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EAN : 9782352874850
600 pages
Archipoche (15/05/2013)
3.77/5   188 notes
Résumé :
Lucy Snowe, une jeune Anglaise qui se destine à l'enseignement, embarque un jour pour la sombre Villette, capitale du royaume de Labassecour. Sans connaître un mot de français, elle échoue dans un pensionnat de jeunes filles tenu par l'étrange Mrs Beck, qui l'engage comme institutrice.

Plongée dans cet univers inconnu, en butte aux colères de M. Paul, le professeur d'arithmétique, Lucy peine à trouver sa place. Déracinée, mais rebelle et orgueilleuse,... >Voir plus
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Solitude, désespoir mais aussi rêves et espoir sont au coeur de Villette.
Ce roman sombre peut sembler contenir quelques longueurs mais il est aussi d'une grande richesse. Certains choix narratifs, certaines zones d'ombre dans l'histoire de Lucy Snowe sont déconcertants.

Lucy Snowe, lumière en latin et neige en anglais, habite au début de Villette chez sa marraine à Bretton. Elle n'a que quatorze ans et on ne sait pas pourquoi elle est là ni qui sont ses parents. Elle rencontre Graham Bretton, le fils de sa marraine, charmant garçon, qui n'a pas vraiment remarqué son existence, pas plus que celle de Paulina, une petite fille qui pourtant n'a d'yeux que pour lui.
Paulina est venue elle aussi passer quelque temps à Bretton en attendant que son cher père se remette du cruel deuil qui le frappe, la perte de son épouse adorée.

Puis le lecteur retrouve Lucy quelques années plus tard alors qu'elle a désormais vingt-trois ans. Elle est seule au monde et semble avoir tout perdu, si ce n'est quelques économies qui vont lui permettre d'entreprendre un long voyage jusqu'à Villette, où elle espère que le destin lui offrira la possibilité d'un nouveau départ. le lecteur devine qu'elle a traversé de rudes épreuves, probablement la mort et la ruine de ses parents, mais ce n'est pas dit, l'imagination et les sous-entendus, les métaphores, permettent de combler ce vide, ces non-dits, de supposer ce qui a bien pu se passer.

Ce qui m'a semblé déconcertant est aussi ce qui fait la richesse du roman, lui donne son caractère énigmatique. Lucy est le symbole de la cruauté du destin et de l'existence qui n'épargne pas certaines personnes alors que d'autres ont la chance de connaître joie et bonheur ou d'être indifférentes au malheur qui ne les atteint jamais dans leur joie de vivre et bonne humeur.

Lucy ne se plaint jamais, à qui pourrait-elle se plaindre ? Ses anciens amis, comme sa marraine de Bretton, ne se souviennent plus d'elle. Digne, réservée, courageuse, hautaine car elle veut être respectée et non méprisée, elle veut être indépendante, gagner sa vie, d'où ce long voyage qui va lui permettre de devenir institutrice d'anglais dans une école tenue par Mme Beck, une catholique jésuite alors que Lucy est protestante.

Ce roman n'est pas que l'histoire classique d'une jeune fille à marier, que ce soit avec le beau John Graham Bretton ou avec le rugueux Paul Emmanuel, le professeur de littérature, qui dissimule un coeur d'or. Lucy Snowe représente toutes les personnes qui sont seules et aimeraient connaître la joie d'être aimées, d'avoir un peu de compagnie voire une famille mais n'osent pas le dire car elles veulent paraître fortes et indépendantes, rester dignes dans l'épreuve et garder pour elles les secrets de leur coeur.

La finesse de l'analyse psychologique est remarquable, le ton souvent mordant, caustique, en particulier lorsque Lucy s'attaque aux différences entre catholiques et protestants. Pour Mme Beck, la directrice jésuite, ne pas aller à la messe tous les dimanches est un crime passible de la condamnation à l'enfer pour l'éternité, alors que fouiller dans les affaires des élèves et mentir n'est pas du tout mal. Lucy reconnaît l'habileté et la ruse de la directrice mais désapprouve son hypocrisie, la tendance à la superstition.

Lucy est un esprit rationnel, elle veut être libre, lire et réfléchir par elle-même. En son âme et conscience, elle sait où se situe le bien et le mal et sa relation avec Dieu, elle n'a pas besoin d'un directeur de conscience et des mensonges des « papistes », comme elle appelle les catholiques, pour maintenir le peuple dans une foi qui ne fait appel qu'à la superstition et jamais à la réflexion et au libre-arbitre. Même si elle refuse de se convertir au catholicisme, elle reconnaît que certains catholiques, comme M. Paul Emmanuel, sont des gens bien.

Derrière Lucy Snowe qui raconte à la première personne se profile Charlotte Brontë, romancière talentueuse mais aussi brillante intellectuelle protestante que la vie n'a pas épargnée. Villette est son dernier roman et elle avait déjà perdu ses soeurs et son frère. le drame qu'a connu Lucy n'est pas évoqué mais il m'a semblé évident que la question centrale après une horrible épreuve est plutôt : comment faire face à l'avenir plutôt que ressasser le passé? C'est ce que s'efforce de faire Lucy. Mais la vie se termine-t-elle aussi bien que les romans ?

C'est la question qui paraît tarauder Charlotte Brontë dans le dernier chapitre : Finis.
« Arrêtons-nous immédiatement ! Nous en avons dit assez. Pourquoi troubler un coeur confiant et tendre ? Pourquoi abandonner des rêves pleins d'espoir ? »
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Il ne se passe pas grand chose à Villette et dans la vie de Lucy Snowe... et pourtant que de richesses dans ce récit ! Il faudra sans conteste que j'y revienne pour approfondir !

Il semblerait que Charlotte Brontë se soit inspirée de sa propre expérience de jeune fille financièrement démunie mais instruite, obligée d'enseigner dans un pensionnat belge, pour écrire ce récit. Ses descriptions, tant des méthodes d'éducation que des crises de désespoir et de solitude, sont en effet criantes de vérité et de fait réellement poignantes.

Pourtant, ce qui m'a le plus intéressée et fait réfléchir est cette affirmation au détour d'un paragraphe que certains sont faits, presque programmés, pour être heureux et d'autres pas. Si cela peut sembler évident au temps des Brontë et des injustices entre hommes et femmes ou riches et pauvres, est-ce encore le cas aujourd'hui ? Je crois que oui, qu'il existe encore aujourd'hui des Paulina, des Lucy Snowe et des Docteurs John aujourd'hui et j'avoue que ça me dérange. de même que la fin de l'histoire m'a dérangée...

Mais arrêtons là ce qui m'a dérangée, car ma lecture a été bien plus passionnante que dérangeante. L'étude des caractères et des moeurs m'a semblé parfaitement réussie, de l'amitié papillonnante de certains aux coquetteries pas bien méchantes d'autres, en passant par les petits ridicules ou les excès d'un amour sincère. Surtout, la sèche et puritaine héroïne est attachante par sa droiture, son besoin de chaleur humaine et sa bienveillance.

Challenge Pavés 21/xx et challenge XIX 5/xx
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L'écriture magique des Brontë...Elles étaient trois, elles auraient pu nous inonder de romans...Mais voilà la tuberculose a rendu le trésor rare et précieux...Six textes à lire et relire.
Villette est un des moins connus en France, mais, pour certains auteurs dont Virginia Woolf, c'est le plus accompli de Charlotte. Plus que Jane Eyre. Et c'est vrai que la narratrice s'analyse, se fouille et se met à l'epreuve dans un grand cri de rage contenue qui met la lectrice à l'épreuve. Lucy Snow est Charlotte sans masque, épurée, revenant sur les grandes aventures de sa vie hors du Yorkshire, seule, intensément seule après la mort des siens ( suggérée et non évoquée dans le roman). Lucy doit avancer avec le peu qui lui a été donné, ni beauté ni argent ni nom, juste sa volonté intraitable et le don d'enseigner. le don de se faire des amis, aussi. Elle avance en aveugle d'Angleterre au royaume de Labassecour, la Belgique, où se jouera son destin. Engagée dans un pensionnat, elle retrouve des amis d'autrefois et se lie avec quelques uns de ceux qui l entourent, dont l'étrange, colérique et charmant M. Paul Emmanuel, mélange de Rochester et de son grand amour réel Constantin Héger.
L'ambiance est comme d'habitude sombre, gothique. Lucy frôle la folie et son imagination extraordinaire nous offre des scènes quasi hallucinatoires, mêlées de réflexions psychologiques poussées sur tous les personnages. Quand Charlotte lâche la bride à ses grands cris de fureur et d'angoisse, elle est d'une puissance redoutable, comme sa soeur Emily. Où peut-on trouver ailleurs des écrivains et ecrivaines de cette envergure ? Je n oublie pas Anne et son génial " La locataire de Wildfeld Hall"...Je cherche, je cherche...damnée tuberculose !
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Que c'est dur, d'écrire la chronique d'un livre qu'on n'a pas aimé, d'une auteure qu'on a par ailleurs adorée… C'est pourtant bien ce qui se passe avec Villette.

Lucy Snowe, jeune femme anglaise, n'a ni famille, ni argent. Elle doit subvenir à ses besoins et sur un coup de tête, quitte l'Angleterre pour le continent, le Royaume de Labassecour pour être précis (la Belgique déguisée), et pour être plus précis encore, pour Villette, la capitale (Bruxelles donc).

Les romans des soeurs Brontë m'enthousiasment généralement beaucoup. Si vous tapez « Brontë » dans la barre de recherche du blog, vous trouverez plusieurs de mes chroniques sur leurs romans. Mais là, ça a vraiment été difficile. Déjà parce que Villette est un pavé. Donc quand, au bout de cent pages, je n'aimais déjà pas beaucoup, je me sentais un peu découragée d'en avoir encore six cents à lire… Tout est long et lent dans ce livre. L'intrigue n'est pas très présente, la plupart du temps on se contente de lire une succession de petits évènements de la vie dans la pension de Mme Beck et les pensées (souvent inintéressantes, j'en suis désolée) que cela inspire à Lucy, qui est la narratrice.

Cette fille est tellement fade. Alors que son caractère effacé, sa soi-disant timidité aurait pu me la rendre sympathique, sa haute opinion d'elle-même, qu'elle se défend d'avoir mais qui transparaît dans chacun des jugements qu'elle porte sur les autres, son étroitesse d'esprit, sa rigidité, sa fierté, sa passivité, et tant d'autres choses encore, me l'ont rendue absolument insupportable. J'en suis presque venue à la détester. Tous les défauts de Charlotte Brontë transparaissent dans cette « héroïne », avec en bonne place son orgueil démesuré. Jane Eyre n'est pas parfaite non plus et peut se montrer très dure envers les autres également, mais ce n'est rien en comparaison de cette pimbêche de Lucy, certaine de détenir les clés de compréhension de l'univers. Elle passe une bonne parti du roman à se plaindre de sa situation mais elle ne fait rien, elle attend que les choses passent et se fassent sans elle. On ne sait quasiment rien de son passé (on assiste à une petite période de sa vie lorsqu'elle est adolescente puis on la retrouve directement dans la vingtaine, quand elle cherche un moyen de gagner sa vie, sans explication sur ce qui s'est passé entre-temps, ça m'énerve !), ce qui a contribué à m'empêcher de m'attacher à elle. J'ai également détesté son côté religieux, qui se double d'une forte intolérance à l'égard des croyances et des rites des autres. Il paraît que Charlotte Brontë a beaucoup souffert, lors de son voyage en Belgique, de se trouver entourée de catholiques, et c'est ce qu'elle transpose ici, mais franchement je m'en contrefiche. Je n'ai rien contre le fait de critiquer intelligemment une religion (bien au contraire…), mais s'y opposer systématiquement par principe, simplement parce qu'on en suit une autre, c'est pile poil le genre de choses qui me fait sortir de mes gonds. Donc les réflexions pseudo-philosophico-religieuses de Lucy, très peu pour moi.

Les autres personnages ne m'ont pas beaucoup plus emballée. Pourtant, je reconnais qu'ils sont très développés, tout en nuances. Rien n'est noir ni blanc, et Lucy reconnaît les qualités et défauts de chacun, mais d'une façon si moralisatrice… Elle ne note que ce qui lui apparaît bon ou mauvais. On ne voit donc les autres personnages qu'à travers le prisme de cette jeune femme « coincée », pour employer une expression moderne. J'ai néanmoins bien aimé Mme Bretton et Mme Marchmont (qu'on ne voit qu'un chapitre). Les deux principales figures masculines m'ont laissée froide, et Lucy qui fait la girouette tant qu'elle ne sait pas s'ils peuvent l'aimer, ne me les a pas rendus plus sympathiques. Ils ne sont pas non plus crédibles en tant qu'êtres humains, notamment parce que Lucy passe d'un excès à l'autre dans l'opinion qu'elle a d'eux.

J'ai été presque choquée des nombreux passages, quasiment insultants, et certainement pleins de mépris, pour tout ce qui n'est pas anglais. À quelques exceptions près (on aura bien compris que Charlotte Brontë haïssait les pensionnats anglais, à juste titre après ce qu'elle y a vécu), l'Angleterre, et surtout les Anglais et les Anglaises, surpassent le monde entier. On peut être patriote et aimer son pays sans avoir besoin de dire que tous les autres ne valent pas un crottin de cheval. Il suffit de voir comment elle a renommé la Belgique… « Labassecour »… Elle a donné le titre de « Dindonneau » à l'héritier du couple royal aussi. Charmant, n'est-ce pas ? C'est majoritairement la Belgique qui s'en prend plein la tête vu que c'est là que se déroule la majeure partie du roman, mais Charlotte Brontë, à travers Lucy Snowe, n'épargne pas non plus la France ou l'Espagne, lorsqu'elle a l'occasion de glisser une pique ou deux. Je n'ai pas arrêté de penser : puisque le mode de vie et la personnalité des continentaux lui déplaisent tant, pourquoi ne retourne-t-elle pas en Angleterre ?

Sur l'histoire en elle-même, elle n'est développée réellement que dans la deuxième moitié. Les quelques péripéties m'ont paru souvent peu crédibles, alors que c'était bien dosé dans Jane Eyre. Par exemple, Lucy arrive à Villette, catastrophe sa malle n'est pas arrivée avec elle, elle est sans le sou dans une ville inconnu dont elle ne parle pas la langue, et pourtant dès le premier soir elle trouve un toit. Chapeau ! Et dire qu'en plus elle se plaint de sa malchance ! (Tout en insistant sur le fait que c'est Sa Volonté bien sûr, et que donc elle s'y plie avec joie… Pouah !) J'ai espéré tout au long du roman qu'au moins la fin me plairait, mais je suis dubitative. Déjà parce que je l'ai devinée dès l'un des premiers chapitres, et qu'une « péripétie » dans les derniers chapitres m'a confirmée ce qu'allait être la toute fin. Mais j'aurais au moins voulu de l'émotion, un peu de développement pour me faire compatir, quelque chose quoi ! Je veux dire, elle a écrit sept cents pages dont la majorité est creuse, et elle ne pouvait pas écrire plus de quatre pages et demi sur la conclusion ?!

Ai-je des choses positives à dire ? Oui, une, par rapport au style, très XIXème. Charlotte Brontë a puisé dans son expérience bruxelloise pour écrire ce roman. Lors de son deuxième séjour à Bruxelles, elle a vécu une période de grave dépression, qu'elle rend ici d'une manière qui m'a serré le coeur. Ses mots pour conter le désespoir, la solitude et la douleur étaient parfaits. Les descriptions, tant celles du temps, des lieux que des sentiments, sont aussi souvent très belles et très visuelles. Il est quand même dommage qu'il y ait si peur d'émotions positives dans ce roman. J'ai plutôt apprécié les passages avec un accent fantastique, Charlotte Brontë avait beaucoup de talent pour ça. J'aurais aimé qu'elle écrive quelques romans clairement fantastique, mais je crois qu'elle trouvait ça en-dessous d'elle, ce qui est bien dommage parce que de ce fait ces passages finissent par relever de la superstition.

Je ne peux pas dire que c'est un mauvais roman, parce que c'est magnifiquement écrit, manifestement très réfléchi et très important pour l'auteure, et que la souffrance qui y transparaît n'est pas à prendre à la légère, mais honnêtement quasiment rien ne m'a plu, et j'ai rarement eu tant de peine à venir à bout d'un roman, a fortiori d'un roman d'une des soeurs Brontë. Il me reste Shirley à lire, j'espère qu'il sera meilleur…
Lien : http://sans-grand-interet.co..
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C'est un très beau livre - peu connu, malheureusement - que j'ai dévoré.
Charlotte Brontë raconte ici la vie (à la première personne du singulier) de Lucy Snowe, étant obligée de rentrer dans un pensionnat à Villette, dans le royaume de Labassecour (La Belgique actuellement) où j'ai été transportée.
J'ai beaucoup apprécié les personnages que fréquente Lucy surtout Mr.Paul.
Je recommande ce livre à tous ceux qui aiment Charlotte Brontë mais assi les histoires d'amour...
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Citations et extraits (92) Voir plus Ajouter une citation
L’idée de la « justice humaine » s’étant présentée à mon esprit, il m’était possible de me mettre à la besogne. Je la voyais sous un aspect nouveau cette « justice humaine » : une vieille femme quelconque, les poings sur les hanches, vêtue de rouge. […] Et chaque fois que s’élevait un cri particulièrement perçant, la bonne femme s’emparait du tisonnier ou du petit balai servant pour les cendres et si le coupable était faible, malingre, elle l’écrasait tout bonnement et s’il était fort, plein de vie, violent, elle se contentait de le menacer, puis, plongeant la main dans les profondeurs de sa poche, elle lui lançait une poignée de dragées…
Tel était le croquis que je fis de la « justice humaine » et que je tendis à MM. Boissec et Rochemorte. M. Emmanuel l’avait déjà lu par-dessus mon épaule. Sans attendre aucun commentaire, je me levai, fis ma révérence, et me retirai.
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Je crois sincèrement que certains êtres privilégiés naissent et grandissent, vivent et meurent - guidés depuis le tendre berceau jusqu'au repos de la tombe - sans qu'aucun souffrance excessive ne figure dans le lot qui leur est attribué, sans qu'aucune obscurité tempétueuse n'enténèbre jamais leur périple. Et bien souvent ce ne sont pas là des créatures gâtées à l'excès et égoïstes, mais bien choisies par la nature ; harmonieuses et bonnes, des hommes et des femmes dont la charité répand partout la douceur divine.
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Si ce n'avait pas été lui qui me parlait ainsi, j'aurais cru qu'il se moquait de moi : cultiver le bonheur ! Que voulait dire cela ? Le bonheur n'est pas une pomme de terre que l'on plante dans du terreau et que l'on nourrit de fumier. Le bonheur ? C'est une glorieuse émanation qui nous vient du ciel, une rosée divine que par une belle nuit d'été, la fleur amarante et le fruit d'or du paradis laissent pleuvoir sur l'âme.
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C'est alors que, levant les yeux au ciel, j'y ai découvert un visage au milieu d'un cercle d'étoiles, dont la plus brillante déversait de la sympathie et du réconfort. Plus doux et meilleur que la raison humaine, un esprit descendait légèrement vers la terre, auréolé d'une atmosphère qu'il avait emprunté aux étés éternels; il apportait avec lui un parfum de ces fleurs qui jamais ne se fanent, une senteur d'arbres dont le fruit est la vie; il apportait avec lui les souffles purs du monde où tout est lumineux sans le concours du soleil. ce bon ange apaisa ma faim, il me sustenta de mets délicats et doux, que lui passaient des anges radieux, groupés autour de lui et occupés à recueillir leur moisson humide de rosée, dans la fraîcheur d'une aurore céleste. Avec tendresse, il m'a calmée et a séché mes larmes, qui roulaient comme s'écoule la vie même, avec bonté il a bercé ma cruelle fatigue, avec générosité il m'a permis de reprendre courage, d'espérer encore, alors que j'étais désespérée.
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Le silence est multiple et exprime bien des choses et nulle parole ne m'aurait satisfait davantage, que la présence silencieuse de M. Paul.
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« Jane Eyre » de Charlotte Brontë, c'est à lire en poche chez 10/18.
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