AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,77

sur 311 notes
5
34 avis
4
30 avis
3
15 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ? »
Non, je ne vais pas ce soir vous déclamer du Alphonse de Lamartine, mais plutôt du Edward Carey.
Approchez, venez, entrez chers amis, que je vous fasse visiter le lieu.
Ici c'est bien un château, le château des Ferrailleurs.
Il sera dit qu'un dieu facétieux m'aura jeté un sort, celui d'être condamné à passer de maison en maison durant mes lectures estivales, ce qui sera d'ailleurs le cas aussi pour la toute prochaine à venir...
Nous voici aux confins de Londres, en plein XIXème siècle. Sur un océan formé par tous les immondices de la capitale jaillit non pas une île, mais un château, la demeure des Ferrayor. Oui c'est le nom de cette terrible dynastie qui règne en maître depuis des générations sur un superbe dépotoir et qui n'a rien à envier à la famille Adams.
Sur cet océan de gravas et de rebuts, il est difficile voire impossible de pousser une barque. Alors il faut y aller presque en apnée.
On pourrait se demander, en contemplant ce dédale de détritus, où commencent les fondations de cette étrange demeure faite de bric et de broc, construite à partir de morceaux de maisons prélevées dans la capitale, assemblés selon une logique qui rendrait fou tout architecte digne de ce nom.
Autre caractéristique de cette famille : chaque Ferrayor, à la naissance, se voit attribuer un petit objet appelé l'objet de naissance, qui l'accompagnera partout et toujours.
Ainsi, voici surgir dans le texte une bonde universelle à chaînette, un robinet, une poignée de porte en cuivre, une pince coupante, une tasse repose-moustache, un sifflet en forme de groin, un chausse-pied en écaille de tortue... J'en oublie forcément.
Il y a les Ferrayor d'en haut, les maîtres et il y a les Ferrayor d'en bas, ceux qui servent les maîtres. Ici on ne mélange pas les robinets et les crachoirs en argent... Quand on entre dans cette maison, on devient Ferrayor...
Tout commence le jour où la poignée de porte appartenant à Tante Rosamud disparaît ; les murmures des objets se font de plus en plus insistants ; dehors, une terrible tempête menace ; et voici qu'une jeune orpheline se présente à la porte du Château… Elle s'appelle Lucy Pennant. Elle semble sortir tout droit d'un récit de Charles Dickens.
Et voici que Clod Ferrayor, quinze ans et demi, petit-fils de celui qui règne sur cette dynastie, va être ébloui, troublé par la présence de Lucie Pennant, cette jeune fille fragile et lucide, déterminée...
Pour son malheur et pour notre bonheur, Clod Ferrayor a reçu un don singulier : il est capable d'entendre parler les objets, qui ne cessent de répéter des noms mystérieux…
Plus rien ne sera comme avant...
Il est souffreteux, elle a les yeux verts, ils vont s'aimer. Ce sont eux qui vont nous lier à cette histoire, nous faire traverser la maison, traversant le récit, traversant notre coeur au passage, franchissant les zones qu'ils n'ont pas le droit de transgresser... Ces deux-là, on imagine que Shakespeare les aurait adorés, sorte de Roméo et Juliette de la ferraille, des décombres et du gothique.
Voici un conte fantasmagorique à la poésie baroque, mêlant délire fantastique et lucidité grinçante.
Au fil des pages, de nombreuses questions se posent sur ces mystérieux objets, qui ne sont peut-être pas si inanimés que l'on voudrait le croire, et leur lien avec les habitants des lieux.
J'ai posé mes bras, mes mains sur les murs de cette maison. Je l'ai étreinte. J'ai entendu sa respiration. Elle m'a secoué de ses convulsions. J'entendais les bruits métalliques et les cris des objets. J'entendais des voix remonter des ordures et de la puanteur. Je sentais ses odeurs. J'entendais les battements de coeur de Lucie Pennant, crasseuse, souilleuse, mais si lumineuse et la course des pas douloureux de Clod Ferrayor à sa recherche effrénée.
Il y a dans ce texte que j'ai adoré pour son enchantement quelque chose de cruel et de dérangeant, car on se dit qu'il y a un côté absurde et monstrueux de notre monde à la dérive qui ressemble peut-être à cela.
Et puis, objet parmi tous les objets, il y a ce livre, l'objet papier avec des dessins fabuleux réalisés par Edward Carey lui-même, ouvrant de manière magique et ténébreuse chaque chapitre.
Bon, je vous laisse, je suis à la recherche de ma tasse repose-moustache, pas question de trouver le sommeil sans avoir remis la main dessus...
Quoi ? On me dit qu'il y aurait deux autres volumes à lire, car c'est une trilogie ? Alors, j'y cours, j'y cours... Vite, mon chausse-pied en écaille de tortue...
Commenter  J’apprécie          5384
Après avoir lu « L'observatoire », c'est avec beaucoup d'empressement que j'ai retrouvé l'univers d'Edward Carey dans le premier tome de la trilogie des Ferrailleurs.
On y retrouve tous les ingrédients que j'ai pu apprécier dans « L'observatoire », à commencer par une imagination débordante, un monde original et excentrique, une ambiance gothique empreinte de magie, une écriture sombre et mélancolique, une famille décadente et des personnages bien marqués.

L'auteur nous immerge dans un monde qui rappelle Londres à l'époque Victorienne mais également un monde futur déprimant dans lequel nous serions noyés dans nos propres déchets. Cet anachronisme m'a particulièrement plu.

*
Le rôle principal a été donné aux objets usés, cassés, oubliés, abandonnés, perdus, jetés qui se sont accumulés au fil des décennies, formant des montagnes de déchets instables et dangereux qui affluent, débordent, se meuvent, ondulent, formant un océan d'immondices en mouvement.
La toile de fond que constitue Londres sous cette gigantesque décharge à perte de vue est saisissante. Elle nous amène à réfléchir aux conséquences environnementales de nos modes de consommation et de production et de notre culture du jetable.

Au milieu de ce paysage de grisaille formé de vagues de décombres, s'élève le château des Ferrayor, un ensemble architectural étrange et bizarre. Cette habitation labyrinthique est la demeure d'une famille qui s'est enrichie au fil des générations, grâce à la collecte des déchets de tout Londres : les Ferrailleurs.

« le répugnant et le malodorant, le brisé, le fêlé, le rouillé, l'usé, l'endommagé, le puant, le laid, le toxique et l'inutile, nous les aimions tous, avec quel amour nous les aimions ! Il n'est pas de plus grand amour que celui des Ferrayor pour les rebuts. Tout ce que nous possédons est grisâtre et terreux, poussiéreux et malodorant. Nous sommes les rois de la pourriture et de la moisissure. Je pense que nous les possédons, oui, vraiment. Nous sommes les nababs de la putréfaction. »

*
On découvre ce monde peu à peu, avec ses règles, ses interdits, ses mystères, ses secrets.

La particularité de chaque membre de la famille des Ferrailleurs, nous l'apprenons dès les premières lignes du roman, est qu'ils sont liés, dès leur naissance, à un objet dont ils ne doivent absolument pas être séparés. J'ai eu très vite, envie d'en savoir plus sur cette famille étrange, sur leurs objets de naissance qui parlent.

L'immense maison des Ferrailleurs est tenue par une armée de domestiques. Privés de leur nom de famille, leur mémoire et leurs souvenirs s'effacent peu à peu. Ils font partie de la maison et sont presque assimilés à des objets.

*
Le récit alterne deux voix narratives : celle de Clod, un jeune Ferrailleur, né avec le don rare d'entendre les voix des objets de naissance ; et celle de Lucy Pennant, une jeune orpheline du monde extérieur qui travaille au château depuis peu comme servante. L'arrivée de la jeune femme dans le château va coïncider avec la survenue d'étranges évènements qui vont bouleverser le monde de Clod.

Les deux histoires s'entrelacent, révélant dans une alternance, le monde du bas, celui des serviteurs, et le monde d'en haut, celui des maîtres. Leur rencontre va tout changer.

« Je t'ai donné une bonde, Clodius Ferrayor, ton objet de naissance, pour que, sang de mon sang, tu fasses un choix entre deux choses. Tu nous contiendras, telle une bonde, tu nous garderas en sécurité, tu seras une barrière entre nous et l'inquiétant trou d'évacuation. Ou bien, inversement, telle une bonde qu'on retire, tu nous laisseras tomber, nous écouler vers le rien, nous réduire à néant, nous noyer, nous épancher, dégoutter, ruisseler, tu nous détruiras tous ! »

*
J'ai été immédiatement happée par le monde qu'a créé Edward Carey, à la fois étrange et si crédible. L'écriture de l'auteur imaginative, foisonnante, captivante, nous plonge dans les méandres de ce château mystérieux, impénétrable qui semble avoir une âme.

J'aime beaucoup les histoires de maisons. Sa construction est originale, faite d'un assemblage de maisons collectées, démantelées, insérées, assemblées, à l'architecture existante, créant un ensemble difforme et extravagant.

« Notre château était une mosaïque de cabanons et de palais. C'était une énorme bâtisse, faite de beaucoup d'autres. Mais la structure d'origine, presque impossible à retrouver maintenant, abritait notre famille depuis des siècles. »

En y regardant de plus près, la château des Ferrayor dégage aussi plusieurs impressions : elle apparaît comme un phare au milieu de l'océan, à la fois refuge et soumise aux éléments extérieurs. Elle semble également, tour à tour, majestueuse et imposante, mystérieuse et secrète, fragile et vulnérable par ses fondations qui se craquellent, sombre, dangereuse, ou funeste.

« La maison parlait ; elle chuchotait, jacassait, gazouillait, criait, chantait, jurait, craquait, crachait, gloussait, haletait, avertissait et grognait. Des voix jeunes, hautes et gaies, de vieilles voix, brisées et tremblantes, des voix d'hommes, de femmes, tant et tant de voix, et pas une seule qui vînt d'un être humain, mais des objets de la maison qui s'exprimaient, une tringle à rideaux par-ci, une cage à oiseaux par-là, un presse-papiers, une bouteille d'encre, une latte de plancher, … »

*
Edward Carey révèle tout son talent d'illustrateur en incérant au début de chaque nouveau chapitre, des portraits saisissants des occupants du château avec leurs objets de naissance. Les illustrations donnent l'impression de traverser une galerie de portraits de famille.

Le monde étrange d'Edward Carey rappelle celui de Tim Burton, par son esprit décalé et gothique, par les illustrations en noir et blanc, les personnages dont l'aspect apparait un peu maladif.

*
Pour conclure, ce roman est très différent de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent.
Edward Carey a su créer un récit intrigant et prenant, une atmosphère fascinante et menaçante.
Ce premier tome m'a emportée dans le monde des Ferrailleurs et l'épilogue particulièrement bien réussi, totalement inattendu, ne peut qu'inciter le lecteur à poursuivre avec le second tome.

Si vous pouvez envisager une histoire surprenante où les objets ont des noms et chuchotent, où la mer est faite de détritus, alors ce beau roman ne peut que vous séduire.
Commenter  J’apprécie          4785
Les Ferrayor habitent un château qui culmine au milieu d'un océan d'immondices. Les membres de cette famille ont fait fortune grâce aux ruines des Londoniens, aux rebuts d'une société qui jette et consomme à tout-va. Ils sont pour la plupart laids, crasseux, pâles, difformes, sinistres, impassibles, et surtout fiers de leur race pure de Ferrayor.

Dans les étages supérieurs trône cette aristocratie des poubelles. Dans les sous-sols et dans la décharge, triment les serviteurs, les orphelins, les misérables, tous de rang inférieur. Ceux-là n'ont pas de noms, ils sont juste Ferrayor. Déshumanisés, sans souvenirs, comme des objets ternes, des travailleurs de l'ombre, invisibles, ils déambulent dans les couloirs, le dépotoir, les dortoirs.

Clod a quinze ans et est un Ferrayor de pure race. Mais il ne ressemble pas aux membres de sa famille. Il a un don particulier, celui d'entendre parler les objets.
Une intruse se glisse dans ce château des Ferrayor aux règles nauséabondes bien huilées. La révolution s'annonce alors, les secrets secouent leurs couches de poussière et murmurent les larmes de cendres. Et tremblent les Ferrayor sur leurs fondations de ruines.

Dans ce roman fantastique couleur gothique, l'océan de rebuts emporte le lecteur dans une tempête judicieusement orchestrée. Ça crisse, ça craque, ça grommelle, ça rouille. On suffoque, on se noie, on déraille. Mais surtout on voyage dans un univers qui nous aimante, nous rassemble sur une vague d'idées improbables mais pas si déconnectées de la réalité qu'on pourrait le croire.
J'aurais aimé poursuivre avec les tomes suivants. Il me faudra attendre…

Commenter  J’apprécie          460
J'ai l'honneur de vous présenter mon 1er coup de coeur 2016 ! Je dirais même plus : Les Ferrailleurs vient d'entrer dans mon top 10 de tous les temps.

Commençons par l'objet-livre : un très beau poche agrémenté des illustrations de l'auteur lui-même. Des illustrations que Tim Burton ne renierait pas : à l'encre noire, gothiques à souhait, à l'image de ce très surprenant récit. Deux illustrations double-page, l'une en tout début de roman et l'autre en toute fin, permettent au lecteur de se situer un peu dans le château labyrinthique des Ferrayor.

Le récit se construit autour de chapitres, de longueurs inégales. A chaque début de chapitre un portait de l'un des personnages dont il sera question dans les pages suivantes. Un titre qui correspond toujours à un objet dont il sera question également par la suite. le titre est toujours suivi d'un sous-titre qui explique un peu plus de quoi il va être question mais tout en restant très mystérieux.

Il me faut maintenant vous expliquer un tant soit peu le récit, car toute l'originalité du livre vient de là. Clod Ferrayor, quinze ans, a une sorte de don très particulier : celui d'entendre les objets parler. Ceux-ci se contentent habituellement de répéter leur nom à l'envi. Clod fait partie de la famille, réputée et crainte, des Ferrayor. Toute la famille vit dans un château immense fait de bric et de broc, construit au beau milieu de la décharge, du Grand Dépotoir, une mer immense de déchets abandonnés. Pour les servir, tout une tripotée de Ferrayor inférieurs, qui n'ont pas le sang pur et sont relégués en bas du château et ne sortent que la nuit pour nettoyer le haut. Chaque membre de la famille Ferrayor possède, dès sa naissance, un objet qu'il se doit de garder toujours sur lui. Mais un jour, la poignée de porte de Tante Rosamud disparaît... Et ce jour coïncide avec l'arrivée de la servante Lucy Pennant.

Vous m'excuserez d'avoir été un peu longue mais l'univers est si unique et particulier qu'une explication s'imposait. La plume de l'auteur, extrêmement imagée et savoureuse, complètement délurée par moment, se met au servir d'un univers très noir. Elle rend beau le laid, le sale, le puant dans un lyrisme à peine voilé. Mais surtout elle questionne le lecteur sur divers sujets de société : la lutte des classes et la servitude, la société de consommation et le poids des traditions... Il y a aussi un fameux mystère à résoudre et une idylle à suivre (d'ailleurs je vous préviens : il s'agit du 1er tome d'une trilogie alors ne vous attendez pas à tout voir résolu dans ce tome-ci).

Je vais m'arrêter là car je pourrais porter ce livre aux nues jusqu'à la fin des temps. Un univers gothique unique, une imagination débridée, une écriture imagée, percutante et savoureuse : jetez-vous dessus sans tarder ! Et je remercie les éditions du Livre de Poche et Masse Critique pour cette découverte marquante.

Challenge Multi défis 2016
Commenter  J’apprécie          302
Les ferrailleurs, la librairie le propose pour prendre le relai après l'inclassable Les saisons de Maurice Pons (a-do-ré)

Dans la veine pas du tout, loupé!, mais on est plongé dans un monde magico-gothico-fabuleux très attachant. C'est pas du tout mes attraits habituels mais plus j'y goute plus j'en veux (Murakami, Martinez, Marques, Pons) J'adore! Quel bon moment, quel délice de s'entourer de ces univers hors normes. On ne sait pas ce qui nous attend, c'est inclassable, ça frétille.
Edward Carey c' est du Tim Burton en barre, un enfant qui entend parler les objets, pas la peine dans savoir plus pour succomber. Tout l'univers et les intrigues autour collent parfaitement à l'enchantement de son écriture. Les dialogues sont vivants, les jeux de mots très fins et habiles, l'humour très anglais pour ce que j'en imagine, les personnages bien à leurs places et costumés comme l'architecture du décor : sérieux, loufoque et de guingois. L'empire prend l'eau mais sauve qui peut les apparences de cette noblesse pauvre et misérable. Les parallèles sociétales sont nombreux et suffisamment imagés pour en faire de multiples lectures alors on rit, on prend ça avec légèreté mais la satyre est bien en place, le flot d'aventure continuel est intarissable. Evidemment que les deux prochains tomes sont avidement attendus, on va pas laisser les gentils se perdent dans la nature hostile….
Commenter  J’apprécie          2413
Quelle imagination il faut pour inventer un tel univers! J'ai adoré! Un univers très proche de Tim Burton. Les personnages ont chacun une particularité, l'univers est sombre mais en même temps plein de poésie et il faut bien le dire d'humour. le petit plus sont les illustrations en début de chapitre qui nous présentent les nombreux et atypiques personnages (qui font légèrement peur je dois avouer...)
Vite le tome 2! (...)

Ma page Facebook Au chapitre d'Elodie
Lien : http://auchapitre.canalblog...
Commenter  J’apprécie          160
Quand je suis tombée sur la couverture de ce roman, j'ai du me le procurer ! C'était une obligation, un univers qui semblent être tiré de l'imaginaire de Tim Burton. C'est pour vous dire, combien j'en attendais de cette lecture. Heureusement pour moi, je suis largement satisfaite !

Je ne vous dévoilerai que très peu de ce récit tant la surprise et l'étonnement doit rester total. Comme moi, il vous faut laisser une dose de mystère pour savourer ce roman. Dans ce livre tout est douceur et poésie, mais tout est violence et férocité également. J'ai été happée par cette histoire et c'est avec peu de mots que je vous en parle. Car au final, je n'arrive pas à retranscrire mon ressenti face à un tel bijou.

Régulièrement je suis attristée par le manque de nouveauté dans les récits en SF/fantaisie/fantastique. C'est dommage, car il me semble, que ces univers sont justement faits pour développer des mondes et des situations inexplorées. Autant vous dire que si comme moi cette frustration vous touche, ici vous serez satisfaits.

Dans cet univers exceptionnel, c'est donc avec une certaine douceur que l'on pénètre dans un monde à part. Dans un monde où les détritus sont partout, une famille a réussi à sortir son épingle du jeu et à en faire leur fond de commerce. Aujourd'hui considéré comme une des plus riches familles de leur région, on nous plonge au coeur de cette famille atypique. de races pures, ils ne restent qu'entre eux et sont contraint de vivre avec un étrange objet qu'on leur remet à la naissance. Chacun le sien et personne ne les échanges. A partir de cela tout va s'enchaîner et sans vous en rendre compte vous allez vous perdre dans ce château. Vous allez suivre le mystérieux Clod et découvrir la jeune Lucy … Mais chut, j'en ai déjà trop dit !

Ce premier tome de la saga nous entraîne dans un univers où tout semble noir, froid et puant. Cela commence comme « Oliver Twist » et enchaine sur « l'étrange noël de monsieur Jack », mais où donc s'arrêtera-t-il ? Et dans cette mer de déchets, on aperçoit un point à l'horizon, comme un phare qui nous appelle et qui nous entraîne page après page. Mais si l'on ferme ce roman que se passera-t-il ? On a peur que la lumière disparaisse et qu'on retombe dans la banalité de nos vies. L'histoire nous présente un monde hors du commun. On commence à comprendre ce qu'il se passe et c'est effrayant. Comme envoûté, on tourne les pages en cherchant toujours plus loin la vérité. Que se passe-t-il ? Qui est qui ? Cette saga s'annonce déjà très prometteuse, brillante, époustouflante. C'est définitivement le bol d'air frais que j'attendais !
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
Commenter  J’apprécie          140
Attention, ambiance et personnages pour le moins étranges... A leur naissance chacun d'eux reçoit un objet dont ils ne peuvent se séparer. Un objet qui les symbolisent, au point que l'on ne sait plus trop si l'objet prend les caractéristiques de l'humain ou l'inverse.
Ah et puis c'est une grande famille et ils ne se marient qu'entre eux.
Et ils vivent sur la plus grande décharge du Royaume-Uni. Ils en sont les maîtres et propriétaires.
Et tout va pour le mieux.
Rien n'est grippé.
Enfin, presque. La décharge a une vie propre. Et elle celle-ci va s révéler dans toute son ampleur lorsqu'une étrangère à la famille fait son entrée au château.
Tout se détraque et un secret sordide va remonter à la surface.
Même le recyclage a ses limites.
Commenter  J’apprécie          110
1875, Forlichingham Park, Londres. Clod, notre héros de quinze ans, appartient à la puissante et très ancienne famille Ferrayor. Les Ferrayor habitent un gigantesque château, construit au milieu d'un océan de détritus, le Grand Dépotoir. Depuis des générations, la famille a fait fortune grâce aux déchets qui sont acheminés tous les jours en train depuis Londres. Umbitt Ferrayor et sa femme Ommaball Oliff Ferrayor (les grands-parents de Clod) règnent d'une main de maître sur tout ce petit monde. le Château abrite en effet des dizaines et des dizaines de Ferrayor, sans compter les nombreux domestiques qui occupent la demeure d'en bas. La vie là-bas est très réglementée et Clod n'échappe pas à l'histoire et aux traditions de sa famille. Tout d'abord, chacun des membres se voit attribuer à la naissance un objet particulier (l'objet de ses jours), qui le suivra toute sa vie. Ces objets sont très variés, cela va du manteau de cheminée en marbre (le plus imposant objet de naissance attribué à un Ferrayor) de Grand-Mère, au crachoir en argent de Grand-Père, à la bonde de vidange de baignoire de Clod , la corde d'Oncle Pottrick ou encore l'épingle à cravate en diamant de Tante Onjla. Les Ferrayor se marient à seize ans avec un cousin ou une cousine devant passer le rite du pantalon pour les garçons et la Séance sur le divan rouge avec le ou la promise.

Autant le préciser d'emblée, Clod n'est pas le plus populaire chez les Ferrayor, il est un peu bizarre. Ce garçon chétif et pale, n'a pas beaucoup d'amis si ce n'est son cousin Tummis, une grande asperge toujours dans la lune. Pour ne pas arranger les choses, il a un don étrange celui d'entendre les objets parler et plus particulièrement d'entendre ces derniers prononcer leurs noms ainsi sa bonde s'appelle "James Henry Hayward". Ce prétendu don agace encore plus les infâmes Cousin Moorcus et Oncle Timfy qui prennent un malin plaisir à le tourmenter. Mais le fait de pouvoir entendre les objets s'avère aussi être un atout et lui permet souvent d'anticiper la venue de quelqu'un, surtout quand il se promène en plein milieu de la nuit dans des endroits où il ne devrait pas être. C'est un peu comme la carte du maraudeur d'Harry Potter ! Mais revenons à notre histoire, les choses commence à mal tourner le jour où Tante Rosamud perd sa poignée de porte et qu'une jeune orpheline, Lucy Pennant, commence comme servante au Château...

Edward Carey a crée un univers extrêmement riche et complexe, les personnages sont innombrables, l'histoire de la famille détaillée à souhait, les descriptions du Château y sont nombreuses. Les dessins du même Carey ainsi que les plans de l'immense demeure des Ferrayor accentuent encore l'atmosphère gothique du roman que ne renierait pas Tim Burton. On accroche dès les premières lignes et c'est avec joie que nous suivons la destinée de Clod Ferrayor et Lucy Pennant. Ce livre est le premier tome d'une trilogie, autant vous dire que je suis impatient de découvrir les deux autres !!! Un vrai coup de coeur !
Commenter  J’apprécie          60
Depuis sa sortie, ce livre me faisait de l'oeil sur les rayonnages de mon libraire préféré. Sa sortie en poche m'a fait sauter le pas. Vous savez, quand vous attendez une rencontre depuis longtemps, que vous avez eu le temps de vous faire des idées... Nécessairement vous craignez aussi d'être déçu. Et bien ce ne fut pas du tout le cas avec ce livre.
L'histoire se déroule dans une décharge. Au milieu des détritus se trouvez la demeure, le Château de la famille Ferrailleurs. Cette famille a fait fortune dans la récupération des déchets de Londres, et à récupéré de quoi se bâtir un toit par la même occasion. Ce tome nous fait suivre le chemin de deux personnages : Cold -un jeune garçon en passe de devenir un homme et donc de pendre sa part dans l'affaire familiale- et Lucy -une orpheline qui est enrôler comme servante au château y servante au château.
Tout irait pour le mieux si les Ferrailleurs ne cachaient pas de monstreux secrets.
Le roman commence "gentilement " par la découverte de cette famille un peu spéciale... Puis au fur et à mesure on découvre un monde de plus en plus sombre. le texte est merveilleusement accompagne par les illustrations de Edward Carey.
Une petite dont j'attends la suite avec impatience!
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (800) Voir plus




{* *}