La terre a été ravagée une dizaine d'années auparavant par une guerre impitoyable. Peu d'adultes ont survécu, cibles privilégiées des "mouettes", ces drones qui repèrent tout être humain capable de se reproduire et l'élimine aussitôt. Les rares survivants se terrent dans des cavernes irradiées crées par les impacts de bombes. La surface est le domaine des enfants et des machines. Les robots sont partout : les chars monstrueux qui peu à peu uniformisent le paysage, les stations cachées dans les nuages et les montagnes, les avions qui larguent des vivres, ceux qui tirent sur des cibles ennemies, les fausses églises piégées... Il n'y a plus que les machines pour continuer la guerre : elles sont programmées pour. Plus aucun humain n'est là pour leur donner des ordres, elles exécutent ceux d'un monde qui n'existent plus depuis longtemps.
Dans Rinocérox, nous suivons un groupe d'enfants qui erre sur la pleine désolée. Ils sont seulement trois à avoir plus de 12 ou treize ans, avec de très vagues souvenirs de la vie "avant la guerre", ou durant l'exode. Suzie est la plus âgée et sera bientôt la cible des "mouettes". le reste de la troupe est constituée par des tous petits qui parlent à peine un langage compréhensible. Enfants laissés à l'abandon, ils grossissent les rangs des tribus errantes. David fait ce qu'il peut pour que le groupe survive : trouver à boire, à manger, dormir dans un endroit où les chars ne les écraseront pas, tout est problématique. Plus d'animaux, plus de point d'eau sain, plus aucune végétation. Une terre dévastée que parcourent des survivants sans espoir, sans but.
Rinocérox est un roman cruel et désenchanté je ne m'attendais pas à la lueur d'espoir finale.
Je l'ai lu très vite, parce que je voulais à tout prix arriver au bout du calvaire de ces enfants. L'auteur ne fait pas dans le détail : la survie a un prix.
Ce roman m'a plu, je l'ai trouvé original, un peu tordu et sa lecture est facile. Il ne détrône pas mes préférés de Serge Brussolo (La Planète des Ouragans, Hurlemort, L'Epave), mais c'est un roman sympa si on aime le post-apocalyptique cynique.
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On savait parfaitement que certaines irradiations étaient mauvaises, qu’elles vous amincissaient l’épiderme au point que tous vos muscles, toutes vos veines, apparaissaient par transparence, comme au travers d’un papier calque. Dan avait croisé à plusieurs reprises des bandes de gosses qui, pour s’être attardés à jouer dans la chair faisandée d’un cumulus, étaient devenus de véritables planches d’anatomie ambulantes. C’était affreux, véritablement berk ! une tribu de petits écorchés rouge sang qui étalaient leurs tripes au grand jour. On voyait tout, les muscles, l’enchevêtrement des veines pulsatiles, les tendons jaunes et fibreux. Ils ne souffraient pas, leur peau était toujours là, mais elle était à présent aussi transparente qu’une pellicule de cellophane.
Oui, en fait, quand on y réfléchissait bien, c’était à cela que ressemblaient les enfants irradiés : à ces biftecks d’avant-guerre qu’on trouvait dans les bacs réfrigérés des supermarchés, ces lambeaux de viande humide bien serrés dans leur pellicule de plastique et flanqués du tampon fatidique : À consommer avant le…
ATG#94 : le Retour de Brussolo
Serge Brussolo fut l’un des premiers invités de l’ATG ! Pratiquement 7 ans plus tard, Serge écrit toujours d’excellents romans mais c’est pour une plongée dans un passé plus lointain qu’il est de retour : la Rome antique !
Misteur D, encadré par L.U.D.M.I. et Lord Ton Père, ont écouté religieusement le professeur Serge Brussolo qui nous a emporter vers les rives du Tibre.
J’espère que vous serez aussi passionnés que nous le fûmes et merci encore à Serge pour ce moment de pur bonheur !