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EAN : 9782226229793
423 pages
Albin Michel (17/08/2011)
2.83/5   36 notes
Résumé :
Tony Pagoda, chanteur de charme, a traversé la scène d’une Italie florissante. De Naples à Capri, il a connu la gloire, l’argent, les femmes. Aussi, lorsque la scène évolue, il comprend que le moment est venu de changer de cap. À l’occasion d’une brève tournée au Brésil, il décide d’y rester. Mais après dix-huit ans d’un exil moite au fin fond de l’Amazonie, un puissant chef d’entreprise reconverti dans la politique lui offre un pont d’or pour qu’il se produise à no... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai lu sur ce roman des critiques très favorables et je les trouve exagérées. Mais c'est un roman foisonnant qui recèle des moments vraiment excellents. Tony Pagoda, crooner napolitain plus de toute première fraîcheur, traîne son ennui chronique malgré le succès. le succès, bon, c'est pas Sinatra non plus. Son couple en est à l'heure zéro, multicocaïné Tony ne rebondit plus guère, sex addict doucement en voie de garage, le latin lover sur le retour file un mauvais coton. Lire tout ça n'est pas le plus intéressant du livre. Mais Ils ont tous raison se sauve par une rage, une rage vacharde d'humour, une férocité qui apparaissait déjà chez le Sorrentino cinéaste de la grande bellezza, cette oeuvre protéiforme et commenfantée par Fellini et Moretti.

Tony Pagoda finit par jeter l'éponge et se retrouve au Brésil où il vivra dix-huit ans, en ce pays de démesure. Manaus, Amazonie, capitale mondilae du cfard mais alors du cafard XXL, du cafard de prestige, du cafard de très haute volée. Quand il raconte ses démêlés avec l'insecte géant, on le sent admiratif,le Tony. Et puis c'est un sacré conteur, le gars, une rencontre avec Sinatra qui tourne court entre deux plus qu'éméchés, une extraordinaire scène à l'opéra de la jungle, digne du Fitzcarraldo de Werner Herzog, une bagarre homérique dans un bouge d'une favela, le comble du snobisme pour un monstre sacré de l'art lyrique dont il fait la connaissance. Tout ça sur fond d'overdose tant sexe que drogue à tel point que j'ai un peu une overdose d'overdoses. Lassant.

Sur le plan littéraire quelques trouvailles "Un jour, on n'est plus que le lumignon de soi-même". Quelle clairvoyance. Tony s'égare parfois dans les confidences qu'il nous fait, sur sa famille et ses amis musiciens. Hilarantes les reamations entre un cousin vanact plus qu'obèse et bourré d'angoisses et son beau-frère magistrat proche du nabot et bourré, lui, de complexes. Paolo Sorrentino et sa créature Tony Pagoda ont de la famille à l'italienne une conception très partciuliète. Alors, vieux cinéphiles que nous sommes, on pense aux Monstres, à Affreux, sales et méchants, à ces films délicieux et arbitraires, géniaux et dérisoires, si proches malgré les Alpes qui n'ont jamais empêché chez moi une italianité qui revendique le droit, aussi, au mauvais goût, et un soupçon de misanthropie, moins cependant que dans l'extrait suivant:

"Tout ce que je ne supporte pas a un nom.(...) Je ne supporte pas les joueurs de billard, les indécis, les non-fumeurs, les imbéciles heureux qui te répondent "pas de souci", les snobinards qui pratiquent l'imparfait du subjonctif, ceux qui trouvent tout "craquant", "trop chou" ou "juste énorme", ceux qui répètent "c'est clair" pour mieux t'embrouiller (...), les fils à papa, les fils de famille, les enfants de la balle, les enfants des autres (...), les tragiques, les nonchalants, les insécures (...), les gagnants, les avares, les geignards et tous ceux qui lient facilement connaissance (...).Je ne supporte rien ni personne. Ni moi. Surtout pas moi. Je ne supporte qu'une chose.La nuance."

Quant à Tony Pagoda, finira-t-il par se laisser convaincre d'un retour au pays natal,ça le mènerait vers une Italie où les monstres et les histrions sont bien plus dangereux que ceux des films de Dino Risi? E pericoloso..., et ça, le Napolitain Paolo Sorrentino le sait mieux que quiconque.
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Sexe, drogue et variétoche. Ou les tribulations d'un chanteur napolitain cocaïnomane sur le retour.

Aux premières pages on peine à entrer dans ce monologue un peu cru. Pas envie de s'arrêter sur ce macho futile et décadent ou de subir encore sa gouaille rugueuse et son humour grinçant. Et puis on tient bon et l'histoire évolue, et le chanteur avec (à moins que ce soit le contraire). Et on finit par s'y attacher à ce Tony Pagoda qui égrène ses petits bouts d'existence dans un touchant mélange d'humour burlesque et de tendresse désabusée.

Avec des passages très drôles comme l'évocation de l'ami Alberto et ses compétences uniques en matière de baston, ou celle des cafards mutants de Manaus, c'est une histoire déjantée qui, entre hilarité et mélancolie, se laisse finalement parcourir avec jubilation.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Disons le tout net, ce livre vaut surtout par le style inimitable de l'auteur sans doute du reste un peu altéré par la nécessaire traduction.
L'histoire est on ne peut plus simple : il s'agit des avatars de Tony Pagoda, crooner italien émigré pour un temps à New York, qui reprend le fil de son activité de chanteur à grand succès en Italie, s'exile volontairement au Brésil pour une bonne raison dévoilée à la fin de l'oeuvre, juste avant son retour en Italie. Forcément on pense à la chanson de Delpech et au film avec Depardieu "Quand j'étais chanteur".
Le livre commence par une préface burlesque, une série de "tout ce que je ne supporte pas", liste à la Prévert dont on se doute qu'elle qui doit avoir une origine assez personnelle de la part du romancier. Son mérite : outre le côté comique, les choses sont posées.
Et puis, un peu à la façon d'un Garcia Marquez, d'une manière assez épique, mâtinée d'un soupçon de tragique comme chez John Irving, voilà exposée la vie de Tony Pagoda, depuis son enfance jusqu'à la fin de sa vie, exposée à la première personne. Autour de lui gravitent les femmes, toujours les femmes, la musique, les copains, la famille,la drogue, les autres.
L'exil brésilien est l'occasion de rencontres avec des personnages extravagants et sur le plan littéraire de descriptions apocalyptiques et simultanément comiques de la vie à Manaus.
La truculence, parfois rabelaisienne du propos est renforcée par un vrai don de l'auteur, celui de la métaphore, et il y en a des milliers dans ce livre : " c'est évident comme de la merde, on ne sollicite jamais en vain la bêtise des gens." ou encore " Je la regarde comme on regarde , une fois le capot soulevé, le moteur de la voiture qui vient de vous lâcher". "Elle se contorsionne, on dirait un navire de croisière qui manoeuvre dans le port".
On l'a compris le style est direct, brutal, parfois grossier. Il y a beaucoup de sexe, de cette violence contenue des pensées enfouies dans les consciences civilisées de nos existences. Sorrentino n'y va pas de main morte, il frappe, upercute, bouscule le lecteur. Oui cette lecture est dérangeante mais qu'elle est pleine de vie, de force, de cette énergie primaire des désabusés.
Au final, c'est un roman très original, surtout par le style de l'auteur, qui, il ne faut pas s'y méprendre sait aussi manier la richesse du vocabulaire : " "Comme nous avons choisi de le faire, à notre manière hiérophantique, obsidionale, ineffable... Je crois que je lirai avec grand plaisir la prochaine oeuvre de cet auteur.
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La déception est à l'image de ce que j'attendais de ce livre. Il commence assez mal d'ailleurs par un inventaire -à la Prévert a-t-on coutume de dire- de sept pages qui aurait pu être drôle, original mais qui est surtout un peu longuet, et qui résume d'ailleurs ce que je pense de l'ensemble de ce roman. Puis, entre en scène Tony Pagoda -dans tous les sens du terme, puisqu'il arrive dans le roman et qu'il se prépare, dans sa loge à monter sur scène pour un concert très particulier, devant du beau monde, des Italo-américains dont Franck Sinatra lui-même.
Seulement, le charme n'opère pas. L'écriture que l'on me promettait unique, originale l'est probablement, mais elle est surtout agaçante et parfois à la limite du mauvais goût et du roman de gare
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Nous voilà avec ce livre - dont certains critiques n'ont pas craint de comparer la langue à celle de Celine - aux prises sur plus 400 pages avec les souvenirs livrés "brut de décoffrage" d'un vieux crooner italien, napolitain et cocaïnomane. Si vous aimez les phrases enfilées comme elles viennent, les faux suspenses, les sentences (toutes en nuances !! ) sur les femmes, l'amour, le sexe (beaucoup le sexe), l'amitié (entre hommes évidemment), la mort, les cafards (énormes), les Brésiliennes... si vous aimez les personnages "truculents" auxquels on ne croit pas une seconde avec en toile de fond l'Italie des années 1970 à nos jours... ce livre est pour vous. Je vous le laisse volontiers.
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critiques presse (3)
Lexpress
10 novembre 2011
Avec Ils ont tous raison, une pochade dégoulinante de clichés, le cinéaste Paolo Sorrentino a troqué la caméra contre le stylo, mais il n'a hélas pas pris le temps de relire sa copie. Confondant petite musique et grosse caisse, il s'est contenté de nous infliger une pétarade où se télescopent apartés incongrus, digressions inconsistantes, éructations pseudo-céliniennes et images racoleuses.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
02 septembre 2011
Bref, un premier roman qui cingle et qui réveille. Et vous laisse "la bouche ouverte". Exactement ce que souhaitait son auteur.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Bibliobs
24 août 2011
Ça dépote.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Je parle de mon beau-frère là. Un mètre cinquante-six de stigmatisation. Des autres à son égard, bien sûr. Soixante-dix kilos. Trente-cinq pour le tronc et les cuisses, et les trente-cinq kilos restants pour une tête aussi grosse qu’une tortue des Galapagos. Le corps comme une grosse boîte de tomates pelées, la tête large comme un vieux Téléfunken. [...] Il a donc toujours été traité comme une merde. L’être humain ne pardonne pas le défaut physique. Et on parle de progrès. Et on attend le communisme. Alors que seul l’instinct parle, comme un ventriloque, il ne ment jamais, l’instinct, il ignore la démocratie. Il avance comme un mulet avec ses œillères et inutile de le raisonner, il ne connaît pas la raison. Il connaît juste le chemin. Jonché de sourires en coin sur le passage du mari de ma sœur.
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A présent, essayez d’imaginer que du quatrième étage un lave-linge vous arrive droit dessus. C’est ce qui me tombe sur la tronche, à moi, un lave-linge avec des doigts. Une baffe, à la vitesse d’une navette spatiale, qui me fait tourner la tête en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Mon élégante tempe ridée s’en va heurter un traité de droit rédigé en son temps par un brave copiste ottoman.
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Mais bon, comme disait mon père, tu as la vie devant toi. Dommage que tu ne sois pas capable de la comprendre, à dix-huit ans, cette phrase toute simple : « la vie devant soi ». Ton rapport au temps est déformé. [...] La sale vérité, c’est qu’au moment où tu comprends ce que ça voulait dire, avoir la vie devant soi, elle est déjà largement positionnée derrière.
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Depuis sa chaise longue, étudier les manœuvres d’approche des garçons autour des filles et des filles autour des garçons. Et là, je ricane, avec le sourire du déjà-vu. Indulgent et supérieur. Ils n’ont que le sexe dans la tête, ces mômes, et ils n’ont pas tort. Pourtant, à travers la gymnastique la plus populaire de l’histoire, ce qu’ils espèrent c’est tomber amoureux, être heureux, rire, ne plus se sentir seuls. C’est bouleversant, la masse d’espoir que les jeunes peuvent placer dans le sexe. Cette idée, souvent déçue, que c’est une panacée pour tous les mal-être, quand c’est juste de l’adrénaline qui pompe pendant sept minutes à trois mille tours et qui te fera peut-être oublier ton rhume pendant ces minutes-là, mais tout retombera, comme avant, voire légèrement pire, puisque tu n’as pas l’autonomie nécessaire pour remonter immédiatement sur le manège.
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Ces vieilles chansons que je gueulais encore en mimant la passion étaient vraiment vieilles. Comme le Colisée. Bonnes maintenant pour les Japonais, les seuls à donner satisfaction. Les seuls encore capables de s’étonner de tout. Vierges, les Japonais, on les croirait arrivés sur terre avant-hier.
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