J'ai mis presque 40 jours pour venir à bout de cet imposant ouvrage mais cela en valait nettement le coup !
C'est bien simple, cet essai, écrit par deux universitaires américains, explique, de manière claire et compréhensible par n'importe quel profane, l'histoire de l'humanité en s'intéressant à l'évolution des empires qui ont dominé l'immense espace eurasiatique.
Chapitre après chapitre, de manière chronologique, ils comparent les deux-trois empires qui occupaient alors cet espace, soulignant leurs similarités et leurs différences dans leurs stratégies de conquêtes, de gouvernement, d'assimilation des différents peuples, de libertés religieuses (tolérance ou sectarisme, religion d'état ou pas, monothéisme ou polythéisme...).
On débute ainsi au IIIe siècle avant J.C. avec l'empire romain pour l'Europe méditerranéenne et les différents empires chinois successifs des Qin et des Han pour la partie asiatique. Puis, de chapitre en chapitre, au fil des siècles, les empires se transforment, se heurtent entre eux, d'autres apparaissent avec leurs propres caractéristiques et modes de gouvernement. Tout cela donnant naissance à partir du XVIe siècle, au colonialisme, à l'esclavagisme, aux empires commerciaux transcontinentaux, au capitalisme, aux révolutions, puis à la décolonisation. Pour en arriver à la situation actuelle où quatre blocs sont en compétition : les Etats-Unis, l'Union Européenne, la Russie et la Chine.
Bref, pour moi, un ouvrage majeur, bien traduit, et dont je tenais à souligner qu'il est amplement agrémenté de photographies et surtout de cartes, qui, même si elles sont en noir et blanc, sont fortement appréciables pour illustrer le propos.
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Nos deux auteurs consacrent des pages captivantes à l’immense et dévastatrice conquête qui transforma le monde des empires au XIIe siècle.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
L’ouvrage de Cooper et Burbank retrace avec brio cette odyssée, transportant le lecteur de la steppe russe au cœur du Moyen-Orient, traversant les siècles et, surtout, remettant en cause bien des idées reçues.
Lire la critique sur le site : Liberation
Il emmena avec lui un interprète pour communiquer avec la cour de Chine - un juif, converti au christianisme, qui parlait arabe. Lorsque Colomb et son équipage accostèrent non pas en Chine mais sur une île des Caraïbes, les premiers mots adressés par un explorateur "européen" à une personne "américaine" furent prononcés dans la langue de l'islam.
Une de leurs ressources non négligeables fut le commerce d’êtres humains de la région – des captifs pris lors des guerres d’expansion de Charlemagne -, que l’on mettait alors dans les circuits bien établis du commerce esclavagiste pour les acheminer, via Venise et d’autres ports du Sud, vers le monde musulman, où ils servaient comme personnel politique, domestiques, et ouvriers agricoles.
Pour Staline, les soldats soviétiques rentrés au pays après la victoire représentaient eux aussi un danger. Ils avaient découvert que les habitants de l’Europe capitaliste possédaient des maisons et des biens d’un luxe inimaginable pour un Soviétique.
A la mort d’un chef [mongol], le cercle des prétendants incluait à la fois ses fils et ses frères, qui devaient alors se battre et négocier pour s’imposer. Si ce système ne favorisait pas l’amour fraternel – le fratricide était monnaie courante -, il reposait toutefois sur une hypothèse raisonnable. Celui qui devait diriger était non pas un fils qui se trouvait être l’aîné, mais celui qui, au sein de la famille élargie du chef, présentait les meilleures qualités de guerrier et de diplomate.
"Nous devons faire preuve contre les Sioux d’un implacable esprit de vengeance, et aller même jusqu’à les exterminer, hommes, femmes et enfants."
Général William Tecumseh Sherman, 1866