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Paul Bensimon (Éditeur scientifique)François Piquet (Éditeur scientifique)Michel Remy (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070113743
2096 pages
Gallimard (20/10/2005)
4.53/5   17 notes
Résumé :
Contient notamment des œuvres de Geoffrey Chaucer, Christopher Marlowe, William Shakespeare, John Donne, Ben Jonson, John Milton, Jonathan Swift, Thomas Gray, William Blake, Walter Scott, Coleridge, Byron, Shelley, John Keats, Elizabeth Barrett et Robert Browning, Emily Brontë, Coventry Patmore, George Meredith, Swinburne, Thomas Hardy, Hopkins, Oscar Wilde, Rudyard Kipling, W. B. Yeats, T. S. Eliot, W. H. Auden, Dylan Thomas, Ted Hughes et Seamus Heaney

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Présentation de la Pléiade
Le climat d'outre-Manche – le fait a été prouvé scientifiquement – est propice à la mélancolie, de la mélancolie sont nés les plus beaux poèmes. La poésie anglaise est donc l'une des plus belles qui soient. Les nombreux lecteurs anglophiles et/ou anglophones qui, tels les héros romantiques de Byron et de Shelley, se morfondaient en attendant ce volume ne manqueront pas de partager cette opinion. L'Anthologie bilingue de la poésie anglaise couvre treize siècles de création poétique : de Beowulf, l'épopée en anglo-saxon du VIIIe siècle, aux textes de Simon Armitage, né en 1963. Soixante-douze traducteurs se sont attelés à faire entendre la voix de cent quatre-vingt-douze auteurs anglais, écossais, gallois, irlandais, connus ou anonymes. Les illustres représentants du genre (Spenser, Donne, Milton, Blake, Wordsworth, Keats, Tennyson, Yeats, Eliot, Auden) voisinent avec des poètes encore inconnus du public français. Des poèmes des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles sont ainsi traduits pour la première fois. La production des cinquante dernières années, capitale à tous égards, est largement représentée. T. S. Eliot considérait son aîné W. B. Yeats comme l'un des rares poètes « dont l'histoire est l'histoire de leur temps et qui sont une partie de la conscience d'une époque qui ne saurait être comprise sans eux ». On pourrait aisément appliquer ces propos au florilège de poèmes recueillis ici, tant c'est l'histoire du Royaume-Uni qui y est donnée à lire en filigrane. Les mouvements poétiques font écho aux bouleversements culturels, politiques, sociaux que la Grande-Bretagne a vécus au fil du temps. Avec la poésie contemporaine, cette caractéristique s'amplifie et s'étend à l'histoire de l'humanité : telle la chronologie d'un livre d'histoire, les poèmes sélectionnés témoignent des grands traumatismes du XXe siècle : les deux conflits mondiaux (avec le phénomène, typiquement britannique, des « War Poets »), le chômage, la misère sociale et sentimentale. Et les sentiments, justement ? On voit généralement en eux la première source d'inspiration poétique. Les poètes, tout réceptifs qu'ils sont aux soubresauts du monde, seraient encore plus sensibles aux fluctuations de leur psyché ou de leur coeur... L'amour, platonique ou sensuel, qui infuse bon nombre des textes du corpus, serait-il donc – plutôt que la pluie ou le brouillard – la véritable muse des poètes anglais ? Le lecteur jugera sur pièces.
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Ce que j'aime avec les éditions La Pléiade, c'est qu'on sait ce qu'on a. Si la couverture vous dit que vous tenez entre les mains une anthologie bilingue de la poésie anglaise, vous savez que vous aurez une anthologie complète qui couvrira toute l'histoire de la poésie anglaise, avec en prime le charme si particulier d'un livre de la Pléiade.

Au niveau du contenu, on est gâté, évidemment. Des poèmes anglo-saxons épiques, laissés dans leur version originale, on traverse toute L Histoire pour finir au XXIème siècle. le nombre de poètes présent est faramineux, et les poèmes choisis représentent leurs auteurs à merveille. Après, certains comme Shakespeare ou Wordsworth sont plus gâtés que d'autres, mais que voulez-vous, c'est ça, d'être une star...

L'introduction du livre est bien agréable elle aussi. C'est un résumé de l'histoire de la poésie anglaise, peut-être rendue un peu difficile par les nombreuse références et termes utilisés, mais le tout passe bien. En fin de livre: une courte biographie de chaque auteur, placées là plutôt que dans le coeur du livre pour éviter de chambouler l'agencement des pages bilingues. Courtes, ces biographies n'en restent pas moins importantes pour comprendre les auteurs.

Cette anthologie étant vendu à un prix élevé -entre 80 et 120 euros-, je conseillerais d'essayer d'abord de l'emprunter dans une bibliothèque / médiathèque et de la feuilleter avant de décider si vous la voulez dans votre bibliothèque. Si oui, vous serez ravis de constater qu'elle y brillera de mille feux et que tous vos invités vous regarderont soudainement avec un regard plein de respect pour vous, qui avez, pensent t-ils, lu et dompté ce mastodonte littéraire comme on dompterait un éléphant sauvage. C'est alors que vous sentirez une sueur froide vous coulez dans le dos: en vérité, vous ne l'avez pas lu, seulement feuilleté à la va-vite, quelques pages par-là, quelques pages par-ci, vous n'avez lu que les auteurs que vous connaissez ! Mais n'en ayez pas honte: plus de 1000 pages de poésie bilingue, ça ne s'engloutit pas comme un J.K. Rowling.
Cette anthologie, c'est un plat de luxe, très raffiné. Il peut vite vous gaver, mais si vous l'abordez par petites bouchées, en prenant votre temps et en savourant ces vers et rimes, vous vous rendrez vite compte de deux choses: 1) les anglais vachement fortiches en poésie 2) Vous n'avez jamais dépensé de l'argent plus intelligemment qu'en achetant cette anthologie !
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Citations et extraits (71) Voir plus Ajouter une citation
À PARIS AVEC TOI

Ne me parle pas d'amour. J'en ai eu les oreilles rebattues
Et les pleurs affluent quand j'ai vidé un verre ou deux.
Je suis dans tes propos un blessé.
Je suis un otage. Je suis un naufragé.
Mais je suis à Paris avec toi.

Oui, je suis furieux de la façon dont j'ai été embobiné
Et j'accepte mal le pétrin dont j'ai dû me sortir.
J'admets que je suis sous le coup d'un échec en amour
Et peu m'importe de savoir quel va être notre cours.
Je suis à Paris avec toi.

Cela t'ennuierait si nous n'allions pas au Louvre,
Si on se foutait de cette foutue Notre-Dame,
Si on laissait tomber les Champs-Élysées
Pour rester ici dans cette miteuse
Vieille chambre d'hôtel
À faire ceci et cela
Pour telle et telle raison
À apprendre qui tu es,
À apprendre ce que je suis.

Ne me parle pas d'amour. Parlons de Paris,
Ce petit bout de Paris sous nos yeux.
Il y a une fissure au travers du plafond
Et les murs des l'hôtel se craquèlent
Et je suis à Paris avec toi.

Ne me parle pas d'amour. Parlons de Paris.
Je suis à Paris avec ton moindre geste.
Je suis à Paris avec tes yeux, ta bouche,
Je suis à Paris avec...toute ta zone sud.
Est-ce que cela te gêne ?
Je suis à Paris avec toi.


IN PARIS WITH YOU
Don't talk to me of love. I've had an earful
And I get tearful when I've downed a drink or two.
I'm one of your talking wounded.
I'm a hostage. I'm maroonded.
But I'm in Paris with you.

Yes I'm angry at the way I've been bamboozled
And resentful at the mess I've been through.
I admit I'm on the rebound
And I don't care where are we bound.
I'm in Paris with you.

Do you mind if we do not go to the Louvre
If we say sod off to sodding Notre Dame,
If we skip the Champs Elysées
And remain here in this sleazy

Old hotel room
Doing this and that
To what and whom
Learning who you are,
Learning what I am.

Don't talk to me of love. Let's talk of Paris,
The little bit of Paris in our view.
There's that crack across the ceiling
And the hotel walls are peeling
And I'm in Paris with you.

Don't talk to me of love. Let's talk of Paris.
I'm in Paris with the slightest thing you do.
I'm in Paris with your eyes, your mouth,
I'm in Paris with... all points south.
Am I embarrassing you?
I'm in Paris with you.


JAMES FENTON
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La force qui pousse la fleur…


Extrait 2

La main qui fait tourbillonner les eaux dans la mare
Trouble le sable mouvant, qui enchaine le souffle du vent
Gonfle la voile de mon linceul.
Et je suis muet pour dire le pendu
Et le ciment que le bourreau fait de ma glaise.

Les lèvres du temps sucent la tête de la fontaine comme des
  sangsues ;
L’amour goutte à goutte se rassemble, mais le sang épandu
Apaisera son mal.
Et je suis muet pour dire la saison du vent
Et le ciel que le temps tisse autour des étoiles.

Et je suis muet pour dire la tombe de l’amant
Et le ver tout pareil qui se tortille et rampe vers ma couche.


//Dylan Thomas (1914 – 1953)
(Traduit de l’anglais par Hélène Bokanowski)
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Jock de Hazeldean
  
  
  
  
« Au bord des flots pourquoi pleurer, demoiselle ?
  Au bord des flots pourquoi pleurer ?
Je te marierai à mon plus jeune fils
  Et tu seras son épousée ;
Et tu seras son épousée, demoiselle,
  Si avenante à regarder » -
Mais hélas ! ses larmes coulent en abondance
  Pour Jock de Hazeldean.

« Mets un terme à ce chagrin obstiné,
  Sèche cette joue si pâle ;
Le jeune Frank est chef d’Errington
  Et seigneur de Langley Dale ;
Son pas est premier dans la danse
  Son épée vive à la bataille. » -
Mais hélas ! ses larmes coulent en abondance
  Pour Jock de Hazeldean.

« De chaîne d’or tu ne manqueras point,
  Ni de lien pour nouer tes cheveux ;
Ni de chien nerveux de faucon expert,
  Ni de frais et charmant palefroi ;
Et toi, première de toutes sur ton cheval
  Seras notre reine de la forêt » -
Mais hélas ! ses larmes coulent en abondance
  Pour Jock de Hazeldean.

« Au matin l’église était toute ornée,
  Les flambeaux brillaient d’un bel éclat ;
Prêtre et marié attendaient la mariée,
  Et dame et chevalier sont là.
Ils l’ont cherchée par bosquets et manoirs ;
  Point de demoiselle à l’horizon !
Elle a franchi la Frontière et est bien loin
  Avec Jock de Hazeldean.


// Walter Scott (1771 – 1832)

/ Traduit de l’anglais par Caire. Malroux
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Les cygnes sauvages à Coole
  
  
  
  
Les arbres, les voici dans leur beauté d’automne,
A travers bois les chemins sont secs,
Sous le crépuscule d’octobre les eaux
Reflètent un ciel tranquille ;
Sur les hautes eaux, passant entre les pierres
Vont les cygnes, cinquante et neuf.

Le dix-neuvième automne est descendu sur moi
Depuis que je les ai comptés pour la première fois ;
Je les vis, avant d’en avoir pu en finir le compte,
Qui s’élevaient soudain
Ils s’égayaient en tournoyant en grands cercles brisés
Sur leurs ailes tumultueuses.

J’ai contemplé ces créatures brillantes
Et maintenant mon cœur est douloureux.
Tout a changé depuis, qu’au crépuscule,
Pour la première fois, sur ce rivage,
A entendre le carillon de leurs ailes au-dessus de ma tête
Je marchais d’une marche plus légère.

Toujours sans se lasser, en couples d’amants,
Ils rament dans les froids,
Les complices courants, ou grimpent dans les airs ;
Leurs cœurs n’ont pas vieilli ;
Passions ou conquêtes, où qu’ils partent errer,
Leur font toujours escorte.

Mais maintenant ils glissent sur les eaux tranquilles,
Mystérieux et pleins de beauté ;
Parmi quels joncs feront-ils leur nid,
Sur la rive de quel lac, de quel étang
Raviront-ils d’autres yeux lorsque je m’éveillerai
Et trouverai, un jour, qu’ils se sont envolés ?


// William Butler Yeats Irlande (13/06/1865 –28/01/1939)

/ Traduit de l’anglais par Jean-Yves Masson
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L’abeille industrieuse n’a pas le temps d’être chagrine.


//William Blake (1757 – 1827), Proverbes de l’Enfer, Traduit de l’anglais par Pierre Leyris.
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Video de Bernard Brugière (1) Voir plusAjouter une vidéo

Anthologie bilingue de la poésieanglaise
Olivier BARROT présente l'ouvrage d'un collectif d'auteurs dont Bernard BRUGIERE"Anthologie bilingue de la poésieanglaise" assis à une table du café "Le Rostand" à Paris, dans le 4ème arrondissement. ITW de l'écrivain sur son oeuvre qui présente la particularité d'être en anglais sur un page avec tratduction en français en face à face
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