De cette lecture très ancienne, il me reste des bribes.
Le grotesque comme une caractéristique de la littérature du sud des États-Unis, de ses personnages, souvent simples d'esprit. L'auteur fait preuve de beaucoup d'humour, mais le rire est jaune et les clowns/épouvantails sont de chair. Les paysans sont pauvres, et cette pauvreté est la mère de tous les vices : le père est infidèle (mais drôle), la mère colérique, l'esclave simple d'esprit, l'oncle prisonnier.
Par ailleurs le fils, bien trop perspicace, a un point de vue qui est tout sauf celui d'un enfant.
À lire bien entendu !
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« Un pt'it gars de Géorgie ».
Il s'agit là un roman à épisodes (14) ou Erskine Caldwell retrace la vie quotidienne d'une famille misérable et déjantée de « petits blancs » dans le Sud des Etats-Unis, en Géorgie. le père, Morris Stroup n'a pas plus de morale que d'argent, un fainéant volage et rusé qui peut à l'occasion se faire voleur ; la mère, elle, Martha Handsome, se met en quatre pour faire bouillir la marmite ; et leur fils William Stroup, le narrateur. Au milieu de tout ce beau monde, Brown, le nègre à tout faire du foyer…
Erskine Caldwell est certes moins connu que Steinbeck et Faulkner, eux aussi écrivains du Sud, mais il décrit comme eux les États-Unis laborieux, avec en plus une touche de burlesque et de cocasse qui le caractérise.
Un petit roman… néanmoins, un chef d'oeuvre de la littérature « sudiste »… et d'humour.
Le coin du bibliophile : je viens d'acquérir à vil prix (2,70 €), un très bel exemplaire non coupé édition Gallimard 06/06/1949
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Dans toutes les nouvelles/épisodes du grand romancier américain Erskine Caldwell - un p'tit gars de Georgie - on suit les déboires et les délices de la vie d'un homme paresseux, Morris Stroup, menteur, coureur de jupons, irresponsable, et j'en passe. En raison de sa paresse, il ne fait presque jamais rien, sauf rester à dormir sous un arbre, à l'ombre. C'est par conséquent sa femme, une vielle dame autoritaire, qui se tue à la tâche pour récupérer quelques sous, que lui ne parvient évidemment pas à gagner. En fait, gagner sa croûte ne l'intéresse pas. Ce que Morris veut: c'est le jackpot, flairer l'affaire qui rapportera gros. Mais il n'a aucun flaire, seulement une naïveté qui le conduit dans des situations pas possibles. Il trouve une combine et, chargé d'une motivation juvénile, il se lance dans une aventure qui n'a ni queue ni tête. Dès qu'on le voit s'élancer, on comprend que cela va mal tourné, mais les conséquences ne sont jamais catastrophiques. Il se trouve mêlé dans des histoires qui le dépasse, mais d'un burlesque, drôle, à s'en taper les cuisses. Il doit faire des pieds et des mains pour se sortir des impasses dans lesquelles il s'est lancé tête première. Cela se termine généralement par une réprimande de sa femme, mais qui ne tiendra pas très longtemps, jusqu'à la prochaine fois.
La raison que c'est si drôle est dû au fait que ces histoires sont racontées par son fils, qui lui porte une véritable admiration, malgré que les tentatives ne réussissent jamais. le p'tit de Georgie aime son père, et peu importe le pétrin dans lequel il s'enlise. Il cherche à chaque fois à le sauver. Il ralentit le pas lorsque sa mère lui demande d'aller à sa chambre pendant qu'elle va le sermonner.
L'innocence du p'tit fait que l'on ne sait pas si Morris est vraiment l'idiot du village ou seulement un homme nonchalant mais rusé malgré tout. Car, quelques fois, dans ses combines, son père se trouve seul avec une femme beaucoup plus jeune que sa mère, beaucoup plus jolie et, derrière la porte ou la fenêtre, le p'tit de Georgie entend cette dame et son père rire, pousser des cris de joie, ce que l'enfant interprète comme des chatouillements. C'est à ce moment que l'on se dit que Morris n'est peut-être pas plus fou qu'un autre, et peut-être même plus malin que l'on pense. Mais quand même pas si finaud que ça, car sa femme le surprend à chaque fois et, en le tirant par la bretelle de sa salopette (s'il a eu le temps de la remettre), il fait un clin d'oeil à son fils qui a observé toute la scène.
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Les pics vivaient dans le vieux sycomore desséché de notre cour et maman disait que la chose sensée à faire était de l'abattre. A quoi papa répliquait qu'il préférait voir les républicains gagner toutes les élections du pays jusqu'à la fin des temps plutôt que de perdre cet arbre. II en avait eu soin depuis que je peux m'en souvenir, enlevant les branches mortes et appliquant de la peinture autour des trous creusés par les pics. L'arbre était d'ailleurs mort depuis plusieurs années. Il ne lui restait plus une seule branche, et le tronc s'élevait tout droit dans l'air comme un poteau de téléphone.
Et qu'est-ce que je vais faire, si je sens un jour le besoin d'une religion organisée ? On ne sait jamais si je ne me déciderai pas à quitter ma religion personnelle pour une religion reconnue. Je ne voudrais tout de même pas rester fin seul si tout le monde est sauvé et va au ciel !
c'est une machine à presser, expliqua-t'-il. Ça met le papier en ballot. on y fourre tout le papier de rebut.: les vieux journaux déchirés et les choses de ce genre, puis on tourne la roue a bloc et ça sort au fond en un ballot attaché de fils de fer. C'est une grande invention.
Je suppose, Morris Stroup, dit maman en regardant mon père, que chatouiller une femme délaissée avec une plume de poule, améliore le rendement de son jardin!
Nous l'avions depuis six mois. Quand papa l'avait amené à la maison, la première fois, il avait dit que ce coq de bataille était aussi intelligent que quelqu'un qui serait passé par le collège. Aussi le nom de Collégien lui était resté.
Erskine Caldwell à propos de "
Les braves gens du tennessee"
Erskine CALDWELL, interviewé par
Pierre DUMAYET, parle, en
anglais, de son livre "
Les braves gens du tennessee" et à travers ce
roman, du
racisme dans le Sud des Etats-Unis, de la haine des blancs envers les noirs, de
la violence. Malentendu entre DUMAYET et CALDWELL à propos d'un cabriolet rouge. Présence d'un traducteur.