John Ray Cash, dit
Johnny Cash (1932-2003)
Robert, dit "Bob" Wootton (1942-2017)
Tous deux nés dans l'Arkanzas et morts dans le Tennessee
La pomme ne tombe jamais loin du pommier
J'ai toujours pensé que John avait une dimension de christique américain contemporain. le grand regret de ma vie est de ne l'avoir point vu de son vivant. Je ne vois que des films de lui, il me manque d'avoir été dans l'ambiance de ce son country unique de
Johnny Cash avec son trio magique le Tennessee three. Il y a comme un air frustrant, virtuel, dans ma démarche, au même titre que quand on revoit quelqu'un qu'on a aimé que par quelques photos qui nous restent de lui. La nostalgie s'empare de nous face à ça, mais j'examinerai cela plus loin en évoquant Bob Wootton ! Je ne suis pas Bob Wootton, on se remet finalement de ne pas avoir connu quelqu'un puisqu'on ne l'a pas connu !.. Autrement dit, je me demande s'il ne vaut mieux pas séduire que d'être séduit, la position de fan est très inconfortable finalement !..
Quand on ne sait ce qui porte notre engouement pour un auteur et pour ses oeuvres, c'est qu'on aime, point barre.
John christique : l'homme vêtu de noir, sa belle voix grave, ses tourments cruels -je pense notamment au sort de son jeune frère aîné au champ - qu'il a tout pris sur lui jusqu'à perdre haleine, sa haute lignée au sang de noble royal écossais, alors qu'on pensait qu'il avait une ascendance indienne, chose qu'il a laissée circuler en hommage à la cause. Ses tournées harassantes qu'il passe en chansons comme "Sunday morning coming down". L' accent qu'il met de toute son âme sur les prisonniers en disant qu'il aimerait savoir ce qui pousse un homme à tuer un autre homme.
Folsom prison blues !
Ainsi, le tchiki tchika boum ve se révéler dans le monde entier et l'homme en noir sera le loup blanc de l'Amérique ! Les tournées étaient dures quand le dimanche, loin des siens, John se retrouvait dans un bled à récupérer de la veille de consommations pas très claires.
Then I walked across the street
And caught the sunday smell to someone's fryin' chicken
And lord, it took me back to somethin'
That l'd lost somewhere, somehow along the way ..
La maladie l'emporte dans les années 2000. Une page définitivement se tourne alors avec lui de la country music au son de
Johnny Cash si insigne. Il avait arrêté sa carrière 3 ans plus tôt. Bob Wootton son premier Guitar légendaire pendant 30 ans est contraint de prendre un job de chauffeur de bus de tournées. Dans sa jeunesse, John fut son idole : il connaissait tout par coeur de lui, et un jour il a proposé ses services en assurant un remplacement après la mort de Luther Perking incendié dans sa propre maison. John l'embaucha parce que c'est le son de guitare qu'il voulait.
Bob fait désormais partie de la famille Cash, il a épousé une jeune soeur de June Carter la femme de John. Il va laisser ces tournées de bus qu'il a trop connues et reprendre sa guitare en formant un nouveau Tennessee three. Une voix grave juste placée plus le même son de guitare majeure qui resurgit après plus de trente ans de concerts et de télés et de gloire interrompus, reprenant tous les tubes de John. L'effet inoui comme un prodige, on peut parler de résurrection bien que Bob ne prenne pas le melon et le fait exclusivement pour la mémoire de John, va séduire évidemment tous les fans du grand disparu. Pendant trois ans, Bob va assurer une série de concerts, y compris à l'étranger. Je n'en saurai aucun car à l'époque, j'étais aux antipodes de ce qui me passionnait, j'avais affaire ailleurs !
Bob Wootton est mort en 2017, il est devenu fou !
Dans les films qui ont plus de 10 ans maintenant, les témoignages tv de Bob Wootton se rapportant à son maître, ses lives en concert sont très émouvants, bouleversants. Il raconte spontanément les épisodes qui ont marqué la vie de John, les grands moments qu'ils ont connus ensemble avec une franche humilité et un lien à la fois fraternel et déférent. Il était plus jeune de 10 ans, quel répit pouvait-il avoir après la mort de son idole et en même temps son musicien sinon jouer de la musique country comme du temps jadis puisqu'il en était partie prenante avec les riffs de sa guitare majeure et magique inspirés de la bonne école de Luther Perking des années nineteen fifty-five. Je pense qu'il n'y aura plus de témoin aussi capital de l'ère du grand John, sinon peut-être Marty Stuart qui était plus jeune encore et qui continue de porter le flambeau grâce à Dieu.
(Je précise que mon intervention n'est pas extraite du livre mais juste ma modeste version qui doit être je pense corroborée par le livre que j'ai du mal à me procurer d'ailleurs)