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EAN : 9782709660709
250 pages
J.-C. Lattès (29/05/2019)
3.97/5   15 notes
Résumé :
Paris, années 1990. Cassis mène une enfance comme une autre, faite de rires, de fantaisie, de disputes avec son frère Matteo et de peurs. Elle grandit au sein d’une famille aimante, soudée, éduquée, généreuse… Une famille idéale ? Pourtant, derrière les apparences figées, les joies conventionnelles, semblent planer une ombre, des fantômes, à l’image de ces migraines qui assaillent Cassis. Lorsque l’année de ses douze ans, Cassis est confrontée, seule, au secret qui ... >Voir plus
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Un jour j'irai vivre en théorie, car en théorie tout va bien »

Famille, je t'aime et je te hais.
A l'aube de l'adolescence, découvrir les secrets paternels fait l'effet d'une petite bombe à fragmentation, brisant les certitudes d'une vie enfantine heureuse. Cassis, piégée entre ce qu'elle sait et ce qu'on n'évoque pas, va se construire dans l'illusion d'une famille parfaite, épreuve de solitude et d'anxiété.

Un premier roman à la fois plein de fraîcheur et de drame qui décrit avec justesse la spontanéité et le monde imaginaire de l'enfance, l'intuition innée des choses non dites et les fragilités dans l'apprentissage affectif. de l'enfance à l'âge adulte, Cassis observe la déliquescence de sa famille, cherchant à comprendre, à protéger et à pardonner.

J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture qui fait réfléchir sur les liens familiaux et sur le poids que les aînés font porter aux plus jeunes.
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L'appartement rue Saint-Maur. Un des lieux autour desquels va tourner la vie de Cassis, de son frère Matteo et de leurs parents jusqu'à la démolition du bâtiment, beaucoup, beaucoup plus tard.

L'appartement rue Saint-Maur, et aussi la maison de vacances à La Tranche-sur-Mer, maison dont il faudra savoir quoi faire après le décès du grand-père, quand plus personne ne voudra y aller.

Cassis aura grandi, Matteo aura grandi, leurs parents auront vieilli et la vie en apparence si parfaite de cette famille modèle aura eu le temps d'imploser sous les coups de butoir d'un secret comme les familles en abritent tant au plus profond d'elles-mêmes.

Un secret c'est du silence.
Même Cassis en prend conscience et accepte, pour protéger, puisqu'on ment par omission pour protéger, toujours. Sans réaliser qu'elle peut faire des dégâts elle aussi, en se taisant, en prolongeant le silence.

Les choses sont dites simplement, de l'odeur du café et des tartines grillées du petit déjeuner rue Saint-Maur qui ouvre le roman, à cette rencontre finalement évidente dans le hall du centre de Recherche musicale de l'université McGill de Montréal qui le referme.

Parce qu'un secret de famille ne rend pas la vie plus passionnante, plus héroïque, le quotidien plus trépidant. L'école reste l'école, les réactions étonnantes des parents restent étonnantes, on grandit comme on peut, avec ou sans grâce, en tentant de garder la tête hors d'on ne sait quoi qui pourrait nous engloutir.

Sarah Bussy nous embarque dans cette histoire de famille, un papa une maman un garçon une fille comme souvent dans les publicités, et déroule tranquillement le fil de leur vie de famille, et de la vie de Cassis qui parle à la première personne.
Tranquillement, certes, mais fort et juste également.
Des préoccupations en apparence minuscules de la petite Cassis de huit ans au questionnement lancinant de savoir comment faire avec un secret qu'il faut taire quand la petite fille est devenue adulte, les phrases sont nettes mais sans froideur.

On est embarqué dans ce naufrage annoncé, on s'y retrouve empêtré comme Cassis, on grandit avec elle.

Ce beau roman est une réussite.
Sous son apparente banalité, quelle famille n'a pas ses secrets, ses failles, ses impasses et ses sens interdits, Sarah Bussy a su capter et exprimer l'essentiel des sentiments de son héroïne.
Cassis est attachante, sa famille vue à travers ses yeux prend vie à hauteur d'enfant.
J'ai suivi pas à pas l'évolution de la situation, de ce petit truc qui coince mais on ne sait pas pourquoi à ses conséquences sans fin. Jusqu'au moment où il est possible à Cassis de mettre un point final, pour écrire sa propre histoire.

Un beau roman, oui, sans fioritures, qui va droit son chemin.

Un grand merci à #netgalleyFrance pour cette découverte d'un nouvel écrivain de talent.
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Pour un premier essai, le roman de Sarah Bussy marque fort les esprits. Pourquoi ? Parce qu'il évoque en nous nos souvenirs les plus lointains de l'enfance, les bons dans un premier temps, puis les moins...
"Nous faisions aux yeux de tous figure de famille Ricoré." Papa aimant allant au golf le dimanche et revenant avec un paquet de pains au chocolat. Maman douce attentionnée à ses enfants mais parfois distraite, distante dans le regard, à l'ombre d'une pensée qui paraît lointaine. Tout ce passe comme un feuilleton des années 80 (l'action du livre se déroule au début des années 90), où on voit le quotidien d'une famille parfaite vivant dans un quartier parisien. les enfants sont rois et les adultes s'agitant autour : à la maison, à la Tranche sur Mer en vacances chez papy et Mamie (parents du père, Olivier). Quand cette dernière pousse un dernier souffle, tout s'écroule... L'univers de la petite Cassis et de son grand frère complice d'enfance, Mattéo prend un goût amer du secret et de non-dits.

Paris, années 1990. Cassis mène une enfance comme une autre, faite de rires, de fantaisie, de disputes avec son frère Matteo et de peurs. Elle grandit au sein d'une famille aimante, soudée, éduquée, généreuse… Une famille idéale ? Pourtant, derrière les apparences figées, les joies conventionnelles, semblent planer une ombre, des fantômes, à l'image de ces migraines qui assaillent Cassis. Lorsque l'année de ses douze ans, Cassis est confrontée, seule, au secret qui sclérose cette famille, c'est non seulement sa vie mais tout l'équilibre de la famille qui vacille, jusqu'à l'implosion. On suit ensuite l'évolution de la famille Lauper sur vingt ans, à travers le regard de Cassis et les questions qui la hantent. Où et comment s'arrête l'enfance ? Quel rôle jouent, dans nos vies d'adultes, nos souvenirs de jeunesse, reconstitutions un peu floues, mensongères parfois ? Comment grandir quand on est nostalgique d'un temps qui n'a pas été, d'une famille qu'on aurait rêvée, fantasmée ? Qui aurait pu exister, en théorie. Récit de la fin du vingtième siècle comme de l'enfance, En théorie tout va bien peint avec fantaisie et mélancolie l'entrée dans l'âge adulte et célèbre, malgré tout, la puissance des liens familiaux et de l'amour, qui donnent la force de sortir du silence.
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= Comment se construire avec ses secrets de famille. =

Sarah Bussy propose dans son premier roman une histoire où un secret de famille côtoie une vie de famille bien banale.
Là vous me direz : rien de très original ! Eh bien non, justement.
Ce roman depuis son titre en lui-même : En théorie tout va bien, jusqu'à la façon de conter l'histoire, les événements et les épreuves qui vont s'y dérouler emmène son lecteur dans une histoire à la fois douce et amère.
Titillant toutes vos motions et dont vous vous souviendrez longtemps après lecture !

Le lecteur va suivre la vie de Cassis Lauper, son frère aîné ainsi que celle de ses deux parents.
De ses 12 ans à l'âge adulte.
Une fille qui entend parfois sa mère pleurée dans sa chambre alors qu'en apparence tout va bien.
Jusqu'au jour où elle apprend le terrible secret qui gangrène sa famille de l'intérieur.
Un secret qui peu à peu va un jour se mettre à exploser, voire implosé une famille.
‘‘- Mais tu ne m'en as pas parlé.
Elle fait non de la tête et sourit à M. Ly qui repasse à proximité de notre table, bien loin de s'imaginer les drames qui agitent ses clients.
Nous vivons en sachant, avec ce poids qui nous minait, nous bouffait, nous taisait, nous aurions pu partager, comprendre. Et toi, tu n'as rien dit.''

Le lecteur va vivre cette histoire à travers les yeux et la voix de Cassis, donc de cette enfant qui ne comprend pas tout, jusqu'à devenir une jeune femme.

Je ne peux que saluer l'art de l'autrice dans ce roman.
D'une part de par sa plume qui va adapter le texte et le type de langage en fonction de l'âge de Cassis. Ce qui a pour effet de faire voyager le lecteur dans l'esprit de Cassis à travers ses âges différents.
Et puis, il y a toutes ces émotions transmises par l'écriture : l'amour, l'attendrissement, la peine, l'incompréhension, la haine, puis enfin la résilience de cette enfant ainsi que de sa famille.

Bien entendu, vous l'aurez compris Cassis est non seulement le personnage principal, mais aussi mon personnage préféré.
J'ai évolué avec elle, grandi avec elle et vu à travers ses yeux la complexité de se construire, et ce au-delà des mensonges intrinsèques qu'il peut y avoir dans une famille.
Mais quelle famille n'a pas ses secrets ?

Une plume magnifique, un gros coup de coeur pour ce premier roman dont je me suis délecté et qui m'a comme le titre et l'expression associée : En théorie tout va bien, fait comprendre beaucoup.
Je recommande sans retenue !

Lien : https://livresdeblogue.blogs..
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Comment parler et comprendre les choses d'adulte lorsqu'on est encore qu'un enfant ?
Au milieu des années 1990, Cassis vit une enfance heureuse avec son frère Matteo et ses parents jusqu'au jour où elle se retrouve confrontée au secret que sa famille dissimule. Seule et mutique, elle est le témoin sans défense de l'écroulement de son monde. Ses parents ont-ils trahis la confiance de leur foyer ?

Sarah Bussy nous offre une magnifique fresque de la vie quotidienne, avec son lot de bonheurs et de secrets qui font si mal lorsqu'ils sont révélés, dans un livre à la fois nostalgique d'une époque passée et résolument moderne car finalement toutes les familles ont un secret à taire. Résolument touchant et avec une très belle plume, le lecteur devient le complice muet du poids du silence qui pèse sur Cassis.

De manière poétique, l'auteure nous fait suivre l'histoire de cette famille (presque) ordinaire sur une vingtaine d'années, le temps pour les enfants de devenir adolescents puis de jeunes adultes confrontés à leur tour à la vie, à ses choix et aux drames qui en découlent.
Pour protéger, on tait, on ment par omission, on devient cette bombe à retardement que le silence ne peut plus contenir.

C'est un très beau roman auquel on ne peut qu'adhérer car si l'on n'a pas vécu une situation similaire, on ressent une réelle empathie aux histoires des autres. J'ai adoré ce premier roman et me suis retrouvée dans cette rengaine qui nous suit tout au long du roman depuis le titre « en théorie tout va bien ».
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Nous nous construisons décidément notre propre histoire. Nous voyons le monde à travers un prisme personnel qui nous fait imaginer les uns et les autres à notre convenance. Comment échanger des souvenirs, comment juger, comment prétendre connaître, comment communiquer puisque tout n'est que l'expression d'insondables subjectivités ? Incomprises car dans l'incapacité intrinsèque d'être partagées.
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Qu'auraient pensé les gens ? Je ne sais pas. Qui étaient-ils ? Ces "gens" ont été un élément fondateur, base de notre constitution plus encore que les ombres qui nous suivaient, que le condor qui planait guettant le moindre de nos égarements.
Ces "gens" jugent sans pitié. Et nous leur obéissons. Ils nous ont construits, en tant que famille et individus. Ils ont scellé nos pactes internes, désigné nos tabous et nos interdits. Rédigé notre code d'honneur. Ils ont dicté bon nombre de nos comportements, de nos pensées, de nos paroles, nos gestes et nos mots.
Ces gens sont des tyrans.
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Une boulimie verbale pour éviter d'exister. Sorte de fuite, échapper au présent, à sa propre présence. Parler pour taire ce que diraient ses silences (...). Façon distante et isolée d'être au monde. Parler pour ne pas être vue.
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Mais la mer ne tolère pas le rire, les âmes légères, elle les enlève et les recrache, on le sait, ou les transforme en sirènes et on ne les revoit jamais. 
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Il réprime un haut-le-cœur. Les invités grimacent comme sous l’attente d’un coup ou comme on regarde un accident de la route, en passant. Mais, par peur ou par curiosité malsaine - savoir jusqu’où il peut aller -, personne n’essaie de l’arrêter. Il continue.
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