Le don de Vorace de
Félix Francisco CASANOVA est un petit volume comme je les aime, un objet agréable à l'oeil et à la main au service d'un texte qui mêle savamment la séduction de la forme à la réflexion induite par le fond.
La maison d'édition Les Allusifs soigne sa présentation : un format compact, une solide couverture souple, un beau papier crème, épais et une calligraphie d'un noir bien dense, offert avec en prime le marque-page assorti.
Le lecteur bascule dès les premières lignes dans un univers fantasmatique entrecoupé de passages oniriques carrément surréalistes.
Le narrateur, Bernardo Vorace, rencontre un problème de taille : cynique, désespéré et suicidaire, il se réveille avec un trou dans la tempe qui n'a pas réussi à le faire mourir. Pour lui et pour ceux dont le malheur est de le côtoyer, il devient alors ingérable.
Comment parler de don alors que tout le roman n'évoque plutôt qu'une terrible pénitence dans laquelle l'âme maléfique de Vorace s'enfonce avec une sombre délectation, dans la pure lignée des Chants de Maldoror ?
Beaucoup de critiques ont comparé ce texte à
Une saison en enfer d'
Arthur RIMBAUD ; il m'a plutôt rappelé le destin du merveilleux poète malheureux
Giacomo LEOPARDI, érudit polymorphe et auteur d'une oeuvre prometteuse, précocement interrompu dans la fleur de l'âge.
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