La longue, lente, périlleuse (et poilue) fabrique du rêve

En 2003, Roland Castro créait le MUC (Mouvement pour l?Utopie concrète) et lançait 89 propositions pour restaurer le lien social, transformer sans révolution la société vers plus d?égalité républicaine et de justice. Des « utopies concrètes » redonnant du sens à la politique. Treize ans après, il formule de nouvelles propositions, plus radicales encore. Il prône une politique des solutions, pas des problèmes ; le lancement d?un mouvement anti-morosité ; embellir, désenclaver, introduire de la complexité, et de la mixité pour lutter contre la ghettoïsation des quartiers. Déclaration des devoirs du citoyen et création d?un serment de laïcité, institution d?un service civique obligatoire pour filles et garçons, dissolution de l?Ena et refonte des élites, fin de l?« apartheid urbain », éradication du salafisme et institution d?« imams constitutionnels », rupture diplomatique avec l?Arabie saoudite, fondation d?une VIe République dotée d?un « gouvernement négocié » et d?une Assemblée proportionnelle? Roland Castro présente son « programme humain » pour plus d?égalité, de laïcité et de justice.
Roland Castro est né à Limoges en 1940. Après des années d?activisme, il ouvre son cabinet d?architecte en 1979 et se voit confier par François Mitterrand, en 1983, le plan « Banlieues 89 ». Sous l?étiquette du Mouvement de l?Utopie concrète, il sera candidat à l?élection présidentielle de 2007. Sa pensée, qui intègre l?aspect politique et citoyen d?une architecture urbaine, s?exprime dans sa vision du Grand Paris et dans ses livres : "Civilisation urbaine ou barbarie" (Plon, 1992), "La Fabrique du rêve" (L?Archipel, 2010).