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EAN : 9782717869118
144 pages
Economica (04/10/2016)
4.38/5   4 notes
Résumé :
Pourquoi l'Allemagne dont l appareil militaire était le plus puissant et le mieux organisé a-t-elle perdu la Grande Guerre ? À l évidence parce qu à deux reprises ses dirigeants ont pris des décisions qui lui ont ajouté de dangereux ennemis, le Royaume-Uni en 1914, les États-Unis en 1917. Mais pourquoi ont-ils pris ces décisions funestes ? Ce livre établit les mécanismes qui ont engendré ces erreurs en montrant que ces décisions n ont été prises ni sous la contraint... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Clarté des raisonnements, sérieux des sources, l'analyse de François Cailleteau sur l'histoire de la Grande Guerre est éblouissante, même pour un lecteur non spécialiste de la stratégie. Il faut dire que l'ancien patron du Contrôle général des armées puis Inspecteur général des finances, cumule les expériences. On en apprécie d'autant plus sa capacité à mettre son expertise à la portée de chacun.
Après avoir magistralement expliqué en 2008 comment les puissances de l'Entente ont réussi à « Gagner la Grande Guerre », ce  livre nous explique les ressorts de deux décisions prises par les dirigeants de l'Allemagne dans la conduite du conflit, qui se sont avérées funestes.
Deux décisions prises par l'état-major en 1914 : l'offensive contre la France en passant par la Belgique, selon le « plan Schlieffen » et en 1917 : la guerre sous-marine à outrance, qui ont eu pour conséquence l'entrée en guerre de deux grandes puissances qui n'avaient pas vraiment l'intention d'intervenir en Europe continentale : la Grande-Bretagne puis les Etats-Unis.
Menant une guerre sur deux fronts, les responsables allemands font à deux reprises un pari : au début de la guerre, se débarrasser au plus vite de la France, considérée comme puissance de seconde zone depuis sa défaite de 70, afin d'avoir les mains libres à l'est, quitte à violer la neutralité de la Belgique. Le faire assez vite afin que l'Angleterre, garante de la neutralité belge mais qui dispose d'une armée de métier à faible effectif, n'ait pas le temps de le mettre efficacement en oeuvre. Ce premier pari est perdu dès l'automne 1914 car la France résiste et le front se fixe de la mer du Nord à la Suisse sans espoir de percée décisive d'un côté comme de l'autre.
En 1916, la situation intérieure de l'Allemagne est tendue. La guerre s'éternise, l'allié austro-hongrois est à la peine, l'Allemagne prend la direction des opérations sur tous les fronts. Les effets du blocus provoquent des restrictions alimentaires et la désorganisation de la production, les pertes s'alourdissent. Le haut commandement militaire qui exerce effectivement un pouvoir sans contrôle obtient la décision de la guerre sous-marine à outrance : en 6 mois, la flotte sous-marine allemande doit couler 40% de l'approvisionnement britannique et forcer le Royaume-Uni à demander la paix, avant que n'entrent en guerre les Etats-Unis. Nouveau pari perdu  car la faculté de résilience de la Grande-Bretagne a été largement sous-évaluée …
Au-delà des explications rationnelles de ces décisions funestes, ce qui est dramatique, c'est qu'en 1914, l'Allemagne domine l'Europe sur les plans démographique et industriel. Si elle ne règne pas sur les mers, elle le fait sur le commerce international, elle n'est en rien menacée. Cette situation aurait pu la conduire à tempérer les ardeurs de son allié austro-hongrois dans son litige avec la Serbie. Elle a choisi de faire la guerre à la Russie aux côtés de l'Autriche-Hongrie, avec la forte possibilité qu'il faudrait aussi la faire à la France.
Les raisons de cet entrainement fatal sont nombreuses : les institutions de l'Allemagne et leur cloisonnement, la faiblesse psychologique de l'empereur, le poids des nobles prussiens et leur esprit de caste, la très grande autonomie des militaires, leur sentiment de supériorité, la conception de la guerre comme une forme normale voire nécessaire de l'évolution des peuples (darwinisme social), le mépris des peuples latins – et surtout des Français – l'ombre portée de Bismarck : risque calculé, choix de l'audace, décision brutale.
Des dysfonctionnements similaires se retrouvent hélas aujourd'hui au coeur des récents conflits marqués par l'idéologie et l'incapacité à imposer une solution militaire puis des structures démocratiques dans des pays qui n'en veulent pas : Viet-Nam, Afganistan, Libye … On a beaucoup reproché au Président Obama de ne pas intervenir en Syrie … Sans doute a-t-il eu raison !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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