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EAN : 9782070734658
196 pages
Gallimard (30/10/2003)
3.61/5   32 notes
Résumé :
Blondy Niles est un boxeur raté pour combats truqués. Quand Louise, la prostituée qui l'a recueilli, est sauvagement assassinée, il devient l'esclave d'une terrible matrone qui dirige une usine d'avortements où les malheureuses meurent comme des mouches. Cette Mrs Boxx a l'étrange manie d'émasculer ses amants..
Un récit macabre et déconcertant comme un cauchemar peuplé de fantoches tragi-comiques
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Comment ce livre est-il arrivé dans mes mains, sur les conseils de quel lecteur ou de quel libraire attentif ? Sur la suggestion de quel algorithme à la voix sirupeuse ? Je l'ignore, et d'ailleurs peu importe.

Le pauvre type en l'occurrence, c'est Blondy, un boxeur cabossé par les combats truqués, les managers véreux, les femmes vénales. Blondy c'est un gosse dans un corps de colosse, un coeur tendre sous des pectoraux gonflés à la dure. Mais c'est surtout un raté magnifique, extrêmement lucide sur sa condition, et prêt à venger la seule nana à l'avoir jamais aimée, Louise, la putain qui ne supportait pas la solitude.

L'ambiance est celle des tripots malfamés, fréquentés par la faune nocturne des ouvriers, des saisonniers et des petits truands, attirés par le whisky, les steaks sanguinolents, les petites pépées, et surtout par les notes entrainantes des premiers tubes du jazz naissant (nous sommes dans les années 1930), joués sur des pianos mécaniques qu'il faut laisser reposer au milieu de la nuit pour ne pas endommager la belle mécanique trop sollicitée. Cela m'a rappelé l'ambiance des dynamiteurs de Whitmer.

Et puis il y a Mrs Boxx, « aux courtes cuisses grasses » et aux « seins qui pendaient comme deux bouillottes en caoutchouc à moitié vides ». Auprès de cette femme qui le gave de pain et de sexe, il redevient un petit enfant, perd tout libre arbitre et toute volonté. Peut-être une métaphore de l'aliénation du confort matériel et sentimental. Ou des mères castratrices … Et il y a l' inquiétant Mr Boxx, nécrophile castré, soumis à sa femme, lui aussi. Atmosphère poisseuse, à la Roald Dahl, Mrs Boxx me faisant penser à une certaine logeuse, connaissance de Dahl.

Caldwell, un auteur dont je poursuivrais la découverte.
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Un an après la découverte de cet auteur via le roman "Le bâtard", mon avis reste inchangé : avec mon background littéraire, l'évidence d'un croisement entre les romans noirs de Jim Thomson et certains Faulkner ou Flannery O'Connor s'impose à moi.
Différence notable avec "Le bâtard" - et il n'y a qu'à lire le résumé pour s'en rendre compte : on s'enfonce encore plus dans le grotesque tant les situations narrées atteignent un haut degré de décadence morale et une déroutante inventivité "'porte-nawakesques" :-)
Le traducteur (par ailleurs universitaire spécialiste de l'auteur, semble-t-il) le précise dans la préface : il y a une volonté de Caldwell de choquer le lecteur des années 30 et cela se sent (on croirait parfois voir un sale gosse faire des grimaces et voir jusqu'où il peut aller pour attirer l'attention).
A la lueur de ces éléments, je doute que ce roman soit le reflet d'une frange de la population américaine de l'époque, celle que les critiques nomment les "white poor and trash". On est dans une pure fiction qui n'a de sens que parce qu'elle sert d'outil à un auteur qui semble avoir cherché à pousser la littérature de l'époque dans ses retranchements.
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Rien qu'en lisant le titre on sent que cela va mal finir. Mais ce n'est pas pour ça que j'ai acheté ce livre. C'est un drame sordide qui se déroule dans les bas fonds d'une ville aux Etats-unis, avec des personnages sans moral voir fous qui vont « marionnetisé » le « héro » (Blondy Niles).
Ce roman met mal à l'aise parfois car noir et terriblement pessimiste. Mais il a capté mon attention justement pour ça lors de ma 2nd lecture (je n'avais pas apprécié lors de ma 1ère lecture). Etrangement je suis retombé dessus en rangeant ma bibliothèque et j'ai eu une envie irrésistible de le relire : grand bien m'en a pris !
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Publié en 1930, Un pauvre type est le second roman d'Erskine Caldwell, et cela se sent.
L'auteur ne maîtrise pas encore la manière qui fera de lui un grand écrivain. On a l'impression de vivre un mauvais rêve où le héros, ballotté de femme en femme dont la castatrice Mrs Boxx, tombe de plus en plus bas jusqu'à sa fin tragique. Manque aux personnages la complexité humaine, absence qui les réduit à n'être guère plus que des types. La narration est alourdie par des redites maladroites et un style qui manque de relief.

Tant il est vrai que les coups d'essai ne sont pas tous des coups de maître…
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Quand on est issu des bas fonds le rebond est impossible. Un roman noir qui nous entraine dans les sombres recoins d'une humanité, sans bouée de sauvetage. Lecture recommandée mais éviter quand on est confiné déprime assurée.
Caldwell ou la constance du pessimiste...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il dit à Mrs Boxx qu'il lui faudrait matcher contre Knockout Harris vendredi soir et elle lui dit qu'il pourrait sortir à six heures, mais qu'il lui faudrait être rentré à minuit. Blondy trouvait un peu sot qu'une femme lui dit ce qu'il devait et ce qu'il ne devait pas faire, et il lui rit au nez, mais, l'instant d'après, il compris qu'il ferait exactement ce qu'elle lui demandait.
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Si tu gardes tout le temps la même femme, tu finis par ressembler à une chemise déteinte.
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Le vent d’hiver butait contre le coin du bâtiment, s’y déchirait sur l’arête aiguë du mur. Le bruit qu’il faisait rappelait le cri effrayé des louveteaux perdus, la nuit, dans la neige.
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Vous savez, chère Mrs Boxx, que je ne me permets plus les sodas à la glace parce que j’ai remarqué qu’ils excitent terriblement mes passions sexuelles.
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- C'est comme ça qu'il faut faire cuire la viande, dit-il à Blondy et à Louise. C'est comme choisir une paire de souliers. Il faut que le grain de la viande soit comme il faut et que la cuisson soit faite à point. Environ une demi-heure après que la viande a été dépecée, c'est le meilleur moment pour la mettre au feu, mais le procédé le plus sûr, c'est de surveiller l'écoulement du sang.
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Video de Erskine Caldwell (1) Voir plusAjouter une vidéo

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