Alors là, on est beaucoup moins dans l'approche sociologique ( bien que l''auteur prendra tout de même le risque de pointer l'instrumentalisation politique du rap lors de son essor en France : transformer une crise sociale en une crise ethnique, mais son approche manque de matière et de conviction) que dans le pamphlet et le portrait à charge du rap, pas seulement français, mais international . Mathias Cardet, pseudonyme cachant l'identité d'un ancien membre du gang Black Dragon, l'affirme et nous montre les ficelles qui ont porté le rap, de la Zulu Nation au rap de Booba en passant par Jay-Z, Tupac ou NTM.
À 38 ans, Mathil'effroyable-imposture-du-rapas Cardet est un «drogué de rap», l'un de ceux qui a participé à sa popularisation dans les cités au ilieu des années 1980. Mais rapidement, il ressent une gêne, l'impression de s'être «fait avoir quelque part». À ses yeux, la musique de NTM,
Kery James, ou encore Tupac est une énorme tartufferie. le mal d'une société déjà en souffrance.
L'effroyable imposture du rap » revient sur les origines, la naissance, l'enfance, et aujourd'hui la maturité d'un « art » qui est devenu incontournable dans la vie de dizaines de millions de jeunes en France et dans le monde…
Cet essai critique s'efforce de retracer ce long processus de domination à travers les quarante dernières années et d'exposer ses terribles conséquences sur le tissu populaire : appauvrissement du langage, donc de la pensée, machisme, glorification de la culture ghetto de type US (culte des armes, de la prison, de la consommation de stupéfiants, de la violence verbale), « automythification » d'une jeunesse immigrée conduisant à une victimisation perpétuelle, et à la division des quartiers populaires : les immigrés d'un côté, les « desouche » de l'autre, et les femmes au milieu.
Pour Cardet, on aboutit à un dévoiement du rap authentique, en le caricaturant au maximum, uniquement dans l'intérêt de l'industrie du divertissement.
Le propos est plutot pertinent, et ne mérite pas la volée de bois vert qu'il a connu dans le milieu du rap et de la presse généraliste ( mais le fait que le peu fréquentable
Alain Soral est le fondateur de la maison d'édition publiant ce livre n'y est pas pour rien).
Mais le livre ne convainc jamais vraiment : la faute à une vraie absence de références de l'auteur pour approfondir certaines affirmations (exemple: « La CIA a assassiné
Martin Luther King ») , le manque de structure générale du récit ( on passe d'un chapitre à l'histoire des USA à un autre sur le clach Booba
La Fouine sans vrai fil conducteur) et un manque de nuance général ( bon, c'est un pamplhet certes, j'ai un peu de mal avec ce genre)....
Lien :
http://www.baz-art.org/archi..