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EAN : 9782728805136
137 pages
Éd. Rue d'Ulm-Presses de l'École normale supérieure (21/05/2014)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

En 1656, Margaret Cavendish, alors réfugiée à Anvers avec son époux, conclut sa cinquième oeuvre, le recueil Natures Pictures, par un aperçu de sa vie et de son tempérament à l'intention des générations futures. Aujourd'hui salué comme la première autobiographie séculière féminine publiée en Angleterre, ce court texte apporte un éclairage sans égal sur la quête passionnée de cette femme éprise de « contemplations », mais suscite aussi bien des questions par ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ces temps-ci, on voit ressurgir du royaume des écrivains oubliés des personnalités des plus diverses, n'ayant en commun qu'un seul mérite : celui d'avoir dit haut et fort que le fait d'être nées femmes ne les privait pas d'avoir une voix pour s'exprimer. Or il est peu d'époque dont les romans nous paraissent aujourd'hui aussi lourds et indigestes que le Grand Siècle, avec ses longues circonvolutions et digressions. Pourtant, ce fut une époque centrale pour l'affirmation du moi féminin, et Margaret Cavendish y joua un rôle important.

Mais ce petit ouvrage tient une place à part dans son abondante production. Et pour cause : il s'agit là de l'une des premières autobiographies féminine de l'histoire. C'est là à ma connaissance son unique traduction en français, faite par ma soeur dans la suite de sa thèse, ce qui explique qu'il soit publié aux Editions Rue d'Ulm (les presses de l'Ecole Normale Supérieure). de ce fait, ce n'est pas un ouvrage de vulgarisation. On y croise des termes littéraires ; le contexte politique est supposé connu : la première révolution anglaise, qui vit la défaite et l'exécution du roi Charles Ier, et l'exil de ses partisans – dont les Cavendishs.

C'est donc un texte à double visée : affirmation de la femme en tant qu'écrivain, et manifeste royaliste. le livre le fait suivre d'un commentaire d'une longueur équivalente, le replaçant dans son contexte culturel et social. Il éclaire sur de nombreux points, et aide à saisir ce qu'il avait d'exceptionnel pour l'époque… Car à première vue, il ne l'est guère pour nous.

Elle y parle longuement des membres de sa famille, de sa jeunesse comme suivante de la reine, quand tout le monde la tenait pour niaise à cause de sa gaucherie de sa timidité ; et l'intérêt imprévu que lui porta alors le marquis de Newcastle – son époux. Elle revendique fièrement la cause pour laquelle sa famille et sa belle-famille furent ruinées et durent fuir en exil. Dans la langue faite d'élégances et de circonvolutions du XVIIème, elle y décrit aussi sa propre personnalité. Elle se définit elle-même comme encline à l'indolence, contemplative par nature, arpentant sa chambre pendant que ses pensées galopent à bride abattues.

Banale aujourd'hui, révolutionnaire pour cette époque où une femme se devait d'être « silencieuse et modeste » et où les manifestations d'individualité étaient considérées comme égocentriques, ce petit texte lui valu d'être traitée de folle de son temps, y compris par certaines femmes de lettre. Puisse-t-il aujourd'hui être tiré de l'oubli…
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
J'espère cependant que mes lecteurs ne me jugeront point bien vaine d'avoir ainsi couché sa vie par écrit, puisque nombreux ont été ceux qui ont fait de même, tels César, Ovide et biens d'autres encore, tant hommes que femmes, et que je ne sais point de raison qui me retienne d'en user comme eux ; au reste je crois en vérité qu'il se trouvera sûrement des lecteurs enclins à la censure pour dire avec mépris : "à quoi songeait donc cette dame d'écrire ainsi sa vie ? Qui donc se soucie de savoir de qui elle était fille ou est épouse, comment elle fut élevée, quelles fortunes elle a connues, comment elle a vécu, ou ce qu'ont été son humeur ou ses dispositions ?" A tout cela, je réponds qu'il est vrai, que tout ceci n'importe aucunement aux lecteurs, mais grandement à l'auteur, car c'est dans mon propre intérêt et non dans le leur que j'ai écrit, et j'ai entendu, dans cette pièce, non point charmer, mais révéler, non point flatter l'imagination, mais conter la vérité [...].
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