La petite dame à l’air d’institutrice qui se biture convenablement sur mon zinc deux fois par jour, s’exclama le patron. Au chablis, uniquement. Elle se pinte au ballon de chablis, regarde à peine les gars qui lui adressent la parole, prend un air d’impératrice, sort en titubant, ivre morte, ne pèse pas quarante kilos, j’ai toujours peur qu’un camion ne la renverse au carrefour de la rue Réaumur. On la voit se pinter régulièrement depuis un mois. Elle doit habiter le quartier. Mais impossible de lui tirer un mot. Gaie comme le fantôme de l’Opéra. Un soir, pourtant (au garçon de Casablanca qui devait mater sérieusement la frêle blonde, un type très porté sur la pâleur à cause du complexe pied-noir) AHMED ! elle nous a bien raconté qu’elle était baronne, ouiche baronne, mézigue c’est Bokassa lui ai-je répondu, elle est partie très triste et du coup le lendemain je lui ai offert son ballon de blanc, après tout elle m’a l’air d’un aristo dans la dèche et je n’avais sans doute pas tort, du moins en ce qui concerne la présumée baronne, sinon, n’ayant aucun problème d’identité, je suis absolument certain de ne pas m’appeler Bokassa.
le facettage inquiétant et lapidaire de la maigreur qui, taillant les visages comme des sceaux de calcédoine, les ciselle d'une cruelle glyptique.
Tout le monde en parle : [émission du 7 janvier 2006]
Murief Cerf, invitée pour son livre "Bertrand Cantat ou le chant des automates" s'accroche violemment avec Lio-chanteuse au sujet de l'approche "indulgente" qu'elle envisage dans son livre à propos du meurtre de Marie Trintignant par Bertrand Cantat. Lio déchiffre une certaine forme "d'absolution" ( de Cantat) dans le livre de Muriel Cerf. Images d'archive INA
Institut National de l'Audiovisuel