AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,27

sur 994 notes
"Le monde selon Garp" revu à la sauce irlandaise. Une naissance rocambolesque, un destin hors du commun, des personnages hauts en couleur. Des parents adoptifs absolutly fabulous. Une petite baisse de régime lors du séjour fleur bleue à Amsterdam. Mais vite relevé avec la suite des aventures du héros. Un récit de vie improbable, émouvant et drôle.
Commenter  J’apprécie          152
Ce sublime roman décrit la quête d'identité de Cyril Avery tout au long de sa vie. Né d'une mère bannie du village où elle vivait, Cyril passera son existence à chercher son identité en Irlande (et pas que !) de 1945 à 2016. Une description magistrale de l'évolution des mentalités sur le sujet de l'homosexualité et de la vie d'un homosexuel en Irlande.
Ce roman fait rire, pleurer...
Sans aucun doute le meilleur roman que j'ai lu ces dernières années !
Commenter  J’apprécie          150
Un quasi coup de coeur ! Les fureurs invisibles du coeur écrit par John Boyne est une lecture inhabituelle pour moi. Roman tranche de vie, roman d'apprentissage d'un jeune homme qui traverse le XXe siècle dans une quête continuelle de son identité et de ses origines.

Le roman suit Cyril Avery, qui n'est pas un vrai Avery. Abandonné à sa naissance par une mère-fille, il grandit dans la même maison que ses parents adoptifs à défaut qu'ils lui accordent beaucoup d'attention. Cyril est un personnage principal intéressant à suivre. Il semble constamment en retrait de ce qu'il se passe, comme s'il se contenter de contempler son existence plus que de chercher à la vivre. Il prend ainsi rarement des décisions et se laisse souvent porter, incapable d'assumer pleinement qui il est réellement. Même lorsqu'il prend une décision, cela semble plus être une fuite en avant réalisée sous la contrainte, ce qui le rend très attachant et atypique.

Mais les personnages les plus réussis du roman sont sans doute le souple Charles et Maude Avery. Excentriques et imprévisibles, ils ont parfois des réflexions immondes mais sont en même temps tellement drôles. Maude et ses réflexions acides, Charles et son côté furieusement irresponsable. Les dialogues où ils apparaissent sont hilarants et colorés. Catherine Goggin, la mère biologique de Cyril, fait également figure de femme exceptionnelle et de grande force morale dans ce pays qui condamne son existence et son comportement.

L'écriture de Boyne est d'ailleurs globalement une réussite. Fluide et caractéristique, elle nous emporte dans son univers peuplé de coïncidences, d'actes manqués et de signes du destin, on croirait parfois lire un conte moderne pour adultes. L'auteur ne manque ni d'humour ni d'ironie, ce qui rend son texte presque addictif.

Il fait le choix d'une structure narrative originale : Nous faisons un bond dans la vie de Cyril tous les 7 ans. C'est un chiffre magique puissant, le 7. Si cette spécificité nous fait traverser rapidement l'ensemble de l'existence mouvementé de Cyril, j'ai eu parfois l'impression de passer à côté de certains événements intéresser, d'un manque de liant entre les différentes parties, ce qui donnait à ce choix de narration un aspect un peu artificiel.

Mais l'objectif du roman est surtout de nous offrir une critique, à travers une Irlande ancrée dans ses traditions rigides, de la bien-pensance et de l'intolérance. Cyril aura été marqué dès sa naissance du sceau de l'infamie morale, jusqu'à son identité considérée comme contre-nature et monstrueuse. Il passera une bonne partie de sa vie à se dissimuler, sans vivre pleinement, craignant la critique. Et c'est compréhensible ! Son pays est longtemps resté sous l'égide pesante d'une prêtrise avide de faire respecter un ordre moral aussi hypocrite qu'il est aveugle.

John Boyne met régulièrement en avant l'ignorance des personnes aptes à critiquer les modes de vie différents des leurs. Même les personnes qui ne sont pas hostiles peuvent faire preuve d'un manque de connaissance crasse. Il met aussi en exergue la destruction des vies causées par ces ordres sociaux attachés à une pureté morale puante. Et dès le premier chapitre, une scène magistrale donne le ton.

Roman fleuve flamboyant et sensible, John Boyne y déploie la finesse de son analyse psychologique et la fureur de ses luttes. Avec ses personnages iconiques et ses dialogues mémorables, l'auteur nous plonge immédiatement dans les mutations d'une fin de siècle trépidante à travers la vie de son personnage contemplatif et atypique, Cyril. Si le roman vous touche, il vous restera dans un coin de la tête bien longtemps après sa lecture.
Lien : https://lageekosophe.com/
Commenter  J’apprécie          150
587 pages qui pourraient décourager et qui pourtant ne lassent pas.

A travers l'existence de Cyril, homosexuel, enfant illégitime et adopté, John Boyne décrit avec beaucoup de sensibilité l'intolérance nourrie de religion en Irlande de 1940 à nos jours. Il dépeint le sort des filles-mère, le mariage, l'impact de la religion, l'hypocrisie, la sexualité, sans fioriture dans un monde où chacun doit se conformer aux diktats sociaux sous peine d'être exclu, dénoncé, maltraité voire condamné. Cyril lui-même inquiété s'exilera à Amsterdam, puis à New-York où le SIDA entame sa terrible progression assassine. Il mentira, cachera, rencontrera l'amour puis reviendra dans son pays pour y découvrir enfin ses origines.

Un roman captivant et fort intéressant qui retrace le long parcours de la tolérance vis-à-vis de l'homosexualité – parcours encore loin d'être achevé.

Le ton est acerbe et cynique face à la bêtise humaine et la violence qu'elle peut engendrer et interroge sur la difficulté à assumer sa différence.

Un très beau roman. Une vie.
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
Commenter  J’apprécie          150
Né en 1945, Cyril va connaître une vie de soubresauts et de contrariétés. L'enfant étant conçu hors mariage, sa mère n'aura d'autre choix que de rejoindre Dublin pour y accoucher. Elle y sera accueillie par deux jeunes hommes qui prendront soin d'elle.
Le récit a ceci d'original qu'il reprend l'histoire du héros tous les 7 ans (pour sa naissance, ses 7 ans, 14, 21, etc.). Et chacun des chapitres apporte son lot d'événements et de péripéties, dont Cyril est souvent la victime.
Adopté par un couple peu aimant, il découvre son homosexualité à 14, des fiançailles à 21 ans, un mariage et un exil à 28 ans… Car nous sommes en Irlande et l'homosexualité y est non seulement interdite mais surtout considérée comme une maladie honteuse. Impossible d'avouer, même à ses proches (déjà peu nombreux !) son orientation sexuelle. Et le poids de l'église catholique sur la société ne laisse que peu d'espoir pour une évolution. le héros entretient alors une relation amour/haine envers son pays natal.
Si John Boyne fait référence à quelques auteurs irlandais au passage (Edna O'Brien et Joseph O'Connor, entre autres), c'est bien à John Irving (à qui il fait un clin d'oeil) que l'on peut se référer pour cette saga. Pour le parcours d'une vie, de sa conception à sa vieillesse, pour les familles dysfonctionnelles, pour son humour caustique, pour les invraisemblances aussi, tant les rencontres inopinées de Cyril avec sa mère, qu'il ne connait pas, ou d'autres personnages sont peu crédibles d'un point de vue strictement réaliste.
Mais peu importe, il faut se laisser emporter par le souffle de cette saga et les quelques 850 pages du roman paraissent finalement bien courtes.
Encore une pépite de la littérature irlandaise qui n'en manque pourtant pas.
Commenter  J’apprécie          140
Voilà un gros pavé qui m'aura accompagnée une bonne vingtaine de soirs, mais qui valait le coup !

Malgré un début de lecture un peu laborieux, dans une Irlande d'après guerre rigide et intolérante, je me suis beaucoup attachée au personnage de Cyril Avery et à son histoire.

*

On suit Cyril à diverses étapes importantes de sa vie, de 1945 à 2015. Cyril est abandonné dès sa naissance par sa mère, rejetée par sa communauté et sa propre famille alors qu'elle est enceinte d'un homme marié.

*

Cyril sera adopté par un couple excentrique, pour lequel il ne sera jamais un "vrai Avery", comme ils se plaisent à le dire. Des dialogues assez cocasses, voire carrément absurdes, avec ces parents complètement décalés m'ont surprise au début. Et puis je m'y suis habituée :)

*

Cyril, très tôt attiré par les garçons, se cherche et se perd dans cette Irlande qu'il devra fuir pour vivre son homosexualité.

*

De l'Irlande à Amsterdam, puis New York, on accompagne Cyril dans sa quête d'identité, au fil des époques, de ses rencontres, de ses bonheurs et de ses drames. Cyril est un personnage attachant, qui fera des erreurs certes, mais qui apprendra, et fera du mieux qu'il peut avec les aléas de la vie, l'intolérance et l'homophobie...

*

Une belle fresque irlandaise, une ode à la tolérance, avec une fin qui m'a émue, et un personnage que j'ai quitté à regrets. Un long et beau moment de lecture pour ma part.

Commenter  J’apprécie          141
Une vie en Irlande, qui commence à la fin de la seconde guerre et se termine dans les années 2000.
Déjà rien que ça aurait pu faire un sacré roman, mais si on rajoute à cette histoire l'homosexualité dans ce pays imprégné de la toute puissance de l'église tout ça se corse fameusement.
Voilà ce qui vous attend dans cette saga de 800 pages, la vie de Cyril, enfant illégitime, adopté par des parents on ne peut plus excentriques, et qui dès l'enfance se découvre homosexuel.
Une première partie sur l'enfance et l'adolescence qui m' a parue moins intéressante que la suite, probablement parce qu'elle centrée totalement sur Cyril et sa sexualité et sa difficulté à la vivre "normalement".
Après le livre s'ouvre vers d'autres personnages, d'autres horizons et il prend toute son ampleur.
Une très belle saga, sans pour autant être un coup de coeur, avec une mention spéciale pour les personnages secondaires qui amènent un peu d'humour et de légereté dans toute cette brutalité.
Commenter  J’apprécie          142
Ce gros livre de 587 pages nous raconte les 70 ans de la vie de Cyril. Il est divisé en trois grands chapitres.

I - La Honte : Cyril nait en 1945 à Dublin. Sa mère Catherine a 16 ans. Célibataire et enceinte elle est chassée de Goleen par le curé et ses parents. Pour permettre à son enfant un meilleur avenir Catherine l'abandonne dès sa naissance. Il sera adopté par les Avery. Si sur le plan matériel il ne manquera de rien, ce ne sera pas le cas sur le plan affectif. Très jeune il sympathisera avec Julian, fils de l'avocat de son père adoptif. Ils se suivront durant toute leurs études. Cyril se rend compte rapidement que Julian est plus qu'un ami, il en est amoureux. Il se sent différent des autres garçons.
Être homosexuel en Irlande dans cette deuxième partie du vingtième siècle n'est pas une situation facile.
A 15 ans alors qu' il se confie à un prêtre lors d'une confession, le prêtre fait une attaque et meurt. Quelques années plus tard il consulte un médecin qui lui répond "qu'il ne peut pas être homosexuel puisqu'il n'y a pas d'homosexuel en Irlande".
Sa vie sexuelle est difficile, il doit se contenter de rapports rapides et clandestins la nuit en évitant d'être repéré par les Gardai.
Ne pouvant pas annuler son mariage avec Alice, il quitte l'Irlande.

II - Exil : trentenaire il vit a Amsterdam avec Bastiaan, un jeune médecin. Ils recueilleront Ignac,un jeune Slovène que son père prostituait. Tous les trois s'installent à New York où Bastiaan se spécialisera dans le traitement du sida. Quant à Cyril il sera bénévole à l'hôpital.

III - Paix : Pour Cyril, de retour en Irlande, les mauvais souvenirs s'estomperont et ses relations avec les autres se pacifieront.

En nous racontant la vie de Cyril l'auteur aborde de nombreuses questions avec sérieux mais aussi avec beaucoup d'humour, tout particulièrement dans les nombreux dialogues. (j'ai apprécié particulièrement celui à la maternité le jour de Noël) .

Sont traités les questions de l'emprise de l'église catholique sur la vie des hommes et des femmes, des jeunes femmes célibataires enceintes, de l'abandon et l'adoption d'enfants, de l'homosexualité non seulement lorsqu'elle est interdite mais aussi lorsqu'elle est victime de l'homophobie et de sa violence. Également traité le sida qui notamment au début de l'épidémie était lié, dans l'esprit de beaucoup, aux homosexuels considérés comme responsables. A ce sujet j'ose espérer que la scène du restaurant (P. 377 à 381) est seulement sortie de l'imagination de l'auteur et qu'elle n'a pas eu lieu en réalité.
Les nombreux protagonistes qui croisent la vie de Cyril sont bien caractérisés.

En conclusion, j'ai beaucoup apprécié ce roman avec deux petites réserves. le chapitre I m'a paru un peu lent dans la narration, avec des répétitions et les coïncidences de retrouvailles un peu irréelles.
Commenter  J’apprécie          140
Après « Il n'est de pire aveugle », marquante et mémorable plongée dans l'Irlande de l'éminent John Boyne, j'ai voulu poursuivre mon exploration de cet auteur avec ce gros pavé de plus 860 pages ! Les fureurs invisibles du coeur couvrent le destin d'un jeune irlandais, homosexuel, né à la fin de la deuxième guerre mondiale, jusqu'en 2015 où s'achève le récit.
Né d'une jeune irlandaise bannie de son village en raison d'une grossesse hors mariage, le bébé Cyril est adopté par une famille aisée de Dublin dans laquelle il grandit sans réel amour ni éducation, un peu comme une herbe folle. Carences affectives, désintérêt de ses parents adoptifs excentriques, font de lui un adolescent fragile, sensible et peu affirmé, d'autant qu'une orientation sexuelle envahissante et déstabilisante le condamne à la dissimulation.
N'ayant personne à qui se confier, Cyril s'enferme dans le non-dit et les mensonges, sombrant dans une quête homosexuelle effrénée, multipliant les expériences sordides et sans lendemain, ainsi que les mises en danger, dans un pays profondément rétrograde où l'homosexualité est un délit qui entraîne arrestation, maltraitance et rejet.
L'auteur s'appesantit très longuement sur cette partie où Cyril est en pleine dérive, incapable d'assumer son identité et ses choix affectifs, (particulièrement durant sa liaison avec Mary-Margaret), donnant d'ailleurs de lui une image peu reluisante, malsaine, avec de nombreux passages centrés sur ses pulsions sexuelles, les rencontres plus ou moins sordides, les échanges ambigus. Et même si la lourdeur du préjugé social lui sert de circonstances atténuantes, j'ai eu du mal à m'attacher au personnage principal dont on ne sait finalement pas grand chose hormis qu'il est homo et qu'il fait semblant d'être hétéro.
En raison de la quête identitaire obsessionnelle du héro à la limite de la perversion, doublée d'une forme de vacuité intellectuelle elle-même proche de la névrose, (du moins de ce que nous en laisse percevoir l'auteur), le roman a failli me tomber des mains!

Par bonheur, je me suis accrochée et dès la partie II, intitulée « L'exil », où l'on retrouve Cyril dans les années 80 conservateur du musée Ann Franck à Amsterdam, j'ai repris goût au récit. Les circonstances de sa rencontre avec Bastiaan, son futur compagnon, ont incontestablement ré-ouvert la narration et relancé l'intérêt. A travers l'histoire d'amour de Cyril qui connait enfin le bonheur et la paix intérieure, on perçoit le drame qu'a pu être sa jeunesse dans un pays répressif et intolérant auquel s'ajoute le malheur de vivre les années SIDA, dont il est question lorsque le couple quitte Amsterdam pour NY où Adriaan, médecin et chercheur, travaille sur la maladie qui est en train d'y faire des ravages.
La fin du roman nous offre un texte beaucoup plus fluide au service d'une narration plus enlevée, plus riche en rebondissements et en événements notables…

J'ai finalement beaucoup apprécié cette lecture. le tableau que dresse John Boyne de son Irlande natale, conservatiste, étriquée, puritaine et rétrograde, mais qui malgré tout a évolué au tournant du 21e siècle est assez passionnant. L'auteur réussit à faire passer un vrai message qui, tout en subtilité et en finesse, donne de l'homosexualité une image infiniment humaine, respectable, respectueuse aussi, même si je regrette personnellement que la psychologie hors sexualité de Cyril n'ait pas été aussi fouillée que je l'aurais souhaité (Quid de ses goûts, de ses centres d'intérêt, et de sa profession...).
Je pense enfin que ce roman aurait gagné à être allégé d'une bonne centaine de pages faites de redites et de situations sans grands reliefs, dans la partie qui concerne l'adolescence et l'entrée dans l'âge adulte du héros.
Malgré ces quelques restrictions, j'en conseille vivement la lecture, pour tout le reste.
Commenter  J’apprécie          133
Quel souffle ! Quel voyage ! Que c'est bon d'être embarqué ainsi dans un grand roman, dans une histoire où l'on tremble, rit, pleure, s'exclame, s'indigne auprès des personnages. Voilà une grande saga familiale et historique au sens noble du terme. L'auteur nous dévoile une grande fresque brossant un état social où l'on traverse la deuxième partie du 20ème siècle et découvre le frémissement du 21ème en Irlande. Abus de la religion, pouvoir politique, liens filiaux, place de la femme, homosexualité, gestion de la crise sanitaire autour du Sida, expression de soi se jouent autour de ce qui fait famille, de ce qui noue et dénoue les amitiés. Entre être soi et entretien des codes sociétaux, la dualité mentale n'est pas loin. le roman déroule ses 800 et quelques pages sans être jugeant, dévoilant des personnages poignants, justes d'humanité. Je ne peux que recommander à tout lecteur de venir à la rencontre de Cyril, Catherine, Jullian, Alice et tous les autres. J'ai adoré.
Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (2329) Voir plus



Quiz Voir plus

Le garçon en pyjama rayé.

La soeur de Bruno est...

' Une source d'ennuis '
' Le bazar continu '
' Un cas désespéré '

6 questions
92 lecteurs ont répondu
Thème : Le garçon en pyjama rayé de John BoyneCréer un quiz sur ce livre

{* *}