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EAN : 9782491874001
502 pages
Éditions Crin de chimère (01/03/2020)
3.79/5   34 notes
Résumé :
Brouillard de cauchemar mortifère, la Chevelure de Hel a envahi les Terres du Nord. Tjor de Noirelouve est-il animé par sa foi, ou par une sorte de témérité aveugle, pour oser vouloir s’y frotter et chasser une telle malédiction ? Entouré d’une cohorte de « héros » aux motivations aussi variées que douteuses, il devra s’y aventurer et y affronter des créatures vomies des tréfonds des enfers.

Perdition. Aliénation. Au-delà de ces monstruosités et de ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 34 notes
Couvrez-vous valeureux guerriers, le froid du Nord progresse sur les terres des Hommes et nous allons devoir le braver ! Un épais et sombre brouillard s'installe avec lui, empêchant quiconque de progresser sereinement. Des hurlements à vous glacer le sang se font entendre, çà et là, la tension monte d'un cran à chaque bruit suspect, renforçant la peur qui s'empare peu à peu des membres du groupe. Préparez-vous à effectuer un plongeon en territoire hostile, L'Impératrice des Chimères offre une aventure impitoyable et pleine de surprises. Les personnages que vous vous apprêtez à rencontrer et à suivre sont tout droit sortis de la mythologie nordique, de ces légendes celtiques qui fascinent autant qu'elles terrifient. Ne soyez pas surpris par les références à Thor ou Odin et laissez-vous toucher par le cri de la Banshee. Choisissez des vêtements chauds et n'oubliez pas votre besace bien remplie, les bivouacs dans des lieux surprenants jalonneront votre route. D'entrée de jeu, le lecteur sent et devine que Jérôme Camedescasse a effectué quelques recherches quant à l'univers qu'il décrit, quant aux peuples qu'ils évoquent, quant aux légendes dont il est question… Au détour d'une page vous risquez très fortement de tomber sur un nain ou de faire face à un géant, peut-être même un barghest si vos pas vous mènent aussi loin. La mythologie semble ici plus que respectée, elle représente un pan entier de l'histoire, un des piliers sur lesquels repose le récit. Spleinir, les trois Nornes ou encore l'évocation du meurtre de Balder, les références à ce qui façonnent un imaginaire sont légion. M'est avis que l'on savoure davantage ce récit de fantasy en ayant quelques connaissances et notions relatives à Yggdrasil ainsi qu'aux différents royaumes tels que celui des hommes, des géants ou encore des morts ; le voyage ne peut assurément qu'en être plus palpitant.

Levez la tête et rendez-vous compte par vous-même… Les étoiles ont déserté le ciel depuis plusieurs printemps, sans doute annonciateur des malheurs à venir. Seuls les morts peuplent ces terres désolées, ces immenses et vastes étendues dont nulle ne revient jamais. Rien n'est sûr en ces lieux, le danger rôde, tapi derrière la moindre branche, prêt à vous sauter à la gorge. Surveillez vos arrières et économisez vos mots. le silence est un allié dont vous ne voudriez pas vous passer. L'ambiance qui règne ici-bas est sombre, aussi sombre que les ailes d'un corbeau. La violence, omniprésente, se répand telle un pernicieux poison et le doute gangrène les esprits les moins affûtés. Personne n'est à l'abri du trépas, ce dernier guette, patiente, n'attendant qu'un instant de faiblesse pour vous terrasser. À travers le périple des protagonistes et les affrontements qu'ils devront mener pour leur survie, l'auteur traite de la place de la vie et de la mort dans un monde qui ne connaît que souffrance et désillusion. le dédale est tel que l'on a tôt fait de s'y perdre et de ne plus jamais en revenir. le groupe, très hétéroclite, composé de sept braves âmes se voit investi de la mission de faire tomber l'épais brouillard de ce que l'on surnomme “La chevelure de Hel”. Les trahisons des uns n'auront d'égal que la détermination des autres. Sept individus d'horizons divers et variés réunies par Noirelouve, sept personnalités fortes uniquement guidées par leurs propres quêtes et désirs, sept esprits torturés que l'Impératrice des Chimères va mettre à mal. La nécessité de mettre en place une stratégie se fait sentir, bien vite balayée par les multiples interventions divines. Chacun joue et un rôle et l'exécute comme il se doit, entre pièges et répits, l'aventure qui attend les lecteurs, à l'instar du groupe, se révèle longue et périlleuse.

Prenez quelques minutes pour écouter les mots du vieux barde que je suis. Profitez de ces instants de calme pour vous détendre et oublier le dangereux monde autour de vous. L'Impératrice des Chimères est un livre plutôt généreux et surtout trèèèèès long. Toutefois, force est de reconnaître que pour un récit d'une telle ampleur, le nombre de noms à retenir est relativement faible. Nous avons les sept de départ dont je vous ai déjà parlé, ainsi que quelques autres personnages qui viennent alimenter le fil de l'intrigue. Les noms, en général, sont plutôt courts, aux sonorités rudes et si particulières qui offrent un dépaysement total. le voyage, presque aussi interminable qu'éprouvant délivre des portraits tout en nuances. Les personnages doivent faire face à leurs démons intérieurs, à tout ce qui les ronge et les détourne de leur véritable quête. Apporter du relief à la psychologie des protagonistes et jouer sur les tourments et cauchemars qui les hantent semble être un point très important pour l'auteur, en témoigne sa description sur le site de la maison d'édition. Au-delà de cette volonté de creuser et de construire des profils fouillés, on ressent aussi le fil très ténu qui unit toutes ces personnes, entre méfiances et ressentiments. La quête qui anime chacun d'entre eux est palpable et cela ne fait que renforcer les animosités…

Maintenant que vous êtes tous complètement avachis et inconscients du danger, l'heure est venue d'évoquer le véritable danger, la vraie menace qui pèse sur les épaules du groupe. Savez-vous ce qu'est une chimère ? Vous en avez une vague idée c'est cela ? Plusieurs définitions peuvent lui correspondre, j'ai toutefois choisi de n'en aborder qu'une, celle qui fait référence au titre et à cette fameuse Impératrice dont nous ignorons tout… le terme de Chimère, dans le livre de Jérôme Camedescasse ne convoque pas l'idée d'un monstre pouvant prendre une forme animale mais fait plutôt référence à une chose monstrueuse qui provoque l'épouvante et cette chose n'est autre que l'illusion. le pouvoir de l'illusion est grand et l'Impératrice en use et en abuse. Elle met à mal chaque individu osant braver la chevelure de Hel, prête à tout pour en découdre et repousser les envahisseurs. Ce n'est qu'au fil du récit que nous découvrons qui se cache réellement derrière cette femme aussi maléfique que puissante. Toute la lecture durant, les personnages affronteront presque tour à tour celle qu'ils nomment “L'embrouilleuse”. Bon, autant vous le dire clairement, ce nom me fait hérisser le poil ! Je ne comprends pas que dans un livre au registre souvent soutenu on puisse employer un mot aussi laid que l'embrouilleuse… Honnêtement ça me dépasse. L'idée est là certes, mais j'avais juste envie de barrer le mot sur ma liseuse tellement je le trouvais inapproprié dans l'histoire. Bref, je crois que vous avez compris mon point de vue là-dessus. Cet être, dont je n'utiliserai pas le sobriquet une fois de plus, constitue une menace de poids et ses multiples apparitions rythment le texte d'une manière qui ne m'a pas non plus convaincue. Si la volonté de l'auteur était aussi d'embrouiller le lecteur, je trouve la réalisation assez maladroite. Les passages relatant ces épreuves, car il s'agit bien de cela, sont souvent trop rapides et s'inscrivent dans une autre dynamique, l'un d'entre eux m'a particulièrement laissé de marbre à tel point que je n'y ai juste pas cru. L'idée est vraiment intéressante ; plonger le protagoniste dans une bulle chimérique pour le confronter à ses pulsions et ses démons, cependant je n'ai pas accroché du tout au procédé utilisé.

Mes chers compagnons de route, vous n'êtes pas au bout de vos peines, et moi non plus d'ailleurs! J'ai transpiré à grosse goutte, frôlant parfois l'ennui ou l'exaspération. Alors oui, Jérôme Camedescasse écrit bien, très bien même, il manie la langue française très habilement je ne peux lui retirer cette qualité mais bon sang que j'ai trouvé sa plume pompeuse et lourde ! Ma lecture n'a été qu'un perpétuel conflit, une bataille entre l'envie de suivre les personnages et celle de repousser ce livre hors de ma vue. Amoureuse des beaux mots et des tournures à vous faire tourner la tête, je n'ai pourtant pas du tout mais alors pas du tout accroché au style de l'auteur. Plus je tournais les pages et plus j'avais l'impression d'assister à une démonstration, à un étalage des connaissances de l'auteur plus qu'à une volonté de narrer une histoire. Je ne vous parle même pas des détours empruntés dans le seul but de montrer la maîtrise de la langue de Molière. le style s'adapte au genre qu'est la Dark Fantasy, j'en suis consciente, mais je ne supporte pas ce genre d'exercice stylistique. Peut-être ai-je tort, peut-être mon jugement est-il erroné mais c'est le sentiment que j'ai eu. de même, j'ai trouvé le récit très lent, le lecteur progresse vraiment pas à pas alors que les ellipses sont nombreuses. Je n'ai rien contre l'utilisation de ces dernières, elles permettent justement d'accélérer - en règle générale - les récits, mais ici elles m'ont profondément agacée. Pourquoi occulter volontairement la description d'une scène si c'est pour nous en parler dans la suite de l'histoire comme d'un élément important ? Je crois que j'ai vraiment eu énormément de mal avec le style de l'auteur ainsi qu'avec la construction de l'intrigue et les choix effectués. L'épilogue me conforte dans l'idée que, définitivement, cette lecture fut bien plus conflictuelle qu'autre chose, comprenez là que je n'ai pas du tout été convaincue par celui-ci. En somme, l'envie de connaître la fin de l'histoire était grande, l'ambiance et l'univers y étant pour beaucoup, mais j'y suis allée à reculons, ramant encore et encore entre les sinueux dédales empruntés par l'auteur.

L'heure de nous quitter approche. La route qui vous attend est longue encore, j'ose espérer que vous avez gardé quelques victuailles et que vous ouvrirez l'oeil mais pas que. Si je devais, avant que vous ne partiez achever votre quête, vous résumer mon ressenti cela serait assez simple et pourrait tenir en un mot : conflictuel. D'un côté, je n'ai pas aimé la plume de l'auteur, sans doute adaptée au genre du livre mais beaucoup trop lourde pour être réellement agréable, de même je n'ai pas du tout été sensible à la construction du récit. D'un autre, j'ai adoré l'ambiance sombre et angoissante, la psychologie des personnages et cette immersion dans la mythologie nordique. Si un plongeon dans les terres de Hel ne vous effraie pas, L'Impératrice des Chimères n'attend plus que vous.



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Sous fond de légendes nordiques, L'Impératrice des chimères est l'histoire de 7 héros aussi hétéroclites que déterminés à mener une quête à travers les Terres du Nord afin de trouver et de vaincre la source qui cause une terrible et épais brouillard. Un brouillard surnaturel où vivent maintes créatures aussi horribles que violentes venues directement des enfers et où les cauchemars et les illusions ne font qu'un afin de torturer l'esprit et l'âme de nos héros fatigués. Entre les motivations personnelles, les addictions, les non-dits, les peurs et les trahisons, rien n'augure le succès de cette quête suicidaire. Que vous soyez un humain, un guérisseur, un nain, une banshee, une magicienne, un gladiateur ou même un pauvre âne, ce brouillard ne vous épargnera pas ! le début d'un long périple débute ici, soyez vigilants et ouvrez l'oeil !

Jérôme Camedescasse nous présente ici une dark fantasy anxiogène en nous créant un univers bien sombre, glauque et violent. Malgré que l'auteur surfe sur les références des contes et légendes de la mythologie nordique bien connus (Odin, Valhalla, Asgard ou Ragnarök), il a su créer un monde entier qui évolue autour de nos 7 héros et si vous êtes plutôt novices, n'ayez crainte, l'auteur a pensé à vous et des références se retrouvent à la fin de chaque chapitre et elles sont très intéressantes. Pour les plus férus, vous allez vous délecter avec tous les clins d'oeil et toutes les références aux mythes d'Europe du Nord. de mon côté, j'adore… Et franchement, l'auteur effleure parfois quelques mythes en mentionnant qu'un objet ou qu'un animal, ce qui ne peut que nous arracher un sourire et un sentiment de satiété comme après un frugal repas. Un vrai régal !

J'ai été bluffée par l'immense qualité littéraire de ce récit, des tournures de phrases et des comparaisons magnifiques à la limite de la poésie. Je vous avoue que mon vocabulaire s'est grandement amélioré avec cette lecture, la plupart d'entre vous savent que je suis plus ou moins encore en apprentissage du français et que même si j'ai eu du mal à garder mon rythme de lecture, car je voulais faire des recherches sur les mots que je ne connaissais pas, je n'en sors que grandie. Mais bon, ceci est un avis purement personnel et comme c'est l'un de mes points forts de cette lecture, je ne pouvais passer outre. Donc pour résumer, l'auteur possède une plume d'une incroyable richesse, sublime et intelligente.

Et un petit mot pour souligner la jolie couverture signée Tiphs. Quel super boulot d'illustration !

Un auteur à découvrir et un nom à retenir pour tous les adeptes de la fantasy, vous ne serez pas déçus, parole du chat noir.
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Pour une fois qu'un auteur de "fantasy" sait écrire français avec gourmandise, voire gloutonnerie ! Dommage qu'une telle maîtrise du verbe ne serve aucune histoire digne de ce nom.
Toutes ces jolies phrases dont la sophistication acharnée flirte obstinément avec la pédanterie ne racontent rien qui soit digne d'intérêt.
J'ai, avec appétit tout d'abord, puis dégoût à la longue, dégusté cette prose sur 300 pages avant de choisir de m'épargner cette peine, après quelques hésitations.
N'ayant pas vu ce qui aurait bien pu se passer dans les 180 restantes qui n'aura pas pu trouvé le moyen d'apparaître dans les trop nombreuses précédentes.

Le pitch, comme on dit, est simple : une compagnie hétéroclite d'aventuriers aux motivations personnelles aussi divergentes qu'obscures se lance dans une vague quête. Cela se passe à travers des paysages cauchemardesques qui se succèdent sans logique ; chaque chapitre pouvant tout aussi bien se situer bien avant ceux qui le précèdent comme plus loin dans cette morne suite où on se surprend à sentir de l'ennui jusque chez les personnages de ce monotone enfilage de perles (façon de parler). 480 pages, comme il pourrait y en avoir 800 vu le (manque de) rythme ; d'ailleurs, il semblerait qu'une suite soit à craindre. Tout et surtout n'importe quoi est possible, sans que le moindre monstre issu d'une foisonnante mythologie (nordique, ou pas) n'ait davantage de pertinence que n'importe quel autre qui pourra surgir plus tard, ou pas.
Illusions, rêves et chimères octroient à l'auteur toute licence pour de faux détours comme pour de vraies longueurs et plonger - noyer, plutôt - son lecteur dans une confusion prétendue "anxiogène", ai-je cru lire dans la critique d'une lectrice conquise, la bien-heureuse. J'aurais aimé, aussi pouvoir vaincre ce flot incessant de mots, certes gouleyants, et accéder à cet état emportement exaltant, promesse tacite de tout livre du genre.

L'auteur éprouve manifestement un plaisir - solitaire - à s'entendre écrire. Et les acrobaties que l'intellect doit fournir pour décrypter certaines constructions prosodiques débordantes d'adverbes et d'adjectifs éloigne constamment de la moindre émotion. Trop de descriptions abstraites indiquant quels sentiments l'auteur attend de son lecteur sont le contraire d'un style apte à faire ressentir lesdites émotions.

Je n'ai pu m'empêcher d'imaginer l'auteur en Maître du Donjon consommé qui aurait recyclé, les collant bout à bout, tous les scénarios de Donjons & Dragons proposés à ses camarades de jeu de rôles dans sa jeunesse.

Partageant avec l'auteur le goût de la belle phrase, c'est donc avec regret - qui a dit "rancoeur" ? - que je quitte cette "Impératrice des Chimères" au milieu de... ben, de nulle part, en fait. J'aurais aimé que ce style, légèrement dés-ampoulé toutefois, serve une histoire palpitante, originale, haletante plutôt qu'essoufflée.

Les motivations des protagonistes dévoilés au compte-goutte ne font pas un suspense. Savoir manier la plume, ou le clavier, ne fait pas le narrateur. de même, une succession de tableaux quasi sans action ne construit aucun "voyage" et moult adjectifs, même truculents, dégorgés par chaque page ne donnent pas une ambiance, mais cassent un rythme pourtant nécessaire.

Cela dit, sans doute les 180 dernières pages recèlent-elles d'indiscutables trésors de narration rebondissante et autres révélations fracassantes. Mais ce sera sans moi. Je n'y crois plus. Que d'autres finissent cette roborative errance à leur aise. Et bon courage pour "Le bourgeon dYggdrasil", son prolongement - je n'ose pas dire "suite".

Avec moins de magie, je conseillerais "Gagner la guerre" de Jean-Philippe Jaworski, avec plus d'action violente, les livres de David Gemmell, avec plus d'originalité, la trilogie de la mer éclatée ("La moitié d'un roi"...) de Joe Abercrombie, avec plus de légende, la trilogie de Lyonesse ("Le Jardin de Suldrun"...) de Jack Vance, avec plus de noirceur, la trilogie de L'Empire brisé ("Le prince écorché"...) de Mark Lawrence.
Bref, pour de bonnes histoires, le genre dark fantasy, a bien mieux à proposer que des chimères d'histoires.
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STOP, QUOI QUE VOUS FASSIEZ, ARRÊTEZ-VOUS ICI QUELQUES MINUTES, JE DOIS ABSOLUMENT VOUS PARLER DE CE LIVRE !

Cela faisait un moment que je n'avais pas eu un tel coup de coeur, oh non, que dis-je donc là comme ânerie, que j'ai eu un tel coup de foudre ! Et c'est là le tout premier livre édité chez Crin de Chimères ! Sérieusement ? Je crains déjà pour les parutions suivantes, je ne vais jamais pouvoir m'en remettre. Wow, celle-ci envoie du lourd, du très lourd même. Pour une première publication, franchement je suis sur le cul postérieur.

J'ai débuté ma lecture tranquillement dans l'après-midi, j'ai fais une pause le temps de vaquer à mes occupations, et dès que j'ai repris, il me fut tout simplement impossible de ne pas aller jusqu'au dernier mot, impossible de vouloir aller dormir avant la fin. A l'heure où je vous tape cette chronique, si je regarde mon horloge (nooooon ne regarde pas !), eh bien il est très exactement 4h17 ! Je pense qu'il est plus que temps que je rejoigne mon lit. Mais là encore il était impensable que je ne vous livre pas mon avis à chaud, je ne voulais pas laisser tout cela refroidir. Je ne vous cache pas que j'ai failli ne pas programmer et passer directement à la publication, mais j'ai tenu bon et je vous l'ai donc programmée pour une heure décente !

Je mets au défi quiconque le voudra de trouver un seul point négatif dans ce livre ! Tout y est, que ce soit le style de l'auteur que j'ai adoré, en passant par le décor qui vous glace le sang, sans oublier les personnages qui vous feront souvent grincer des dents, des situations à faire froid dans le dos des moins frileux, avec en plus une mention hyper positive pour la couverture. Que manque-t-il pour en faire une merveille littéraire ? Je ne connaissais absolument pas l'auteur avant de voir son nom apparaître sur la page de Crin de Chimère, mais là c'est bon je ne risque pas de le laisser sur le bas-côté de la route.

Dans la fantasy, ou ici la dark fantasy, il y a une ligne de conduite, un genre de code à suivre. Jérôme Camedescasse c'est approprié ces codes, les a tourné à sa sauce, les a remanié, et le résultat est des plus convaincant. Je suis la page de l'éditeur depuis le début, à quelques jours près, maintenant je m'occupe également de la partie communication sur Instagram, c'est vrai que j'attendais énormément de cette toute première lecture, même si je suis quelque peu en retard sur le planning. L'auteur a réussi à ce que mes attendes me paraissent bien basses tellement le niveau qu'il a donné à son récit est élevé. Franchement je ne m'attendais pas à cela, même après avoir lu quelques avis déjà publiés sur la toile, je ne pensais pas que j'allais avoir l'impression d'être passée à la moulinette et que mes heures de sommeil en prendraient un tel coup !

Dès que je pensais avoir fait une découverte avant même les personnages, pouf quelques pages plus loin j'étais partie dans une autre direction, parfois même à l'opposé de ce que je pensais quelques minutes auparavant. Je me suis fait balader en beauté, et j'ai adoré cela, j'irai jusqu'à dire que j'ai pris un pied d'enfer et que j'en redemande. Moi maso ? La réponse est on ne peut plus clair je pense… Non mais sérieusement, vous imaginez que j'ai terminé ce livre à plus ou moins 4h du matin et que si j'avais encore eu une centaine (voire même plus) de pages, j'aurais pu y passer encore des heures sans problème ! Ici, j'ai lu la version numérique, mais dès que j'ai la version papier, je vous promets que je signe pour une nouvelle balade dans le grand Nord ! Je vous emmène ?

Mes yeux commencent à lutter pour rester ouvert, cette fois, je ne résiste pas à l'appel de Morphée. Je sais que finalement je ne dévoile absolument rien, et j'ai pourtant dit pas mal de choses je trouve. Enfin bon, je suis certaine que vous avez compris que je trouve impensable de ne pas vouloir découvrir ce livre, si ce n'est pas le cas, remontez de quelques tours de roulettes sur votre souris et relisez ma chronique depuis le début, vous avez certainement lu une ligne sur 5. Oui Morphée, j'arrive c'est bon, arrête un peu de m'appeler toutes les trente secondes pfff. Je file, mais vous aussi filez sur Amazon ou le site de l'éditeur et ne passez pas à côté de cette merveille !
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La petite histoire


Tjor de Noirelouve, chevalier poussé par un idéal va se lancer dans une odyssée cauchemardesque et affronter avec six autres aventuriers et aventurières des entités qui les dépassent, des demi-dieux vengeurs aux desseins abscons et sanglants. Cette équipée hétéroclite se compose d'un champion, soldat aguerri Knud, d'un nain sournois et vif Grikar, d'une banshee fragile et mystérieuse Signe, d'un esclave arcadien docile et muet Aslak et de sa maîtresse cinglante et hautaine, mage élémentiste des vents Rehn et de Jarand un myste souffreteux guérisseur allié de Tjor. Cette troupe aux secrets obscurs va plonger dans les Ténèbres des Terres de l'Hiver pour s'égarer aux confins de la folie dans de labyrinthiques aires de cauchemars.


l'énigme du pont

" d'après la légende, il naîtrait

de la dureté du vent,

de l'éclat de l'onde,

du souffle du soleil

et de l'écume de la pierre."



Ce que je retiens de ce récit épique...


L'univers et l'ambiance


Nous sommes plongés dans un monde de dark fantasy peuplé de créatures de la mythologie nordique. Une véritable descente aux Enfers comme avec Dante et sa Divine Comédie.

Nous traversons une brume, assimilé au Grand Hiver ou Fimbulvetr où le soleil brille par son absence. C'est la Chevelure de Hel, la déesse des Enfers qui charrie des morts-vivants, des fantômes et autres joyeusetés funèbres. Cette ambiance pesante et obscure est renforcée par la traversée de paysages désertés par la vie, ravagés, hostiles, cauchemardesques, des marais, des hameaux en ruine abandonnés, des forteresses jonchées de cadavres en putréfaction. Mort et désolation sont les maîtres mots dans ces lieux.


"La Chevelure de Hel n'est pas qu'un simple sortilège que l'on peut rompre. Elle est le commencement d'une fin inéluctable."

Le bestiaire et la galerie de monstres rencontrée sont impressionnants : Jotnärs (géants), Nornes, Alfes (Elfes), Sidhes, Dvergrs (Nains), Askafroa (dryades des frênes), des métamorphes, trolls, ogres, Berserks, aigles, oiseaux-tonnerre, barghests (loups ou chiens), insectes...


"Il n'y a pire tromperie que les mensonges assénés par les puissants jusqu'à les voir remplacer la vérité. Ainsi en est-il de notre conception de l'histoire, rédigée et élaguée par les vainqueurs et les survivants. "


Les personnages


Mes personnages préférés sont plutôt les personnages féminins comme Signe, Rehn ou encore l'Impératrice des Chimères. J'ai trouvé que leur personnalités étaient plus fouillées que celles de Tjor, Knud, Aslak ou encore Grikar, même si ils offrent des sensibilités différentes.

Rehn est sans contexte la plus piquante avec sa répartie et les sobriquets qu'elle donne à tout bout de champ. J'apprécie tout autant les joutes verbales que les combats stratégiques de la tempestaire. Elle supplante même l'Impératrice des Chimères, peste en puissance pourtant.


"Nous errons dans une fantasmagorie échevelée qui n'est plus régie par la moindre loi ou logique..."


L'écriture et le style de l'auteur


L'auteur est un conteur qui aime à nous entraîner dans un récit épique où le rythme est saccadé avec des fausses pistes, des errances qui conduisent le lecteur dans des impasses. Il joue avec le lecteur comme l'Impératrice des Chimères avec la troupe de spadassins et magiciennes, il le perd pour mieux le guider dans ses filets.

Quelques ellipses, quelques illusions et puis l'on reprend le court du récit, vers quelle fin ? et dans quel but ?

L'on retrouve le souffle d'Homère dans ce roman peuplé de monstres, d'épreuves où chacun va au bout de soi-même.

Les mots du conteur sont envoûtants et précieux, délicats et cinglants.


"L'amour n'est qu'une émotion intangible,

illogique et volatile."


Plongée dans une odyssée nordique digne du voyage d'Ulysse avec maléfices, combats, ruses, dieux ou demi-dieux. J'ai apprécié les personnages à la volonté de fer, aux caractères taillés à la serpe et souvent venimeux voire vénéneux pour ce qui est de l'Impératrice des Chimères. Les Terres d'Hiver aux frontières du rêve et de la mort, du cauchemar et de la magie occulte apportent une ambiance de fin du monde immersive.

La plume ciselée et précise de Jérôme Camedescasse m'a conquise.
Lien : https://chrisbookine.blogspo..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
- Tu as perdu quelqu'un ? demanda-t-il, à peine plus fort qu'un murmure.
- Je n'ai su garder personne, corrigea-t-elle en empilant distraitement les pierres. Le plus pénible à supporter avec la solitude, c'est l'idée que l'on n'est cher pour personne.
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— Vous n’êtes pas prêt à entendre la vérité, pas prêt à défier les périls de ce pays, même pas prêt à diriger correctement ce groupe. Votre tiédeur m’indiffère, Noirelouve. Veillez seulement à ce qu’elle ne nous fasse pas tous tuer.
— Il faudra qu’on dénoue nos désaccords, Grikar. Je vous arracherai la vérité ou, à défaut, votre dernier souffle.
— Vous êtes un gamin qui joue au loup. Il existe de vrais fauves en ce bas monde. Vous n’en faites pas partie.
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L arrogant éclaireur pensait que son agresseur, prenant conscience qu'il n'avait d'autre issu, se retirerait en perdant la face. Comme il se méprenait. Le craquement sec de l'os se brisant interrompit brutalement le rire rocailleux, le changeant en un hurlement de souffrance, suivi de gémissements et halètements agités.
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Je loue votre fougue, jeune homme. Vous pensez que je manque de raison, mais je déplore votre absence de raison. Les Terres d'Hiver se moquent bien de l'une ou de l'autre. Elles ne rendent jamais ceux qui en franchissent la lisière.
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" Simple ombre rampante dans un coin
de sa conscience jusqu'à maintenant,
l'abattement en profita pour fondre sur elle
les crocs à nu. "
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