvre un monde - le sien, mais il l'avait un peu oublié - où le progrès est en train de se faire les dents. Aveuglement, cruauté, extravagance sont mie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
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sur 374 notes
Il est des existences qui ressemblent à des romans, des vies traversées d'un souffle romanesque. Le destin de Mungo Park, explorateur écossais en est un magnifique exemple.
En écrivant ce premier roman, Water Music, T.C. Boyle pourrait présenter une certaine facilité à se pencher sur la vie de ce jeune explorateur écossais dont il entreprend de retracer quelques épisodes magnifiques dans sa mission à la recherche de la source du fleuve Niger. Se pencher, observer, recueillir, poser les faits sur des pages d'écriture, et hop ! Voilà l'affaire conclue !
À quel moment, la biographie s'éloigne-t-elle vers la fiction comme une barque glissant justement sur un fleuve, au hasard appelons-le Niger ? Et de cette barque qui dérive, l'auteur sur la rive tente de continuer à en décrire les contours, la forme, les occupants, il court sur la berge, l'observation devient moins fine, il la devine peut-être à travers la brume qui remonte de l'eau du fleuve, entend les chants sur l'autre rive, bientôt il ne voit plus la barque, alors il lui faut imaginer ce qu'elle est advenue, le chemin qu'elle a peut-être parcouru, plus loin...
Nous sommes à la fin du XVIIIème siècle. L'Europe bouge. L'Afrique est inexplorée. Une nouvelle période s'ouvre, la volonté de conquérir le monde, dans ses contrées les plus éloignées et mystérieuses. Elle se fait par les terres, par les océans, mais aussi en remontant aux sources les plus cachées des grands fleuves. C'est ce leitmotiv qui nourrit le rêve et le destin de Mungo Park, conquérir le fleuve Niger.
Rien n'était gagné justement dans le destin initial de Mungo Park, c'est ce qui rend géniale l'aventure qui est retranscrite dans ce récit.
Mungo Park est au départ un être insignifiant, noyé parmi d'autres hommes, noyés dans une famille où tout semblait prévu pour qu'il s'efface devant les ambitions.
Dans ce roman grandiose, pas loin de 800 pages, j'ai été emporté par le souffle épique, un côté picaresque dans la narration, une manière de nous entraîner dans le sillage de chacun des personnages, chaque lieu que visite le récit nous offre l'occasion de plonger dans son odeur, son bruit, sa misère, sa révolte, son étonnement, ses atrocités, son espérance.
Ici déjà, et c'est selon moi la première pierre posée au talent de T.C. Boyle, montrer comment Mungo Park, issu d'une famille plutôt de très bonnes conditions, où chaque membre grenouille d'ambitions, va chercher à s'extirper de ce marigot.
La deuxième pierre contribuant à ce talent sera de permettre la rencontre de Mungo Park avec un certain Ned Rise, issu des bas-fonds sordides londoniens, autant dire le mariage du lièvre et de la carpe.
Cette relation improbable sera un des fils conducteurs de la narration, apportant toute la verve et les différents rebondissements. Autant dire qu'ici T.C. Boyle est venu se mêler de ce qui ne le regardait pas en venant côtoyer les deux aventuriers au plus près d'eux-mêmes, posant son regard acéré et éperdu, contredisant par ce geste inspiré que les écrivains ne servent à rien.
Enfin, je dirai, la richesse des détails, effectivement 800 pages pour remonter un fleuve, ne serait-ce que le Niger, c'est un peu long, on pourrait se poser des questions avant d'aborder le roman, même si je vous dis que Mungo Park s'y est repris à deux fois.
Mais voilà, l'exploration est presque un prétexte. Sur tous les fleuves, il y a des rives et des berges où accoster est parfois plus dangereux que le tumulte des flots. Tout comme chaque page qui tient par ses marges. Ici la richesse tient aussi à ce qui tient la page : la marge, la rive, la berge et la vie qui grouille aux abords, la vie belle et cruelle...
J'ai aimé ce livre envoûtant ou chaque page oscille d'une rive à l'autre, me laissant dériver comme sur une barque du Niger, plus sereinement sans doute que les personnages de ce récit grandiose.
Pour moi ce roman est un chef d'oeuvre.
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Avec brio et drôlerie, T C Boyle tricote l'histoire de Mungo Park, un écossais de 24 ans, et celle de Ned Rise, dont chaque tentative pour se sortir de la misère est contrecarrée comme une loi inévitable du destin. Mungo Park, lui, est choisi par l'African Association de Londres, pour chercher les tenants et aboutissants du fleuve Niger ;
Se jette t il dans le Nil, se perd t il dans le désert , bifurque- t-il vers le Sud, ce Djoliba, nom mandingue du Niger ?

Les sociétés géographiques anglaises, et derrière eux, les puissances européennes, connaissent l'Afrique au dessus du Sahel, connaissent les côtes où elles ont établi des comptoirs, mais ne connaissent pas encore l'intérieur de ce continent, et veulent comprendre où coule le Niger (bien sûr, avec la certitude d'un pays rengorgeant d'or et de richesses diverses et l'espoir d'un commerce juteux). « Les nations primitives de l'endroit mouraient d'envie d'échanger d'énormes quantités d'or contre des perles, des miroirs ou des saucières en étain »

de plus, l'Angleterre veut coiffer la France au poteau, on est les meilleurs et les plus rapides.
Qui pourrait s'aventurer dans une terre inconnue, sans cartes, sans guides, avec quelques prédécesseurs européens, qui n'en sont pas revenus ? Qui sera assez inconscient pour explorer les rives et le cours du fleuve Niger, en 1795 ? Ce sera Mungo l'ingénu.


Dans le film de Weber « la chèvre » François Perrin passe avec ingénuité à travers tous les tracas de la vie quotidienne, la salière qui se renverse sur ses oeufs, la porte vitrée dans laquelle il s'empaffe, les sables mouvants, les guêpes, car son bonheur ne peut pas être atténué pour si peu.
Mungo Park , de même, découvre avec candeur, préférant partir seul avec un interprète et un serviteur, au lieu de suivre les caravanes d'esclaves ( allant de la côte jusqu'à l'intérieur des terres, Je me pose la question ?)visiter les terres qui le conduiront au fleuve Niger : il connaît tous les pires affronts à cause de sa peau trop blanche- c'est un revenant, il a la peau et l'âme délavée, voilà l'esprit des morts -et de ses yeux de chat, horreur, puis est mis en prison par le calife Ali, détroussé de tous les cadeaux qu'il apportait de bonne foi aux différents puissants de cette terre , mis en pièces, mourant de faim et de soif , en proie aux fièvres dont la redoutable malaria, allant de malheur en malheur. Peu lui importe, il n'a à défendre aucun honneur, il n'a aucun bénéfice autre que la découverte du Niger, et ce qui lui arrive représente un prix bien maigre à payer.

Un François Perrin qui accueille tout ce qui lui advient comme une expérience et qui continue son petit chemin.

Ned de son côté connait les désastres de la prison, la faim, les mauvais traitements, et TC Boyle ne lésine pas sur les détails de la barbarie londonienne de cette fin de siècle : pour mendier, des doigts en moins, pour manger, récupérer des cadavres en vue des premières autopsies, vive la science, pour survivre, jouer de la flute avec « Barrenboyne » et organiser des sortes de bacchanales ou vendre des oeufs de maquereau noircis au cirage comme du vrai caviar russe.
D'ailleurs, le sort des paysans pauvres de l'Ecosse de la fin du XVIII siècle est très similaire à un servage/ esclavage. Ils n'ont rien et sont attachés à la demeure du maitre jusqu'à ce que mort s'ensuive. Les pauvres, même pas paysans, oublions, ils crèvent de faim, point.

La différence entre les deux personnages, Mungo et Ned, c'est l'inconscience du premier et le cynisme de l'autre.
L'intérêt du livre, en plus de cette psychologie des deux personnages et de leur attitude devant le malheur – acceptation pour Mungo, révolte pour Ned- ce sont les références historiques, en plus de l'humour toujours.

Livre foisonnant, ultra bien documenté, mélangeant il est vrai histoire et inventions crédibles, évoquant longuement aussi les sentiments d'Allison, la femme abandonnée pour un fleuve, décrivant ce qui lui semble être la vérité, et la rapprochant, en se moquant bien sûr, du livre « feel good » écrit à son retour par Mungo Park.

Car ce petit ingénu , qui sourit alors qu'on l'on s'apprête à lui crever les yeux, qui ne connaît rien des coutumes des différents royaumes qu'il visite, qui découvre avec candeur les codes, les péages à payer, les interdictions , par exemple de boire l'eau d'un puits si l'on est un « infidèle », finit par s'en sortir , par rentrer en Ecosse, par se marier, par faire des enfants.
De plus il écrira, car il est le premier européen à visiter et à avoir vu ce que personne plus ne verra.
Le second voyage est plus difficile, et plus violent, car malgré la volonté de Park, il est entouré de soldats, dont le travail est de tirer sur tout ce qui bouge, et se font bien entendu décimer par les fièvres, la faim, l'humidité qui entre dans les os, et la riposte de ceux qui sont agressés.
L'histoire garde la mémoire de ce voyageur, qui meurt cependant avant d'avoir vu l'embouchure du Niger, car son bateau sombre dans les chutes de Boussa. Et avant d'avoir livré ses mémoires du second voyage interrompu par la mort.

Est ce sa candeur preuve de sa probité, qui émeut ? Est ce le fait qu'il soit le premier, plus innocent qu'intrépide, et que grâce à lui nous connaissons ces royaumes gorgés de richesses, policés, différents les uns des autres, souvent ralliés à l'islam, prospérant grâce à leurs échanges commerciaux. ? le fait est que Mungo Park est inoubliable, et le livre Water Music racontant en détail sa vie inoubliable lui aussi. Je l'avais lu lors d'une hospitalisation due à une forte crise de malaria, et je viens de le relire avec encore plus de bonheur.
Sans malaria, c'est mieux.
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Ce roman-fleuve (plus de 700 pages) est le premier roman de l'auteur américain T.C.Boyle, publié au début des années 1980. Il retrace le parcours de plusieurs personnages dans l'Angleterre de la fin du XVIIIè siècle. Mungo Park, jeune explorateur écossais parti à la conquête du fleuve Niger, se démène pour réussir sa mission dans une Afrique encore inexplorée. le jeune homme doit faire face à bien des dangers: échapper au cruel Dassoud dans le désert, traverser le royaume des Bambaras, lutter contre la faim et la soif... Au même instant, à Londres, Ned Rise, petit malfrat, tente de survivre grâce à quelques rapines et échappe plusieurs fois à la mort. le destin se chargera de les réunir.

T.C.Boyle, dans le style, pourrait être comparé à Garcia Marquez et Dickens. Il nous entraine des sordides bas-fonds de Londres, d'une saleté repoussante, où survivent des créatures les plus misérables les unes que les autres, à l'implacabilité de l'Afrique, où d'insupportables chaleurs succèdent aux pluies torrentielles et délétères. le rythme est soutenu, les descriptions riches, particulièrement celles sur la nature, africaine et anglaise.

On y retrouve le suspense d'un roman d'aventure, le souffle d'un roman historique et la dureté d'un roman réaliste, avec l'humour en plus.
Il y a des bons livres et des chefs d'oeuvre, Water Music appartient à la deuxième catégorie.
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Fin XVIIIème, début XIXème, l'Europe change à grande vitesse. La Révolution française fait rage, les idées évoluent, la conquête du monde prend un rythme accéléré. Une nouvelle ère semble voir le jour.
Sauf que rien n'est jamais linéaire. Les envies, les ambitions de tout un chacun ne sont pas les mêmes. Si l'Europe occidentale va au galop vers le modernisme, tout le monde n'en profite pas en son sein. Et ailleurs, dans certaines contrées reculées de la planète, la préhistoire semble encore exister.
C'est, d'ailleurs, à cette période qu'en Grande Bretagne, un Écossais du nom de Mungo Park, ayant soif de découverte, va rallier le Niger après des mois de cheminement dans cette Afrique primitive. A son retour, son récit de voyage est un véritable succès. Reparti vivre chez lui, il se marie à Ailie. Mais, cette vie de sédentaire ne lui convenant guère, il va , donc, préparer en secret un nouveau voyage vers ce grand fleuve Africain.
En parallèle à cette histoire, un certain Ned Rise, survit de petits larcins à travers les bas fonds de Londres. Il s'empêtre dans des histoires sordides, en lien avec des gens fourbes.De plus, il manque de mourir à plusieurs reprises.
Et, c'est sur l'île Gorée (au large du Sénégal) où ce dernier est emprisonné, que nos deux acolytes vont se rencontrer pour un grand voyage d'exploration sur le Niger. Et, là-bas, une lente mais sérieuse spirale vers l'enfer va se dessiner. La chaleur, l'humidité, les rites africains, les guerriers Maures assoiffés de sang, les maladies, les insectes, la faim, la soif ne sont que quelques uns des ingrédients de ce périple qui vont les emmener vers des abysses sans fond.
Ce livre est extraordinaire. Il donne à voir des hommes ayant une combativité et une pugnacité à toute épreuve. Les pires événements n'entravent en rien leur optimisme. Bravo à T.C. BOYLE. Je me suis régalé.
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Moi aussi j'étais partis avec l'intention de vivre une belle aventure au coté de T.C Boyle. Ce n'était pas ma première expédition pour les contrées lointaines.
J'avais déjà suivit Jack, Robert-Louis, Albert, Jean et même Henri sans jamais connaitre aussi vite une envie irrépressible de rentrer chez moi, et de planter là mon guide. J'avais trouvé le plus geignard des aventuriers qui était bien incapable de faire le moindre noeud marin pour arrimer notre viatique et qui confondait le chant du toucan avec le chant des sirènes.
De la musique pas du tout, et s'il y a eu de l'eau elle provient plus certainement d'une chasse que du zambèze.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
CHAMEAU AU FOUR (FARCI)
- pour 400 personnes -
se procurer :
500 dattes,
200 oeufs de pluvier,
20 carpes de deux livres,
4 outardes, plumées et vidées,
2 moutons,
1 gros chameau,
condiments divers.
Creuser une tranchée. Faire un feu d'enfer pour obtenir de la braise,sur un mètre de profondeur. Faire durcir les oeufs a part. Écailler les carpes et les farcir avec les dattes et les oeufs durs épluchés. Assaisonner les outardes et les farcir avec les carpes farcies.Farcir les moutons avec les outardes farcies ,puis farcir le chameau avec les moutons farcis. Flamber le chameau. L'envelopper de feuilles de palmier doums et l'enterrer dans la fosse. Laisser cuire pendant deux jours. Servir avec du riz.
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Un an n'est rien : une plume dans le vent, un souffle. Tournez la tête et c'est fini. Glace, puis bourgeons, puis feuilles, puis brindilles. Les oies sur l'étang, le chaume dans les champs. Trois cent soixante-cinq matins, trois cent soixante-cinq soirs. On s'égratigne, on se foule la cheville, on a le nez qui coule, un parent éloigné disparaît. Il y a un écureuil dans le grenier, la tempête abat un arbre. Dans l'entrée, les aiguilles de la pendule font sept cent trente fois le tour du cadran en grinçant. On ouvre des fenêtres, on tire des jalousies, on salit des assiettes, des tasses et des cuillères, on les lave, on les salit, on les relave. Le tonnerre donne de grands coups de maillet sur les collines, la neige grimpe sur les barrières, la lumière du soleil cuivre les vitres des fenêtres. Un an. Sur combien : cinquante ? soixante ? Les jours grignotent le temps, insidieusement.
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Près de deux cents crimes passibles de la peine capitale sont portés sur les registres de l’hiver 1796-1797 , au nombre desquels on compte les délits suivants, tous plus odieux les uns que les autres : vol de linge dans un pré à blanchir ; coups de feu tirés sur un officier des impôts ; démolition de maisons, d’églises, etc ; arrachage de houblon ; incendie de greniers ou de mines de charbon ; attaque à l’arme blanche d’ne personne désarmée et ayant entrainé la mort dans les six mois ; envoi de lettres de menaces ; attroupements rassemblant douze personnes ou plus, avec refus de se disperser une heure après la fin de la manifestation ; bris de bassin à poissons amenant la perte desdits ; vols d’effets de lainage sur le tendoir ; pillage de navire en détresse ; attentat contre les personnes de Conseillers privés du roi et ce qui s’ensuit ; sacrilège ; destruction d’octrois et de ponts :….Et dire qu’avec tout ce bel éventail de forfaits, cet imbécile de Ned Rise avait cru bon d’inventer d’assassiner un noble ! L’acte dépassait, et de loin, le simple crime : c´était un outrage pur et simple, c’était violer les règles en usage, c’était jeter un défi à l’ordre social ! Permettez aujourd’hui le meurtre d’un lord, demain vous aurez le viol d’une lady ! Impensable ! Les bourgeois aussi bien que le haut monde, tout un chacun était venu protester. Voir le prisonnier recevoir la peine qu’il méritait. Voir le juge se coiffer de sa toque noire.
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À l’âge où les trois quarts des jeunes Écossais retroussent les jupes des demoiselles, labourent, creusent leurs sillons et répandent leur semence, Mungo Park, lui, exposait ses fesses nues aux yeux du hadj Ali Ibn Fatoudi, émir de Ludamar. On était en l’an 1795. George III [1] bavouillait sur les murs du château de Windsor, les « Notables » au pouvoir en France fichaient tout en l’air, Goya était sourd et De Quincey n’avait pas encore dépassé le stade du préadolescent dépravé. George Bryan, dit le « Beau Brummell », lissait son premier col amidonné ; vingt-quatre ans et le front en mailloche, le jeune Ludwig van Beethoven estomaquait les foules avec son deuxième concerto pour piano ; et Ned Rise se tapait des Strip-Me-Naked [2] en compagnie de Nan Punt et de Sally Sebum à la taverne du Cochon Vérolé, dans Maiden Lane.

Ali était Maure. Assis en tailleur sur un coussin de damas, il inspectait donc un fessier pâle et barré de plis : vous auriez cru voir Épicure en train d’examiner une mouche tombée dans sa julienne. Il avait la voix sablonneuse.
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- Je t'aiderai , fait-il d'une voix sifflante et qui manque de s'étrangler. Ah ! Dieu, oui, je t'aiderai ! Je ferai tout ce que tu veux, tout !... Je me mortifierai les chairs, je m'arracherai les yeux, je m'ouvrirai les veines, en veux-tu la preuve ? Tout de suite ? Je le fais, oui dans l'instant ! tout ce que tu veux !
Puis, aussi froid qu'une lame de couteau, il la regarde droit dans les yeux et ajoute :
-Il faut pourtant que tu comprennes... qu'il y aura nécessairement du quid pro quo.
- Qu'il y aura du quoi, Sir ?
- Qu'il y aura échange ...un prêté pour un rendu...
Fanny baisse les yeux.
- Je l'savons bien, Sir, lui répond-elle. Comme si les filles pauvres avaient autre chose à offrir. Vous n'avez pas besoin d'être vulgaire par-dessus le marché....
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Vidéo de T. C. Boyle
Bande annonce du film "Aux bons soins du docteur Kellogg"
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