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France Camus-Pichon (Traducteur)
EAN : 9782226186614
407 pages
Albin Michel (15/03/2008)
3.64/5   70 notes
Résumé :
Les secrets du Bayou. Au milieu des marécages où
la moiteur et la végétation luxuriante exacerbent les passions. Dans le monde impitoyable des pêcheurs d'huîtres à la drague en haute mer, une flamboyante saga familiale tissée de haine, de violence, d'amour et de souffrance, aussi inexorable qu'une tragédie grecque.

Dans la tradition des grands romans du Sud profond aux accents faulkneriens,
le superbe portrait d'une femme indomptable et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Alors si je vous parle de Bayou , ça vous ramène à quoi , là , tout de suite , sans réfléchir ? Comment ? François ? OK , pas mal , et en réfléchissant ? La chanson de Carlos , babayou , babayou , babayoubabayoulélé ? Bon , perso j'envisageais plutôt des bras de mer sinueux et marécageux touffus suintant la moiteur subtropicale mais bon , pourquoi pas...

Il est des livres dont vous n'attendez absolument rien ! Couverture à la limite du kitch , intitulé du bouquin guère plus engageant , auteur totalement inconnu ! Et pourtant , tout comme la montagne , la surprise fut belle !
Deux familles ne vivant que pour et de la récolte d'huitres tout en nourrissant une haine séculaire . Un décès des plus suspects , il n'en faut pas plus pour mettre le feu aux poudres , enfin , aux parcs à huitres , et déclencher un véritable jeu de massacre ! Capulet vs Montaigu , Petitjean vs Bruneau , le parallèle s'impose de lui-même bien qu'à défaut d'amour , la haine soit , ici , le véritable moteur de ce huis clos oppressant !
Rien de glamour ici . La récolte d'huitres , bon , ok . Et pourtant , Biguenet , très rapidement , a su imposer un style et une intrigue véritablement attachants ! Immersion totale en ce milieu ostréicole d'une apreté sans égale et ce coin de Louisiane si particulier , intrigues et secrets familiaux foisonnants , rythme enlevé , il n'en faut pas plus pour passer un excellent moment de lecture !

Le Secret du Bayou , à défaut d'être une perle de culture , justifie pleinement que l'on s'y perde !
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Fin des années cinquante, dans les bayous de Louisiane, les familles survivent grâce à la pêche aux huîtres, disséminées dans des parcs dont l'emplacement est jalousement gardé par chacune des familles...Les Bruneau et les Petitjean, autrefois alliés sont devenues ennemis après que les Petitjean ont contracté des prêts auprès des Bruneau, sans pouvoir les rembourser. Dans ce contexte pas très sain, la jeune Thérèse Petitjean - dix-sept - censée épouser Daryll Bruneau le chef de tribu et père de trois fils - une union qui permettrait un compromis pour sauvegarder les biens des deux familles mais la jeune fille ne l'entend pas de cette oreille et un soir elle tue Daryll.......Les trois fils ne tardent pas à réagir et l'engrenage de la vengeance se met en marche.
Le secret du bayou est une intrigue intéressante et bien menée dans la moiteur de la Louisiane, entre deux familles qui doivent gérer les difficultés de la pêche dans les bayous, de plus en plus menacés par les compagnies pétrolières off-shore qui détruisent l'environnement et les marais. La mort du père de la famille Bruneau va être le détonateur d'une réaction en chaîne de vengeance et l'occasion pour l'un des fils de se rapprocher des Petitjean. L'intensité, la justesse des portraits psychologiques et l'épaisseur des personnages font le grand intérêt du roman, le contexte écologique malmené est également très bien dépeint par John Biguenet.
Un roman du sud qui est une bonne surprise.
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Je ne sais quel hasard a fait atterrir ce livre entre mes mains car il y a longtemps que ce genre de lecture n'occupe plus mon temps libre. Peut-être me suis-je laissée attirer par la mention "un premier roman d'une qualité exceptionnelle" figurant en quatrième de couverture ?

L'auteur américain, John Biguenet, nous entraîne dans le quotidien des pêcheurs d'huitres en Louisiane, dans les années 50. Deux familles, les Petitjean et les Bruneau tentent de survivre de leur travail, malgré les difficultés occasionnées par l'exploitation pétrolière qui détruit l'écosystème du bayou. Si le passé a pu les unir, aujourd'hui le présent les divise. En plus des parcs à huitres, Thérèse, la fille Petitjean, est l'objet de toutes les convoitises de la part du père et des trois fils Bruneau.

le lecteur est plongé dans une sorte de huis-clos entre ces deux familles, interrompu seulement par les visites du shérif local et quelques escapades au bar. C'est un roman à la portée féministe, avec comme héroïne le personnage de Thérèse qui ne s'en laisse pas conter par les hommes et qui sait prendre son destin en main. Mais l'intrigue se construit surtout autour du passé secret de la mère, Mathilde, à l'origine des rivalités actuelles, d'où son sentiment profond de culpabilité.

Je n'ai rien à reprocher à ce livre qui mélange un peu les genres. Au milieu de la romance, et même si l'auteur ne mise pas sur le suspense puisqu'on connaît d'avance les coupables, se glisse une petite intrigue policière. Je n'ai pas non plus ressenti d'effet "whaouh" comme dans les grandes sagas du sud. Ce fut juste une lecture dépaysante, à l'écriture agréable, à laquelle j'accorde un 13/20.

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Oubliez la quatrième de couverture et ses promesses de « grand roman du sud profond aux accents faulkneriens », hein, faut pas pousser; On est davantage dans l'accent « raide et indigeste » d'un journal célèbre pour sa fameuse sélection ... Mais bon, passons, puisque déjà le titre est mensonger : il n'y a pas un, mesdames et messieurs, non ! il y a bien plusieurs secrets, et pas des moindres, cachés au milieu des parcs à huitres de Plaquemines Parish, à l'embouchure du Mississippi. Des secrets à peine dissimulés par une intrigue pourtant aussi tortueuse que les méandres marécageux du coin, mais qui malheureusement est aussi prévisible que les clichés sur la Louisiane et sa culture cajun.
Franchement convenu et peu crédible donc, c'est du côté du drame familial passionnel qu'il faut chercher l'intérêt du livre. Si c'est votre tasse de thé, vous serez ravi : tout y est ! Deux clans opposés, des secrets d'alcôve, des trahisons, une famille issue de la vieille bourgeoisie française décadente, des frères ennemis, une héroïne indomptable et rebelle, la touffeur des bayous ... et bien sûr l'amour avec un grand A qui vient mettre un peu plus le bazar là dedans.
Un peu too much à mon goût, vous l'aurez compris. Ce qui m'a le plus plu finalement, ce sont les descriptions des spécialités culinaires cadiennes, tourte aux pécans, Jambalaya, ragoût de gombos et d'écrevisses, tarte à la patate douce... qui m'ont mis l'eau à la bouche !
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Parfois, les premières de couverture peuvent en dire long. Une « femme indomptable et farouche ». C'est elle, là, sur le ponton en bois. Une femme mince, légère, habillée d'une fine robe à fleurs, qui semble profiter de son instant de calme, du silence de l'eau, de la forêt. Mais si on regarde de plus près, on commence à lire le roman. Ses mains, qui tirent les ficelles de sa robe, c'est elle qui manipule, c'est elle qui est maître de son histoire. Un geste pas anodin, les fils semblent se resserrer autour de sa gorge, un geste de strangulation. Mais le tout d'une désinvolture extrême, naïvement, comme si elle n'était, au final, pas responsable. Et ce noir, cette eau sombre en dessous d'elle, une eau de remords, une ombre d'huîtres et de corps, qui ne tarderont pas à remonter à la surface. La pêche révèlera bien des surprises …

Dans ces impitoyables eaux profondes, dans cette Louisiane des années 50, dans cette atmosphère moite du bayou, il y a deux familles. Deux familles qui pêchent, deux familles qui se battent pour continuer à vivre, à manger, à payer. Des parcs à huîtres dont on espère, chacun de son côté, qu'il sera meilleur que l'autre. Que la pêche sera bonne, que les filets craqueront sous la masse cliquetante des huîtres. D'un côté, les Petitjean. Felix, Mathilde, Thérèse et Alton. Deux parents et leurs deux enfants. Une famille simple, qui se sert les coudes, qui tente chaque jour de subsister. Une mère aimante, un frère et une soeur qui s'aiment. Un père vigoureux mais distant, mais dont le savoir est salvateur. de l'autre, les Bruneau. 3 frères, un père. 3 frères qui se détestent, s'apprécient, un père qui connaît les ficelles du métier. C'est alors que les Petitjean n'ont plus rien, leurs récoltes vont de mal en pis. Horse, le père Bruneau, leur propose un prêt. Qu'ils acceptent. Voilà le départ d'une lente descente vers l'Enfer. Oui le vrai. Depuis ce jour, tout s'envole, tout s'évapore, les bulles sales et boueuses du bayou éclatent à la surface, et sèment le chaos. Horse est retrouvé dans l'eau, une entaille dans les côtes, la silhouette d'Alton flotte à la surface, sans vie. Deux meurtres. Une histoire. Des liens entre les deux familles qui ne vont tarder à être révélés. La mère défunte, un père différent, un frère différent. Tout ce beau monde s'aliène, devient autre. Les passions s'exacerbent dans les reflets verdâtres de l'eau, dans les maisons de tôle et de bois, que l'homme a crée, à la sueur de son front. On s'accueille, on se questionne. On complote, on veut voler l'argent. Mais tout dégage, tout se déglingue. La « main divine » frappe au hasard, le fléau bat les personnages comme les blés. Et Thérèse, pleine de vie, rayonnante, joyeuse et grave, gravite de l'un à l'autre. Elle ensorcelle, elle hypnotise, elle ment, elle se dévoile. Une jeune fille dont le sang éclaboussera la robe …

Une écriture du clair-obscur. John Biguenet nous dévoile, nous masque les mystères. Il nous décrit les décors et les histoires horribles, et sincères du bayou. Une écriture belle et proche, un Soleil, une Lune qui éclairent tour à tour les eaux impénétrables. Un tourbillon de sens, de sentiments, qui, au final, n'est que le fruit des eaux. Ces eaux autour desquelles tout tourne, ces eaux présentes, latentes, attentives, décisives et assassines. Regardez encore l'image. Je viens de remarquer une chose encore. le ponton, dont le bois semble vieux, tend vers la gauche, tend vers le bas, tend vers l'eau. L'eau happe, l'eau mange. Ce démon si calme, si énorme, n'attend qu'une chose. Qu'un corps vienne s'y plonger, qu'un corps vienne s'y mouiller. Et là, alors, arrivera ce qui devait arriver. La « main divine » n'est peut-être pas si injuste, en fin de compte … Un roman d'une extrême justesse, où l'on se coupe, où l'on s'entaille, comme lorsque l'on tente d'ouvrir une huitre. Une histoire aussi dure que la coque, et qui cache un secret. L'eau qui dort et qui clapote n'aura plus le même écho, dorénavant …
Lien : http://bookkingdom.wordpress..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Une lueur vacilla dans la nuit encombrée de formes enchevêtrées. Elle clignota plusieurs fois tandis que la pirogue glissait au ras des troncs noirâtres bordant la rive, jaillissant parfois même des eaux du bayou. Horse savait que ce fanal était l’éclairage extérieur de Felix Petitjean. Il se rappela que pour atteindre le mouillage à l’autre bout de la clairière, il lui faudrait franchir à découvert l’appontement de son vieux rival. La pleine lune, même à peine levée, l’inquiétait.
Alors qu’il cherchait un moyen de passer inaperçu, les arbres s’espacèrent. Il distinguait la maison, en retrait à une vingtaine de mètres du bayou. Aucune lumière à l’intérieur : toute la famille devait dormir.
Horse se pencha par-dessus bord, se propulsant le long de la berge à la force du poignet là où il le pouvait, pagayant de son mieux le reste du temps. Même s’il se vantait souvent, après une ou deux bières au R&J’s, d’être à cinquante-deux ans le pêcheur d’huîtres le mieux bâti de la paroisse de Plaquemines, il regrettait d’avoir fait à la rame le trajet depuis son repaire de Bayou Dulac. Ses épaules l’élançaient, son dos commençait à lui faire mal. «Mais qu’est-ce qui m’a pris de sortir cette pirogue ?» se répétait-il.
À l’approche du ponton mal équarri, il s’agrippa à un pilotis, laissant le courant paresseux amener l’embarcation contre les pneus fixés aux traverses. Au mouillage de l’autre côté, la Mathilde semblait somnoler.
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Horse se redressa un peu et chuchota dans l’obscurité.
– Therese ?
Entre les pins à l’arrière du ponton, une silhouette surgit lentement de l’ombre. Une jeune fille pieds nus et en robe légère s’avança. Horse amarra sa pirogue.
– Non, protesta Therese, dénouant l’amarre. Allons faire un tour sur le bayou.
– Mais certainement, ma chère, tes désirs sont des ordres…
Il aida Therese à descendre dans la pirogue qui tanguait dangereusement.
– … C’est pour cette raison que tu m’as fait venir en bateau ?
– Contentez-vous de nous éloigner de la maison de mon père, répliqua-t-elle depuis l’avant, sans se retourner.
D’une poussée, Horse s’orienta vers les profondeurs du bayou. La présence de Therese à bord l’enhardissait, même si la lune montait peu à peu dans le ciel. Malgré ses épaules douloureuses, il ramait énergiquement.
La puissance de ses coups de pagaie soulevait presque l’embarcation hors de l’eau.
À l’entrée du chenal, quelque cinq cents mètres plus loin, la jeune fille demanda à Horse d’amarrer le bateau. Il le fit glisser entre les roseaux, l’immobilisant dans la vase de la rive marécageuse. La poupe était entraînée par les remous, alors il jeta par-dessus bord un seau rempli de béton en guise d’ancre et noua la corde au manche robuste du couteau qu’il avait planté dans le siège.
Therese pivota sur elle-même.
– Vous croyez que ça va tenir ?
– De toute façon, on ne s’en va pas, la rassura
Horse, faisant un dernier nœud autour du manche.
Il écrasa un moustique sur son cou.
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Le claquement sourd de la pagaie contre l’eau noire trahissait l’impatience de Horse alors que sa pirogue, invisible sous la voûte sombre des arbres de la rive, s’engageait sur le bayou des Petitjean. Mais la progression du bateau était ralentie par des racines de cyprès inondés qui raclaient sa coque étroite, et par des branches basses ployant peut-être sous le poids de gros mocassins d’eau. À cette pensée, Horse tira son couteau de l’étui et le planta dans le bois du siège près de lui.
Bien qu’il fût près de minuit, la chaleur alourdissait toujours l’air. Plus tard, juste avant l’aube, la fraîcheur s’installerait. Les dormeurs, s’éveillant sous le lent tournoiement des pales d’un ventilateur, remonteraient sur leur corps frissonnant le drap chiffonné entre leurs pieds. Les épouses s’assiéraient dans leur lit pour remettre la chemise de nuit arrachée un peu plus tôt par leur mari. Les enfants iraient se blottir dans le lit d’un frère ou d’une sœur. D’ici là, quelques heures durant, la chaleur continuerait à suinter entre les lattes du parquet des maisons, à dégouliner des aiguilles de pin. Et la main d’un homme à fendre l’air humide comme l’aileron d’un requin l’océan.
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- (...) C'était le vieux monseigneur Aubert. Il nous connaissait tous depuis notre naissance. Et comme par-dessus le marché, il était déjà à moitié sourd, il avait fait enlever la séparation grillagée du confessionnal. Pour pouvoir lire sur nos lèvres, il nous regardait droit dans les yeux. Il savait parfaitement qui lui confiait tous ces horribles péchés. Le pire, c'est qu'à cause de sa surdité, il parlait très fort et t'appelait par ton prénom tout le temps que durait la confession. Tous ceux qui attendaient leur tour, ou qui faisaient pénitence sur les prie-Dieu devant le confessionnal n'en perdaient pas une miette. (...)
- Les gens gardaient vraiment le secret ?
- A ton avis ?
Se confesser auprès de monseigneur Aubert le samedi, c'était comme monter en chaire à la messe du dimanche matin pour énumérer ses péchés devant tous les habitants de la commune.
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Même si les hors-bord se croyaient en haute mer lorsqu'ils zigzaguaient chaque week-end dans la baie de Barataria, les pêcheurs n'avaient pas besoin de carte marine pour y localiser leurs parcs à huîtres. La tempête pouvait bien déplacer les bancs de sables, ne laissant à perte de vue que des flots boueux sous un ciel bleu délavé, ils retrouvaient le chemin des parcs familiaux comme n'importe quel fermier celui de ses prés, grâce à des points de repère aussi discrets qu'un arbre mort sur un rivage presque invisible.
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