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EAN : 9782344012208
232 pages
Glénat (21/06/2017)
3.59/5   38 notes
Résumé :
(OUVRAGE RÉSERVÉ A UN PUBLIC AVERTI)

Jeune homme peu sûr de lui, Thomas est immédiatement séduit par la puissance physique et spirituelle de Fred. Avec ce nouvel amant, il se découvre, apprend de nouvelles choses sur sa sexualité. Mais il fait surtout la connaissance indirecte de celui qui fut son ex et modèle : Alex. Un être à la beauté surnaturelle, aussi lumineux physiquement que sombre psychiquement, dont le portrait orne les murs du loft de Fred ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'ai lu cette BD sur la bonne fois d'un avis et surtout sur le nom de Hubert attaché à bien d'autres histoires d'un tout autre genre, mais généralement apprécié. Et là, je dois dire qu'on bascule dans un univers bien différent. Bien que distribué dans une collection éclectique, le récit est carrément pour adulte et pas que pour les scènes de sexe ! Attendez-vous à du sale.

L'histoire est construite autour d'un couple, d'une relation. Thomas est séduit par Fred, Fred est conquis par Thomas. Et pourtant plane sur cette relation l'ombre d'Alex, l'ex de Thomas. Une ombre qui va planer sur la sexualité du couple, toujours poussée plus loin dans les rapports malsains.
Disons tout net que les scènes de culs entre hommes sont nombreuses, donc si vous n'arrivez pas à supporter ça : fuyez ! Pour les autres, le récit ne joue pas tant sur l'érotisme et le pornographique (on à largement de quoi se rincer l'oeil, hein, faut pas déconner) mais sur le côté malsain de cette relation toxique. Et pas que toxique pour Thomas, qui apparait en fait surtout comme l'artisan de tout les soucis. Complexé de ne pas être magnifique, voulant s'accaparer une place dans la vie de Fred et surtout prêt à aller jusqu'au bout, il est finalement le destructeur de toute leur histoire.
C'est une BD très originale sur le fond : la perversion d'un homme amenant son couple dans une spirale infernale, motivée par son appétit sexuel et ce qu'il s'invente d'une personne pourtant absente.

La BD joue sur les codes visuels, utilisant à merveille le noir et blanc, les ombres, les tableaux. Fred étant artiste, il parait assez évident d'utiliser son art et la façon dont la BD le retransmet (les cases représentant des tableaux changent de techniques) pour pouvoir évoquer des choses. Ainsi les fantasmes de Thomas vont se matérialiser sous des tableaux peints par Fred, des tableaux progressivement de plus en plus sombres et sanglants. J'ai adoré les visuels, à la fois très dynamique et érotiques dans les représentations, mais aussi glauque et sombre lorsqu'il le faut. Rien que pour ce magnifique coup de crayon, la BD vaut la peine d'être lue.
L'histoire ne plaira sans doute pas à tout le monde et je ne pense pas que ce soit le but. C'est une réflexion, une démonstration de ce qui peut nous pousser toujours plus avant dans les pratiques extrêmes et surtout l'engagement qu'on demande à l'autre. A ce titre, j'ai été touché par les mots de Fred, à la fin. Fred qui aura été poussé jusque dans des choses qu'il ne voulait plus vraiment faire.
Le seul bémol que je vois est l'ajout de l'amie de Thomas, assez anecdotique et dont les échanges ne rajoutent pas grand chose à l'ensemble. Il aurait fallu donner plus de consistance à cette étrange relation ou complètement la retirer, pour moi.

Bref, une excellente BD selon moi, chargée en sexe mais aussi en noirceur et en tourments, qui saura ravir les plus polissons mais fera sans doute réfléchir la plupart des lecteurs.
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Après plusieurs échecs amoureux, Thomas rencontre un jour l'homme de sa vie. Fred, « grand, fort, barbu… la quarantaine ». Une rencontre comme on n'en fait peu dans une vie. le couple prend l'habitude de se retrouver chez Fred. Son appartement est spacieux, confortable, agréable. Thomas s'étonne lui-même en s'entendant dire à sa meilleure amie qu'il croit bien tomber amoureux.
Leur relation s'installe tranquillement jusqu'au jour où Thomas commence à questionner Fred sur les photographies qui décorent son appartement. Dans toutes les pièces prônes des clichés d'un mystérieux jeune homme, dénudé, attaché la plupart du temps, des ecchymoses apparaissent sur certaines photos, des coupures, des marques de liens aux poignets. Fred lui explique qu'il s'agit d'Alex, son ex, avec qui il a eu une relation forte mais destructrice. Fred étant photographe, Alex lui a servi de modèle à plusieurs reprises.
Sur les photographies, Alex est beau, mystérieux, séduisant, troublant… Face à ce charisme, Thomas complexe rapidement. Pourquoi Fred s'intéresse à lui ? Que lui trouve-t-il ? Comparé à l'ex de son mec, Thomas est frêle, d'une beauté commune, insipide. Inconsciemment, Thomas va chercher à repousser ses limites et découvrir avec effroi que la brutalité est pour lui source d'excitation et de plaisir.



« La nuit mange le jour » est un album aussi fascinant que terrifiant. Hubert décrit le mécanisme de la dépendance affective et les ravages qu'une passion dévorante peut produire dans un couple.

C'est la rencontre entre David et Goliath, où David s'éreinte à provoquer celui qui lui fait face au risque de sa vie.

C'est l'attirance immodérée pour le corps de l'autre, c'est l'incapacité d'équilibrer le désir et la raison, c'est l'impossibilité de faire taire les fantasmes, l'envie fulgurante du coït et de la jouissance qu'il procure. Les personnages sont comme aimantés l'un à l'autre, fascinés par le désir destructeur de l'autre.
C'est cet état dans lequel on peut être lorsqu'on découvre une part de soi que l'on ne connaissait pas, un double obscur qui nous fait perdre pied.

C'est l'incapacité de vivre sans l'autre, d'être sans l'autre, de trouver une consistance en dehors du désir de l'autre.

C'est le goût du risque, l'envie d'avoir la tête qui tourne, de se sentir vivant.

C'est ce jeu cruel que l'on peut mener parfois, celui qui nous fait perdre tout repère et qui conduit loin de sa zone de confort, un voyage dont on ne sait pas si on pourra en revenir indemne.

C'est l'incapacité de pouvoir identifier ses limites, de vouloir connaître le point de rupture.

C'est lorsqu'on ne se reconnaît plus et que l'on est incapable de retrouver le chemin de notre vie « d'avant » .

C'est quand on s'isole, quand on s'enferme dans une pratique, que l'on coupe tous les liens avec l'extérieur et que plus rien n'est en mesure ne nous raccrocher à la réalité.

C'est l'incapacité de distinguer ce qui est réel ou fantasmer, ce qui s'est produit et ce qui a été affabulé.

Une perte de contrôle de soi.

Paul Burckel utilise une bichromie de noir et de gris pour illustrer ce récit. Loin d'affadir l'atmosphère, elle donne force et profondeur aux propos et rend l'ambiance électrique. La beauté imposante et bestiale de l'un fait face à la fragilité chétive de l'autre. Un rapport de forces sensuel où chacun a l'ascendant psychologique sur son partenaire, une lutte entre le corps et l'esprit. Les dessins explicites décrivent des scènes de sexe où les deux corps fusionnent.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Ce titre me fait sérieusement penser à 50 nuances de Grey mais dans une autre version. C'est hautement malsain car il s'agit de voir jusqu'où peut aller une perversion d'ordre sexuel. Bien entendu, c'est un dessin au caractère pornographique pour un public averti.

Au-delà de cela, je me suis quand même laissé emporter par ce récit passionnel où il est question d'un ex dont l'ombre plane sur une relation naissante et débordante. La compétition peut mener assez loin dans une sorte de sadomasochisme qu'on ne peut alors contrôler. Cela a toujours des conséquences.

Le sujet sur un tel angle n'a encore jamais été abordé c'est pourquoi il présente beaucoup d'intérêt. Par ailleurs, le graphisme est franchement magnifique avec beaucoup de grâce et de beauté.

Une oeuvre moderne qui plonge dans la nuit et dans les méandres d'une certaine forme de sexualité.
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J'ai apprécié le thème et le côté obscure de l'histoire mais je ne suis pas fan du dessin. La relation qui débute pour ses deux hommes sur une base plutôt saine - désir et confiance en l'autre - va peu à peu basculer dans une histoire malsaine hanté par un passé toujours trop présent ALEX. le manque de confiance et l'envie d'être aimé autant que l'ex va pousser ce jeune couple dans la noirceur et frôler les limites que le couple peut accepter.
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Une bande dessinée très forte en émotions, crue et touchante, qui nous plonge dans l'histoire d'amour de deux hommes. D'abord lumineuse et intense, leur relation va peu à peu s'enfoncer dans la noirceur... J'ai beaucoup aimé le récit, un peu moins les graphismes.
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critiques presse (4)
Sceneario
21 septembre 2017
La nuit mange le jour est une lecture choc, une expérience qui ne plaira évidemment pas à tous, mais une histoire complète et solide.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
02 août 2017
La beauté des corps est exaltée, qu’ils soient parfaits comme celui d’Alex ou fragiles comme celui de Thomas. Le tout à travers le regard de Fred, qui se pose en observateur, en juge.
Lire la critique sur le site : BDGest
BoDoi
01 août 2017
Faux-semblants, portes fermées, secrets dans les placards, regards menteurs, un suspense quasi-hitchockien s’installe, porté par le noir et blanc tranché et expressionniste de Burckel, ponctué de visions onirico-morbides au crayon.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Liberation
02 juillet 2017
La Nuit mange le jour constitue ainsi un pas de franchi dans une meilleure visibilité de la sexualité gay hors porno.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Pendant longtemps, j’ai cherché chez ceux que je désirais le visage que j’aurais voulu avoir étant ado, mon double idéal. Ça a culminé avec Alex. Physiquement il était tout ce que j’avais toujours désiré réuni dans une même personne, un sommet de perfection à mes yeux. J’en suis tombé raide dingue. Mais on finit par se lasser de tout, surtout de la perfection, s’il n’y a pas grand chose derrière … ou alors des choses pas vraiment agréables.
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Les nuits sont enceintes et nul ne connaît le jour qui naîtra.
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Comment parler d’amour quand on est dans l’obsession, dans le fétichisme de la forme parfaite, quand on se sent avili par son propre désir ?
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- Je t’avais prévenu que tu allais y passer, non ? Je pense que tu vaux mieux que ça. Tu as peur d’exister, ou quoi ?

- Non ! J’essaie juste de lui faire plaisir !

- En disparaissant totalement ? En le laissant t’effacer ?
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Là où il y a du plaisir, il n’y a pas de gêne.
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